
TONG ATABON . Vaye\ Amis (Archipel des).
TO N G A TO BO O ( I le ) . Voyer A mis (Archipel
des).
TONNERRE (V ille ) . Voye^ Y onne.
TONQUIN ou TUNKINf (Golfe d e ) . Le véritable
nom de ce golfe eft Anam ou Ainam3
mais il eft plus connu fous celui du pays qui
l’entoure. Son étendue eft d’environ 140 lieues
depuis le golfe de Hëhoa jufqu’ à la côte de
Canton.
Les fréquentes trombes qui y régnent lui méritent
une place dans ce Dictionnaire de Géographie
phyfique. Voici la deCcription qu’on en
donne, d'ap.res Valentin, dans le tome IV du
Précis de la Géographie univerftlle : « Ces redoute
tables Typhons, précédés d’un temps feréin,
33 s’annoncent au nord-eft par un petit nuage très-
» noir vers l’horizon, mais bordé dans fa partie
33 fupérieure d’une bande couleur de cuiv re,
33 qui s’éclaircit infenfiblement jufqu’à ce qu’elle*
33 devienne d’ un, blanc éclatant. Souvent cet alar-
3» mant phénomène fe montre douze heures avant
33 que‘ la trombe n’éclate. C ’eft la lutte perpé-
33 tuelle entre le vent du nord, defeendant des
33 montagnes du continent, & le vent du fu d ,
•a» venant de la mer, qui produit ces trombes.
33 Leur fureur eft extrême. Fendant-leur durée,
33 le tonnerre gronde d’une manière épouvantable,
33 de longs éclairs fillpnnent le firmament, ac-
33 compagnés d’une pluie abondante ;■ 'un calme
33 abfoju fuccède après cinq ou fîx heures, mais
33> bientôt l’ouragan recommence en fens oppofé
33 avec plus de fureur encore^ & dure pendant’
33 un égal efpace de temps. 33 ( J. H. )
TO O FO A ( I le ) . Voye\ A m is (Archipel des)*
TOLINGOUSKA. Les Rudes donnent ce nom
à trois rivières tributaires de l ’Enifiëï, ,& qui
portent à ce fleuve la plus grande partie des eaux
qu’ il reçoit fur la rive droite) On les diftingue
par les qualifications de fupérieure , moyenne , inférieure.
La Toungoufka fupérieure fort du lac Baikal, &
porte d’abord le nom Ü Angara. En raifon de la
longueur de fon cours , qu’il faudroit prolonger à
travers le lac jufqu'aux fources les plus lointaines
qui alimentent cette grande pièce d’eau, cette
rivière devroit être confédérée comme le courant
principal : le volume des eaux qu’elle verfe dans
î’ Eniffei eft beaucoup plus confidérable que celui
du fleuve. Elle reçoit fur fa rive droite un affez
grand nombre d’ affiuéns, dont le plus confidérable
eft l’i/im, rivière navigable, mais dont les bords
font très-marécageux. C ’eft après fa jonction avec
cette rivière que Y Angara prend le nom de Toun-
gouska. Sa pente eft affez grande, & par conféquant
la viteffe du courant; des bancs de roche
paffent d’une rive à l’autre, & forment des chutes
que les barques ont peine à remonter. Depuis fa
fortie du lac jufqu’ à fon embouchure dans,l’E-
nifféï, la rivière traverfe une contrée lchifteufe où
le fol eft allez fertile.
I/embouchure de la moyenne Toungouskaeft
à plus de cent lieues au-deffous de la première,
ou fupérieure. Quoique cette rivière foit beaucoup
moins grande que l’ Angara, fartant du lac
Baikal, fon cours a près de 1S0 lieues de longueur,
dans une vallée très-large, marécageufe, dont la
pente prefqu’infenfible fuffit à peine pour entretenir
le cours très-lent de cette rivière. Les
glaces y font un très-long féjour, & contribuent
encore à ralentir l’écoulement.
