
trouve entre le 41 V & le 43 e, degfés de latitude
, & les 19e. 3c 21e, degrés de longitude orientale
de Paris. •Unei chofe digne de remarque, &
qui n’elt point ordinaire aux régions montueufes,
c'eft ?que l'embranchement de ces énormes contre-
forts n’eft interrompu par aucun plateau. Les
quatre grandeschaînes q u i, partant de YOrbdlus,
divifer.t le fol grec en trois grandes régions phy-
fî^ues, n'ont point un caractère uniforme,
La branche qui court du fud-eftâu fiord-eft
que nous appellerons jyfilme darddnien 3 coupe
en deux parties égales, 8c d’ une extrémité à
l ’autre, les provinces de Servie, Bofnie, Albanie
Sc Dalmatie. En s’.a longeant d’abord vers le
nord, elle le courbe enfuite vers l’occident, 8c
forme dans cette direction le Monte-Négro., connu
par le caradère farouche 8c fombre de fes" habitons*
La roche qui lui fert de charpente eft granitique
, 8c je s bafes , qui font couVertes de nom-
breufes forêts , font calcaires. L’élévation de fes
principaux fommets n’eft point connue, mais la
neige qui y féjourne pendant lïx mois de l’année ,
fait préfumer qu’elle n’eft pas moins de huit à neuf
cents tôifes. Des vallées marécageufes, ou cou-
lent plufîeurs rivières de d'ont les plus petites fe
dirigent vers le fad-joueli,; pour fe décharger dans
la mer Adriatique,. rempiilfent les intervalles de
ces montagne s,-, tandis que d’autres Cours d’eaux, J
Itiiyant la dire&ion du nord, vont finir dans la
rivière de la Save, affluent du Danube, & forment
les frontières de la Sclavonie : ce qui rend le fy f-
tème .de défenle de ce côté extrêmement facile,
■ Une grande rou te , qui traverfe ç e s , montagnes
d une extreniité-à l’autre , fert de communic.uijon
entre les diyerfes contrées foumifes .au Croiffant'.
Parmi lesrou,te$. de fécondé 8c de troifième clafie,
celle de Seutary mérite d’être comptée./.
La partie de l’Oibellus que nous appelons fy fil me
hellénique^ s’ahaiffaijt ver-s le m id is 'é te n d fur un
efpace de quarante lieues environ,,depuis le point
du Scàrdus jufqu’ à la partie connue des Anciens
fo.u's le norn. de Pinde {Mîi^ovuu-Ko.una')--, .( Voye^
PinD'E. ) Elle fait dans cette direction la Réparation
des b.dftns de l’Achéloiis ( Af.ropotuma.y)
de ceux du P-émée (Salernvria ) } aux four çes du
Pamififus ( Mifdaniî) qui V y décharge. Cette
chaîne forme un angle droit, dont, une branche
court vers l’eft 8c paroît correfpondre avec la
partie de l’Eubée e-xpoiée au nord , qu’on pour-
roic croire en être la continuation,. L a fépîqation
dû baiiin ,de .Salemvria de celui de l’Aliactnon
(B-ifirii^a) s’opère par ce grand contre-fort vers -
le milieu duquel le rattachent les monts Kam-
vououïa ‘{^o.ui^a). Le fameux Olympe, fejou-r des
dieux de l’antiquité , paroît être une dépendance,
de ce fyftème. (Poye^ Q a,ympe , montagne de la
1 hefialie. ) C ’elt aux monts Calcandéreu (montagnes
des Pcrucli-ers ) que commencent les ramifications
fepte-ntrionales de ce fyftème. jOn n’^ pu
jufqu’à préfent fe procurer aucun renfeignement
fur ces lieux fauvages remplis de fbütudes anfrac-
tueufes. Les groupes énormes du mont Bôra,
dont les fommets font très-élevés, & d’où faillie
1 Erigone ( CaJfim-Cara-Souiou'), affluent de l’Axins
( Vardar')., qui fe dirige vers le nord*? font un
prolongement de ce même fyftème.- Le Scardus
(Scombi ) , appelé Dcvol à fa four ce , prend naif-
fance fur la pente oppofée de Bôra. Les'différebs
lacs que traverfent ces courans paroiffent j ï ’en
avoir fait .originairement qu’un feul. Du côté du
nord, 8c à travers le lac Lychnidus (Ochrida) ,
naît le Di inus ( Drin), qui fe courbe brufquemënt
à l’occident, 8ç va groflir, avec le Scombi, la mer
Adriatique^ auprès du golfe. Drinius. Plufieurs
autres chaînes de montagnes, telles que le Sa-
rachina, -que formé le Bermius (Bouronos) par
une projedtion, 8c le Vit/.i, dont le développement
fixe.les limites de l’ Epire & de la Macédoine, fe
projettent également du mont Bôra. Les bafflns du
Drin , là fource 8c les différens affluensdu Vardâr-,
font bordés par des rameaux qui forcent du même
point 8c qui s’y rattachent. La plupart des cours
d’ eaux qui arrofent la. Macédoine , 1’Eordée , Ï’F-
lymée 8c la Pélagonie , jailliffent de ce point. Un
contre-foTt, qui s’élève entre l’Epiré 8c l’Hlyrie
macédonienne, 8c que nous appelons Candavten v
préfente dans fa projection la'clef d’ une voûte , 8c
I rappelle le paflage de Pompée allant à Pharfale
difputér l’empire du Monde à Céfar.
