
plus de io o lieues. Depuis ce confluent jufqu’ au
T o b o l, le terrain a fl peu de pente que la Tawda
ne coule qu’avec une extrême lenteur, en forte
que fes eaux s’étendent dans fa large vallée. C e pendant,
cette partie de fon cours eft la moins
marécageufe & la plus cultivable. Mais les bords
de la rivière, jufqu’à la diflance d’un quart de
lieue au moins, ne peuvent produire que de l’herbe,
à caufe de l’étendue de l’inondation à l ’époque
de la fonte des neiges, du long féjour des eaux
fur la terre & du prompt retour des froids exceflifs
de cette latitude, en Afie. Jufqu’ à préfent, la
chaflfe & la pêche font les principaux moyens de
fubliftance des habirans du balïin de la Tawda :
ils y jo'gnent quelque bétail, & le produit de
quelques champs de feigîe- Ces cultures peuvent
s ’étendre, embrafler une’ plus grande variété de
produits agricoles, & , malgré 1 âpreté du climat ,
cette contrée peut être aufli peuplée que les meilleures
provinces de la JNorwége. ( F. )
TA ZE . Fleuve d’Afle, qui porte fes eaux à la
mer Glaciale, dans un golfe qui communique avec
celui que l’on nomme embouchure de COb. Il eft
formé par la réunion de deux petites rivières dont
chacune fort d’ un lac. Le cours folitaire de ce
fleuve eft compris entre 63 deg. 30 min. & 66 deg-
10 min. de latitude, & fa direction eft vers le
nbrd-oneft.La contrée qu’il traverfe eft très-baffe,
prefque dépourvue de bois , fans culture. Le feul
établiüement que les Rafles y euffent formé a été
reporté plus à l’e ft, fur les bords de l’Enifléi : ce
pays n’eu fréquenté que pir les chaffeurs en hiver,
& en été par les pêcheurs ofliaques. Les eaux du
fleuve ne font prefque jamais débarralfées de
glaces, en forte que la navigation y eft difficile.
Les natur..liftes n’ont pas encore vifité cette région,
fur laquelle on n’ a été inflruit jufqu’à pré*
fent que par les rapports des chafleurs. ( F. )
TCHAN I ( la c ) . Cette grande pièce d ’eau,
de plus de 30 lieues de longueur & de iy à 16
lieues de large, eft entre l’Ob & l’ Irtiche, au
milieu de vaftes plaines qui fe confondent avec
celles de l’Afie centrale, dans la dépreffion qui
fépare l ’Oural de l ’Altaï. Le lac Tchani eft le
réfervoir commun d’un affez grand nombre de
ruilTeaux qui y verfent leurs eaux, & il communique
avec d’autres la c s , au fud & au nord,
parmi lefquels on remarque le lac Abikane, qui
n’a pas moins de vingt lieues de longueur. li i
paraît que les plaines, dont ces eaux couvrent j
une partie, furent autrefois un immenfe marais ,
dont les parties les plus hautes font actuellement
defféchies, & les profondeurs occupées
par des lacs : les pluies & les neiges, qui entretiennent
l’humidité du terrain & fournirent à
l’écoulement de quelques fources, ne fuffifent
peut-être point pour réparer les pertes eau fées
par l'évaporation. Les eaux des lacs font légèrement
Hunatrès, ce qui n’empêche point qu'elles
| nourriflent plufieurs efpèces de poiffons çl*eau
d ou ce , qui y prennent un accroilfement très-
rapide. On y pêche suffi Yomuli ou omul, efpèce
de hareng qui abonde dans le lac Baïkal. On n'a
pas encore de notions précifes fur la minéralogie
de cette contrée. ( T. )
TCHILDIR. Chaîne de montagnes fl tuée s dans
la Géorgie ; elle borne au nord la plaine d’Erivan
& fe termine au fud dans celle de Moyen, L lie
appartient à notre fyfième caucajique. ( J. H. y
T CHOUSSOVAî A. Rivière d’ Europe, dans
le baffin du Volga, le plus confidérable des aî-
fluens de la Kama. Sa fource eft dans les monts
Ourals, aux limites de convention entre l’Europe
&■ 1 A fie , vers le yye. deg. de latitude, &
fon cours, dirigé vers Le nord-oueft, ell à peu
près de 120 lieues. Dans les montagnes, fa vallée
eft étroite, fes bords efçarpés; fon lit s’élargit
enfuite, mais des coteaux calcaires , peu élevés
d une pente affez roide» bordent la vallé jufqu’à
la Kama.
