
graphes leur donnent improprement ce nom , puif-
qu'ils ne font point placés au milieu des terres,
comme les îles au fein des eaux ,, & qu’ils, com
rauniquent avec les mers qui baignent les conti-
nens.
Ces amas d’eau font aux véritables lacs ce que
les péninfules font aux îles. Les péninfulestiennent
aux têrrespar un ifthme; les amas d'eau dont nous
parlpns tiennent aqx mers par un canal qui ne
peut pas recevoir le nom de rivière. Et fi l’on a
fenti la néceffité d’admettre la dénomination de
péainfule , on fentira de même celle de donner, un
nom à ces amas d’eau,. que fans blefler l’exaélitude
des dénominations Scientifiques on ne peut plus
appeler lacs.
Je propoXe donc de défigner Cqus, le nom de
pénclac ces amas d’eau fi mal dénommés jufqu’à
ce jour. Ainfi , un pépéiac fera prefqu’ un lac.,
comme, une péninfule. eft prefqu’ une île-
Afin d’ en donner une idée .plus exaéle, je dé;
fignerai les principaux pénélacs des deux hémi-
fpfières.
En France, l'étang de Bett & celui de Sigean,
qui communiquent avec le golfe de Lyon, font
les pénélacs les plus, impor.tans.
En Italie , le lac de Salpi, qui communique
avec la, mer Adriatique.
En Dalmatie , leTaç Novegradi, qui communique
auftr dans la mer, Adriatique.
En Ecoffe , le lac Crotparty & le lac N e fs , qui
débouchent dans le golfe de Murray.
En Irlande, 1© lac Foyle., fitiié près de Lou-
dondetry. p ■
En Pométanie ,. les lacs Leba. & Rowe, qui fe
déchargent dans la Baltique.
En Hollande , le lac de Harlem & le Zuyderzée,
qui communiquent, l’un par. l’autre avec la mer du
îSlord. •
Dans l’île de Seelande., le golfe Ifie, qui débouche
dans, le Catregat-
En, Norvège , le golfe: Tys ,. fur la côte occidentale
de cette contrée.
En.Grece, le lac Takinos & le lacOrphano,
qui fe déchargent dans le golfe de ce nom*
En Tartarie, le lac Amer, qui, débouche dans
la mer Gafpienne.
Dans. l’Indouftan, le lac Chilka , qui. communique
avec le golfe du Bengale.
En E g yp te , aux bouches du N i l, les lacs Ma-
réotis, d’E dko, Bourlos & Menfaleh.
Dans la Colombie, le lac Maracaïbo.
A la Louifiane, le laq Pontchar,train.
Au Mexique, la baie Sabine, la, baie Santo-
Bernardo, le lac Madré- Ç esc in q baies & lacs
communiquent avec le golfe du Mexique-
Dans la province de Xabafco, le lac Santa-,
Anna.
Dans le Yucatan,. le lac de Terminos, qui fe
décharge dans le golfe de Campêche,
Dans le Guatiraala, le lac Carthage & le lac de
Perlas , qui communiquent avec. la mer des Indes.
Enfin, au Bréfil, le la c P a to s , qui débouche
dans l’Océan atlantique.
Cette fîmpleénumétatioo prouve à quelle quantité
de lacs on a. alfigné un nom qui ne leur eon-
venoit pas, d’ après la définition que nous avons
rapporté'©, & que les meilleurs auteurs ont admife.
De plus, elle prouve que l’ on a donné le nom
de baie & de lag à des amas d’eau qui ont fou-
vent de la refièmblance , mais qui ne font ni des
baies ni des lacs, puifqu’ ils communiquent à la mer
par un canal plus ou moins large ,. tandis que les
baies ont toute une ouverture évafée, & que lès
lacs, ne fe déchargent jamais dans la mer que par
une ou plnfieurs rivières.
Déterminé par ces motifs, qui femblent devoir
être pris en confidératton, nous’ croyons qu’ il eft
utile d’admettre la dénomination àe-pénêlac pour
tous les lacs qui verfent leurs eaux dans une mer
par un canal. ( J. H. );
PÉNINSULE ou Presqu’île. D ’après la.figni-
fication de ce m o t, on conçoit qu’une péninfule. eft
une île qui tient à un continent par une langue
de terre, à laquelle on donne le nom d’^ w .