Le triple fommer du Pinde couronne une autre
chaîne qui s’étend du fiid-oueft au nord ouefi, 8c
circonfcrit la vafte plaine de l’Hellopie- (JanniJa)h
en formant la fépararion des deux provinces de Macédoine
8c.de,la Theffalie avecl’Epire, Des défilés
8c une fuite de coteaux fe dirigeant du nord au
j fud , fe réunifient à un contre fort appelé les Cinq
Puits ( nivti-ntj'yùê'tu). Les neiges qui féjournert
pendant neuf mois de l’année fur cètte mafïe dé
montagnes, forment du magnifique baflin de Jan-
. nina un lac creufé dans fes flancs. La végétation
de cette partie eft riche, 8c offre.avec-les pentes
arides un contrafte-frappant. Les nuages qui s’accumulent
fur les cimes des montagnes qui bordent
un vafte horizon, procurent à cètte vallée un ciel
toujours-pur.
Les monts Acrocérauniens ( Chimdras-Vouna ) ,
qui fe.rapprochenr.de l’Adriatique, font une autre
ramification du fyitème;helléniqtre. La malle de
ces montagnes, .fouvent frappées de la foudre,
eft pittorefque. Des rocs amoncelés , 'déchirés par
de nombreux torrens 8c fracafles, rappellent
l’ idée du combat des Titans qui alfiégèrent Jupiter,
Leurs principaux fommets, couverts de neiges en
tout temps ,r n’ont pas moins, de f7 à iBoo toifes
d’élévation. La mer qui en baigne la bafe eft toin
jours furieufe , 8c le littoral femé de débris de vaif-
feaux naufragés. Un de ces contre-forts formerons?
-le littoral ide la .Chaonie (Dc/v/no) un rempart
naturel, 8c s’alonge depuis Je port de Paler-me
jufqu’à Buthrotèi ancienne capitale de l ’Epire,
8: fe termine par une pente roçailleufe qui enfetme
à l’.oçcjdeht le; lac.Pélodej 8ç de l’auçre, une des!
•rives du faux Simpis. On voit du. côté du npfd un
fécond çotytré-fort qui fépare le canton de Chimarïa
de la bourgade appelée Vauno-, qui fe trouve du
-côté du verfant oriental. Une rivière ,-'aliafentée
pa;r plufieurs fouaces, difparoît dans des. précipices
qui jettent les eaux de cafçade en çàfcade
.dans la mer. .
Les monts Delacha , qui fe compofent de quatre |
jnafles incliriées à l’orient, fe réunifTentj^u Pind.e!
par. un coude & forment un angle prefque droit.
Le pas de Thaumaco , d ou l'ornaper^ipit déjà la
vafte 8c luperbe plaine de la TheffaÜe , eft, fi tué :
dans une de ces montagnes. Le Sper.chius ^hlel*-
lad^y» qui coule Ttle.; l’ ou,eft à l’ efi , 8c qui (e décharge
dans le golfe Maliaque > fépare
toute cette grande chaîne de la chaîne .inféiieure
du mont (Eta, qui s’élève au fud de . la vallée.
Koÿei (Eta,
La continuation de ce même fyftème vers Je
fud , oftre» afifez. priès.del'Hél.iiçon'8c de h’ ffthmè
de. Corinthe., ,1e Parnafle, dont la .dou.ble çoE
line fut regardée tomme l ’habitaclon d,u dieu de
la pèé'fie 8ç des beaux-arts.1 Lé; Liac.oura , l’un
de fes deux fommets, eft un dés points les
plus élevés de la Grèce inférieure,; sSon élévation,'
qu’on n’ a pas encore déterminée , eft telle , que
l’on y voit dé plus (de vingt lieues. On erpit qu’au
temps.: du déluge, de Deucalio,n;i lës hommes fe
réfugièrent: fur les hauteurs. Le mont Parnafle par
roîc forcir, pour ainfi dire > ou plutôt faillir .des
monts-Gythéron 8c Hélicbn , que Jès' temps -fabuleux
ont rendus .célèbres* La ntige féjourne Tut
le dernier aufiî lo.ng-^emps que;fur.le Parnaffe.
Les routes qui trayerfent c e , grand fyftème d.e
montagnes font i py:çelle dé Scutary , qui pafie par
Tetcino; 20;. celle de Bîttulia, qui conduit à Berat,
8c qui devient lë point central de plufieurs branches
fecopdaires.,Parmi les covumunications avec
Sajonique q u icou p en t e n c 6 re- çe tfe;gr a n de chaîne
en diffetens points5 l’une fe trouve près, de Cal-
candéren j une féconde .à Florirja, qui .conduit à
Jannina en longeant la montagne.. Une troifième,
qui va de Larifle à Arta / paffe’ par Triçala 8c
Pyrrha, traverlant le Pinde. Enfin;, une dernièie
Cuit le cours de l Olympe.
