l’indiquer. Le terrain qu'elle traverfe , ainfi que
Tes amuens , eft de formation marine calcaire ,
avec quelques fuperpofitions de formations d’eaux
douces Parmi les coquilles que renferment fes
roches calcaires, quelques-unes ont leurs analogues
vivans dans l'Océan & dans la Méditer-,
ranée; mais plufieurs autres ne font connues que
dans l’état fofiîle, On trouve dans ce b a {fin des
minés de fer ochracé , limoneux 6c phofphaté,
que l’ on exploite à la forge de Moyeuvre. Comme
l'argile y abonde plus ou moins dans, toutes les
terres, elle y forme de$ marnes , des argiles piaf-
tiques j dont on ne fait ufage que dans les tuileries
& les briqueteries. Les eaux de l’Ornes pour-
roient être dérivées & répandues fur la vafte
plaine que cette rivière traverfe avant de tomber
dans la Mofelle, & dont elle augmenteroit beaucoup
la fertilité. ( F. )
OROBIAS. L’ article Àmmïtk de ce Dictionnaire
renvoie à ce mot ; nous ne pouvons donc
nous difpenfer d’ en parler.
Le nom latin d'Orobias fignifie, félon Pline,
l ’encens à petits grains ; il vient du grec opo«os,
qui convient en général aux plantes îégunfineufes
& à leurs graines. Dans la botanique, l’Orobe conf-
titue un genre de plantes qui fe divifent en une
vingtaine d’efpèces, toutes indigènes de l’ Europe.
C ’eft donc par fa refiemblance avec une graine de
légumineufe , que les anciens oryCtographes ont
défigné fous ce nom, ou plutôt fous celui d’ Oro-
hite, plus conforme à la nomenclature, une concrétion
caicaire que l’on comparoit à la graine
d’Orobe.
Cette nombreufe nomenclature comprenoit encore
les Pifolithes, qui reftemblent à des pois, les
Méconitës , reflèmblant aux graines de pavots, &
d’autres dénominations plus ou moins arbitraires
&fouvent ridicules, telles que les Priapolitesy dont
le nom indique fufKfamment la refiemblance ; elle
ne mérite point que nous nous arrêtions à en donner
ici le détail. Tous ces corps lï varié s, qui
occupoient une place beaucoup trop étendue
dans les écrits, des anciens naturalises, ont été
réunis dans la nomenclature d'Haüy, fous la dé
-nomination de chaux carbonatée globuliforme tef-
tacée. Nous en décrirons le.gifement 6c le mode
de formation à l’article Concrétions du Supplément.
Le nom à’ Oolithe feul ( voyej ce mot ) a
été confervéà une formation calcaire fort étendue,
fur laquelle nous reviendrons encore à l'article
R oches.- (J. H .)
^ ORO NTE . C e fleuve, célèbre chez les Anciens,
appelé Aaji parles Arabes de nos jours,
e l t , fuivant la lignification que nous donnons au
mot jieuve, indigne de cette qualification : l’O-
ronte n’eft qu’une rivière {voye\ Rivière) dont
les affluens peu nombreux ne font que des ruif-
feanx.
j Ses fources defeendent des pentes feptençrio-
nales d’un des plus importans contre-forts de la
chaîne de l’Anti-Liban,'•-à cinq lieues au nord de
Damas, dans l’antique Syrieq appelée aujourd’hui
| par les Orientaux Burr-el-cham (pays de la gauche).
Quatre petits cours d'eau-, dont le plus méri-
I dional commence entre le 33e. & le 34e.' degré
1 de latitude du méridien de Paris , forment, fes
1 fources. Ils font réunis en un feul cours fous le
I 34ev degré. . ■ ■
L’Oronte fuit du fud au nord.les contours & la
j direction de YAnti-Liban , décrivant des linuofités
plus ou moins confidérables , félon l’importance
! des contre-forts qui defeendent de cette chaîne.