Ainfi, 1 e Péloponèfe 3 AÇalaça, font dé véritables
prefqu’îles ; mais on a de la peine à concevoir
qu'on ait donné ce nom à l’Efpagne ,,qui, malgré
fa configuration élargie vers le fud &. rétrécie vers
le nord, ne préfente dans cette, partie, aucun
efpace qui mérite réellement la dénomination
d'îfthrne. On conçoit encore moins que l’on ait
appelé prefqu’ile cette partie de l’ Inde fituée au-
delà de l’embouchure du Gange., & dont l’ef*
paçe le plus étroit , qui s’étend depuis le golf©
du Bengale jufqu’ au golfe de.Tonkin, ne préfentq
pas plus de foixante-quinze lieues de différence,
comparé à l’ efpace le: plus large , qui en a en-?
viron quatre cents. Il eft bien plus difficile de
reconnoître une prèfqu’île dans cette portion d©
l’ Inde fituée .en deçà d.u.füange qui commence
i entre le golfe de Sindi & celui du Bengale, qui,
| prenant la forme d’ un coin , va Sè terminer au
; cap Comarin. F.n effet, ces prétendues prefquihs.
; n’ont point d’ifihmes,
| Les deux exemples que nous-venons de citer
, fuffifent donc pour prouver combien de denomi-
: nations faufies ie iont introduites dans une.fcience
1 comme la géographie, q u i, fondée fur des def-
; criptions exactes, exige plus que toute autre une
.grande précifion. V o y e j Penélac. (J. H .)
PENITENTE (Serrade). Cette chaîne de montagnes
l'ert de contrefort à celle de Curacuruaguas
au Bréfil. Située fous le 48e. degré 20 min. de
longitude & le 10e. de latitude, elle s’éteftd du
fud au nord, parallèlement à la Pamahiba , fur
une'longueur d’environ trente-deux lieues. L’une
des branches du Rio Baleinkas defeend de fes
flancs & vient fe jeter dans le Rio de Bïicas. >
P~oye[ Parnauiba. ( J. H .)
PENJINA. Rivière die Sibérie, qui donne fon
nom au golfe d;e Penjinsk} dan -lequel elle a fon
embouchure à 65 deg. yb min. de latitude. Sa
fôuree eft à peu de diftance de celle d une dès.
branches de ia Kovima, qui tombe dans la mer
Glaciale.;, mais le terrain qui' fépare ces deux
fources eft trop élevé pour qu’il tut aifé de les
fairè communiquer. Le froid eft extrême fur- les
bords de cette rivière ; elle n’ cft complètement
débaFraffée de glaces que pendant trois mois de
l’année ; cependant les. pays qu’elle traverfe font
affez-bien pourvus de forêts , ou le mélèze domine.
Elle eft trës-poiffonneufe, comme toutes
les autres rivières de, ces contrées. (F .)
PENNAR. Nom que les géographes français &
anglais donnent a un cours d’eau confidérable de
I Indoulla-n, & qu’ils rangent parmi les rivières,
mais q ue , d’après notre définition d'évelôppéè à
l’article Rivière, noüs plaçons parmi les fleuves.
Le Pennar a un cours-d’environ cent vingt
lieues ; il prend fa fource^fur le verfant fepten-
trional d’ un des rameaux des Ghates orientales,
II le dirige d’abord du fud au nord' fur un elpace
de quarante-cinq lieues , qu’ il parcourren décrivant
de nombreufes finuofités. Forcé par les inégalités
du terrain, il coule vers le nord-eft dans
une-,étendue de plus de quinze lieues; puis il
prend la direction de l’eftfur un efpâce dé foixante
lieues, qu’ il traverfe en ferp'entaht jnfqu’au golfe
du Bengale. Dans fon cours il reçoit plufteurS
rivières, dont les plus importantes font fur fi.
rive droite, le Chitramutty, qui prend fa fource
fur le même verfant & qui parcourt une quarantaine
de lieues ; le Papakeny, qui en parcourt en-
viron-trente-cincj, & le Pontr, dont les finuofités
occupent plus de quarante-cinq lieues.-Sur fa rivé
gauche il ne reçoit que deux rivières, comme
elles descendent d’une- petite chaîne Secondaire,
elles font peu confidérables ; cependant celle qui
prend la fourcé près de Gouty parcourt un elpace
d’environ trente lieues.
