
TIB E T . Voyti H imalaya (au Supplément )
TIBRE (Fleuve). C e fleuve, l’un des moins
important de l'Europe, puifque fon cours n’eft
que d'environ 7 y lieues, prend fa fource au bas
du mont Coronaro, dans les Apennins, coule
d ’abord à l’oucft, puis au füd, & fe jette dans
la Méditertané. Son eft étroit, mais profond,
& fon courant eft rapide. Ses principaux affluens
font, fur la rive droite, la P agira Si la Chiana,
& fur la rive gauche, le Topino, la Nera Si le
Teverone. Par une fingulière exception aux lois de
la géographie phyfique, ta Ckiana verfe aura Es
eaux dans V Amo, depuis une époque immémoriale.
Le Tibre coule au milieu de terrains généralement
calcaires, dont l’ origine eft due à ces dépôts
formés par des eaux thermales qui tiennent
en fufpenfion une grande abondance de carbo
nate de chaux, Si qui ont donné lieu à la formation
des roches les plus récentes en géologie,
Jes travertins. (J. H .)
TIGRE (Rivière). L’incertitude dans laquelle
les Anciens étoient fur .le cours du Tigre &
celui de l’Euphrate, fon rival & fon compagnon,
ont popularifé le titre de fleuve que l’ on donne'
au premier. Cependant il eft certain q ue , fortis
tous deux des montagnes de l’Armenie, c’ eft
l’Euphrate qui a le cours le plus long, & qui
reçoit près de Korna, au-deflus de Baffora, les
eaux du Tigre. C ’eft donc l’Euphrate qui revendique
le titre de fleuve, ne léfervant à fon ma-
jeflueux. & rapide affluent que celui de rivière.
La viteflfe extrême de fon cours lui a mérité
le nom de Tigr en langue médienne, celui de
Hhiddekel en hébreux, & celui de Didgileh en \
arabe, qui tous rappellent la rapidité de la flèche.
Sorti d une caverne fituée au deflus de la ville !
de Diarbekir, il eft bientôt augmenté par plusieurs
rivières ; il paflfe enfnite à l’eft, puis au
fud, où il reçoit encore, d’ autres affluens qui,
avant fa réunion à l ’Euphrate, lui donnent une ;
largeur de 600 pieds, tandis que c& dernier,
affoibli par des irrigations, n’en a que 4001 On
flçnne au T igre une longueur de 1,609 ki'omètres.
A mefure qu’il s’éloigne de d’Euphrate, le
terrain qui l’en fépare perd de fon élévation}
des marais & des prairies en occupent toute
l ’étendue ; mais après leur réunion ils perdent
réciproquement leurs noms pour celui de Shat-
al-Arab, c ’eft-à-dire fleuve de l* Arabie, dont les
trois grandes embouchures, qui occupent un
efpace de 15 lieues, s’encombrent tellement’ de
fables charriés par le Tigre & l’Euphrate, qu’ils
forment des bancs fort dangereux par leur mobilité.
Il faut ajouter encore à ces inconvéniens
pour la navigation l’a&ion de la marée dans le
golfe Perlique : elle refoule les eaux du fleuve
avec tant de violence, qu’elle provoque des débet.
lemens confidérables.-
Les diverfes branches du Tigre qui fe jettent
dans l’Euphrate forment plufieurs grandes îles ,
dont l’une n’a pas moins de 40 iieues de tour.
Ses eaux nourriffent des alofes Si plufieurs poif-
fons excellens^ dont la pêche très-produ6tive
fe fait, dit on , en les enivrant avec une herbe
qui jouit de cette propriété, ou en plantant des
rofeaux dans la vafc qui garnit fes bords.
L’air que l’on refpire dans le baflin du T ig r e ,
principalement aux environs de Korna, eft ordinairement
très-pur; mais lés nuits y font très-
fraîches quand le vent du nord fouffle, ce qui
arrive allez régulièrement durant la fai fon la plus
chaude. Lorfque celui du fud - oueft règne feulement
pendant deux jours, il produit fur l’homme
un affoibliffcment remarquable. ( 3. H. )
TIMOR ( I le ) . Foyei Molüqcjes.
