
4°. Mo tact lia melanocephala (bergeronette à
tête noire). Les plumes noires qui recouvrent la
queue font bordées de vert.
y°. P a r u s b o k h a r en fis (la méfange de Boukhara).
Efpèce que l’on retrouve aufli dans la fteppe.
6 ° . F r in g i l la o b fo le ta . Efpèce de moineau ou de
friquet, dont le plumage eft d’un grjs jaune pâle,
la queue & les ailes brunes, bordées de blanc.
7°. C h a r a d r iu s leu cu ru s (Je pluvier â queue
blanche).
Reptiles. M. Pander fait obferver que dans les
fteppes , les amphibies prennent un caractère particulier
3 qu’ils doivent a l’aridité du terrain ; les
grenouilles & les crapauds y font aufli rares que
les eaux douces, mais les lézards y font très-
communs. Ils fe diftinguent furtout par la vivacité
de leurs mouvemens ; car, ainfi que le dit M.
Pander, l’aétivité des organes de la refpiration,
la circulation des fluides & le jeu des mufcles,
augmentent chez les amphibies en proportion
des obftacles qui s’oppofent à ce que leur peau
ne reçoive de l’atmofphère les influences exté-
térieures. Nous citerons huit efpèces nouvelles de
ces animaux. !
1*. L a c e r ta le u c o j l in a . Ce lézard a toutes les
roportions du la c e r ta a g i l i s . Sa couleur efl gris-
leu, fur le milieu du dos s’étend une raie de
petites taches carrées, grifes, brunes & noires ;
& fur les cotés, des taches du plus beau blanc
bordées d’un anneau noir , & diftribuées régulièrement
deux à deux.
2°. L a c e r ta g r a m m i c a . Efpèce qui fe rapproche
du lézard commun d’Europe, à l’exception que
fes lignes noires reflemblent, vers les côtés & fur
les cuiffes, à des caractères d’écriture.
3°. A g am a o c e lla t a . Petit faurien couvert de
taches lenticulaires, diftribuées régulièrement.
4°. A g am a c a u d iv o lv u la . Petite efpèce, dont la
longueur totale ne dépaflè pas 3 à 4 pouces.
y°. A g am a a r a le n jis . Cette efpèce atteint une
longueur totale de 10 pouces ; fa tête, couverte
d’écailles obtufes à arêtes, a la forme d’un coeur
médiocrement effilé.
6°. A f c a la b o t e s p îp i e n s . Saurien qui fe rapproche
des g e c k o . Pallas lui a donné le nom de la c e r ta
p îp i e n s .
7°. S c in c u s p a n n o n i c u s . Très-petite efpèce de
lézard.
8°. B o a ta ta r ic a . Jufqu’à l’époque de l’expédition
rufle en B o u k k a r î e , on étoit loin de foup-
çonner dans ces contrées, l'exiftence de ce fer-
pent. Il efl heureufement d’une taille peu confî-
dérable : les plus grands n’ont que 3 pieds &
demi de longueur î il paroît affectionner les fables
qui avoifinent la mer d’Aral.
Insectes. On a obfervé, dans les fteppes de là
Boukharie, plufieurs arachnides, appartenant principalement
au genre L y c o fa .
Les C o lé o p tè r e s appartiennent généralementaux
ca ra b îq u e s . Parmi les efpèces nouvelles, on doit
citer, un la t h r o b ium , un grand b la p s s une nouvelle
f i l p h a , deux d e rm e fie s y l’un appelé D „ co r o -
n a tu s , & l’autre D . o n d a tu s ; une fa p e r d a non décrire
, mais que l’on trouve aufli en Jftrie.
Parmi les O r th o p tè r e s 3 on a recueilli une grande
b la t ta fans ailes, & un h em e r o b iu s plus petit que
l'h em e r o b iu s p e r la .
Les h ém ip tè r e s n’ont offert aucune efpèce nouvelle,
feulement, nous devons dire que celles
qu’on y a obfervées, font identiques avec les
h ém ip tè r e s de l’Egypte, de la Hongrie, & du
Portugal,
Dans les h ym é n o p t è r e s , on doit cirer deux a n -
d ren es non décrites, une o fm ia , un c h r y f is & un'e
n o t lu a également non décrits.
