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fourees jaillit de delTous la neige 8? (e jette dans
1 Sur quelques parties de l'île on trouve
de lalun. Les montagnes s’ élèvent à i,8oo pieds
au-deffus du viveau de l’Océan.
DEMBÉA ou T zana. Lac de l’Abyffinie fîtué
fous 11 . parallèle. Il pafle pour avoir î ) lieues
de longueur fur 1 y de largeur & 160 de circonférence;
mais fon étendue change félon les faifons,
comme il arrive à tous les lacs de la zone torride.
I contient une douzaine d’ÎIes ; fes eaux nourrirent
des hippopotames, mais paroiffent être dépourvues
ne crocodiles. Parmi les nombreux cours d’ eau
q u il reçoit, le plus confidérable eft le Bahr-d-
,, ou. ^ Bleu. Près des bords du lac croît
1 arbre qui donne la myrrhe.
D E S PO TO -D A G H ou R hodope. Chaîne de
montagnes qui forme un des rameaux du Balkan
& qui va fe terminer fur les rives de la Maritza.
Elle a 60 lieues de longueur, & donne naiffance à
un grand nombre de rivières & d e torrens qui
îillonnent fes verfans. Ses iommets les plus remarquables
font les monts Rilo & Courou.
DIABLERETS. On donne ce nom à lin petit
groupe de montagnes des Alpes bernoîfes dont
la plus haute cime a 1,600 toifes au-defïus
du niveau de 1 Océan. Les Diablerets font com-
pofees d une roche calcaire dont quelques parties
appartiennent aux dépôts de fédimens moyens &
de fédimens fupérieurs. Le fommet de la montagne
au nord-eft de Bex confifte en roches calcaires
noires renfermant des lits de lîlexs M. Al. Bron-
gniart penfe que ces roches font de l’époque
appelée tertiaire. Il fonde cette opinion fur* la
nature des coquilles foffiles que l’ on y trouve
& dont un grand^ nombre de genres & d’efpècès
Ions femblables à celles des environs de Paris,
l ’els font plusieurs ampullaires, le ceriihium dia-
Doli, la melania coftata, Vhemicardium retufum ou
medium, & c . NéanmoinsM. Brongniart avoue lui-
même que ces couches des Diablerets pourroient
blsçi appartenir à la formation de la craie inférieure.
Nous parlerons encore de cette montagne à
J article Eboulemens.
DIALIBA ou Dioliba. Fleuve de l’Afrique dont
te fource eft peu éloignée du mont Lomba vers'le
9e. degré de latitude féptencrionale & le i i e. de
longitudej & eft élevée de 2*300 à 2,500 toifes
au-deffus du niveau de l'Océan. Il coule pendant
l’efpace de 140 lieues vers le nord-eft à travers
un pays encore inconnu, puis à l’eft fur une
étendue d'environ 100 lieues; enfuite il fe porte
au nord & traverfe le lac de Dibbie, après un
cours de 120 lieues. Après avoir traverfé ce lac,
le Diaüba fe porte par de grands détours au fud-
eft & au fud pour aller fe jeter dans l’Atlantique,
au golfe de Bénin. On eftime fa longueur totale
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a environ 700 lieues. Dans les parties de cë
neuve que Mungo-Park a parcourues, il lui a
reconnu une viteffe de 2 lieues par heure. Les
crocodiles & les hippopotames y font très-nombreux
j fes rivages font peuplés de tortues, & les
îles qu H baigne font remplies d’éléphans. Ses
eaux croiflent pendant la faifon des pluies, mais on
dit qu’il ne fort jamais de fon lit.
DIEMEN (Terre de). Cette île , qui n’eft point,
auoi qu’en ai dit Defmarets, l’une des plus grandes
du monde, puifqu’elle n’eft que 1a feptième en
grandeur de toute l'Océanie, eft fituée au fud de 1a
Nouvelle-Hollande, dont elle eft féparée par le
détroit de Bafs. Le navigateur Tafman donna à
cette île , qu’ il découvrit en 1642, le nom de
Van-Diémen, gouverneur-général de Batavia, &
les navigateurs qui ont vifité cette terre ont
donné le nom de Tefman au pic le plus élevé
qu elle renferme 1 on a meme appelé Tafmanie le
groupe d îles que forme celle de Diémen avec
celles qui l’entourent.
