
Les grès qui recouvrent le Speffart renferment du
fchifte cuivreux .& du fer argileux > ils alternent
avec des marnes & des argiles. Aux environs d’Ei-
fenbach, où l’on a exploité le fer argileux, on
remarque de bas en haut la fucceflion des dépôts
fuivans : i° . argile fchifteufe ; i° . grès,, 30. fer
hydraté,; 40. argile; y°. bafalte, 6U. argile ; 7 °.
fer hydraté ; 8°. grès. Le banc bafaltique contient
de l’amphibole, du péridot divine 6c de la calcédoine.
(J. H .)
SPETZI AI. On donne ce nom à plufieurs petites
îles grecques, fituées à l’entrée du golfe de Ma-
poli de Romanie; la plus confiiérahle porte le nom
de Spet^ia. C ’eft par l’induftrie de leurs habit-ans
que ces îles arides font devenues fertiles ; les terres
de leurs jardins ont toutes été tran.fportées..de la
Morée. (J. H.)
SPEY (la). Ce fleuve large & le plus rapide;
des cours d’eaux de l’ Ecoffe, prend fa fource à
Badenoch, dans le comté d'Invernefs; fés eaux
forment un petit lac du même nom à quelques
milles de fa fource, & après avoir reçu les eaux
du Truim & du 'Trofmnic, elles donnent naiffance
à un autre lac appelé le Inch. La Spey reçoit «n-
fuite plufieurs petits ruiffeaux & tombe dans le
golfe de Moray, à Garmouth, après avoir coulé
lur une étendue d’environ 120 milles, en formant
quelques grandes cataractes. (J . H.)
SPEZZIA. Le golfe de la Spe^ia, qui doit fon
nom à une petite ville qui en occupe l’extrémité,
a environ deux lieues de longueur & un peu
moins dans fa largeur. Il eft fi tué dans le golfe de
Gênes, fur le côté appelé la Rivière du Levant.
Une petite île , nommée P-a.lmaria, s’élève à fon
entrée fur la gauche ; elle contribue à augmenter
la fureté de ce golfe , abrité du côté de la terre
par l’ extrémité d’ une branche des Apennins. Ce
golfe préfente un phénomène allez fingulier ; une
fource d’eau fraîche jaillit du milieu de fes .eaux
falées, & conferve fa douceur fur une fuperficie
de plufieurs toi fes.
Ereiflack , pour expliquer comment les eaux de
l’antique Océan n’ ont point entraîné dans leur,
abaiffement tous les poiffons qu’elles nourrif-
foiertt, puifqu’on en trouve une fi grande quantité
dans les couches pierreufes, a choifi, pour
exemple, Le golfe de laSpezzia. 11 fait obferver,
à ce fuje t, que les poiflons ayant la faculté de
rendre leur corps fpécifiquement plus ou moins
léger que l’eau, ont dû naturellement, lorfque
l'Océan abandonna avec violence les antiques
p âges qu'il baignoit, chercher un afile dans la;
vafe du fond des golfes qui ex-ifloient alors. Ç e ;
phénomène, dit i l , fe manifefla deux fois dans
le mois de juin de l’année 1:809 : favoir, le 4 dans
le golfe de la Spezzia, & le .27 dans celui de
Naples-. La mer s*y éleva rapidement d’envirorr
trois pieds au-.deffus.de fon niveau ordinaire ; fon
élévation & fon abaiffement durèrent quinze à
vingt minutes ; ' des poiffons de trois à cinq
livres, ttanfportés par le flux, furent trouvés
fur le fable refté à fec; on en .trouva aufii dans
la vafe de la plage occidentale du golfe. « On
»» doit çonfidérer, ajoute-t-il, que comme le
» fond de la mer n’eft pas toujours fur un plan
« horizontal, fi dans la région que fa retraite
» hiffe à découvert il y a des enfoncemens ou
» des profondeurs, il fe formera dans ces en-
» droits des lacs ou fe raffemblero.nt les poiffons
« qui n’auront pas pu fuivre le , cours de la maffe
■ » générale des eaux. S’il n’ eft refté.aucune com-
»5 munication entre ces lacs 6c la mer ., 6c fi des
« fleuves ou des fources confidérables d’eau ne
» les alimentent pas , la feule évaporation qui a
m Heu pendant l’ été peut tellement diminuer la
« quantité du fluide,, que .les rayons folaires-
« agiront fur le fond fangeux du lac , 6ç alors il
» le dégagera de ce fond beaucoup de gaz ca-
»3 pab.ie d'occaftonner la mort des poiffons qui
»» relieront enveloppés dans la vafe, qu’une éva-
» poration continuée defféchera en peu de
temps. « (J. H .)
