
lière. Pour ne pas innover, nous la nommerons
c a l c a i r e p i fo l i t iq u e ou g om p h o lit e p i fo l i t iq u e (i)«
Cette roche eft compofée par des noyaux arrondis,
foit cylindroïdes, foit globulaires, de'calcaire
concrétionné, dilpofé en couches concentriques
fur un noyau central, Couvent terreux.
Ce noyau n’exifte pas toujours 5 en effet, le centre
de ces globules ou de ces cylindres, Couvent
vide, eft tapifle par des criftaux calcaires afiez
réguliers. Ces globules calcaires, dont les dimen-
fîons varient depuis 2 centimètres jufqu’à 1 mètre
de diamètre, Cont agglutinés & réunis par un
ciment calcaire, en Corte cju'ils condiment une
véritable roche ou un calcaire à piColithes gigan-
teCques.
Ce calcaire pifolitique, qui forme des bancs
puiftans, CupperpoCés au calcaire compacte d’eau
douce, occupe plutôt le bas des vallées & des
baflins tertiaires que leurs Commets. On y ob-
ferve peu de débris de mollufques terreftres ou
fluviatiles, mais fa liaifon avec les terrains d’eau
douce ne peut laiffer de doute fur Con origine.
Cette roche, peut-êcre plus répandue qu’on ne
le CuppoCe, s’étend avec des interruptions plus
ou moins confidérables depuis le baflin tertiaire
du Vidourle jnfqu’à celui du Lez. Nous la figna-
lerons Cpécialement dans les vallées de Saint-
DréCery, à une lieue & demie à l’oueft de Solumières,
d'Affas & de Montferrier, au nord de
Montpellier.
Au-deffous de ce premier Cyftème, compofé de
roches formées principalement par voie d’agrégation
mécanique, l’on découvre le lyltème calcaire
& marneux di poCé en couches régulières &
continues.
Les bancs les plus fupérieurs de ce fécond
étage Cont affez Couvent recouverts immédiatement
par des calcaires compactes, caverneux,
à grandes cavités irrégulières , prefque toujours
remplies de terre. Ces calcaires, comme
déchiquetés dans leur furface extérieure, reffem-
b!ent, Cous ce rapport, à du mâchefer. Ils paroif-
fent s’être formés d’une manière analogue aux
pierres meulières, c’eft-à-dire que le carbonate
de chaux & l'argile fableufe, fufpendus dans le
même liquide, Ce Cont réunis en vertu d’une affinité
chimique, en forte que l’argile a été englobée
par le calcaire. Cette roche, à part les nombreufes
cavités qui la traverfent, a toute la compacité &
toute la dureté des calcaires (econdaires ; mais les
coquilles fluviatiles , telles que les L ym n é e s & les
P la n o r b e s que l’on y obferve, ne peuvent laiffer le
moindre doute fur Con origine.
Ce calcaire caverneux repofe immédiatement,
(1) V o y t \ nos Obfervcùans fu r la conflituùoh géognof-
tique du Département d m Hérault. —- .Mémoires de la Société
Itnnçcnnc de Normandie, année 1827.
félon les localités, foit fur un autre calcaire d’eau
douce, mais Cédimentaire & concrétionné, forte
de tuf rempli d’empreintes végétales avec quelques
coquilles terreftres du genre H é l i x y foit
iur un calcaire compacte dépourvu de végétaux ,
mais chargé de L y m n é e s & ae P la n o r b e s .
Dans les baflîns tertiaires des environs de Narbonne,
le calcaire caverneux eft toujours le plus
Cuperficiel î il recouvre le calcaire Cédimentaire,
quoique celui ci n’ait aucune compacité. Ces.
deux roches fluviatiles repofent immédiatement
fur des marnes rouges avec gypfe fibreux & lenticulaires,
lefquelles recouvrent des filex meulières
fans coquilles. Ce dépôt fluviatile eft fuivi par
des fables & des grès marins, lefquels furmont ent
des bancs plus ou moins épais b z plus ou moins
nombreux de calcaire moellon & de marnes argi-
leufes bleues, qui, comme les bancs pierreux
avec lefquels elles alternent parfois, Cont chargées
d’un grand nombre de coquilles marines.
