
euphotide ftldfpathique , compofée de pétrofilex
o a de feldfpath & de diallage grife métalloïde.
(Mont-Rofe. — Diverfes localités de hNorwège,
entr’autres fur la côte occidentale au fud de Bergen.)
Dans ces localités, l’euphotide repofe fur
le micafchifte, ainfi que le relate M. de Leon-
hard & que l’a obfervé M. Beudant en Hongrie.
La variété appelée euphotide indien pourroit,
comme l'a fait remarquer M. Brongniart, appartenir
aufli à des terrains très-anciens.
M. de Humboldt a admis une formation indépendante
d‘euphotide , dans les terrains qui appartiennent
à ceux que nous nommons prosaïques.
Mais cette formation nousfemble fort incertaine,
la fuperpofïtion de cette roche aux micafchiftes
& aux fchiftes argileux pourroit bien fe réduire
à une fîmple intercalation. Ainfi, le terrain d’eu-
photide &£ de ferpentine de la férié primitive
de M. Beudant, annonceroit en quelque forte,
comme il le dit lui-même ( Voyage minéralogique
& géologique en Hongrie, tome III, page y.), que
ces terrains font fubordonnés au micafchifte.
Quoi qu’il en fo it, ce favant minéralogifte a
reconnu deux variétés d’euphotide dans la pofi-
tion que nous indiquons (environs de Dobfchau).
Elles forment, d it- il, des mafles de 968 mètres
de hauteur. L ’une eft défignée par lui fous le nom
d‘euphotide graniioïde , & l’autre fous celui $ euphotide
fchijloide. Elles fe lient d’une manière évidente
avec des ferpentines, qui y font même
fouvent intercalées.
Ces^euphotides contiennent des filons de d ivers
métaux, tels que le cuivre, le fer oxidulé &
le cobalt.
Le micafchifte eft toujours ftratifié.Ses' couches
font généralement inclinées & fouvent ondulées.
Les montagnes qu’ il conftitue font quelquefois
élevées, & alors leurs flancs font plus efcarpés
que ceux des montagnes de gneifs.5 cependant
elles n'offrent point de hauteurs efcarpées ni
de profondes vallées, leurs contours un peu arrondis
& ondoyans ne préfentent point de faillies
fort élevées, leurs fommets offrent ordinairement
des plaines très-éténdues. Les chaînes que forment
les montagnes de micafchifte font quelquefois
difpofées par groupes, dont quelques fommets
s’ élèvent au-deflus de toutes les autres} rarement
deux fommets placés à peu de diftance atteignent
la même hauteur. Leurs pentes font fréquemment
difpofées en forme, de terraffe & traverfées par
de nombreux ravins.
Le micafchifte joue un rôle très-important dans
Fenfemble des différentes chaînes de l’ Europe } il
occupe'fouvent fans interruption des efpaces eon-
fidérables.
Troijîeme dépôt criflallin.
§. 9. G ranité syénitique. Q uelqu es'géo-
gnoftes, & principalement M. de Humboldt,
ont reconnu l’exiftence d’une roche granitique
poftérieure au micafchifte. M. de Bonnard (article
T errain du Nouveau Diftionnaire ethifioire naturelle
) l’ a défignée dans la troifiéme formation
granitique. L’opinion de ces deux favans, à laquelle
il faut ajouter le témoignage de M. de
Buch, font d’ un grand poids en géologie. Nous
nous croyons donc fuffifammènt autorifés à admettre
un dépôt granitique moins ancien que le
micafchifte.
M. de Bonnard défigne les dépôts de cette roche
fous le nom de Terrain de granité poftérieur au gneifs
& au micafchifte. M. de Humboldt l’ appelle gra-
! nite poftérieur au micafchifte, antérieur au thonfchie-
fer. Mais nous croyons que la dénomination de
granité ne convient pas exactement à cette roche.