Le Pennar, à partir; du point où il prend fa
fource ,. décrit fes finuofités au milieu d’un baffin
prefque circulaire, formé à l’occident par une.
partie des Ghates occidentales ; au midi & à l’o rient
par les Ghates orientales, & au nord par les
petites montagnes fecondaires dont nous venons,
de parler ; mais environ vingt lieues avant fon
embouchure, le fleuve fort de ce baffin en traver-
fant une vallée d’ à peu près dix lieues de long,
formée par la chaîne interrompue des Ghates
orientales.
Les terrains que traverfe le fleuve font généralement
primitifs ; on y trouve beaucoup de débris
de roches granitiques, araphiboliques & hliif-
teufes. Le baffin au milieu duquel il coule e ftintérefllmt
par ce qu’on appelle vulgairement les
m in e s * de d iamans qu’ il renferme. Ces mines , ou
plutôt ces depots d’ alluvion d ia m a n t i f è r e s , font
ficuéès près de Gandicota „ au confluent du C h itramutty
& du Pennar. C ë font des amas confidé-
rables de cailloux- roulés quartzeux r liés fouvënt
entr’eux par une argile femiginenfe. Ils. repofer.t,
s'il faut en croire quelques o b fe rv ateuts fur les
roches primitives que nous venons de mentionner.
(J .*H .)‘
PENTE DES' COURS D’EAU. La viteffe dit
cours des fleuves & des rivières eft déterminée
par l'inclinaison des terrains qu’ils parcourent.
Ce fait eft allez (impie , allez naturel, pour ne pas
avoir befoin d’une explication. On conçoit, facilement
qu’ il doit en taJlilter une conféquence non
moins naturelle, c ’ eft que les plus hautes chaînes
de montagnes doivent donner naiflance aux rivières
& aux flîuves les plus rapides. C ’eft en
effet dans les Alpes que le Pô ,. le Rhin, le Rhône,
le Danube prennent leurs fources; FEbre, le
T â g e , defeendent, le premier des Pyrénées, le
fécond de la Sieïra Molina.
En A fie , le Burampooter , & les diffère ns af-
fluens de l’ Indus, defeendent des monts Himalaya;
le Gange du Sewalih ; le Jeniffei, la ! ena Hc
Iles Seghalien., des différentes branches des mont*
Altaï; ie Koiïban , dé la chaîne dh Caucafe.
En Afrique, le Nil dèfcenddes montagnes de la
Lune.
En Amérique, le Miffouri & Te Mlffiffipi defeendent
des montagnes rocheufes ou de leurs
branches ; le Rio dël Norte, de la Cordillère du
Mexique; l’Orénoque, de la Sierra de Parime.
Enfin, les Cordillères donnent naiffance au fleuve
des Amazones ; les Pàrefis, au Paraguay.
I.a rapidité d’ tin. cours d’eau ne provient pas
feulement de la pente du baffin qü’i l parcourt,,
elle eft encore en raifon directe de la ma fie
aqueulé qui le cofiftitue. Ainfi-, fur. deux pentes
fuppofées égales , un fleuve & une rivière rae.com-
leront pas avec la même vitefle. Le fleuve, dans
l’acception que nous, donnons à ce mot „ ferja
plus rapide que la rivière, parce que le nombre
& [’importance des affiùtns 'd’ un fleuve rendent
fa mafte d’ eau plus importante.
On a mefuré la pente de quelques cours dè»u
confidérables,. & l ’on a reconnu ce.fait. Ainfi,
l'Amazone, dont le cours eft rapide, n’a*, dit-on,
fur 1000 toifes que quatre pouces & demi
pente , ou dix pieds fûts deux cents lieues.;, tandis
que la Seine , depuis.la Bourgogne jufqulàPari»,
fur ic 60 toifes., a environ-un pied, de pente ; que
la Loire a entre Pouilly & Briace cinquante-quatr©
pouces de pente fut io©a toifes,. & vingt-fîx
pouces fur le même nombre de toifes depuis
Briare jufqu’à Orléans.
Entre Schaffoufe & Strasbourg on a calculé que