
190. Area diluvii, Larmrxk. Des terrains marins
fupérieurs des environs de Plaifance, de
Sienne, de Turin & de Bordeaux. On la retrouve
également dans les marnes fableuses de
Banyuls & de Bolenne > dans le calcaire moellon
des environs de Béziers, de Pézenas 8c de Montpellier,
ainfi que dans les marnes argileufes bleuâ- j
très de Gaunelles-, lesquelles font le plus géné- '
râlement inférieures au calcaire moellon, lorsqu'elles
n'alternent pas avec lui.
20°. Pectunculuspulvinatut. Des faluns de Dax
& de Bordeaux, ainfi que des marnes fableufes
de Banyuls, de N.ffiach et de Millas , confervant
dans tous ces terrains fon t ê t , pétrifié au contraire
dans les couches du calcaire moellon d'Ef-j
pagne et du midi de la France. Cette efpèce, une
des plus communes & des plus caractéristiques de
nos terrains marins fupérieurs, surtout la variété pyrénéenne,
acquiert le plus grand volume (elle a quelquefois
jufqu'à 136 millimètres de diamètre). C e
pétoncle fe préfente dans les couches marneufes,
l’oit avec fon têt prefque fans altération confervant
encore une partie de lès couleurs 8c de fon ligament
dans fa nature animale, foit avec fon têt confidéra-
blement durci; quelquefois, ce qui eft le plus rare,
le têt de cette coquille a difparu, & il n'en refte
plus que le moule intérieur converti en marne ou
en fable durci. Enfin, lorsque cette coquille exifté
dans des couches pierreufes, telles que celles du ]
calcaire moellon, l’ on n'en découvre plus que le
moule ou l ’empreinte. C e que nous venons de
dire de cette efpèce peut s'appliquer à toutes
celles que nous fignalons ic i , dont le têt ne s’eft
confervé que lorfqu'elles ont été enfevelies dans
des marnes argileufes ou fableufes.
2i°. Corbula revoluta, Bafterot. Dans les couches
du calcaire moellon & des marnes argileufes
des environs de. Montpellier & dans les mêmes
dépôts marins des environs de Bordeaux.
22°, Cardium ciliare, Brocchi. Des terrains marins
fupérieurs d ’Italie , des marnes argileufes de
Cannelles, près Montpellier, & des marnes fa-
bjeufes de Banyuls.
25 Cardium hians,Brocchi. Des mêmes terrains,
foit en France, foit en Italie.
24®. Cytherea erycinoïdes. Des environs de Bqr-
deaux, 4e Dax et de Banyuls.
250. Cythena chions. De Banyuls, de Millas,
de. Neffiach et d’Italie.
26°. Cyprina ifiandicoides , Lamarck ( 1). Des
environs de Dax , de Bordeaux, de Banyuls & de
(t) Cerre efpèce a tous les caractères des cÿprinés , ç’efl:-
à-dire que les ca.llofîtés • nÿmphales y font fores grandes &
terminées, prés des crochets, par une foflëcte large & aIfcz
profonde. Le têt de cette cyprine, qui acquiert parfois une
grande épaiflèur, eft fouvenc transformé en un calcaire combatte
comme circyx, ou çn atbqirc tranlîuçidc,
Montpellier, confervant fon tê t , & par confé-
quent des marnes argileufes ou fableufes, anifi que
dans les terrains à lignites de Saint-Paulet (Gara) i
pétrifié au contraire dans les couches du calcaire
moellon de Barcelone et du midÿ de la France.
Cette efpèce acquiert feulement une plus grande
taille et une plus grande épaiffeur dans le midi
que dans le sud-ouest de la France. Quelquefois
des coquilles perforantes. fe font logées dans l’é-
paifleur des valves de cette cyprine , et cela lorsque
les animaux qui les habitent avoient çeffé de
de vivre,j et qu’elles étoîent ballottées dans le
baflin de l’ancienne mer. La même particularité,fe
remarque dans certaines valves des pectunculus
pulvinatus & peclen laticofiatus. On y découvre des
gajtrochoena, des modiola, des petricola 8c d*-S
P entrupis.
