
i ° . Les C ertes, pères des Mandais & des
W e lch e s , que le celtomane Peloutier, pour honorer
la Baffe-Bretagne, veut être le père des Scythes
& de tous les Européens , comme premiers-nés du
patriarche Japhet, fils de Noé.
2°. Les Ibériens originaires d'Afrique, ce qui
rentre dans ce que nous avons établi ailleurs au
fujet des aborigènes de la péninfule Ibérique
£ Réfumé de géographie , fec. I I . ckap. I. p. 129)»
Mais nous ne croyons pas , avec Pinkerton, que
les Bafques & les Gafcons foient plus les enfans
fans mélange de ces Ibériens que les Celtibères >
ces derniers, félon nous , font des métis des races
celtique 8c atlantique, tandis que les Bafques font
un rameau de la première de ces races.
30. Les S clavonSj qui font notre variété jî. de
la race germanique.
4°. Les S c y th e s , qui feroient la fource de
toutes les nations germaniques 8c pélages, ce qui
nous paroït être une des plus grandes erreurs
hiftoriques & géographiques qu'on ait jamais
tenté d'introduire dans la fcience, 2 l’aide d’un
fatras d'érudition auquel fe laiffent prendre les
perfonnes pour qui les citations accumulées font
une autorité qui difpenfe d’examiner le fond des
chofes.
y°. Les F ins ou F jnois, qui ayant, dit l'auteur
anglais, une langue particulière, font a'uffi un
peuple particulier indigène. Un peuple, on y pour-
roit confentir, mais une race , c'eft ce que nous
n'admettons point, parce que nous ne croyons
pas que des idiomes conftituent des caraéïères
zoologiques.
6°. Les L a po ns, qui font voîfins des Samoïèdes
d’ Afie, 8c d’ une race partout riveraine des mers
glacées du pôle arétique.
M. Virey s'étant à fon tour occupé de l ’hîf-
toire de l'homme dans le Dictionnaire dit de Dé-
terville, y forma des efpèces, fubdivifées en
races 8c en variétés. Le tableau enjoint eft le
réfumé de fon fyftème.
i f e . e s p è c e .
Angle facial de 8 y
à 90 degrés.
2 e . E S P EC E .
Angle facial de 75
à 8y degrés.
i° . Race blanche
20. Race b afanée ... . .
30. Race cuivreufe.. .
4°. Race brune foncée
50. Race noire.. . . . . .
6 °. Race noirâtre.. . . .
Arabe-Indienne.
Celtique-Caucafienne.
Chinoife.
Kalmouk-Mongole,
Lapone-Oftiaque.
Américaine ou caraïbe.
Malaife ou indienne.
Cafres.
Nègres.
Hottentote.
Papoue.
Sur les traces de M. V ire y , M. Dumoulin reconnut
dans un journal des efpèces au-deffous du
genre humain, & les difpofa en forme de tableau,
au nombre de on ze , favoir : i p. Celto-Scythes-
Arabes ; i ° . Mongols ; Ethiopiens ; 40. Euro-
Africains > y°. Aullro-Africains ; 6°. Malais ou
océaniques 5 70. Papous > 8°. Nègres océaniques î
90. Auftralafiens i io°. Colombiens i n ° . Américains.
Il ne s'en eft pas tenu là ; l'année étoit à
peine révolue, que dans un nouveau travail il a
confidérablement modifié fon premier effai, &
augmenté, en variant fa nomenclature, le nombre
de fes efpèces d'hommes pour l'ancien Monde,eh
remettant fans doute à une autre époque les chan-
gemens qu’il fera fubir à fes hommes du nouveau
Monde éliminés de fon livre.
M. Leffon, dans la partie zoblogique de la
relation de cette circumnavigation, à laquelle la
collaboration de ce favant affure un fuccès mé ■
r ite , s'efl occupé des races d'hommes des îles
innombrables dont fe compofe l'Océanie 8c la
Polynéfie. Sa méthbde concorde, à peu de chofè
près, avec celle que nous avons établie dans notre
Effai zoologique fur le genre Homme, & que nous
allons tout à l’heure reproduire. Nous ne faurions
difiimuler la joie que nous avons reffentie en voyant
que des obfervateurs tels que les naturaliftes de la
Coquille, confirmoient les vues que nous avons
expofées prefque conjeéturalement fur les divers
rameaux de l ’efpèce neptunienne. Le tableau que
nous allons reproduire eft celui qu'on trouve dans
le magnifique ouvrage dont l’ exécution typographique
fait tant d’honneur au libraire Arthus-
Bertrand. Nous ferons remarquer au leêleur, que
le mot pelage qui s’y trouve employé par M, Leffon,
n'indique nul rapport avec la race pélage de
notre efpèce japétique î ce mot n'eft employé là
que pour indiquer l'habitation pélagienne, c'eft*
à-dire maritime , d’un rameau de cette efpèce que
nous avons appelée neptunienne, parce qu’on la
diroit fortie des flots, dont elle n'abandonne jamais
les rivages.
i re. R a c e h i n d o u e - }
CAUCASIQUE. )
1*. R a c e m o n g o l i q u e . . .
R a c e n o i r e . . . .
i° . Rameau malais. Habite les archipels des Indes-Orientales ou la
Polynéfie.
20. R ameau o céanien. Habite les îles innombrables 8c eparfes comme
au hafard au milieu de l’immenfe furface du grand Océan.
