
Si Deluc, Faujas, Ménard de la Groye, Spallan-
zani, Longo, M. Kries, M. Poulett-Scrope &
M. Brongniart femblent, à quelques modifications
près, confidérer l’oxigëne, différens gaz
& l’eau vaporifée par la chaleur, comme les
principaux agens volcaniques , ne pourroit-on pas
objecter que la préfence de plufieurs gaz n’explique
pas i'incandefcence des roches transformées en
Javes, & que les effets produits par les volcans
qui peuvent emprunter une grande quantité d’eau
à la mer, font tout-à-fait lemb ables à ceux qui le
développent dans les volcans ficués à une fi grande
diftance des eaux marines, qu’on ne peut pas rai-
fonnablement admettre Faction de cet agent :
témoins les volcans reconnus exifter au centre
de l’Afie?
Si Davy, M. d’Aubuiffon de Voifins , M. Gay-
Luflac, ainfi que M. Brongniart, qui applique
à l’origine des volcans & l’eau marine vapo-
rifee, & différens gaz, & l’aftion de differens
métaux oxigénables, ont recours à différens phér
üomènes chimiques poflr expliquer ceux qui fe
développent dans les volcans, on doip lé demander,
comme nous l’avons fait plus huit, s’il
ett bien démontré que l’air puiffe circuler librement
dans les cavités fouterraines, condition né-
ceifaire à la cpmbultjon des métaux oxigénables ?
11 faut, en outre, que l eau de la mer, reconnue par
M. Brongniart comme un agent npceffaire, puiiïç,
ainfi quele fait judicieufement remarquer M. Gi-
rardiii, s’infiltrer jufqu’à une affez grande profondeur
j il faut enfin expliquer pourquoi des volcans
qui brûloient autrefois , & litués près de la mer,
font fans activité aujourd’hui, il faudroit encore,
nous le répétons, chercher un autre agent
que l’eau pour les vo.çans de l’Afie centrale.
D’ailleurs, les mêmes caules chimiques pourroient-
elles produire des effets aufli différens que ceux du
Véfuve, qui vomit des torrens de laye & qui
exhale de l'acide hydrochlorique, & ceux des volcans
américains qui, au lieu de lave, rejettent des
torrens de boue fans exhalaifons de gaz hydrochlorique
? L’explication dont il s’agit offre donc
de grandes difficultés, fi l’on veut lui donner
une application générale.
Enfin, Kircher, Houel, Paw, Mairan, Bailly,
Dolomieu, Ordinaire, MM. Cordier, Elle de
Beaumont & d’ümalius d’Halloy, en s’accordant
à confidérer les volcans comme des fou-
piraux par lefquels le feu central le fait jour,
nous femblent, furtout les derniers, s’appuyer
fur des faits qui attellent l’exiftence d’un vafte j
foyer d'incandefcence au-deflous de la croûte
terreftre. Quelques-unes des idées & des expériences
fur lefquelles s’appuient les chimiftes font
admiffibles avec la théorie du feu central : lés
faits- fur lesquels la chimie ne peut nous éclairer
font même faciles à exp iquer par cette
xhéorie j enfin, celle-ci, liant les grands phénomènes
volcaniques aux faits géologiques les
plus important, tels que les foulèvetnéns des
chaînes de montagnes , femble être appelée à
contribuer tôt ou tard à l’avancement de Phifi.
toire de notre planète.
P . S . R e c t if i c a t io n r e la t iv e a u x é ru p tio n s d u F 'é fu v e ,
Nous avons donné une férié de 54 éruptions
éprouvées par ce volcan, depuis l’an 75) de notre
ère j mais de nouvelles recherches auxquelles
nous nous fommes livré, en portent le nombre
à 75. Ainfi le nombre donné par M. Brongniart &
par M. Girardin eft encore plus loin de la vérité
que nous ne l’ayons fait remarquer.