La Toungouska inférieure Va joindre l’Enifféï,
vers le cercle polaire , après un cours de plus de
360lieues.'Les montagnes où fa fource eft placée
n’atteignent pas la hauteur de 200 mètres: daps
toutes ces contrées, les fources des rivières font
des marais plus ou moins étendus, inacceffibles
lorfqu’ ils ne font pas gelés. On ne peut donc
efpérer que cette parcie de Uancien monde offre
jamais à l’ homme civilifé des habitations dont
il puiffe s’accommoder. C ’eft parce qu’elle eft
plus difficile à parcourir, plus rebutante, même
pour les, chaffeurs, que les zibelines, & les renards
noirs n’ y font pas devenus aufli rares que
dans le refte de la Sibérie. ( F . )
TO Ü R A . Rivière d’A fîe , l’un des affluens du
T o b o î, & le plus confidérable. Sa fource eft
dans les monts Ourals , près des limites convenues
de l’ Europe. Sur le venant oriental, & avapt de
fortir de la région montagneufe, elle a reçu plu-,
fleurs ruilleaux ou rivières fur lefquélles font
établies des exploitations métallurgiques très-
! importantes : telles font la Barantcha, la Kouchwa,
| la Salda & furtout le Taguil, fi renommé aujour-
I d hui par fes mines d'or & de platine. C ’eft à peu
de diftance des bords de la Toura que l’ on trouve
la célèbre montagne de Blagodat, la plus grande
ma fié de fer magnéiique de l’A fie , & probablement
des deux mondés.
La Toura coule de Toueft au fud f u d e f t ,
■ prefque perpendiculairement à la direction de la
chaîne où elle prend fa fource. Quoique fon cours
foit un peu moins long que celui de l’Ifet, fon
volume d’eau eft bien plus confidérable, en raifon
de la grande largeur de fon baflïn, dont la
furface n’eft pas moindre qué celle du baflïn de la
L o ire , le plus confidérable des fleuves de France.
Par une Angularité remarquable* fes rivesfont affez
hautes, les inondations limitées, en forte que
fa vallée eft affez habitable. Dans la région mon-
tagrieufe, tout eft d’ancienne formation; dans
les plaines tout annonce au contraire des allu-
vions fucceffives, & qui continuent encore à mo-
■ difîer la furface du pays. De ce que les bords
de cette rivière font moins inondés & plus fains
nue ceux de prefque tous les affluens du T o b o l,
de rirtiche ou de T O b , i( eft réfulté que la population
Si la culture y font plus anciennes. D ailleurs
, pour tout ce qui eft relatif aux productions
fpontanées de fon baflïn tk au parti que
H mh loc ar'rirlfts O u &
JO U R B E , TOURBIÈRE. Voye^ R oches.
TOURS. Voyè[ L oire ( au Supplément ).
TO UVR E (Riviè re ). V^oye^ C h aren te (au
Supplément).
TR A C TU S . Les confidérations dans lefquelles
cri devoit entrer à propos de ce mot, ont.été
expofées aux articles R oches, T errains &
T err e.
TR ADITIO N S. Voyei C aspiennes (au Supplément).
TRAINS DÉ BOIS. Voyei F orets (au Supplément
).
TRA VERTIN . Voye[ R oches*
TRËMOLAC . Voye^ F ontain es in t e r m it ten
t e s (au Supplément).
TRINITÉ (Ile1 de la J. Cette île , que les
Efpagnols appellent Trïmdad eft fituée entre
l île Tabago & le continent de l’ Amérique, dont
elle eft féparée par le golfe de Paria & les deux
détroits de la Bouche-du-Serpept & de la Bouche-
au-Dragon| par le 10e. deg. ïo min. de latitude
feptentrionale, M fous le 64e. deg. 20 min.
de longitude occidentale. Elle a environ 30 lieues
de longueur du fùd-oueft au nord.eft, & ip de
largeur. Montagneufe vers le nord, elle n’ offre
au centre & au midi que des collines & des
plaines. Son fol., qui porte en plufieurs endroits
l'empreinte des feux fouterrains, eft d’ une pro-
digieufe fécondité ; elle produit du fucre, du
café, du tabac, de l’indigo, du gingembre, de
l’anis, du maïs & du coton; elle abonde en
pdmiers, en cocotiers,-en orangers, en citronniers
& en cèdres. Elle a de plus 1 avantage
d’être hors de la portée ordinaire .des ouragans,
& d'offrir par cette raifon un bon mouillage aux
navires.