En effet, outre les parties effentielles qui confti- 1
tuent le granité, elle contient, fuivantM. Schuîze,
des grenats & de l’amphibole, & paffe à une fyénite
à gros grains ; de plus, elle eft affez fréquemment
ftratifiée, comme M. de Buch l ’a obfervé aux environs
de Hoegholm en Norvège. Ces différens
caractères nous engagent à la défigner fous le
nom de granité fyéniiique. Sa pofition entre le micafchifte
& le fchifte argileux lui donne d’ailleurs
une grande analogie avec une fyénite placée de
même entre ces deux roches dans quelques localités
d el’Allemagne. Toutefois nous ne prétendons
point la confondre avec les véritables fyénites,
dont nous parlerons ci-après.
C e granité fyénidque contient quelquefois du
talc ftéatite (Maifriedersdorf & Striegau en Si-
léfie). Sur le fommet de la montagne de Greiffen-
ftein (environs de Geyer en Saxe). M. de Bonnard
l’ a obfervé repofant fur le micafchifte, dont cette
montagne paroît être formée. Il renferme, dans
cette localité, des fragmens & même des blocs
confidérables de gneifs. M. Freifleben a remarqué
la même particularité fur la montagne du Brocken
ait Hartz.
11 fe montre fouvent affez riche en minerai
d’ étain ( Geyer. — Schlackenwald eh Bohême).
M. de Bonnard attribue à ce troifiéme dépôt
granitique les filons de granité dans le micafchifte
de certaines localités du Palatinat & des environs
de Stockholm, ceux des environs de Ly on, de
Montbriflbn & de Villefort en France ; ceux de
Johan-Georgenftadt en Saxe* enfin, ceux de quelques
parties de la Bohême , de Cornouailles,' de
l’ Ecolfe 8c des îles Schetland, &c.
Troiftème dépôt fchifteux.
§. 10. Schiste argileux primitif. ( Ur-thon»
fchiefer, thonfckiefer primitif. ) Cette roche fchif-
teufe , à laquelle les géologues français donnent
auffi le nom de pkyllade primitif, eft d’une textdre
feuilletée, facile à fe déliter en lames plus ou
moins minces. Souvent même elle fe partage en
fragmens quadrangulaires qui affeêlent la forme
de prifmes préfentant deux angles aigus 8c deux
angles obtus. Ces angles font ordinairement de
60 à 6 6 degrés, & de 110 a 120. Sa durete &
la ténacité font très-variables î cependant toutes
font affez tendres pour fe laiffer rayer par une
pointe métallique. Nous ne parlerons point de
leur facilité à fe décompofer par 1 aétion de 1 humidité
de l ’atmofphère, parce que les roches
les plus dures offrent la même tendance a la désagrégation
de leurs parties.
Suivant M. Beudant, le fer .hydrate fe rencontre
fouvent dans les fchiftes argileux de la
la Norwège). Selon M. de Leonhard, cette roche
repofe fur le fchifte argileux ancien ( thonfehufer
.Lier'). . f
* AmpéLite. La variété graphique de cette
roche, que l’on trouve en Scanie ( Andrarum) ,
jÿaroît appartenir au dépôt de fchifte argileux ainfi
que la variété alumineuje ( Huelgoat en Bretagne ).
Hongrie. Ils font quelquefois partie conftituante
de la roche} d’autres fois ils forment des couches
plus ou moins ëpaiffes. On fait auffi que les ce- I
ièbres mines d’étain de Cornouailles s exploitent
dans çette roche.
Nous rapportons au fchifte argileux primitif les
diverfes variétés de phyllade de M. Brongniart.
1 1°. Phyllade fatiné. Il doit la dénomination de
patiné à feè nombrëufes feuilles de mica qui fem-
blent continués.. . * '
2°. Pkylladepailletté (grauwackenfchiefer). Contenant
des paillettes de mica. _
3°. Pkyllade pétrofiliceux. A caflure tranfver-
fâle écailleufe, renfermant auffi du mica.
40. Pkyllade maclifére. Reconnoiffable aux crif-
tàux de mâcle qui le traverfent. . > • ■
: Phyllade carburé. Il doit au carbone fa couleur
noire & la propriété qu’il a de. tacher.
; 6°. Phyllade porphyroïde. Contenant des crif-
taux de feldfpath difféminés.