Après être fortie des monts Ourals, la Tchouf-
fovaïa s’écarte peu de la direction de la chaîne ,
& fes principaux affluens ont leurs fources dans
les montagnes. Comme prefque toutes ces petites
rivières font navigables à l’époque de la
fonte des neiges, elles portent à la TchoutTovaia
les barques chargées du produit des ufines de
l Oural. A cette époque de l’année, la navigation
de cette rivière eft très-aCtive & très-utile-
Quoique le revers occidental de la chaîne de
i’O lirai ne renferme pas autant de métaux que le
revers oppofé, on y a cependant établi quelques
exploitations allez confiJetables, On y trouve
quelque peu d’o r , du fe r , du cuivre : ce dernier
métal eft celui dont les mines font le plus multipliées
dans cette contrée. En général, elles ne
proJuifent guère plus de y pour ic o à la fonte
on y trouve le métal dans l’état d'azur, de malachite,
d’oxyde, de fulfure de fer & de cuivre:
ce minéral eft le plus abondant.
La région de l’Oural, où font les fources d e là
Tchouffov.ua, préfente les mêmes traces d’affiif-
femens, de changemens de formes & de fitua-
tion dans les couches terreftres, mais rien de volcanique.
On y voit, fur une très-petite échelle ,
ce que SauflÇre a obfervé dans les Alpes, des
couches arquees, courbées en co , rompues perpendiculairement
à la courbure, imitant les y ouf?
foirs d’ une voûte artificielle 3 des entonnoirs très-
multipliés , mais très-petits, des grottes 3 en un
m o t , les formes diverfes bc les accidens des
roches calcaires font mis à la portée de l’obu-r-
vateur, dans les vallées de la Tchouflovajia & de
fes affluens , & furtout près des bords de YQuck.1,
ou des couches, fingulièrement contournées ôc
repliées, ont été miles à découvert par des aftuf-
î femens allez çonfidérables.
Le baffin de cette rivière admet toutes les çultures
des pays du Nord. Dans les lieux habités,
le payfage a pris un afpeét non moins agréable
que celui des hautes vallées de la Suifle. Parmi
les poiffons qui abondent dans la Tchouflovaïa &
fes affluens , le plus eftimé eft Yeperlan, quoiqu’il
atteigne rarement le poids de 10 à 12 onces.
On ne le trouve point dans le baffin des rivières
qui portent leurs eaux à la mer Glaciale. ( F. )
TEMPÉRATURE. On attribue à diverfes
caufes les différentes températures que l’ on
éprouve à la furface du globe; les principales
font : la chaleur intérieure, l’aétion folaire fur
les vapeurs qui compofent notre atmofphère ,
la nature géologique des terrains, l’élévation des
montagnes & des plateaux au-deflïis de l’Océan,
l ’expomion & la pente du fol foit au nord,
foit au midi, foit à l’ orient, foit à l’occident, le
voifinage des grandes mers, & enfin l’ influence
de la culture dans les pays où une grande population
fe trouve concentrée.