I Les eaux de quelques-uns de ces contre-forts,
raflemblées au bas de, leurs pentes, y forment
plufieurs lacs 5 tel eft celui qui porte le nom de
J Bahar el Kades, long de fept lieues du nord au
j fu d , & large d’un peu plus d’une demi-lieue , &
| qui eft aufli alimenté par une partie des eaux de
POronte. Ce lac commence à environ quinze
lieues des fources d e 'la rivière. A vingt-cinq
lieues plus loin, le ruiffeaii de Bernez , qui def-
cend de la partie de l'Anti-Liban appelée par
quelques voyageurs Mont des Anfariés, fe déverfe,
après fept à huit lieues de cours dans un petit lac
que traverfe l’üronte , près de la petite ville de
Fa rdé. En fortant de ce lac , l’Oronte, bordé
d’abord à droite , depuis fa fource, par la chaîne
. de l’Anti-Liban, & à gauche par des plaines fa-
j blonneufes terminéés par une fuite de montagnes
j qui fe rattachent à cette chaîne , coule entre la
j continuation de l’Anti-Liban, & l’une des branches
J du mont Taurus , jufqu’ au lac d’ Antioche, fîtué
au centre -d'un baffm formé par diverfes ramifications
qui defeendent de cette montagne.
Cinq petites rivières ou ruiffeaux , qui coulent
des diverfes gorges formées, par les contre-forts
du mont Taurus , portent le tribut de leurs eaux
au lac d’ Antioche , qui s’étend de l’eft à l’ousft
fur une longueur de fept lieues, & du nord au fud
fur une largeur de deux lieues. Les eaux de ce lac
fe réuniffent près d’ Antioche à celles de l ’Oronte’ ,
q u i, forcé de tourner autour du mont Çafius, qui
s'avance en forme de cap à 1 extrémité de la chaîne
de l'Anti-Liban. à laquelle il eft iié par le mont
des Anfariés, redefeend vers le fud-oueft dans
la Méditerranée. On voit s’élever à fou embouchure
l’ île de Mélibé , qui fembîe être le réfultat
des attériffemens dépotes par la rivière.-
L’Oronte , qui n’ a que foixante pas de canal
dans les.endroits où il eft le plus large , parcourt
un efpace de loixante lieues ; mais fon cours doit
être évalué à plus de quatre vingt? lieues , fi l’on
évalue les finuofités qu’il forme. C ’eft dans l'hiver
que cette rivière acqu i t le plus d'importance ; les
pluies & la fonte des neiges qui recouvrent les
montagnes qui dominent" fa rive gauche , augmentent
fa hauteur & fa rapidité. On la voit alors
entraîner dans fa courfe des fragmens des différentes
roches qui roulent de ces montagnes, &
dont quelques-uns arrêtant fes eaux , les forcent à
retomber en cafcades écumeufes. Sans les barres
multipliées que ces rocs produifent . dit Volney ,
l’Oronte refteroit à fec pendant l’ été
Nature du terrain que parcourt l’ Oronte. —- Les
contre-forts'qui defeendent de l’Anti-Liban vers
cette rivière, font compofés d’un calcaire fecon-
daire fort dur , dont le grain eft ferré & dont la
couleur eft jaunâtre ou d’un blanc terne. C ’eft un
marbre fufceptible d’ un beau poli Cette roche
forme le fol de la plaine, depuis les fources de
l’Oronte jufqu’aux pentes de la chaîné qui defeend
du mont Taurus. Là elle change un peu de nature,
elle eft plus jaune , elle eft plus dure.
Les bancs de cette-roche l’ont couverts, en
certains endroits, d’un calcaire tendre que l’on
ohferve fur les pentes de la branche de l’Anti-
Liban , 6c quipourroit bien être de formation tertiaire;
c’eft ce qui fait qu’à peu de diftance de
l à , ainfi que dans tous les points, qui avoifinenr
cette chaîne, les eaux de cette rivière, ainfi que
l’ a bien remarqué Volney, font* d’une teinte blanchâtre.
Les plaines qui s’étendent fur fa gauche
jufque vers l’Euphrate , ’ fo n t, fuivant le major
anglais T a y lo r , formées d'un fable qui annonce
l'antique préfence deis eaux de l’Océan.. Vers fon
embouchure , fur les pentes des montagnes, juf-
qu’ à la Méditerranée , on obferve des roches
calcaires remplies de coquilles marines.
Le terrain que parcourt l’Oronte eft généralement
calcaire ; mais lorfqu’ il traverfe entre l’ extrémité
du mont des Aniariés & la chaîne qui
defeend du Taurus, c’e ftà -d ire , à partir de la
ville de Famié, il coule jufqu’ à Antioche au
milieu d’une argile rougeâtre qui forme le fond
de cette vallée. C ’ eft évidemment un terrain d ’al-
luvion, fufceptible d’une grande fécondité par la,
culture; il contribue beaucoup à la. fertilité qui fe
remarque dans les environs d'Antioche , & à la
beauté des pâturages qui couvrent .une partie des
plaines baffes que traverfe l’Oronte. (J. H .)