TINIAN ( I le ) . Voye{ Mariages.
TIPRA. On donne ce nom, ou celui de Tri-
pura, à un rameau de montagnes peu connués,
qui terminent le Bengale à l'eft. Elles font couvertes
de forêts Si nourrilfent un grand nombre
dé tigres, d’éléphans Si de daims. Les Couds9
peuples qui habitent ces montagnes , font à demi-
fauvages, & regardent le fbleil Si la lune comme
les principales divinités après l’ Etre Suprême,
qu’ ils appellent.Padgan. Le goî re eft une difformité
tres-communé parmi cette population fuperl-
titieufe. ( J. H .)
T IT iC A C A (L a c ) . Placé fous le 16e. degré
de latitude méridionale, ce lac du Pérou eft le
plus vafte de l ’Amérique du fud. 11 eft fitué dans
un badin circonfcrir à l’occident par la cordillère
des Andes, au nord, à l’eft & au fud par des
montagnes qui, unies à la chaîne principale, envoient
des ramifications dans les Pampas, qui
couvrent le Centre du haut Pérou. C e badin,
dont la longueur eft de 140 lieues Si la plus
grande largeur de 50, doit avoir été une petite
Cafpienne. Le lac qui en occupe le fond eft long
de 70 lieues, large de 20 environ, du moins
dans fa plus grande largeut, & profond de 70
à 80 bradés. Ses eaux lont légèrement faumatres
& très - amères. Sa partie la plus méridionale
porte le nom de lac d‘ U-mamarea. Il ne montre
aucun écoulement'vifible, fi ce n’eft vers le fud
qu’il en fort une petite rivière de 6 à 8 lieues de
cours, qui fe jette dans un lac étroit & falé
nommé Défaguadéfo, qui reçoit au fud une autre
petite rivière, en.forte que ce fécond lac parole
avoir encore moins d’écoulement que le
premier^
Le Titicaca eft célèbre dans l’hiftoire des Tncas:
on y voit une île du même nom, dans laquelle
Manco-Capac prétendoit avoir reçu la million d’être
le légiflateur du Pérou. Suivant la tradition, cette
î'.g renf rmoit un temple couvert d 'or, c’ eft
dans ce lac que les.Péruviens, pourf.nvis par les
Européens, jetèrent leurs tréfors. (J. H )
T IVO L I . Voye[ Roches.
TOBOL. Rivière d’Afie, dans U Sibérie, le
plus confidévable des affluens de l’ Àtiche. Son
cours, d’ environ 140 iieues, reçoit plufieurs cou-
fans dont les fources font dans la partie des
monts Ourals, les plus riches en métaux, /fur le
verfant oriental de cette chaîne. Sa fource eft
à c2 deg. 50min. de latitude, tic a y8 deg. 14
min- à l'eft du méridien de Paris,, dans les Iteppes
des Kirghiz. Son- embouchure eft à j8 deg.
■ 11 min. de latitude, tic 66 deg. 10 min, de longitude
, près Tôbolsk. .
Le baffin du Tobol établit une réparation tres-
remarquable entre la chaîne des monts Ourals
& celle de l'A lta ï, prolongée à travers les-fteppes
de l'Afie centrale, tic formant, fur h même di-
reétion, les chaînes inférieures auxquelles on
a donné les noms de Befcha, d 'Onlou Si de Naon-
um. Les lources de ce.te rivière font dans des
mirais faumatres, en force que fes eaux font
d’abord chargées de iulfate d alumine, de ful-
fate de foude Si de fulfate de fer, qu’on voit
effleurir fur les terres que fes inondations ont
couvertes. Dans les temps de féehereffe, ces
fels foule vés par les vents .rendent la poulhere
extrêmement incommode. Les vaftes plaines qui
s’étendent fur les deux rives du haut T o b o l,
inondées tous les ans a peu fufceptibles de culture,
font abandonnées aux Kirghiz nomades. Sur
la rive gauche, on ne commence a voir des
champs cultivés qu’à l’ embouchure de lü u i , le
plus méridional des affluens du Tobol.