- La furface de cette terre eft entrecoupée de
chaînes de montagnes féparées par de grandes &
fertiles vallées. Après le pic de Tafman, dont on
ne connoit pas exactement la hauteur, on cite
celui de la Tyfrle, qui s’élève à 660 toifes, & celui
de la montagne du Cap, à 552. Dans la partie nord-
oueft, il règne une autre chaîne dont la hauteur
eft de plus de 500 toifes.
Le climat de la terre de Diémen eft très-variable
: les vents du nord-oueft y portent la chaleur
brûlante de la Nouvelle-Hollande, tandis que le
vent du fud y eft froid & orageux. Au furplus la
température y eft favorable à toutes les productions
de la terre, àJgjpception de la vigne, quoique
le climat y apprdunè beaucoup de celui de Bordeaux.
Le froment, l’orge, l’avoine, prefque tous
les légumes & beaucoup de fruits de l’Europe, y
réu/fiftent; aufli les nouvelles colonies qu’on y a
fondées promettent-elles d’arriver prom^ tement à
une grande profpérité.
« Les montagnes, dit un voyageur françois,
font couvertes d’épaiffes forêts qui offrent des
arbres d’une groffeur & d’une hauteur furpre-
nantes : les Ieptofpermes, ailleurs arbriffeaux, y
font de grands arbres5 le cyprès, le pin & quelques
autres, fourniffent du bois propre à la charpente
: on y trouve auffi l ’eucalypte réfinifere3 qui
donne une gomme fine & ro u g â tre , & plufïeurs
plantes utiles, entre autres le plantago tricufpidata
bon à manger, & qui eft l'une des plus inté-
reffantes de cette île. Tous les animaux domefti-
ques d'Europe s’y acclimatent facilement; quart
aux animaux fauvages, les plus nombreux font les
kangarous, une forte d ’opoffum, efpèce d’hyène
très-dangereufe, dont la hauteur eft de 8 à 0
pieds, le vombas, l’éepreuil & le rat kangarou;
les phoques de I’efpèce appelée pkoca monachus
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fréquentent les côtes en affez grand nombre.
Parmi les oifeaux, on remarque l’amou, qui fe
rapproche de l’autruche par la forme} l ’aigle,
d’une grandeur confidérable; le pélican, & une
nouvelle efpèce de perruche du cap Diemen} le
cygne noir, dont l’exiftence avoit paru long-temps
fabuleufe, fe voit en grand nombre dansTes lacs
& les rivières. Les productions minéralogiques
font le fe r , qui s’ y trouve en abondance, le
cuivie, l’alun, l’ ardoife, le marbre, le jafpe,
l’asbefte, une grande variété de pétrifications
curieufes, & le fel qu’on tire de différents petits
lacs falés. » 41
Les naturels de la terre de Diémen ont beaucoup
plus d’analogie avec les Papous ou avec les
nèares de la Nouvelle-Calédonie, qu'avec les indigènes
de la Nouvelle-Hollande. Ils font entr’eux
encore plus féroces & d’ un caractère plus implacables
que les naturels de la Nouvelle-Galles du
fud, mais ils font francs & affables envers les
étrangers. Quelques familles habitent dans des
huttes faites avec des écorces ; d’ autres fe retirent
pendant la nuit dans des troncs d’arbres. Ils fe
conftjuifent avec des écorces & des rofeaux des
canots de 8 à 9 pieds de longueur. Leurs armes
confident en une courte maffue & en une lance,
longue de 16 à 18 pieds. Us paroiffert vivre fans
chefs & n’avoir aucune idée de religion. ^ ,
Il nous refte à citer les principales îles qui
dépendent du groupe de Diémen. Celle de Bruny,
non loin de l’ embouchure du De rwent, n a pas
plus de 11 lieues de longueur. Elle eft couverte
de bois & peuplée d’hommes qui reffemblent à
ceux de la terre de Diémen, mais qui ne paroiffent
pas avoir de demeures fixes. Les îles Furneâux3
groupe formé de trois grandes îles & de plufieurs
petites, font habitées momentanément tous les
ans par des pêcheurs que la grande quantité de
phoques y attire. Enfin l ’île de King, longue de
14 lieues & large de 9* fituée dans la partie occidentale
du détroit dé Baff, eft embeftie par une
végétation attive & couverte de forêts impénétrables.