OROPÉSA. Cap de la péninfule. èfpagnole,
fitué fur les côtes de la Méditerranée , par le 50e.
degré de latitude. C e cap eft, fuivant jBory de
Saint-Vincent, l'une des extrémités de la Sierra
de Gudar, remarquable par le pic appelé la Pena
Goloja, qui s’élève majeftueufement au-deffus de
ce cap, à une hauteur évaluée d’environ 3000 mètres.
Le plateau fur lequel s’élève ce pic , eft lui-,
même élevé de plus de 800 mett es au-deflus du
niveau de la mer. Ce plateau forme une efpèce de
grand défert femblable à ceux qui s’ étendent le
long des côtes de l’Aragon & de la province de
Valence, fous Se nom de Mut las : ce dernier, qui
forme le cap Oropéfa , eft appelé Muela de la
Polena, (J. H .) g
OROSES (Golfe d’ ). Voye^ Sardaigjne.
ORPAILLEUR. Le métier d'orpailleur confifte
à retirer, par le moyen du lavage, des fables de
certaines rivières, l’or en paillettes qu'ils recèlent.
C e mode d’ exploitation n’eft pas toujours le
plus produétif en quantité , mais il eft le plus
fimple &r le moins coûteux, & fous ce rapport il
a quelqu’ avantage fur celui de l’extra élion des
mines , lorfqiie les fables aurifères font riches.
Souvent le lavage ne peut fe faire avec bénéfice
que lorfque la crue des eaux d’une rivière aurifère
a été allez confidérable pour enlever fur fes
rives une partie du terrain d'ailuvion ou de tranf-
port qui renferme les parcelles d’or;, car c ’eft
principalement dans ces fortes de terrains qu’on
les-trouve. C ’ eft ce qui fe pratiquoit en France fur
les bords de l’Aniège. Fore? ce mot.
On conçoit facilement que l’ aétion' continuelle
des eaux , aidée du lavage des orpailleurs , doit
à la longue épiiifer les richeffes minérales de ces
terrains de tranfport ; aufli l’Arriège, qui fous la
domination romaine dut Ion nom ( Aurigera) aux
tréfors qu’elle charioit, & qui dans les environs
de Pamiers produifoit annuellement, il y a quarante
ou cinquante an s ,. environ cent livres
d’o r , diminua peu à peu de produits, 6c eft
aujourd’hui abandonnée par les orpailleurs. La
C è fe , le Rhône, le Gardon, l’Ardèche, jadis
exploités avec plus ou moins d’avantage, ne
payeroient plus maintenant les recherches qu’ on y
feroit. C e que récoltaient les orpailleurs, il y a
moins de deux fiècles, fur les bords de la Mur,
du Liefling & du Traun, dans la haute Styrie,
étoit a fiez confidérable pour exciter la cupidité
des orpailleurs non autorifés. Aujourd’hui ces
recherches ont cefle.
Le lavage fur les bords du Rhin ne produit aux
orpailleurs qü'un revenu moyen de 1y,000 francs
par an.
Les plaines de la Tranfyîvanie & du Banrrat font
encore en Europe les contrées qui indemnifent le
mieux les foins des orpailleurs. Mais de toutes
celles qui peuvent palier pour les plus riches,
parce qu’ elles ne font exploitées que depuis
quelques années , ce font les contrées qui s’étendent
aux environs d’Fcatherinbourg en Sibérie
, aux pieds des monts Ourals, & fur leur
verlant oriental.
. Cette découverte fut due au hafard. Un payfan
qui travailloit à réparer une digue rompue, trouva
des paillettes d’ or dans la vafe que l’eau y avoir
entraînée. Un rapport en fut fait à fon maître 5
des recherches furent ordonnées, 6c depuis ce
moment cet exemple fut imité par tous les propriétaires
des environs; 6c tous les paylàns, ainfi
que leurs femmes & leurs enfans, furent transformés
en orpailleurs.
C ’ eft encore dans un terrain d’ a’luvion que fe
trouve cet or de lavage. Tous les ruilTeaux qui
defeendent des monts Ourals, en charient en
quantité plus ou moins confidérable. 11 eft ordi