
rouge du muafchiile; en descendant vers le fud,
le grès houiller, le grès rouge & la roche que
les Allemands appellent grauwacke, fe montrent
tour à tour. Dans le refte de la Grande-Bretagne,
differentes variétés de grès rouge & de vaftes
depots houillers s?étendent depuis le nord jus qu'au
bord du Trenr. A l’oueft de ces terrains fe
mo trent des fchiftes ardoifiers qui occupent un
large efpnce fur toute la côte occidentale, tandis
qu’un vafte dépôt de marne rouge & de grès entoure
au fud & à l ’eft ces mêmes amas de houille.
Depuis l’embouchure de la Severn jufqn’ à celle
de 1 -Humber , s’étend du fud-eft pu nord-ouell
une longue bande de marné bleue & de cette
roche calcaire appelée lias par les Anglais. Une
bande parallèle de calcaire oolithique, un dépôt
de calcaire à polypiers, un autre de marne bleue,
font fui vis jufqu’ à la Manche par les bancs friables
&: fab'eux de glauconie; par la craie, l’argilf
plafliques & des terrains analogues, du moins
quant aux relies organiques, à ceux des environs
de Paris. Ces dépôts, qui fe continuent au-delà
du détroit & jufqu’ à une aiïez grande diftance
de nos côte s , font des preuves prefque irrécu-
fables de la réunion primitive de la Grande-Bretagne
au continent- Le peu de largeur du Pas-de-
Calais n*annonce-t-il pas d’ai.leurs que l’Océan a
pu miner à la longue des roches aulïî faciles à
rompre que des argiles, des fables & de h
craie ?
» Les rigueurs de l’ hiver & les chaleurs deffé-
chantes de l ’été fe font fentir dans la Grande-
Bretagne avec b aucoup moins d’intenfitéque dans
les pays du continent fi tués fous les mêmes parallèles
î les vent^ de mer y tempèrent les faifons
les plus oppofées; mais les variations de la température
font fubices & fréquentes. Si les contrées
ftptentrionales :fe montrent favorables à la croif-
fance des végétaux, l’état de i’atmofphère eft
fouvent un obftacle à leur maturité : ainfi la pluie
vient y détruire l’efpérance , trop tôt, fondée, fur
l ’apparence d’ une riche.récolte. Ajoutons que,
vers le nord, de grands efpaces font prefque fte-
riles, & q ue, fur les côtes orientales, des fables
& des marais s’ oppo ent encore à la fertilité. Les
parties les plus produ&ives font au centre & au
mivii. »
BUET (Le). Montagne formant un des princL
paux noeuds de la branche occidentale des Alpes
pennir.es qui couvre la partie de la Savoie com-
prife entre l’A rve , le Rhône & le lac de Genève.
Sa hauteur abfolue eft de i .610 toifes , félon Picotée
, & de i , j 8o fuivant Sauflure. Sa cime arrondie
eft couverte de glaciers qui s’étendent affez
loin fur le verfant feptentrional & qui manquent
fur le verfant oppofé. Les deux tiers inférieurs de
cette montagne font de granité recouvert de
couches horizontales de roches calcaires & fa-
blonneufes.
BUTE. C ’ eft le. nom d’une des îles Britanniques.
Elle eft fituée dans le golfe de la Clyde. La température
y eft douce & humide ; le thermomètre
n’y defeend pas à plus de 1 deg. au-deffous de
z é r o 5 fa furface eft hériffée de collines; fon fol
eft rocailleux vers le nor.d, mais fa partie méridionale
eft fertile. Sa longueur eft de 5 à 6 lieues
& fa largeur de 2 au plus.
C
CANTABRES (Monts). V"oyt[ Penh*su le hispanique.
C AN TA L . On défigne fous ce nom un groupe
de montagnes qui occupe vers le . centre de la
France une étendue d’environ 50 lieues de circuit.
Nous en donnerons une idée fuffifante par la
defeription que nous en avons faite dans le Précis,
de la Géographie uniyerfelle.