• y°,. Phyllade quart\eux. Avec des grains de
quartz difféminés ou formant de petits lits dans
ü pâte. jj g . «
• 8°. Phyllade ftaurotique. Abondant en cnltaux
de ftaurotidé! ■■ " r ||R
-90; .Phyllade pytiteùx. Contenant du ter pyri-
tsux difféminé. . 1
Le fchifte argileux eft toujours ftratihe; nous
avons vu que phifieurs fubftances s'y trouvent
contenues accidentellement ; telles font la macle
( environs de Kièlvig en N o rv è g e , quelques lo calités
des Pyréné es); la ftaurotidé (environs
de Coray en Bretagne); le mica, l amphibole
(SchneebergenSaxe.— Joachimfthal enBoheme);
le t de ( Elbingerode au Hartz); la chlorite (en virons
de Salzbourg ) ; le feldfpath (environs de
Deville St de Laifour dans le département des
Ardennes); le grenat (Schneeberg, Rathsvald
en Saxe ) ; la tourmaline ( entre 1 urnau St Bid-
fchov en Bohême) ;, la chata carbonatee (Gal-
leway en Ecoffe ) ; enfin, la chaux carbonatee
féro-manganélifere ( Elbingerode au Hartz). j*
Le porphyre & le micafchifte y forment aufli
des bancs. ' , ^
Parmi les autres roches quel on rencontre dans
\e fchifte argileux, nous citerons principalement
les fuivantes : , a j
* Euptioiide. La variétq feldfpathique (coie s de
* Euriie. La variété graniioïde ( hornfels des Allemands).
Roche qui conftitue quelquefois des
portions de montagnes ou des montagnes entières,
dont les cimes font fouvent coniques, & les
pentes efcarpées ; Veurite porphyroïde (entré Pafel
& Roenkhaufen en Weftphalie ).
* Diorite. La variété graniioïde (environs de
Glockenberg au Hartz);lavariété/cAt/îoiVe(Ul-
leaborg en Suède).
* Ophéolite. La variété commune (Pyrénées).
* Amphibole hornblende (.Cumberland).
* Calcaire. Diverfes variétés (Saxe.— Bohême.
— Chriftiania en N orvège ).
* Siéachifte. Principalement, fuivant M. de
Bonnard , les variétés dans lefquelles le quartz
& le feldfpath ne font point vifibles.
i °. Siéachifte rude (verherieier talk). Compofée
de pétrofilex , de mica, & c . , dans une pâte tal-
queufe (environs de Freyberg en Saxe).
1°. Siéachifte ftéatueux. Roche tendre & onc-
tueufe (environs de Lyon).
5°. Siéachifte chloriûque. Contenant de la chlo-
.jtitç (.C o r fe ) . . .. . ,
Quelquefois ces roches atteignent une grande
importance, & contiennent alors le fchifte argileux
en couches fubordoiinées.
* Pktanite d’Haüy (kiefelfchiefer des Allemands;
lydienne de Humboldt; jafpe fchijloide ou fchifteux).
C'eft dans le pkyllade maclifére que cette roche
forme des lits (environs de Bareuth).
Les métaux que l ’on trouve dans le fchifte ar-
gileqx font le fer fulfuré ( entre Lachs & Moril
dans le Valais) ; le fer hydraté & le zinc fulfuré
( Andreasbérg au Hartz). C'eft dans un ftéachifte
fubordonné au fchifte argileux que s'exploitent
les mines de mercure de Niederîlana & de Ro-
fenau en Hpngvie. Peut-être faut-il rapporter au
fchifte primitif la roche fchifleule des monts
(Durais, qui abonde en fer & en cuivre, St que
l’on pourroit confidérer comme un fer argileux cuprifère.
Dans les montagnes du littoral de Véné-
zuela, M. deHumboldt a remarqué le micafchifte
primitif paffant au fchifte argileux qu’ il fupporte,
j & renfermant des couches de titane oxidé.
Les montagnes de fchifte argileux primitif font
moins élevées que celles de gneifs St de micafchifte;
leurs pentes font aufli beaucoup moins
rapides; partout il fe montre en bancs d’une
'grande épaiffcur.
Les plateaux qui terminent ces montagnes font
ordinairement d’une affez grands étendue ; on y
remarque rarement des groupes de rochers dil-
perfés, cependant, les pentes de'leurs vallées en