Elle feroit favorable à l’étabüffement
d’une colonie fi elle poffédoit un port.
DIMENSIONS DE LA TERRE. Suivant les
calculs du doéteur Schmidt de Goettingue, fur
les dimenfions les plus probables dufphéroïde ter-
reftre, 1a longueur du degré de latitude évaluée
en toifes françaifes eft de........... jy ,co8 71 y
La longueur du grand axe
eft d e ......... ......................; ........... 3i 17I>775 00
La longueur du petit axe
eft d e . . . . . . . ......................... •/ °3
L’aplatiflèment en confé-
quence de................. (*■ .......... 30, «*
La longueur du mètre ou 1a
dix millième partie du quart du
méridien terreftre eft, d’après les
mêmes calculs, d e . . . . . . . . . . . • 443 l& j 0>i 9977
On fait que 1a longueur légale
du mètre eft d e ............................
DISMAL-SWAMP. Vafte plaine baffe & humide
de l’état de Virginie dans l’Amérique fepten-
trionale. Elle a 11 lieues de longueur au nord au
fud & 3 & demie de largeur de l’eft à l’oueft. Il
fufHt d’une excavation de quelques pieds pour que
l’ eau jailliffe auflitôt. Dans 1a partie occidentale,
quoique 1a furface foit conftamment couverte de
2 ou 3 pieds d’eau, le fond paroît avoir plus de
réfiftance que vers le centre, où la plaine eft moins
humide. Le Difmal-Swamp n’eft cependant point
un marais; partout il eft couvert d’ une végétation
vigoureufe. Les pins, les cèdres, les cyprès y
parviennent à une groffeur & à une hauteur confidérable
, & font entremêlés en certains endroits
de brouffailles tellemnt épaiffes qu’ il eft impofiible
d’y pénétrer. Cette forêt fangeufe eft le repaire
d’uu grand nombre d’ours & de loups appartenant
à l’efpèce appelé loup de prairie (canis latrans) .
Des troupeanx de beftiaux fauvages y vivent également.
Le No rth-Weft-River , le Nanfemond & le
Perquimans prennent leurs fources dans ce terrain
marécageux, qui renferme un lac affez confidérable
appelé Drummond’ s-Pond.
DJIHOUN. C e fleuve, appelé dans les'diffère ns
idiomes turcs Amou, Amou-Déria & Amiïn-
Déria, & Pendj, en perfan, étoit célèbre chez
les Anciens fous le nom à’ Oxus. H a fa fource
dans une v a llé e , au milieu des montagnes qui
terminent la Boukharie, à l’ eft. Cette vallée,
fituée par 38 degrés .2 y minutes de latitude
feptentrionale, & 69 degrés 30 minutes de longitude
occidentale, a 700 pieds de largeur &
eft fermée de trois côtés par la haute montagne
de Popchtikher, couverte de neiges perpétuelles.
La fource du fleuve y eft cachée fous les glaces. Le
tiers de fon cours eft dans la direction de l’eft
à l'ou eft, puis il coule vers le nord - oueft,
jufque dans le lac d’A ral, près duquel il fe divife
en deux bras. Dans cette dernière partie de fon
cours, c’eft-à-dire environ yo lieues avant de fe
jeter dans le la c , il préfente une largeur de
6yo pieds. La longueur totale de fon cours eft
de 3 oo lieues.
LeDjihoun ne mériteroit, pour ainfi dire, point
la dénomination de fleuve, s ’il étoit prouvé qu’ il
a toujours coulé dans le lac d’Aral, & que ce
lac a toujours exifté tel qu’on le voit aujourd’hui ;
mais nous avons v u , en parlant du lac A ral, qu’ il
avoit été jadis réuni à la mer Cafpienne. S’ il faut
s’en rappoiter aux affertions du voyageur ruffe
Mouraviev, le Djihoun fe jetoic autrefois dans cette
dt r.iière ; le voyageur a même fui viles traces de fon
ancien lit. « J’ai v u , dit^-iî, les traces de ce fleuve
en allant de Krafnovodsk à Khiva ; en fuivant la
route du nerd, j’ ai traverfé le lit defféché de