
peu près 2000 mètres; mais on fait que depuis
le 51e. degré, le plateau africain n'atteint guère
au-delà de 1700 mètres. Grâces aux foins de
M. Humboldt, le fol de l’Amérique eft aujourd'hui
mieux connu que celui des contrées que
nous venons de nommer. En Afie, le grand plateau
eft d'une élévation en quelque forte peu confidé-
rable, relativement à celle de quelques-unes de
fes cimes. Au Mexique, au contraire, fuivant fon
expreffion, c ’eft le dos même des montagnes qui
forme le plateau; la direction de celui-ci défigne
affez exactement celle de toute la chaîne. Au Pérou
, les cimes les plus élevées conftituent la
crête des Andes; au Mexique, ces mêmes cimes,
à la vérité moins coloflâles, quoiqu’elles s’élèvent
à près-de 5400mètres, font, oudifperfées ,
dit-il , ou rangées fur le plateau, ou rangées d’après
des lignes qui n’ ont aucun rapport de parallé-
lifme avec l’axe principal de la cordillère.
Le plateau mexicain eft prefque, plat ; il n’eft
interrompu que par de foibles v allé e s , il con-
ferve partout à peu près la même élévation. Dans
l’Amérique méridionale, les Andes offrent aufli, à
de grandes hauteurs, des terrains entièrement unis.
Le plateau qui porte Santa-Fé de Bogota, eft
éleve de 2658 mètres; celui de Caxamarka au
Pérou s’élève à 2860; celui d'Antifana s’élève
à 4100 mètres, c’eft-à-dire beaucoup plus que le
pic deTénériffe; mais, nous le répétons, aùPérou
la furface de ces plateaux eft peu confidérabl». Ils
n’ont p a s , généralement, plus de 40 lieues
carrées. Au Mexique, au contraire, les plaines
plus étendues font tellement rapprochées les
unes des autres, que fur la cordillère d’Anahuac
elle ne forme qu’un feul plateau ; on y remarque
de diftanceen diftance, des emplacemens qui portent
le nom de plaines, & qui paroiflent cependant
être d’anciens lacs defféchés, & l ’on conçoit
que cela doive être ainfi, car le peu d’inclinaifon
de ce plateau a dû favorifer pendant long-temps le
féjour des eaux qui ont fubfifté après que l’O céan
l'eut abandonné. Ces anciens badins ne font
féparés que par quelques collines d’environ 200
mètres de hauteur.
Les environs de Mexico peuvent fe partager en
quatre plateaux , qui dominent autant de baflins :
le premier; dit M. de Humboldt, eft élevé de
2600 mètres, il comprend la vallée de Toluca ; le
fécond, de 2274 mètres, comprend celle.Téno-
chtitlau ; le troifième renferme la vallée d’Aétopan
& a 1966 mètres; çpfin le quatrième , qui comprend
la vallée d’iftla, n’eft qu’ à 981 mètres d’élévation.
Du côté de l’orient, cet enfemble de plateaux,
affez uniforme relativement à fon étendue , s’a-
bailïe rapidement jufque dans les plaines baffes.
Le fond des quatre baffins ci-deffus diffère nécef-
fairement de niveau; l’un a 981 mètres, l’ autre
y 14 , & fucceflïvement 170 & 15 8 mètres ; on en
connoît encore quelques autres, mais bien moins
importans ; les plus profonds font généralement
les plus étroits.
Pour donner une idée de l ’étendue du plateau
mexicain, nous dirons que furunefpace de 2300 à
■ 3600 lieues carrées, on éprouve plutôt une température
froide que tempérée, quoique l'on foit
placé fous la zone torride.
A la hauteur de 1200 à iyoo mètres fur la
pente de la cordillère, on jouit d’une température
printanière qui ne varie que de quelques d e grés
; mais comme à cette haüteùr les nuages qui
s’ y réunifient, fe reffentent de l ’influence des
mers voifines de cette chaîne, on y eft fouvent
enveloppé par des brumes épaiffes. A la hauteur de
9ço mètres, la température moyenne a été évaluée
à environ 20 degrés.
Quant à ceux de ces plateaux qui font élevés de
plus de 2200 mètres au^defius de l’Océan > M. de
Humboldt en eftime la température moyenne au-
deflous de iy^degrés. A la capitale du Mexique ,
dit i l , on a vu quelquefois defcendre le thermo -
mètre centigrade jufqu’à quelques degrés au-
deflbus du point de la glace; mais ce phénomène
eft très-rare; les hivers, le plus fouvent, y font aufli
doux qu’à Naples. Dans la faifon la plus froide , la
chaleur moyenne du jour eft encore de 13 à 14
degrés; en é té , le thermomètre à l’ombre ne
monte pas au-deffus de 26 degrés.