27°. Peclen laticofiatus , qui fe trouve auffi
bien dans les marnes fableyfes de Banyuls , que
dans les calcaires tertiaires du midi de la France.
Ces coquilles perforantes appartiennent à des
modioles ainfi qu’ à des gaftrochênes, fort rapprochées
de la gafircchoena cuneifornus de Lamarck.
28°. Hînnîtes, une efpèce : -.nouvelle , déeou-r
verte dans le calcaire moellon du midi de la
France, par M. A . Leufroy. Ce- genre a-été également
fignalé dans les terrains du Vicentin.
290. Venus fsn ilis , Brocchi. D'Italie & de
Banyuls.
3c0. Venus dyfsra ( venus papkia Renieri). Des
mêmes localités que la précédante.
3 1°. Veneriçardia laur'oe (Alexandre Brongniartù
Terrains du Vicentiii, tome I , pag. 86, pi. $y
fig. 3, a y b). D’Italie, de Banyuls & de Bolenne*
près le pont Saint Efprit.
32°. So/en ftrigillatus. D’ Italie, de Banyuls, de
Bolenne, dé Bordeaux 8c de Da x, dans le département
des Landes.
330. Pnnopta Faujafii, Ménard la Groye.
Cette e fp èce, foit confervant fon têt (Ita lie ,
Banyuls ) , foit pétrifiée ( Barcelone 8c tout le
midi de la Frariçe), s’étend depuis l’Efpagne juf-
qu'èn Italie , caraètérifant partout les terrains marins
fupérieurs. Sa grande taille & fes formes,
remarquables- la font facilement diftinguer.' Elle
eft commune à Banyuls & dans les environs de
Béziers, de Pézenas 8c de Montpellier ; mais il
eft rare de la trouver entière, furtout lorfqu'elle
conferve fon tê t , à raifon de la délicateffe & de
la fragilité de celui-çi. Il eft remarquable que la
feule efpèce de panopée vivante ( panop^a Aldro-t
vandi) fe trouve fur nos côtes, comme fur celles
d’Itaiie, où M. Ménard la Groye l a indiqué^
depuis long-temps.
La panopea Faujafii fe trouve dans les trois fyf-
tèmes de couches de l'éçage fupérieur du dépôt
marin, ç'çft - à - dire, i°. dans le$ fables i?urjns.,
où
où elle eft fignalée par des moules intérieurs également
fabîonneuxj 20. dans le calcaire moellon
où fes moules font pétrifiés; 30. dans les marnes
atgileufes ou fableufes où elle conferve ordinairement
fon tê t , mais où parfois elle n'eft plus
caraètérifée que par des moules intérieurs d’ argile
endurcie. Enfin, cette efpèce, découverte
d’abord en Italie, fe trouve également à Bordeaux
& à Dax , mais elle y eft généralement plus
petite.
S E C T IO N II.
*
De C alternance des divers fyftémes de couches de
t étage fupérieur du dépôt marin
Les divers fyftémes de couches que nous venons
de décrire, ont tellement été dépofés fimul-
tanément, qti’on les voit Souvent alterner les uns
avec ies autres.
La première localité où nous citerons de pareilles
alternances, eft celle de la butte Simian,
limée à une lieue au nord-eft de Pézenas- Des
coupes nombreufes y permettent de fuivre la fuc-
ceflion des couches des terrains marins fupé-
rieurs, couches qui fe fuccèdent dans l'ordre fui-
vant en partant de la lurface de la terre. ( Voye\
frg. i .K v < V - MÀ
Au-deflbus de la terre végétale, on découvre
un terrain d’alluvion pierreux, ou un amas de
blocs pierreux de roches calcaires, quartzeufes
& volcaniques , dont l’épaifieur, très-variable,
s’étend quelquefois julqu’a 18 mètres.
Des fables marins pulvérulens, jaunâtres, font
placés au-delfous de ce terrain d’alluvion, fables
fouvent endurcis & formant des grès dont les
couches horizontales font parallèles à celles des
fables au milieu defquels ils fe trouvent. L’épaif-
feur de ces fables, également variable, ne s’étend
jamais au-delà de 14 à 15 mètres. Les
couches inférieures de ces fables paffent infenfi-
blement au calcaire moellon.