« Le groupe du Cantal couvre de fes ramifications
le département qui porte le nom de cette
montagne, majeftueux monument dés convulfions
volcaniques dont le centre &r le midi de la France
furent le théâtre à l’époque où la plus grande partie
de fon fol étoit encore couverte d’ eau*, marines
et fluviatiles. Ses flancs, formés de porphyres
, de bafaltes, de laves , de feories 8e de pierres
ponces, font fréquemment battus par des vents
impétueux , &: confervent pendant près dé huit
mois de l’année les neiges amoncelées fur fes
cimes. Des eaux limpides fe font jour à travers ces
roches qui fortirent liquidés du fein de la t=rre ;
& réunies en rtuffeaux , elle% forment ça & là des
cafcades dont les difpofitions variées animent des
payfages charmans, mais dont le bruit monotone
infpire le recueillement & la trifteffe. Précipités
au fond des vallées , cesruiffeaux, dirigés en dif-
térens fens, fe réunifient pour donner plus de
vigueur aux pâturages qu’ ils airofent & pour fi f -
mer plufieurs rivières. Les pentes feptentrionales
fourniffent les principales eaux de la Rue ^affluent
de la Dordogne ; la même rivière reçoit encore la
Maronne, &: la Gère plus importante, des vallées
qui descendent vers l’occident. Les vallées orien->
taies donnent naiifance à la Truyère, qui va fe
jeter dans le L o t, & à l’ Alagnon ; q u i, prenant
une direction oppofée , fe joint à l ’Arcueil avant
de s’ unir à l’ Ailier; celles du Midi ne font arrofées
que par de foibles cours d’eau qui vont grofïir la
Truyère. D’autres eaux, employées par l ’homme
à remédier à f.s maux phyfiques , fortent aiiffi des
flancs de ces montagnes. Les vallées arrofées par
les principales rivières que nous venons d’énumér
e r , font garnies d’ une terre fertile; mais c ’eit
dans la Planète, petite plaine arroféepar i’ Alagnon
& l’Arcueil, que l ’on récolte la plupart des grains
confommés dans le département, s» .
f CAU CA SE . Nous 'compléterons par quelques
rnfeignemens géognoftiques & phyfiques la.fief-
cription que Desmareft a donnée de cette .chaîne
de montagnes.
Le maflif du Caucafe fe divife fur toute fa longueur
en plufieurs bandes prefque parallèles les
unes aux autres. La principale ou la plus haute efi
celle du milieu. Sa conflitution eft granitique. On
y remarque auflî des mâffes énormes de porphyre
& de gneifs. C ’ eft principalement le porphyre qui
conftitue les hautes cimes : fa flruéture eft bafal-
tique- Cette bande , placée entre les deux autres,
a rarement plus d’ une lieue et demie de largeur.
Les deux bandes les plus voifines de la granïti ■
que font fehifieufes i celle du nord a i lieue un
quart à a lieues de largeur ; celle du fud eft large
d'environ i lieues & demie : le fehifte argileux
dont elles font compoféeséft fouvent interrompu
■ par du porphyre ordinaire & du porphyre bafal-
rique, qui forment les fommets les plus élevés.
Aux bandes fubfiftantés fuccèdent des bandes
calcaires : elles ont à peu prè's 4 lieues de largeur
du nord au fud y & font partagées en piufieurs
rangées de montagnes. La bande calcaire du fud
n’a pas y lieues :de largeur ; celle du nord en a
y à 7.