Température de C intérieur du globe. Dans un Mé--
moire fur la température dè l’intérieur de La terre lu à
l’Academie des fciences par M. Cordier , au mois
de juillet. 1827, ce favant a examine dans tous
fes détails la queftion qu'il s’étoit propofée. Ce
n’eft point une idée nouvelle que la fuppofition
d’ un feu central : elle a servi de texte chez les
Anciens aux argumentations de quelques philo-
fophes ; elle a repris vigueur au moyen â g e , &
chez les modernes, elle a eu pour partifans Leibnitz,
Defcartes, Halley, Mairan & furtout Buffon,
dont le génie femble avoir deviné qu’une foule
d’ obfervations faites après lu i , ferviroient à confirmer
fes brillantes hypothèfes. Cependant l’ idée
d’ attribuer à une origine aqueufe l’enveloppe
de la te r re , a dominé les travaux de plufieurs
favans du fiècle dernier. Les recherches
géologiques femblèrent en la confirmant devoir
renverier à jamais le beau fyftème du Time français
; il étoit naturel que Pallas, Sauffure & Wer-
ner, qui regardoient l’eau comme l’agent principal
de la formation de toutes les roches, & les phénomènes
Volcaniques comme de purs accidens,
fuffent tout-à-fait contraires à l’ admiffion d’ un
feu central. Depuis ces grands naturaliftes, les
obfervations faites avec plus 'de foin & furtout
avec plus de détails, ont donné une nouvelle direction
à la fcience. On a reconnu l’ordre dans
lequel les dépôts qui formens l’écorce du globe
fe font fuccédé j on a conftaté que les agens v o lcaniques
ont leur foyer fous les terrains appelés
primordiaux $ les déjeétions des anciens volcans,
mieux étudiées, ont fait voir l’analogie de-xer-
taines roches que l’on regardoit comme d’origine
aqueufe avec celles qui, évidemment, ont été in-
candefcentes. Le favant Dolomieu eft un des
géologues que l’obfervation a ramenés vers l’hy-
pothèfe de la chaleur centrale. Des phyficiens ont
multiplié les expériences fur les phénomènes &
le mouvement du calorique rayonnant ï ils ont
reconnu que la chaleur de la terre tend continuellement
à s’ élever vers fon atmofphère 3 on a conftaté
avec foin la température des lieux profonds 3
des génies fupérieurs ont fournis ces réfultats
aux calculs mathématiques 3 l’ illuftre Laplace &
M. Fourieront, par leurs travaux, ajouté à l’importance
des faits, & fi quelques-uns ne parai»fent
point encore fuffifamment conftatés, l’ attention
des favans eft éveillée & la vérité fera connue
autant qu'il eft donné à l’homme de la connoître.
Dans les expériences faites par M. Cordier , il
a eu foin de tenir compte de l ’influence que peut
avoir dans les excavations des mines, la préfence
des ouvriers , l’aélion des moyens d’ éclairage,
celle du mélmge de l'air intérieur avec l’air extérieur
, & celles de differentes caufes plus ou moins
variées. Il a remarqué que la température de l’ air
qui entre dans les mines varie chaque jour à
chaque heure, & pour ainfî dire à chaque inftantj
qu’elle eft plus ou moins abailfée par l ’effet de
l'évaporation plus ou moins abondante que l’air
extérieur produit en raifon de fa fécherefle & de
fa chaleur initiales, à mefurequ il circule le long
de la furface humide des excavations; mais il a
remarqué auffi que cette caufe ne fauroit augmenter
la température de l’air introduit, que d’environ
y à 6 dixièmes de deg. pour une prorondeur de
• ibùmèt. Ces obfervations répétées l’ont conduit à
ce rëfultat, favoir, que la température moyenne de
la nulle d’air q ui, pendant le cours d’une année
a été introduit dans une mine, eft infétieure à la
température moyenne du pays pour la même
année. Il eftime en outre q-.ie la différence peut
être de 2 à 3 degrés pour la plupart des mines de
nos climats.
l’ influence de la préfence des mineurs, & de
la chaleur caufëe par l’éclairage, produit en fens
invërfe un effet plus intenfe. Les recherches de
M. Defpretz fur la chaleur animale, prouvenr
qu’un homme d'une taille moyenne dégage en
vingt-quatre heures, par larefpiration , une quantité
de chaleur égale à celle qui éleveroit un
gramme d’eau à 3,237417 deg centigrades, &
que cette chaleur n’eft que les trois quarts de la
chaleur totale produite dans le même temps par
le même individu. D’où il fuit que la chaleur
totale qui eft dégagée en une heure, équivaut à
celle qui éleveroit 180 kilogrammes d’eau à 1 deg.
Faifant ufage, ajoute M. Cordier, du rapport
(1 ,0 00 0... 0,2669), qui, fuivant MM. Delaroche
& Bérard, exprime la différence des chaleurs fpé-
cifiques de l’eau & de l’a i r , &r partant de la pe-
fanteur fpécifique dont l’air jouit à 12 deg. de
température, on trouve définitivement qu’ un mineur
dégage par heure une quantité de chaleur
capable d’elever de 1 deg. y42 mètres cubes d ’air,
pris à 12 degrés de température initiale.
D ’un autre c ô té , la chaleur produite par l’éclairage
eft affez importante & diffère fuivant qu'on