
Flußra qu.ad.rata Lamx.
Flußra undulata, fp. ftOV.
Flußra acanthina, fp. nov.
Flußra granulofa 3 fp. nov.
Sertularia unilateralis, fp. nov.
Flußra margaritifera , fp. noV.
• Flußra pulckella, fp. nov.
Flußra torquata, fp. nov.
Flußra fulculata, fp. nov.
Flußra macrofiortid , fp. nov.
Flußra globifera , fp. nov.
Flußra marfupiata', fp. nov.
Flußra nidulata, fp. növ.
Flußra vafculata 3 fp. nov.
Une queftion importante en géographie phy-
fique 3 c’eft celle qui a pour objet d’examiner
l’a&ion que les zoophytes exercent fur l’accroif-
fement des parties folides au fond de l’Océan.Sur
la foi de pîufieurs voyageurs célèbres, & principalement
fur le témoignage du naturalise
Péron, on a attribué à ces petits animaux marins
la faculté de conftrui're des îles entières & des
archipels dans l’immenfité de P Océanie. On ne
peut nier, il eft v râi, que cés mo'llufqiies, en
fecrétant fans ceffe la matière calcaire, ne parviennent
à former au fein des flots des bafics
affez étendus & des récifs dangereux pour le
navigateur 5 mais, on a exagéré beaucoup l ’importance
de lèürs travaux, s’il faut s’en rapportes
au témoignage de MM. Qüdy ôè Gaimard.
« Au lieu de c roire, difent-ils, que les îles de
la Société, quelques parties de la Nouvelle-Irlande3
la Louifiade, Y archipel de Salomon, les lies bajfes
des Amis, les Marianes, les Palaos , les îles
des Navigateurs, celles de Fidgi, les Mar quifes, & c.,
fon t, en partie ou en totalité, l’ ouvrage des
zoophytes , nous penfons , au contraire, que
toutes ces terres ont pour bafe les mêmes ëlé-
mens, les mêmes minéraux qui concourent à
former les îles & tous les continens connus.
L à , en effet, ce font des fchiftes * Comme à Timor
& à Vaigiou; des grès, comme fur les côtes de la
Nouvelle-Hollande ,• ailleurs, le calcaire en couches
hoiizontales forme l’île de Boni, ou entoure les
pitons volcaniques des lies Marianes, le granité
le montre auflî quelquefois 5 mais le plus fouvent
ce font les volcans qui ont formé les îles ‘ répandues
dans l’Océan auftral. U île de France, Y île
de Bourbon, quelques-unes des Moluques, les
Sandwich, Taïti, & tous ces nombreux archipels
découverts par Bougainville & C o o k , doivent
en partie leur origine aux feux fouterrains, comme
le prouvent les échantillons de roches que nous
avons rapportés de quelques-uns de ces lieux, &
les récits des naturaliftes-voyageurs, pour ceux
que nous n’avons pas vifîtés nous-mêmes. »
C e que MM. Quoy & Gaimard ont reconnu
& ce qui eft déjà un grand point dans la queftion
que nous-examinons, c’eft que les zoophytes recherchent,
pour s’y multiplier, des terres découpées
& des baies peu profondes, qui ne foient
pas fufceptibles d’ être agitées par les brifes régulières
des tropiquesj c’eft fur les hauts fonds &
fur les rochers *fous-marins qu’ ils fe fixent, tandis
que, dans l’opinion reçue jufqu’ à ce jour, il fem-
bleroit qu’ils conftruifentleürs demeures pierreufes
au fond des mers, d’où ils s’élèvent graduellement
jufqu’ à la furface. C en ’eft que fur les pentes douces
que l’on trouve les plus grands maflfifs de polypiers
; ailleurs, ils ne forment que des mamelons
épars, appartenant à des efpèces qui femblent fouf-
frir le moins de l’agitation des flots. Ainfi les récifs
mêmes qui ne paroiffent être formés que de zoophytes,
ne font que desi récifs préexiftans &
recouverts par eux.
Nos naturaliftes font remarquer que l’île de
Timor, que Péron a prilé pour le plus valle
théâtre des travaux des polypiers, étoit loin
d’avoir été formée par ces petits mollufques.