Parmi les c é to in e s , deux nouvelles efpèces;
enfin un nouveau c e r a m b i x , le C . c e r d o .
Nous terminerons en mentionnant deux nouveaux
a p h o d iu s , un h i f t e r , une c o c c in e l le , un
o e firu s , & tin ly c a n e a .
Ces détails, peut-être un peu minutieux fur les
fteppes de^ l’Afie, ne font cependant point dépourvus
d’intérêt, dans l'application de l’hiftoire
naturelle à la géographie phyfique. Ilferaitmême
à defirer, que des expéditions feientifiques,
faites dans les déferts ae l’Afrique Se dans les
Llanos de l’Amérique , nous préfentaffent les
mêmes détails, & nous offrifîènt ainfi des points
de comparaifon, entre les productions animales
de végétales du fol de ces vaftes plaines , qui semblent
avoir une origine femblable. (J. H.)
STROMBOLI. Cette île, une dés Égàdês,
de 1 1 milles de tour, à 50 au nord-eft de Iâ
Sicile, eft entièrement volcanique ; fon fol eft
compofé de feories, de laves, de ti.fa, de pierres
ponces, de fer fpéculaire & de fable. Un volcan,
élevé de plus d’un mille au-defîus du niveau
de la^ mer, occupe prefque toute l’île ; fa
forme paroît conique, mais fon fommeteft divifé
en deux pointes féparées par une plaine qui doit
être l’ancien cratère. Elle à 300 pieds de long,
200 de large, & fa profondeur eft de 160. A fa
'furface, & peu éloignés les uns des autres, on
voit cinq foupiraux qui jettent une fumée blanche,
d’une chaleur infupportable, exhalant une forte
odeur de foufre; de petits criftaux de ce minéral &
de muriate d’ammoniaque les tapiflent. Un bâton
enfoncé; dans le fol fuffit pour en faire fortir de la
fumée. Cette plaine eft couverte de matières vol«
caniques. Spallanzani, qui a examiné ce volcan
avec le plus grand foin, croit qu’il communique aux
foupiraux par d’étroites crevafles. Vers le bas de la
montagne il y a. une fource d’eau; froide , excellente
à boire, et qui ne tarit jamais ; c’eft la feule
qui exifte dans l’île.
Le cratère aCtuel du Stromboli, placé’ à; peu
près à moitié de fa hauteur, eft conftamment en
feu; fes éruptions fe renouvellent deux fois dans
un quart d’heure, avec plus ou moins de violence.
On peut l’obferver de la mer, ou de la pente fu-
périeure de la montagne ; mais il exifte une petite
grotte,près de la bouche du volcan, de laquelle
on plonge jufqu’au fond de l’abîme. Se qui fert
d abri contre les matières qui font conftamment
rejetées. Les orles, ou bords du cratère, font arrondis,
fes parois forment un cône tronqué &
renverfé, dont la pente eft très-rapide, excepté
de l’eft au fud ou elle s’adoucit : elles font in-
cruftées en plufieurs endroits de muriate d’ammoniaque
ou de^ foufre. Le cratère eft rempli,
jufqu’à une certaine hauteur, d’une fubftance femblable
à du bronze fondu qui s’élève en bouillonnant
jufqu’à 2y ou 30 pieds du bord fupérieur;
de grofles bulles fe forment à fa furface, & leur
rupture caufe la détonnation & l’éruption; la lave
alors s’a bai ire avec moins de bruit, pour remonter
de nouveau. Une partie des matières rejetées,
retombe dans le cratère avec un bruit femblable
à celui de plufieuts bâtons avec lefquels on frap-
peroit fur l’eau; le refte foule et fe précipite jufqu’à
la mer. L’extrême agitation des eaux & le
choc des matières entre elles les pulvérifènt fans
doute, car la mer devroit être comblée depuis
long-temps fur ce point, & fa profondeur eft toujours
la même.
I Ce volcan efttprefque conftamment enveloppé
d’une fumée épaifle & noire, portant une forte
odeur de foufre, qui eft un obllacle prefque in-
furmontable pour ceux qui veulent le gravir.