La troifième couche eft formée par un calcaire
marin pierreux (calcaire môellon) , caraètérifé
dans cette localité par de grandes cythérées, dont
il n'exîfte plus que les moules intérieurs (1).
L ’épaifteur .de cettè couche ,eft de 2 à 3 mètres.
Au-defious, paraît une marne argileufe bleuâtre,
fableufe, en couches peu diftinéies, marne qui
renferme quelques coquilles marines, principalement
de petites huîtres ( Ofirea fiabellula ? ) ,
des anomies & de petites efpèces de Peften. La
puilfance de ces marnes, aflez chargées de chaux
pour être effervefeentes, varie entre 4 & 5 mètres.
Les fables marins pulvérulens de la fécondé
couche reparaiflent encore, mais avec une épaif-
feur qui ne ya pas au-delà de 6 à 7 mètres. Le
r(i) Les cythcrées fe trouvent dans le même calcaire
moellon du pian d'Itren, mais avec leur têt.
Géographie-Phyfique. Tome V.
calcaire moellon revient de nouveau avec une
puilfance de 1 mèt. 80 millim. à 2 mèt. 50 miiiim.
Des marnes argileufes, compaétes, tenaces ,
bleuâtres, fuccèdent au calcaire moellon ; comme
elles font fort épaifies , on ne peut reconncître
i la roche fur laquelle elles repofent. Ces marnes
recèlent des débris d'ourfins & de glands de mer
( balanus ) donc le têt eft confeivé.
Cette alternance du calcaire moellon avec les
fables marins 8c les marnes bleues , n’eft pas b ornée
à la feule localité de la-butte Simian ; on l’ob-
ferve également auprès du château de Marennes ,
fur la rive gauche de l'Hérault. ( A'oyq fig. 2. )
Cette alternance eft d’autant plus remarquable
dans cette dernière localité, que les fables marins
y préfentent un nombre immenfe de grandes
huîtres, très-rapprochées de Y Ofirea crajfijfima de
Lama;ck. Ainfi, le calcaire moellon s'y tiouve au-
delfus & au-deflous des bancs fablonneux, qui
ont plus de 2 lieues d ’étendue chargés de grandes
huîtres.
C ’eft égalèment dans les environs du château
de Marennes, mais plus au nord, que l’on voit
le calcaire moellon lurmonter toutes les couches
des terrains marins fupérieurs, terrains qui repofent
fur le calcaire d’eau douce moyen, près le
village d’Aumes. En effet, la dernière butte qui
appartient au fyftème des collines de Marennes,
préfente à la furface du fol le calcaire moellon
pierreux, folide & propre aux conftruètions, avec
les coquilles foffiles qui le caradtérifent. La puif-
fance de ce banc pierreux marin eft de 2 à 3
mètres. Un calcaire fableux, endurci, en couches
horizontales & parallèles, fuccède immédiatement
ail calcaire moellon ; des Anomies 8c des
Turri telles le caraélérifent : fon épaiffeur eft de 1
mèt. à 1 mèt. 40 millim. Au-deflous de ce calcaire
fableux, on découvre des marnes calcaires jaunâtres
prefque fans coquilles, d'une puifîance
de 80 millim. Un calcaire marneux avec Anomies
8c Turritelies, en couches minces, horizontales
& parallèles, termine la férié de s roches calcaires
qui furmontent les fables marins jaunâtres,
.lefquels compofent dans cette localité le fyftème
moyen de l'etage fupérieur du dépôt marin. Ces
fables, dont la puifîance eft fort confidérable, panifient
repofer fur les marnes bleuâtres qui les
accompagnent à peu près conftamment; tandis
que le fyftème marin dont ils font partie, s'appuie
lur-un calcaire d’eau douce blanchâtre ou jaunâtres,
à tubulures finueufes, rempli d’ infiltrations
fpathiques & qui appartient aux formations
d’eau douce moyennes, ou au deuxième terrain
d’ eau douce des environs de Paris (1). C e calcaire
(1) Ce calcaire d'eau douce renferme de nombreux
noyaux de calcaire concreftionné & radié qui a route l'apparence
fpathique. Ces belles concrétions fe trouvent principalement
engagées dans le calcaire marneux ou tuf calcaire
d’eau douce.
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