Au lieu de préfenter ici les additions qu’exige
notre lifte, nous allons donner une nouvelle liftç
par ordre de dates.
j.Année 79, je 24 aoû{,
2 . ----- i ° 3t
3- ----- 473-
4 — r f 11»
}■ - — 68f, .
e. — 812.
7. — - 983.
8. — — 993-
9 —— 1036.
(O. —— 1049.
II. ÏJsSti 1138.
(2. ’—~ 1139.
13- ----- 1306.
14. — — 1 (CO.
if. —— 1631, le 16 décembre,
16. -— , 1660.
17.----- r 1682.
l8 . ----- 1694.
19. i--- r 1696 (au lieu de 1698).
20,-----. 1701, le i ef juillet.
2 1 . ----t- 1704, le 20 mai.
2 2.----- 1708, le 14 août.
25. —— 1712, le y février.
14. 1717 , du 6 juin au 9 juil
3f - ----- l y i 4.
2 6 .----- 1727, le 4 oélobre.
1 7 . ----- 17305 le 27 févri r.
28.----- 1731, le 20 mars.
29- — 1754-
JO.----- 1737, le 15 mai. |
31. —— 1751, le 25 oâobre.
3 2 .--- - 1734, le 2 décembre.
33- ----g
3 4 .----- 1759, le 29 mars.
3f ■ g f l | 1760, le 23 décembre.
36. — - 1766, le 2 y mars.
3 7 . ----- 1767, au commencement
38.----- 1770.
39- — - 1771, au mois de mai.
40. 1772.
4 1 . ----- 1773.;:
41. — i ? 7 4 t
43. — — 177 S
43. Année 1775.
44. *---- 1776, le Ier février.
4). -—- *778, le 12 feptembre.
4 6 .-----,1783, le 18 août.
47* ---- - 1784, le 12 oétobre.
48. -- 1786,1e 31 oêtobre.
4 9 . -- 1787, le 21 décembre.
50 . -- 1788, le 8 août. •
5 1 . -- 1789, le 6 feptembre.
f 2 . -----1794, le 12 juin;
5 3 . --* 1799» Ie 11 janvier.
54. -- 1804,1e 12 août.
jp — — id em j le 22 novembre.
5 6 .----- 1805.
y*?. ■—— 1806, le Ier juin.
5 8 .------ 1807, en mai.
£9------ 1809, le 10 décembre.
60. -- 1810, le 11 ooût.
6 1 . -- 1813, le 9 oCtobre.
6 2 . -- 1814, au printemps.
6 3 . ---181 y , id em .
6 4 . --- .1817, le 2-6 décembre.
6y. ——- 1818, le 20 février.
66. —— 1819, le 17 avril.
67. jj£-M— id em , en décembre.
68. ---- 1820, en janvier & février.
6 9 . -- 1821, au mois d’août.
70 . -- 1822, du 17 au 24février, &c.
7 1 . --- id em , le 22 oCtobre.
72. —— id em , du 2 au 10 novembre.
73. —— 1828, le 14 mars.
74. -■ 1830, au mois d’avril.
7 y . -----id em y le 22 décembre.
A d d i t io n a u ta b le a u c h r o n o lo g iq u e d e s tr em b lem e n s
d e te r r e .
En 1771. Secouffes à Java.
En 1772. Tremblement de terre dans le Cau-
cafe.
En 1786. Id em à Java.
En 1790. I d e m , 21 feptembre, à Caracas.
En 1797. I d e m , 4 décembre, à Cumana.
En 1806. I d e m , 5 mai, à Ténériffe.
En 1811. I d e m , e n oCtobre, à la Caroline du
fud..
En 1812. I d em , 26 mars, à Caracas.
E x p l i c a t i o n d e la fig u r e X d e la p la n c h e
fu p p lém e n ta ir e .
a . Mont Somma ou reftes de l’ancien cône du
Véfuve.
b . La P e d im e n t a , projeCtion de femblable terraffe
entourant la bafe du cône récent du
Véfuve fur le côté méridional.