Le calcaire caverneux eft toujours Cuperficiel,
& Couvent à tel point, qu’il n’eft pas
même recouvert par le diluvium ; il. ne repofe pas
conftamment fur le calcaire tuf; le plus Couvent,
au contraire, on le voit fuperpofé à un calcaire
compa&te d’eau douce, caraétérîfé par des
lymnées b z des planorbes, ou à un calcaire
femi-criftallin également fluviatile, mais renfermant
peu de coquilles. Le premier acquiert parfois
une compacité & une dureté auflî grande que
le calcaire du Jura, avec lequel il feroit facile
de le confondre fans les corps organifés qu’il renferme,
tant fa caflure eft liffe & unie. Ces calcaires
fluviatiles éprouvent du refte, de baflin à
baflin, les plus grandes modifications, fojt dans
leur texture, foit dans leur nature, foit dans les
efpèces de coquilles qu’ils renferment. Ainfi,
dans certains baflins ils font crayeux ou bitu-
meuxj dans d’autres, au contraire, il font légèrement
fi-iceux, étant accompagnés par des
bancs plus ou moins épais de filex pyromaques :
les uns font compaèles & fort durs} les autres,
rraverfés par de longues & nombreufes tubulures
finueufes, n’ont ni dureté ni folid té. Quant aux
coquilles, les unes confervént leur têt, tandis
que les autres ne préfentent que des moules tranf-
formés en caibonate de chaux compa&e ou fpa-
thique, ou en filex. Leurs efpèces varient d’un baflin
tertiaire à l’autre : celles qui caractérifent une
localité font loin de fe reproduire ailleurs avec la
même abondance. Cependant les P la n o r b e s , les
L y m n é e s , les P a lu d in e s font les genres les plus
répandus. Les P o ta m id e s & les H é l i x viennent en-
fuite; les premiers plus communs dans les dépôts
fluviatiles de la Provence, & les féconds dans
ceux du Gard & de l’Hérault.
Ce fyftème calcaire repofe quelquefois fur des
m a c ig n o f a b l e u x , compofés de petits grains de
quartz fableux, réunis par un ciment filiceux S z
calcaire, fans argile ni,mica. Ces macigno, qui
font en quelque forte des grès chargés de gravier
quartzeux, continuent des bancs puiflans & fort
étendus, tellement liés aux calcaires d'eau douce
avec lefquels ils alternent parfois, qu’on ne peut
les en féparer. Ils ne paroilfent pas renfermer
de coquilles, & font pour ainfi dire des fables
d’eau douce agglomérés & endurcis.
Dans d’autres baflîns, le fyftème calcaire fluviatile
eft recouvert immédiatement par une forte
de mâcigno compacte où domine le calcaire, bz ou
les grains de quartz fableux font peu diftindts. Ce
macigno eft remarquable en ce qu’il renferme de
nombreux débris de mammifères terreftres, de
tortues & de coquilles fluviatiles du genre des
L ym n é e s ., des M é la n o p j îd e s , des P o t a m id e s & des
C y r ê n e s .
Ce fyftème calcaire alterne également ou fe
montre lié immédiatement à des marnes calcaires
ou argileufes, à des magnéfites fchiftoïdes, violâtres
, affez abondantes dans certains baflins pour
être l’objet d’exploitations régulières. Ces ma-
gnéfîtes ne renferment pas de coquilles » il n en
eft pas de même des marnes; celles-ci en préfentent
ordinairement, ainfi que de nombreufes
gyrogonites ou des. graines de chara, qui y ont
été obfervées pour la première fois par M. Dumas.
Quant au calcaire filiceux , qui n eft autre que
que le f t l i c a l c e de Saufîure, il fe montre ou intercalé
entre les couches du calcaire fluviatile, ou
inférieur à ce même calcaire, ou faifi par les
roches volcaniques & quelquefois en lits alternatifs
avec ces roches. Dans le premier cas, il
compofe un petit fyftème particulier auquel fe
rattachent des filex en bancs plus ou moins puif-
fans. Les coquilles font rares dans ce calcaire filiceux,
ainfi que dans les filex qui raccompagnent;
-elles font au contraire abondantes dans les filex
intercalés entre les couches calcaires.
couches marines ou font intercales entre celles qui
paraiffent les plus conftamment fupérieures.