11 eft vrai que les bancs qu’ils y ont formé ont
une puiffance qu’ on ne remarque pas ailleurs ;
que tout le village de Coupang en eft compofé;
qu’ on les retrouve jufqu’au fommet des collines
qui entourent la ville j mais ç’eft une erreur de
croire que les montagnes de l’intérieur de l’île,
qui ont peut-être 6jpoû pieds d’élévation, en
font formées auffi; car, à peine eft-on à y 00 pas
de la ville , en fe dirigeant vers ces hauteurs,
qu’on trouve en place: des couches verticales
d’un fchifte gris-bleuâtre veiné de quartz, &
fur les bords de la rivière de Bacannfé , des
blocs de roche filiceufe, de jafpe groflier, Jf-I
dans d’autres lieux, du calcaire compare. Il èit
vrai qu’ à Timor même, à la Nouvelle-Hollande ,
à Rota, l’ une des Marianes, les madrépores
s’élèvent à une très grande hauteur ;• mais il faut
bien prendre garde de confondre des dépôts
| madréporiques anciens avecd s dépôts modernes,
diftinélion qui exige déjà des connoiffances géo-
j gnoftiques aftez étendues ; il faut même être en
; état de juger fi quelques points élevés n'ont pas été
foulevés depuis l’accumulation des dépouilles madréporiques
modernes.
Tout bien confidéré, c’eft à la formation de
quelques î!ots que fe borne lé travail des polypiers.
Voici comment MM. Quoy & Gaimard décrivent
raccroiffementdes demeures de ces petits
animaux.
« Lorfqu’ à l’abri des grandes terres, ces animalcules
ont amené leurs demeures jufqu’ à la
fuperficie, & qu’elles relient à découvert pendant
le refljux, les ouragans qui furviennent quelquefois
, bouleverfant le fond de ces eaux peu
profondes, entraînent Jes fables & la vafe ; tout ce
qui, de ces matières, s’engage dans les anfraduo-
fités des coraux, s’y fixe, s’y agglomère; & dès
que le fommet de cette île nouvelle peut refter
conitamment à découvert, que les flots ne peuvent
plus détruire ce qu’eux-mêmes ont contribué à
former, alors fon contour s’agrandit, fes bords
s’élèvent infenfiblement par l’addition fucceflîve
des fables. Suivant la dire&ion des vents &-des.
courans, elle peut demeurer long-temps ftérile ; ;
mais fi, par i’adion d e . ces deux caufes , les
germes des végétaux lui font apportés des côtes
vojfines, alors, fous des latitudes qui font fi favorables
à leur développement, on la voit bientôt
fe couvrir de verdure dont les débris fucceflîv.-
ment amoncelés, forment des couches d * humus
qui contribuent à l’exhaulfement du fol. Voilà
ce que nous avons été à portée de vérifier fur
la petite île de Kera, fituée dans la baie de
Coupang, à Timor.
3» Mais pour que ce phénomène d’ accroiffement
s’accompliffe, il 11e faut pas qu’ il fe paffe trop loin
des grandes terres, parce qu’alors les végétaux ne
peuvent plus y aborder fi aifément, & ces îlots
demeurent prefque toujours nus & ftériles. C ’eft
pourquoi, ce que difent les navigateurs de ces îles j
madréporiques du grand Océan, qui, couvertes
de verdure, font éloignées de toutes autres terres,
nous a toujours paru extraordinaire, d’autant mieux
que, dans ces efpaces immenfes, la violence des
flots, que rien ne peut amortir, doit empêcher le
travail des zoophytes. Cependant nous ne nions
pas l’exiftence de ces île s, qu’ il feroit intéreffant
de bien examiner de nouveau; c a r , dès qu’entre
les tropiques les navigateurs en rencontrent de
baffes, prévenus par l’opinion généralement ad-
mife, ils n’héfitent pas à dire qu’elles font madréporiques.
Néanmoins, que d îles à fleur d’eau
ne reconnoiffent pas cette origine l Nous citerons,
par exemple,‘celle de Boni, fituée fous l’équateur,
dont la brillante végétation s’élève fur du calcaire.
Il en eft de même de celle des C ocos , devant
Guam, qui eft compofée de la même fubftance.