SPITZBERG. Trois grandes î le s , entourées
d’un grand nombre de petites, 6c fituées entre
les 76e. deg. 46 min. & 80e. deg. 30 min. de latitude
fepcentrionale, & les 6e. deg. 40 min. &c
17e. deg. 40 min. de longitude orientale du méridien
de Paris, forment le Groenland oriental,
plus connu fous le nom de Spitzberg. En géographie
phyfique, elles dépendent du Groenland,
& conféquemment appartiennent à l’Amérique
feptentrionale. La plus grande de ces îles eft le
Spitzberg proprement dit, qu’un détroit de huit à
dix lieues fépare de l’île du nont-eft, tandis qu'un
autre de fix à huit lieues le fépare de celle du fud-
eft. Cette.grande île , qui occupe du fud au nord
une étendue de 15 degrés, renferme des montagnes
couvertes de neiges éternelles, dont les
plus confidérables font : la Pointe-Noire, élevee
de 1,370 mètres, 6c le Mont-Parnaffe, auquel on
en donne 1,204. Le peu de renfeignemens qu’on,a
fur l’archipel du Spitzberg ne permettent point de
donner des détails fur fa conftitution géolçgique,
cependant on fait que les montagnes dont nous
venons de parler font granitiques.
Sous le climat glacial de cette contrée , l’année
eft un long jour , dans lequel on ne voit le fole.il
fe lever 6c fe coucher qu’une fois, ( a terre eft
éclairée pendant cinq mois, & ce n’eft qu’en-
viron deux mois après le lever du foleil que îa
végétation commence à fe manifefter ; elle fe
compole de quelques crucifères, telles que. le
cochlearia dame a y des renonculacées 6c des faxi-
fragées, telles que la faxifrage à feuilles oppofées
& la faxifrage penchée. Les golfes & les baies, fe
/
fempliffent de fucus 6i d’ algües d’une dimenfion
gigantefquê.
Les animaux du Spitzberg font peu nombreux
enefpècesa ce font l'ours noir & l'ours blanc , le
renne, le renard 6c d’innombrables oifeaux, dont
la plupart habitent le rivage & cherchent leur
nourriture au fein des flots.
C e qui attire les Européens fur les plages glacées
de Spitzberg, ce lotit les phoques & les
cétacés. Le morfé ( trichtcus rofmarus de Linné),
vulgairement appelé vache marine OU cheval maririj
eft recherché pour le produit que l’on tire de fes
longues dents 6c de fa graiffe.Un de ces animaux,
d ’une taille ordinaire, a des défenfes quipèfent
chacune trois livres, & fournit une demi-tonne
d’huile. Le narwhal, que les Groerilandais nommenttewaek,
& qui perd ordinairement une de
fes dents ou défenfes, atteint quelquefois dans
ces parages 30 à 40 pieds de longueur ; on le regarde
comme l’avant-courëur de la baleine , qui
devient chaque année moins commune', quoique
la pêche qu’on en fait Toit d’ un produit confiaé-
rable. Le dauphin ne^arnack Çdelpkinus turtio'), le
dauphin gladiateur ou.'épée de mer ( delphinus gladiator),
1’ennemi de la baleine , & d’innombrables
effaims de harengs, habitënt aulfi les parages du
Spitzberg.
C e que les côtes dé ces îles offrent de curieux
, eftTimmenfe quantité de-bois que les flots
y apportent tous les ans : ce font des troncs de
mélèfes, de pins & d’autres arbres réfineux qui
croiffént en Sibérie, ainfi que des bois qu'un voyageur
allemand , Olaffen, affure venir de Férnam-
bouc 6c de- Campêche. En: rainés par les grands
fleuves d eTA fie & de l’Amérique j les uns font
apportés par le courant deBaharra, 6c les autres
par un courant qui règne au nord de la Sibérie.