*c.- Atrto del cavallo.
d . e . Cratère gauche de l’éruption de 1822.
ƒ. Petit cône élevé en 1828 au fond du grand
. cfttère.
G é o g ra p h ie -p h y f iq u e . T om e V .
g . g . (Dikes.) Filons traverfant la Somma.
h . h . ( I d e m . ) Filons traverfant le cône récent du
Véfuve. ( J. H. )
VOLGA.Ce fleuve étoitconnu des Anciens fous
le nom de R h a , quelquefois aufti ils le nom-
moient A r a x e s . Les Mordouins l’appellent encore
aujourd’hui R h a u . Les Tatares le nomment I d J ,
E d e l ou A d u l , mots qui lignifient a b o n d a n c e .
Son nom farmate, ou plutôt flave, lignifie le
g r a n d y il juftifie fous tous les rapports cette
dénomination. Il eft en effet Je plus important
cours d’eau de l’Europe, puifqu’il n’a pas moins
de 840 lieues de cours. Né comme un ruifleau,
dans les forêts du plateau du Valdaï, en Rufiîe, il
. traverfe les lacs Ozeloc, Piana & Volga. Sur fa
gauche, il reçoit la Kama, qui s’étend fur une
longueur de 3 yo lieues ; la Mologa, quia 100 lieu, s
d’étendue j la Vetlouga, qui en a 130, & quelques
autres d’une moindre importance, telles que la
Koftroma, qui n’en a que 50, & l’Ounja, qui en
a 80. Sur fa droite, fou principal affluent eft l’Oka,
qui a 280 lieues d’étendue, & la Soura qui en
a iiô. Il fe jette dans la mer Cafpienne par
70 bouches, qui forment une multitude d’îles,
& qui fortent de huit bras principaux.
L’étendue de ce fleuve, que l’on a exagérée en
la portant à plus de 1,000 lieues, eft bien allez
confidérable d’après notre évaluation, qui réfulte
des mefures que nous avons prifes fur les cartes les
plus authentiques. Alimenté par des rivières dont
une feule, la Kama, furpaffe le Rhin en longueur,
& dont l’autre, l'Okà, eft plus confidérable que
l'Elbe, tandis que plufieurs autres furpaflfent de
beaucoup l’étendue de la Seine, ce fleuve & fes
1 affluens doivent occuper un baffin d’une grande
fuperficie ; & en effet on a calculé qu’elle s’éle-
voit à 83,828 lieues ; c’eft-à-dire plus de huit fois
celle du baffin du Rhin, & plus de douze fois celle
du baffin de la Loire.
H; ne commence à être navigable qu’à environ
60 lieues de fa fource, où il n’a que 90 pieds de
largeur. A 280 lieues plus loin, aux environs de
Kafan, il n’en a que 600 5 170 lieues plus bas, près
deSaratof, fa largeur eft environ du double, &
près d'Aftracan, environ 200 lieues plus bas*, fa
largeur eft de près de y lieues dans les hautes eaux.
Le terrain où il prend naiffancen'eft qu’à 798 pieds
au-deffus du niveau de la mer Cafpienne; ce qui
ne lui donne qu’une pente d’environ n pouces et
demi par lieue de 25 au degré. Il eft certain que fon
cours, dépourvu de catar3<ftes & de paflages dangereux,
eft régulier, calme & fouvent limpide;
mais, à l’époque de la fonte des neiges, il caufe
fouvent des ravages : il s’enfle même avec tant de
promptitude que fes eaux, en pénétrant dans le lie
de fes affluens, font retourner en arrière le cours
de ceux-ci. Pendant l’hiver, les glaces le couvrent
dans toute fon étendue ; mais, vers le fud, il refte
toujours des ouvertures fumantes, appelées p o -
L 1111