! es rameaux, qui partent yranfverfalement de la
chaîne principale (ont corrpofés1 en grande pahie
de (chiite St de grès. Les montagnes ou collines
qui aboutiffent en pentes douces aux rivières ont
leur extrémité compofée de cailloux roulés fur
une épaiffeur de 10 à io to ife s 5 mais quand leurs
flancs sont baignés par des rivières & très-efear-
pés, elles n’ offrent pas ces couchés d’ alluvion,
parce que ces couches ont été entraînées par les
eaux. - '
des montagnes. L'amindier, le pêcher, le figuier,-
croiifent en abondance dans les chaudes va lées
abritées par les rochers. Le cog.iadîer, l'abricotier
« Le Caucafe, dit Malte Brun, eft une des ré-
gions les plus intérefiantes dugloblepour l’hiftoire
naturelle & civile. Tous les climats de l’Europe
& toutes fortes de terrains s’y retrouvent : au
centre, des glaces éternelles & -des rochers fté-
riles où habitent lés oin s , les loups, les chafcàlsy
les chaus, animal du genre des f ü ï i , le bouqùetih
du Cauca e {carra caacaficà) , qui aime les lommtts
efearpés des montagnes fchilteuses; le chamois j
qui fe tient au contraire fur les montagnes cal-'
, caires inférieures ; les lièvres terriers, les putois,
les hermines, l’argalb, une infinité d’oifeaux de
■ proie & de paffage : au nord , des collines fertiles
en blé & de riches pâturages où errent les-fu-
përbes chevaux circafliens; plus lo in , des plaines
(ablonneufes couvertes déplantés groflières, mais
mêlées de bas-fonds d’une nature plus graffe : au
midi, de magnifiques vallées ou plaines, o ù , fous
le climat le plus falubre, fe-développe toute la
richeffe de la végétation afiadque. Partout où la
pente fe dirige vers l'oueft,, l’eft ou le midi, les
cèdres, les cyprès, les faviniers, le genévrier
rouge, les hêtres & les chênes, revêtent les flmes
fauvage, le poirier à feuille de faule , la vigne,
abondent dans les halliers, )es buiffons & fur les
bords des forêts. Le dat ier, le jujubier, l’ épine
du Chrift, indigènes dans ces contrées, en attestent
la douce température. Les marais font ornés
de très belles plantes, telles que le rhododendron
ponticum & Ya^aléa pontica. L’olivier cultivé &
l’olivier fauvage, le platane oriental, ie laurier
mâle & femelle, embeiliffent les rivages de ia mer
Cafpienne. Les hautes vallées font parfumées par
le feringa, le jafmin, le lilas & ia rofe cauca-
fienne.
» L’ ifihme cauca lien renferme un nombre extraordinaire
de petites nations; quelques-unes font
des relies des hordes afiatiques qu i, dans la grande
migration des peupl s , paffèrent & repayèrent
par ces montagnes; mais le plus grand nombré fe
compofe de tribus indigènes & primitives. Ces
tribus confervent chacune leur langage particulier,
& ces idiomes remontent probablement à l’origine
du genre humain. La phylionomie caucafienne
renferme les traits caraélériftiques des principales
races de l’ Europe & de TAfie occidentale. Les
animaux domeftiques & les plantes cultivées de
ces deux parties du monde, fe r. trouvent dans le
Caucafe ou dans fes environs. Les antiques &
mémorables écrits attribués à M o ïfe , l ’allégorie
de Prométhée chez les Grecs , la fameufe expédition
des Argonautes, plufieurs traditions des
Scandinaves^ tout nous reporte vers le Caucafe,
tout concourt à nous faire chercher dans cette
contrée un des points d'où le genre humain s’eft
répandu fur une grande partie de la furface du
globe* n
Voici lés hauteurs des principaux points du
Caucafe :
ToifeJ.
Bords du T e r .k à Mozdok.............. 81 71
Première élévation depuis Mozdok. 160 ao
Montagne de la Kabaidah.............. 445 10
Couvent de Sioni........................... .. 1,164 41
Village de Baidar.............................. i ,2-9-7 ^ >■
Montagne de la C r o ix . .............. 1>3f9 49
Montagne de là Go.nda.................... 1,138 90
CAVERNES. Nous répéterons ici ce que nous
ayons dit ailleurs : 011' n’ell pas d’accord fur l'origine
des cavernes : les uns n'y voient que le ré-
fultat d ’une défagrégation naturelle qui s’opère
dans certains calcaires des terrains de fédimens
moyen & fupra-infétieur ; d'autres veulent quelles
aient été creufées par des eaux fouterraines. Mais
comment ces eaux auroient-elles pu fe raffembler
dans les entrailles de la terre, fi elles n’y avoient
pas trouvé des cavités déjà toutes formées ?
Enfin on a fiippcfé, avec plus de raifon, que ces