En général, fi elles (ont habitées par des hommes,
fi, par conséquent, elles ont des fources ou des
lacs d’eau douce > on peut prefque aflurer qu’elles
ne font point, ou ne lont qu’en partie compofées
de lithophytes, parce qu’il ne peut point fe former
de fources dans leur fubftance poreufe. Quelques-
unes des îles Carolines, parmi lefquelles nous
avons paffé fans pouvoir nous y arrêter, font
excefîîvement peu élevées : nous les fuppofons
encroûtées de madrépores; & comme elles ont
des habitans, il doit fe trouver quelque part un
fol propice à l’accumulation de l’eau douce. «
( J . H .)
ZUG ( Lac de). C e lac, fttué en Suiffe entre
ceux de Lucerne, de Surfée & de Zurich, a quatre
lieues de long fur une de large ; fa profondeur
eft, près de la ville du même nom, c’eft-à-dire
au nord, de 60 à 70 pieds ; elle eft d’environ
i,2Qo pieds vers fon extrémité méridionale, ou
vers le mont Rigi 5 dans la plupart des autres
endroits, elle eft de 180 à 240 pieds : le niveau
de fes eaux eft à 1,300 .pieds au-deffus du niveau
de la mer. Sa partie méridionale eft appelée Lac
fupérieur, & l’oppofée, Lac inférieur; Parmi les
nombreux fuiffeaux qui s'y je tten t, le plus im-
p 0.1 tant ,èft 11 Loret^.y qui nourrit un grand nombre
d’excellentes truites, ■ & .qui va fe jeter dans la
Reufs, affluent de ,1’Aar.
Les principales montagnes qui entourent ce
lac font le Zugerberg, dont le point le plus élevé ,
appelé Ramifiai, eft à 912 pieds au-deffus de fes
eaux : il s’étend fur fa rive orientale; le Rujfi, qui,
depuis le niveau du la c , s’élève par gradins,
au-deffus du précédent, jufqu’à l'a hauteur de
3,5:16 pieds; fur la rive méridionale, le Rigi >
dont le fommet pyramidal s’élance à 4,356 pieds;
enfin, le Rotherberg, élevé de 1,572 pieds, 6c qui
appartient à une petite chaîne qui fe dirige du côté
de Lucerne.
Les vents les plus dangereux que l’on reffent fur
le lac de Zug font, fuivant E be l, ceux du fud,
du fud-oueft & du nord-oueft. Les deux premiers
font connus des bateliers fous le nom de weuer-
foen, & le troifième, fous celui d’arbis. Quand
l’hiver eft rigoureux, le lac inférieur fe couvre de
glaces : ce qui n’arrive jamais au lac fupérieur.
« Le lac de Zug, dit encore E be l, eft extraor-
dinairementpoiffonneux ; fes carpes & fes brochets
font les plus grands qu’il y ait en Suiffe. C ’eft aux
mois de juin & de juillet que la grande pêche des
carpes a lien, près de Buonas & de Zug : on les
harponne affez communément, et on en pêche qui
pèsent 9 'à 20 & même jo à 70 livres. On y trouve
auffi des brochets d’ un demi-quintal ; mais le
meilleur poiffon de ce lac eft celui qu’on nomme
roethele ( roth- forelle, falmo falvelinus') ; c’eit
une efpèce de truite qui offre beaucoup d’analogie
avec la ferra du lac de Genève, de même qu’ avec
l’ aalbolck du lac de Thun & l’ombre-chevalier
de celui de Neuchâtel, & qui peut, ainfi que ces
derniers, paffer pour un des poiffons les plus exquis
que l’on trouve en Suiffe. Les roetheles ne fe tiennent
qu’entre le Kiemen & le Roetheli-Ech, petit promontoire
de la rive oppofée ; on les pêche en novembre
& décembre, & on les met au fe l,p o u r
les envoyer en divers endroits éloignés. Ces poiffons
atteignent quelquefois la pefanteur de 3 à
7 livres. » ( J. H. )
ZURICH ( Lac de). La longueur de ce lac eft de
10 lieues de le lt au nord -oueft, & fa largeur eft
d’une lieue .& demie. On lui donne 600 pieds de
profondeur dans certaines parties, & fon niveau a
été reconnu être de 1,169 pieds au-deffus du niveau
de l’Océan.. Il s’y jette un grand nombre de
ruiffeaux, mais la Linth, qui prend fafource fur les
glaciers du mont Toedi & du Kiftenberg, eft la
principale rivière qui alimente fes réfervoirs.
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