Parmi les curiofités naturelles qu’elle renferme,
on cite un grand marais rempli d’afphalte
dont la furface change fouvent, parce que fes
bords & les îlots qui s’y forment s'y englou-
tiffent journellement.
Voici quelques renfeignemens que nous fournit
fur cette île un voyageur français. Le fol de la
Trinité eft très-plat, bas, & compofé en grande
partie d’un fable très fin fur lequel s’élèvent quelques
groupés de montagnes d’une hauteur médiocre.
La partie méridionale paroît plus baffe
& plus aplatie que la partie nord, dans laquelle
on ne trouve, au milieu d’un fable très-fin, que
quelques petits cailloux d’ une pierre argilo-ferru-
gineufe dont la couleur rouge femble indiquer
qu’elle a été calcinée, i.es feules pierres volumi-
neufes que l’on voit dans cette partie, & qui
fervent à des ufages domeftiques, y ont été tranf-
portées de l’ intérieur de 1 île : leur nature & leur
porofîts annoncent une origine volcanique.-Les
| côtes du fud & de l’eft font très baffes & s’ en-
| foncent dans la mer par une pente infenfible, &
le golfe de Paria, comme le canal qui y condu t ,
ont très-peu de profondeur. Les côtes du nord,
beaucoup plus élevées , font formées par une
petite chaîne de montagnes calcaires, dirigéé
de l’ eft à l’oueft, qui paroît être une prolongation
de celles du continent voifin. Elles n’en
font réparées que par un détroit de quatre à
cinq lieues environ, parfemé de plufieurs îlots
ou rochers que l’ on nomme Les Bouches-du-Dru-
g o n .-Ces montagnes font compofées de bancs
calcaires inclinés du nord oueft au fud-eft ; la
roche qui les compofe eft d’un grain très-fin, dur,
& fufceptible d’ufi beau poli: la couleur eft tantôt
d’ un gris ardoife clair, tantôt d’un rouge-brun ;
elle eft quelquefois blanche & forme alors des
blocs confidérables d’un beau marbre b’.anc. Mais
le plus fouvent ce faut de petites veines de fparth
calcaire qui traverfent irrégulièrement l ’intérieur
des bancs. t)es petites veines préfentent des cri 1-
taux de U même nature dont la forme eft ordinairement
le rhomboïde obtus & le métaftatique,
mais le plus fouvent mal prononcé.
Les côtes du continent qui environnent le golfe
de Paria ont beaucoup d’ analogie avec celles de
la Trinité. Celles du fud paroiffent très-baffes, &
celles qui avoifinent la mer des Antilles et les
Bouches-du-Dragon beaucoup plus élevées.
Tout porte à croire que cette. île a dû faire
partie du continent auquel elle tenoit par la partie
appelée les Bouches-du-Dragon. L'élévation
des montagnes de ce côté, & les îlots dont le
; canal eft parfemé, femblent prouver cette affer-
tion. Les tremblemens de terre, fi fréquens dans
ces" contrées,: ont pu opérer cette révolution.
Quant à la côte de î’eft & à la pairie méridionale
compofées de fables, c’eft-à-dire de terrains de
transport, c’eli à l’ aCtion continuelle de la rivière
de l’Orénoque, qui apporte continuellement à la
mer les débris des montagnes qu’ elle ufe & détruit
tous les jours, & aux courans dont la direction
confiante repouffe toutes ces matières
vers la partie de l’oueft, que l'on peut attribuer
les plaines immenfes de fables qui forment la plus
grande partie de cette île. Il eft à craindre que
le canal qui fépare l’île du continent & conduit