■_, Le fyfième tkrucjen embrafife cette^chaîne, q u i ,
fous le nom de- Rhadep,f & (yvpye\ cennot]), fépai'e
les verfans de la. mer Egée de ceuxdeila Maiirza.
Sa direction eft du nord-oueft au; fu.d-oueft, 8c pa.r
fa pofition il partage;la Thraçe en deux portions
prelqu’égales Son étendue, ;eft., - depuis le ..point
central Orbellus, jufqti’ à Héracléé: dans la- Pro-
pontide, cent-vingt lieues* Il forme ^vec l’Hémus
un angle de deux degrés environ , , d;ans l'ouverture
duquel eft enfermée la bei 1 e <p 1 aine, d ’ ét n d ri,-
nople. : ; . ■
Sa direction feroitipirefque droite! fans une légère;
convexité qui le cropy.e entre Samacoye .8c
Philippopole. Sa forme arrondie n?a pas defearpe-
mens'coipme les autres montagnes grecques, fi
te n’ eft dans l'endroit où la Maritca fe fait jour.
La hauteur de fes principaux fommets eft inconnue
, mais, on peut croire qu’ ils font très-rélevés.
Le fchifte^c le granité dans les partiesSupérieures,
8c le calcaire vers les collines qui font à fa bafe ,
compofent fa çonftitution phyfique. Unrdes contreforts
de ce •fyftème fe plonge & s’abailfe vers
l’Hémus .Uipe;.auti'é bjanehe^ qui dans fes ramifi-
fications for;me un X v, donc la partie fupérieure
éfoit habitée par, 1$$ anciens Çélètes , fe prolonge
vers le fud-ell jufquià la rive feptentrionale des
,'P.4rd.anelfeç,.;Uu .éperon de ce fyfitème s’abaiffe
.ve.rsTe Boiphpre „ .8c paroît avoir fa it , avant
l'éruption de la mer Noire;, partie ftes hauteurs
orientales de l’ Afte mineure, D’autres ramifications
s’échappent du noeud des montagnes greç-
quès 8c interrompent le cours du Varcjar 8c de
la Maritza. Un de ces contre-forts, appelé Pau-
giée ^voyei ce, m ot), règne' du nord au fud dans
la Macédoine , M.. forme ides vallées qui vont fe
terminer à des gorges fort étroites 8c prefqu’im-
praticables. Le grand .défilé de la Cavale , près
du bourg de ce nom, eft le feul point accemble
de ce côté.. La prefqu.île Chalcédique eft une
ramification fin.ue-ufe de ce mont, qui s’y coupe
en trois , branches & forme ta ois grands promontoires,
dont .le mont Athps ternfine le plus fameux.
L’élévation de ce contre-fort ? les fouvenirs
hiftoriques 8c (es nombreux couvons , l’ ont rendu
célèbre. Qn peut juger de fon élévation , qui n’eft
pas : déterminée, en fe rappelant que du temps de
ja guerre.deTroye., les Grecs allumoienc des feux
qui. s’aperceyoient des côtes de l ’Afie mineure.
, Üfee feule grande roijre traverfe, d’une extré.-
iijijté. à l’ autre a ce fyftème de montagnes; cette
même route paffe par Andrir.ople, point centrai
;d.e toutes les- communications entre Conftanti-
nople 8C; les diverfes^ parties de Ja Turquie d’E urope;.
D’autres fe rendent de Saionique àPhilippo-
pota, pu vientient aboutir toute« cplles qui fe diligent
vers les forterçftejS; riveraines du Danube.
Le fyfihi^e cimmérien -jîe. çompo'é de toute la
chaîne du mont Hémus, depuis Orbellus jufqu’à
.femer Noire. Jl fe dirigé du couchant à.I*orient.,
8c décrit prefque le rnétive efpac^que le fyftème
précédent. Les. Turfcs appellent i,Èufkü.u cette
finueufe qui fépare û;Macédoine de là Bul-
garié. Gu balfin intérieur ^qtii.fe trouve aupoipt
c.entçaTi-,eft .arrofé par fes;,ftfflue;)s de l’iferas
i(ilsker^yqui partage çei cont^e-fort yeys Sopnia ,
pounvet'fer! fes :eatj& xfens ie, Danujbe, p ’autres
cours défiiix fontenf du nord 8£ du fud pour fe
pprjer dftns la^Maritzii. Des, défilés tort étroits
-régnent.dans ç^txe chaine, -do.nt aucune remarque
AOilpfiUî jnousrfvjre connpitre. l’élévation de fes
principaux fomme.ts, mais q u i, félon-toute apparence,
d^ft -être très-grande.
Toute la côte eft dechiree par ,<fes coramolions