Il en eft donc des lignites.comme des autres
dépôts flvviatiles, & ils ne font pas. plus anciens
lorfqu’on les obferve dans la généralité des baflins
tertiaires, que tel ou tel autre dépôt de. cette
même formation. Ainfi, il exifte des lignites
dans les dépôts fluviatiles, tout comme dans
les terrains marins, ou, en un mot, dans prefque
Leurs efpèces fe rapportent principalement à
des P a lu d in e s , des C y c lo f iom e s , des L y m n é e s &
des P o ta m id e s . Les filex compactes des formations
fluviatiles de-Quiffac (Gard) offrent une
fi grande quantité de paludines qu’ils en font
comme criblés.
_ L’étage inférieur du dépôt fluviatile eft fouvent
tellement lié au terrain marin qui le recouvre
immédiatement, qu’il renferme les memes efpeces
marines que l’on obferve dans les couches^ de
ce terrain. Auflî, lorfqu’il préfente cette particularité,
il eft difficile de ne pas fuppofer que l’un
& l’autre ont été précipités dans le fein de l’ancienne
mer & à peu près fimultanement. Il en eft
donc de ces dépôts fluviatiles où les lignites abondent,
comme des autres formations tertiaires
des baflins méditerranéens: leur antériorité relative
à telle formation n’eft réelle que pour
certains baflins & non pour l’univerfalité des
baflins tertiaires. En effet, tandis que certains
lignites fe montrent inférieurs à toutes les couches
du dépôt marin, d’autres alternent avec les
tous les termes de la férié tertiaire. Dès-
lors , quoique les lignites foient, dans les baflins
de Londres 8e de Paris, placés au-deffous de
de toutes les couches confidérées comme formant
l’enlemble des terrains tertiaires, on ne peut pas
regarder leur formation comme la première produite
parmi les dépôts tertiaires. On ne le peut
pas, puifqu'il eft ues lignites qui appartiennent
aux couches les plus différentes, foit par leur nature,
foit par leur ancienneté relative, & que
leurs dépôts, comme toutes les autres formations
tertiaires, ont eu lieu indifféremment avec tel
ou tel fyftème de couches foit marines, foit flu-
viatiies.
Les lignites de nos contrées méridionales, félon
qu’ils fe rattachent à des calcaires fluviatiles ou
i qu’ils font recouverts par ces calcaires, des
macigno fableux, ou enfin, par des calcaires
marins, font ou non mélangés de productions
marines; aufli peut-on les diftinguer en deux
ordres : les uns uniquement fluviatiles, les autres
offrant à la fois des couches marines 8c fluviatiles.
Nous ne citerons pour exemples de ces deux
modes de formation, que des localités bien connues
, où les lignites font en exploitation, mais
en faifant cette diftinClion, nous ne prétendons
point que les uns foient plus anciens que les
autres.
I. L ig n i t e s f lu v ia t i le s .
Les lignites pu ement fluviatiles font liés foit
aux macigno fableux, foit aux calcaires compactes
ou à tubulures finueufes, foit à des calcaires
compaCtes d’eau douce qui ont l'afpeCt du marbre,
ou à des calcaires marno-bitumeux que, dans les
divifions établies, l’on confidéreroit comme faifant
partie des terrains d’eau douce moyens. Nous rapportons
à ces lignites ceux de Cazarels, près
Saint-Jean de Cuculles & de Saint-Paul, tous
lignites qui font ou ont été exploités dans les
environs de Montpellier. Le plus fouvent les
calcaires compactes ou tubuleux recouvtent les
dépôts à lignites; 8c les mines de Cézenon ( Hérault)
8c de la Caunette (Aude) font dans ce
cas. Les couches de ces calcaires font généralement
puiffantes; elles dépaffent de beaucoup
l’épaiffeur des plus grandes couches du dépôt
à lignites. Des coquilles des genres P la n o r b e s 8c
L ym n é e s les caraaérifent généralement, & en
nombre plus ou moins conudérable.