20, R ameau m o n g o l , pélagien o u . carolin. Habite la longue fuite
des archipels des Carolines, depuis les Philippines jufqu aux
Mulgraves.
40. R ameau ca fr o - madecasse. Habite le littoral de la Nouvelle-
Guinée 8c des îles des Papous. Sa 2e. variété, la Tafmamcnne9
habite la terre de Diemen.
i i re. variété , Endaméne , habite l'intérieur
des grandes îles de la Polynéfie Bd
de la Nouvelle-Guinée.
2e. variété, Auflralafienne, le continent
entier de la C'eft après avoir médité (depuis le temps où nos Nouvelle-Hollande.
voyages dans un autre hémifphère nous avoient
facilité les moyens de comparer plufieurs efpèces
& races d hommes) fur les travaux de nos prédé- :
ceffeurs, que nous effayâmes, il y a trois ans environ
, de traiter le fujet fur lequel nous revenons
aujourd’ hui. Notre premier travail fut dépofé dans
le tome VIII du Diàionnaire clajjtque d*hijloire naturelle
, dont la direction nous avoit été confiée. Les
recherches que nous avons continué de faire, des
obfervations précieufes qui nous ont été communiquées
de toutes parts, des éloges flatteurs 8c des
critiques, parmi lefquelles nous pourrions en citer
de brutales, nous ayant mis en mefure de perfectionner
notre ouvrage, il a été reproduit par
MM. Rey 8c Gravier, libraires, en deux petits
volumesy où nous avons tâché de mettre le plus
de chofes qu’il foit poflible en moins de mots.
Telle avoit été notre circonfpeêtion dans l'éta-
bliffement des quinze efpèces d'homme qu’on
trouve dans notre premier Effai, que fa revifion
confciencieufe n’a rien changé à la difiribution
primitive, ce qui pourtant ne veut pas dire que
cette difhibution loit complète, indubitable, ni
à l'abri de changemens. Nul doute que les hommes
de l’ Amérique, de l’Océanie 8c de la Polynéfie
, obfervés dans un efprit dégagé de ce préjugé,
u’il faut faire néceffairement venir ces hommes
u plateau de la Tartarie, du Caucafe, ou des
côtes de C o n g o , nul doute que ces hommes,
très-mal connus, ne puiffent encore fe divifer en
efpèces, races 8c variétés qui nous feroient échappées.
Nous n'avons pas prétendu créer les limites
dans lefquelles la nature encadra les groupes fpé-
cifiques fortis de fon inépuifabie fein, mais ef-
quiffer ce qu’elle nous permet d’entrevoir dans
l'état aCbuel de nos connoiffances zooîogiques 8c
géographiques. Nous avons travaillé de bonne foi,
$c dans l’avenir, fi des obfervations bien faites
viennent confondre ou effacer dans le tableau du
genre humain les groupes que nous y avons def-
finés, nous ferons le premier à foufetire aux changemens
dont la néceffité nous lera démontrée.
Nous avons cru devoir dédaigner, pour carac-
térifer les efpèces d’ hommes dont l’exiftence nous
paroït certaine, ces chofes étrangères à l'homme
même, mais auxquelles ceux qui en écrivirent
nous paroiffent avoir accordé trop d'importance.
Les coftumes, le tatouage, l'ufage de fe barioler
de couleurs & de s’oindre le corps , de fe remplir
les cheveux d'ocre & de fuif, de fe taillader la
peau, même à la figure, de fe paffer des morceaux
de métal au d o s , à travers le nez , les lèvres, les
oreilles, ou de s'alonger celles-ci afin d’ y porter
un couteau , ne fauroient fournir de caraélères au
naturalifte, 8c prouvent"tout au plus dans le genre
humain, quand.ces chofes ne font pas l ’effet de
néceflités locales, un penchant commun à la coquetterie,
que partagent aulli plufieurs animaux.
L’étude approfondie & la comparaifon minutie
ufe des langues ne fournit pas davantage de
! moyens certains pour reconnoître les efpèces du
genre Homme, auxquelles appartiennent ou appartinrent
les peuples qui parlent ou ont parlé tel ou
tel langage. Quelque difperfîon 6c quelque mélange
que les hommes aient fubis, or. effaya cependant
de les fuivre à la trace, en fe fervant comme
du fil d’A riane, de mots 8c de conftructions de phra-
fes qui feroient demeurées des chofes communes
chez toutes leurs ramifications. Nous ne prétendons
point nier l’importance de pareilles recherches,
dont les réfulnts nous paroiffent cependant peu
propres à jeter quelque jour fur l’hiftoire naturelle
des efpèces, chofe qu'il ne faut ni confondre ni
regarder comme identiques. Les premiers idiomes
purent, à la vérité , être légèrement diffemblables
selon chaque efpèce d’hommes. L'implantation
vc.ticale ou proclive des dents aux mâchoires,
l'épaiffeur de la langue, la groffeur des lèvres, la
contexture plus ou moins élargie de la g lo t te ,
même la forme aplatie ou Caillante du n e z , dévoient
chez elles permettre ou prôfcrire la formation
de différens fons. Les Ethiopiens, qui ont les in*
cifiv es obliquement fituées, ne parviennent jamais à
prononcer lalettre R.Les Hottentots glouffent 8cles
Malais gazouillent plus qu’ils ne parlent > les Nep