Il y a des année«; où les baies de Spitzberg en
font remplies. ™
On a fait depuis quelques années des tentatives
de colonifation au Spitzberg ; ces tentatives ont
é té encouragées par le roi de Suède, & l'on fait
que vingt-cinq individus, Lapons & Norvégiens,
tranfportés' fur ces liés par un navire anglais,
avoient établi des hdb tâtions dès l’été de 1824,
6c que deux ouf trois ans après, aucun d eux
n’avoiï éprouvé de1 maladies; qu’ ils en trou-
Voiefit i ë climat fort fàin, & le froid même fi
peu rigoureux j qu’ils n’avôient pas ceffé un feul
jour de" chaffer des rérines & des renards. Ce
feroit un avantagé pô’ür la Suède fi le Spitzberg,
dont les ; établiffemens. hollandais pour la pêche
de la baleiné font prèfqu’entieremenr abandonnés
depüis un fiè’cle par' c e u x -c i, parce qu'ori n’y
trou v é plus affei d é c é i grands animau x marins ,
all'oïeht fe péuplér', grâces aux foins qu’ort a pris
de choifir les colons parmi des hommes habitués
aux climats' reptëhtüOn'aux: (J. H .)
SPLUGEN; Hanté mortwgn'é'; du: canton dé
Glaris en Suiffe ; elle dépend du groupe du Saint-
Gothard , & forme, avec le Bernardino, 1 extrémité
de la vallée d’où fort la branche du Rhin à
laquelle on donne le nom de Rhin fucerieur. Le col
de cette montagne eft d’environ flx mille pieds
au-déffus du niveau de la mer : elle offre un paf-
fage fort dangereux pendant les tourmentes. La
gorge du ICarnidel, creufée au milieu des neige s ,
ne préfente pas moins d’horreur que les gorges du
Saint-Gothard. Elle domine la vallée de Ferrera,
què l’on traverfe au milieu des débris d’une montagne
de calcaire, primitif qui s’écroula en 1704.
Depuis le village de Ferrera, jufqu’au village de
Canencul, on traverfe un défert rempli de blocs de
granité qu’ ombragent quelques rares fapins. Au
milieu de: cette sombre folitude, l’ air retentit du
fracas de plufieurs torrens & de deux magnifiques
cafcades ; le plus terrible de ces torrens eft celui
d’Avers. La vallée au milieu dé laquelle il fe fraie
un paffage eft expofée pendant huit mois aux
rigueurs de l’Hiver., (J . H .)
SPORADES. Iles de l’archipel grec, qui s’étendent
le long de la côte de l’Anatolie, depuis le
golfe de Saros jufqii’ à l’île de Rhodes. Les pki s
confidérables font : Samothrace, Imbrost Lemnos ,
Ténédos, Mi ty le ne, Chio, Samos , Ni caria, Patino,
Sero y Caltmnos , Cos ou Stanco , Nijfari, Pifcopi,
Karki 6c Simi. Nous renvoyons aux mots Samothrace
y Stalimine , Scio, Samos & Rhodes , pour la
defeription de ces îles ; nous allons rappeler, pour
les autres, ce qu’elles offrent de plus int ère fiant.
Inibros. Cette île , fitùée à-l’entrée du golfe de
Saros, & à dix lieues du cariai des Dardanelles ;
a quinze lieues de circonférence ; fon fol eft couvert
de montagnes & de forêts : elle abonde en
gibier.
Ténédos eft à quatre lieues de l’entrée des
Dardanelles ; fa circonférence eft de fept lieues ;
elle eft couverte de mamelons qui paroiffent être
volcaniques; elle eft fertile, 6c fa principale ri-
: cheiïe cônfifte en vins.
Mitylène, ou Métélin. Cette île a reçu chez les
anciens les noms de Lesbos, Ijfa, Hermetes,
Pélafgie, Ætkiope 6c Macaria. C ’eft une des
plus confidérables îles de la mer Égée ; fa circonférence
eft de trente-cinq lieues; fes côtes
fepfentrionales font parfemées d’écueils ; l’ île
offre ' p!ufîeürs; montagnes couvertes de forêts
1 de pins , de chênes, au milieu defquels on
voit croître Tarboufier, l’andrachne, le lentif-
que, le térébinthe, le myrte, Yagnus c a j iu s &
plufieiirs; autres arbriffeaux, parmi lefquels on
compte plufieurs efpèces de cilles. On compte
parmi ces montagnes trois cimes principales : le
Lepetymnus, au nord ; l’Olympe , au fud; l’ Orly-
maüs, à l ’oueft. La température de 1 île eft douce,
mais pendarit l’hiver elle elt expofée à la violence
des ve;nts qui viennent de l’Afie. L’îlé n’eft point
vô'lé'anrqiâè, mais on y rencontre plufieurs fources