que feront fes habitans pour y corriger les mau-
vaifes qualités du fol : ce qui exige que les eaux
y fo;ent contenues dans le lit des rivières, Si que
l ’on donne de l’écoulement aux marais, afin oe
parvenir à les defTécher. 11 faudra donc une longue
Au-deffous de l’O u ï, la meme rive du lo bo l
reçoit VIfer, que l’on eût pu confidérer comme
le principal courant. Cette rivière, qui raffemble
les eaux de la Siferte, de la Saiara , de la
Percha, & c . , a fa fource au pied des plus hautes;
cimes des monts Ourals, & plus de 150 lieues
de cours , tant dans les montagnes que dans les
plaines marécageufes qu’elle traverle pour aller
fe joindre au T obol. Un autre affluent_encore
plus confidérable que f i le t eft la Toura. Koyei ce
Quoique le Tobol ait donne fon nom a la,
plus grande ville de la Sibérie, Ton importance
réelle ne peut augmenter qu’avec la population
du pays, Si par conféquent avec Ie * cultures.
Les marais immenfes, étendus fur les deux rives,
feront long-temps un obftacle aux etabliflèmens
agricoles que la rigueur du climat ne repoufle-
roit point : les céréales , les chanvres, les graines
huileufes, Si furtout les prairies & les beitiaux ,
y feroient des fources de richeffes , fi les produits
du fol pouvoient avoir un débouché. Le
■ r*«* flênpndra donc des efforts
fuite d’années p ai Cibles, & , de plus, les foins
d’un gouvernement éclairé Si paternel. Peu
fera t il également néceffaire que les bords de
la mer Cafpienne participent aux mêmes bien -
f its, Si reçoivent auflî une population fédentaire ,
kborieufe Si eivilifée : alors, comme il eft très-
facile d’ établir une voie navigable entre l’Oural
Si le T o b o l, par le moyen de fO u ï , le commerce
pourroit devenir très-aéîif entre le b.ifTm
de l'Ob Sc la mer Méditerranée afiatique ; ces
deux régions à tu oient à échanger des productions
dont chacune manqueroit, Si qui abonderoient
dans l’autre.
Jufqu’à préfent, on n’ a point de données lut
la géologie du ballin du Tobo. : la botanique Si l i
zoologie y font celles du baflin de 1 0 b , juf-
qu’ à j8 deg. de latitude. Foye[ A t ic h e . (F .)
TOCKENBOURG. C e pays, ou plutôt cette
vallée étroite, mais de 12 lieues de longueur,
comprend environ un quart de la fuperficie du
canton de Saint -G a l l, en Suiffe. La vallee de
Tockenbourg borde à l'eft le canton d'Appen-
zell : elle eft arroiée par la Thur. Parmi fes hantes
montagnes, on diftingue le Sentis, dont la hauteur
dépaffe 7 ,coo fied s ; les autres n’atteignent
pas la moitié de cette élévation. Ainfi le Htrnh,
l’une des plus confidérables, n’a guère plus
de 5.600' pieds. Des glaces éternelles repofent
fur le Sentis. Cette vailéé eft couverte de tous
côtés de prairies & de pâturages. Vers les bords
de la T h u r , les collines baffes offrent des champs
bien cultivés. La population induftrieufe du
Tockenbourg, que l'on évalue à 60,000 âmes,
joint plufieurs branches d'induflrie aux travaux
de l'agriculture.
La Thur n'eft pas navigable ; c'eft une rivière
impétueufe qui nourrir d’ excellens faumons, le
grollït des eaux de plufieurs torrens, va fe j:te r
dans-le Rhin, & qui, à l’ époque de la fonte des
neiges, caufe de grandes dévaftations.
(J . H. )
TO L FA . Voyci TEnR.11.vs aeunieÈres.
TO NG -TING -H O U. De tous les lacs de la
C hine, celui de Tong-Tmg-Hou eft le plus confi-
dérablet il a plus de 80 lieues de circonférence.
-Il eft fitué par 18 deg. 40 min. de latitude fep-
tentrionale, & fous le 1 10 '. de longitude méridionale,
dans la province de Hou-Quang. Trois
fleuves importans s’y jettent : le Yang-tfe-Ktnng,
le Yuen-Kiang & le Yeng-Kiang.Voyez ces mot;.