- Sur les plateaux plus élevés que ceux de
Mexico , c’ eft-à-dire fur ceux dont la hauteur
dépaffe ayoo mètres, on éprouve une température
affez rude, quoiqu’ils foient fous les tropiques.
Dans les plaines de Toluca & du Guchilac, l’ air ne
s’échauffe pas au-delà de f ou de 8 degrés. Pendant
une grande partie du jou r, la température moyenne
y eft:, félon M. de Humboldt, à 11 ou 13 degrés,
c’eft-à-dire égale à celle de la France & de la
Lombardie ; cependant fur ces plateaux élevé s, le
froid de l’hiver n’eft pas très-rigoureux; mais ce
qui les fait appeler Terras Trias par les habitans ,
c ’eft que l’air y eft trop raréfié pour être facilement
échauffé par les rayons du foleil.
« En général, dans les régions équinoxiales de
»» la Nouvelle* Efpagne, dit M. Humboldt, le fo l ,
« le climat, la phyfionomie des végétaux, portent
*» le caractère des zones tempérées. La hauteur
»> des plateaux, la force du rayonnement de la
»* chaleur , vers un ciel extrêmement pur,, la
»» proximité du Canada, la grande largeur qu’at-
» teint le nouveau continent au-delà du 28e. degré
»» de latitude, la maffe de neige dont il s'y côu -
» v re , caufent dans l’ atmofphère mexicaine
»» des refroidiffemens auxquels çn ne devroit
»» guère s’ attendre dans des régions fi rapprochées
» de l’équateur. »»
Le plateau mexicain doit l'aridité qui le diftin-
g u e à ’ plufieurs caufes particulières qu’il eft bon
de rappeler ici. Sa grande hauteur & la foible
prefïion barométrique que l’atmofphèré raréfiée y
exerce, accélèrent confidérablement l’évaporation.
La colonne d’air chaud qui s’ élève de plufieurs
plaines, empêche, félon M. dé Humboldt, les
nuages de fe précipiter en pluie. De là la rareté
des fources fur ces montagnes compofees eu partie
de roches pyrogènes fendillées. Les fentes produites
dans leur maffe par d’anciennes révolutions
volcaniques engagent les eaux à en futvre
les directions, & au lieu de fe réunir en petits lacs,
elles s’ infiltrent jufqu’au pied des cordillères, ou
elles forment un grand nombre de cours d’eau ;
mais l’aridité dont nous yenons d indiquer^ les
caufes ne fe manifefte que dans ces plaines d une
grande élévation; la fertilité la plus complète fe
fait au contraire remarquer fer toutes les contrées
qui s’étendent au-deffus de ce plateau.
M ( L H .)
huit lieues ; celle de la Ci\ola qui n’eft guère plus
importante que la precedente j celle du Sangone
qui coule pendant dix lieues; celle de la Dora,
rivière plus confidérable que celles que nous v enons
PO. C e fleuve prend fa fource fur le verfant
oriental du mont Vifo dans les-Alpes , ^par le
24e. degré 40 min. de longitude 8c par le 44e- deg.
40 min. de latitude du méridien de Paris, il roule
d’ abord dans une gorge formée par deux petites
chaînes demontagnes qui defeendent du V i fo , &
qui s’étendent fur un efpace de fept à huit lieues
de l’oueft à 1 eft. Le fleuve fuit tous les contours
que préfente le fond de cette v a lle e , puis fe
dirigeant vers*' le nord, il fuit cette direction
pendant l’efpace de quinze lieues jüfqu’à Turin ;
' depuis cette ville il coule vers le nord-eft- pen- j
dant un peu plus de cinq lieues jufqu à Chiyafio, »
d’où il fe dirige de Fouett a Teft fur une étendue
d’environ douze lieues, puis il defeend vers le fud
en parcourant fix lieues de terrain ; enfin , reprenant
la direction générale de Teft , il parcourt un
efpace de vingt-cinq lieues jufqu’ a Crémone; mais
fes finuofités font tellement nombreufes,- que juf-
.qu’ à cette ville fon cours a près de quarante
lieues. De Crémone il redefeend vers le fud pendant
deux lieues, puis reprenant le cours de fes
finuofités, il conferve la direction générale du
fu d -e ft, en formant par fes détours plus de
onze lieues jufqu’à Guaftalla. De Guaftalla il fe d irige
pendant trois lieues vers le nord, jufqu a la
jonCtion avec TOglio. A partir de ce point il fuit
encore la direction générale de 1 eft, jufqu a fon
embouchure dans la mer A driatique. Depuis 1 Oglio
jufqu’ à la mer, Tefpace qu’ il parcourt eft d à peu près
trente-deux lieues, mais fes finuofités lui en font
faire plus de quarante. Ainfi il traverfe à peu près
cent vingt-cinq lieues de terrain, 8c forme par fes
détours"un cours de près de cent foixante.