(J. H.)
SUDETES. Mont .’ gjies qui forment une chaîne
dirigée vers le fud-eft , & qui s'étend depui.s les
monts Géans ( R ie f e n G e b ir g e) jufqu'aux Carpathes;
leur longueur en ligne directe eft d'environ quarante
cinq lieues; ils feparent la Siléfie autrichienne
de la Moravie. Le Neiffe, l'Oppa, affluens de
l'Oder, prennent naiflance fur leurs flancs fepten-
trionaux ; de leurs penres oppofées defeend la
March, qui traverfe la Moravie 8c la Beczvra qui
réunit fes eaux à cette rivière. La plus importante
cime de cette chaîne eft Y A l t - K a t e r , haute de
4,600 pieds. Elle fait partie d'un groupe que les
Allemands appellent G e fe n k e . Le S c h n c e b e rg eft
élevé de 3,o6j pieds au-deflus de la mer; le H e n f -
ch eu e r en a 2,900, & le Z o b t e n b e r g , qui termine
la chaîne, au nord-eft, 2,510 pieds.
C o n f t i tu t io n géog n o ftiq u e d es S u d è t e s . Plufieurs
géologues allemands ont obfetvé les terrains
qui conftituent ces montagnqs, 8e les plaines qui
s'étendent à leurs pieds. Entre les Sudetes 8c le
R ie f e n G e b ir g e , on remarque la grande plaine de
Waldenbourg; elle efl fort ondulée, très-riche en
matières minérales 8c principalement en couches
de houille. Les terrains granitiques compofent
trois formations :
i°. Le micafchifte, qui conftitue les Sudètes
jnfqu’à leurs faîtes ; le granité, qui fe montre
dans les parties b iffes, & le gneifs, qui, s’élevant
moins haut que le micafchifte, conftitue l’extrémité
orientale de la chaîne, portion que les
Allemands diftinguent fous le nom d'E u l e n G e b ir g e .
Ces trois roches principales alternent en plufieurs
endroits.
20. L’euphotide & la ferpentine, roches que
l’on n’obferve que fur quelques points aflez rapprochés.
30. Le fehifte argileux primitif, que l’on remarque
vers la partie des Sudètes qui prend
le nom d'E u le n G e b ir g e ; ici, il prend les caractères
du fehifte des terrains poftérieurs aux êtres
organifés. A l’extrémité oppofée de la chaîne, il
paffe au micafchifte.
Les terrains poftérieurs aux êtres organifés, que
l’on eft convenu d’appeler intermédiaires, fe
compofent de fehiftes & de ces roches agrégées,
hétérogènes, que les Allemands appellent g ra u -
w a e k e . On y remarque aufli des calcaires appartenant
à la même époque.
A ces terrains fuccèdent deux formations de
grès : le grès rouge & le grès blanc j le premier fe
fait remarquer aux environs de Waldenbourg,
près de la jonction des Sudètes au R i e f e n G e b ir g e y
le dépôt auquel il appartient eft formé de différens
grès, de houilles placées à la partie inférieure de
la formation, & de porphyres conftituanc des
buttes ifolées qui s’élèvent au-deffiis des autres
roches. On remarque aufli un terrain de grès houil-
. 1er à la bafe feptentrionale des Sudètes. Il forme
différens petits baflins comprenant des couches de
grès, d’argile fehifteufe, de houille & de fer argileux,
ainfi que des mafles de porphyre ; on y voit
aufli ce calcaire compacte métallifère, que les
Allemands appellent \ e c h f e i n 3 & le calcaire blanc,
appelé m u fc h e lk a lk .
Les terrains d’alluvions qui recouvrent les
plaines fituées. au pied des Sudètes, font remarquables
par les parcelles d’or qu’ils renferment.
M. Gloger a publié des obfervations inté-
reflantes fur les -«mimaux de cette chaîne &
fur les hauteurs auxquelles on les rencontre.
Nous croyons intéreflfant de produire ici un
extrait de fon travail, dont les réfultats font
de quelqu’importance en géographie physique,
puisqu’ils prouvent que les différentes efpèces d’animaux
s’élèvent, comme les plantes, à des hauteurs
différentes.