C e fleuve impétueux eft alimenté par un grand
nombre de rivières. Nous ne citerons que les plus
importantes. . ,
Sur fa rive droite il reçoit d abord les eaux du
San-Pelice, rivière qui defeend d’une des branches
du mont V i fo , qui lé groflitdes eaux du Chiffon ,
& qui a près d^fiouzè lieues de cours; celle du
Langiate qui, ?vec celle de la Lemnia^ forme un
cours de dix lieues; celle de YOitana qui parcourt
de nommer, qui prend fa fource à 1 extrémire
du val de Bardonache, 8c qui traverfant le val de
Su^e dans toute fa longueur, fe réunit au fleuve
après un cours de vingt deux lieues > celle de la
Star a qui parcourt douze lieues de pays ; celle de
Mülone qui n’ a que huit lieues de cours; celle de
l'Orea*qui en a plus de quinze ; celle de Malo/ua
qui n’en a que h u it , & celle de la Dora Balua
qui prend fa fource au pied du Mont-Blanc, & qui,
groflîe parl’Eyes 8c d’autresrivières,.parcourt plus
de trente lieues ; la Sefi-i. qui, formée de plufieurs
rivières qui defeendent du montTairlo, l ’une des
branches du mont k o fa , & qui, depuis le point ou
elle prend fon nom, c ’eft-à-dire depuis le val de
Séfia, parcourt plus de vingt lieues vers le fud-
eft. avant dé fe jeter dans le P ô ; la Gogune qui
defeend des mohtagnes d ’Omegua , & qui coule
du nord au fud pendant vingt-cinq lieues ; le Ter-
dopio qui defeend des montagnes d Arona parcoure
feize lieues; le Ticino q u i, depuis le lac
Majeur d’où il fo r t, parcourt vingt lieues ; le
Lambro qui fort du val d’Aflina 8c parcourt vingt-
deux lieues , du nord au fud ; Y Adda qui fort du
lac de L e c co , qui fait partie de celui de Côme :
cette rivière, plus forte même que le T ic in o, a un
cours de vingt-deux lieues; pendant lefquelles elle
fe groffit de plufieurs autres, dont, la plus importante
eft le Serio ; Y Oglio dont le cours eft confi-
fidérable, & qui traverfe le iac d Iffeo (voye^
O g l i o V; enfin le Mincio foni du lac de Garda,
8c qui parcourt douze lieues. ** A
Parmi les afftuens de la rive droite du Po , il ep
1 eft plyfieurs affez importans pour être relaté«
ici ; tels font : la Traita, qui defeepd de la montagne
de Pietra Tonga , 8c qui coulant d’ abord de
Tell à l’ oueft jufqu’ à Caftigliole, fe dirige enfuite
vers le nord 8c fe jette dans le fleuve après dix-
huit lieues de cours; la blaira qui fort du mont
Pelvo , coule parallèlement à la Vtaira , & parcourt
vingt-deux lieues*,le Tanaro, rivière confidé-
| rable qui prend fa fource fer le verfant oriental de la
I chaîne appelée Tanarel-RoJfo} fe groflit d’ un grand
j nombre d ’autres rivières , dont la plus confidéra-
• bîe eft la Stura, 8c fe réunit au fleuve après un
cours d’environ quarante lieues ; la Trebbia qui
prend fa fource au pied de la montagne délia
Porta, & qui fe dirigeant du fud au nord, traverfe
en ferpentant une vallée de feize lieues de
long; la Nura dont le cours eft de quatorze
lieues; le Taro qui parcourt vingt-deux lieues ; la
Len^a qui traverfe quatorze lieues; enfin la Sec-
chia qui parcourt vingt-huit lieues.
Terrains du baffin du Pô. — C e baffm, circonfcrit
au fud par les premières chaînes des Apennins,
à l’oueft par les Alpes fuiffes, & au nord par les
Alpes rhétiques, eft riche en roches de difie