
au golfe de Paria, ne s’encombre de fable & devienne
impraticable, & ne finiffe par joindre l’île
à la terre ferme en reculant les bornes de l’Océan.
(J. H.)
TRINITÉ (Iles de la ). Ces îles, fituées à
l'eft d e là pointe d’Alyaska, fur la côte occi
dentales de l’Amérique feprentrionale, ont reçu
ce nom du capitaine Cook. Elles font au nombre
de trois, baltes & ftéri es. Les deux principales
font appelées par les indigènes Tougidach &
Siçhtounach. Cette dernière, qui eft la plus
grinde, eft élevée à fes deux extrémités , & offre
au milieu un enfoncement dans lequel on trouvé
une baie commode pour les vaiffeaux.
Elles ne font réparées de l’île Kadiak que par
un canal d’une lieue de largeur. (J. H .)
TRIONT.O. Petite rivière de la Calabre cîté-
rieure, qui prend fa fource près de Longobuco,
dans une des vallées du mont Spineto. Elle fe jette
dans le golfe de Tarente apres un cours de fix
lieues. Elle ne mérite une place dans ce Dictionnaire
que par l’ intérêt géologique que préfentent
fes environs. On y voit le calcaire compaéte blanc,
à.caflure terreul’e & conchoïde, que M. Brocchi
eft tenté de confidérer plutôt comme fecondaire
que comme intermédiaire, & diverfes efpèces de
roches primitives qui fupportent ce calcaire. Ces
rpches primitives montrent, fur les bords du
T r io n to , le paffage du gneifs au granité.
(J. H .) -
TROUMOUSE . On donne ce nom à une
montagne des Pyrénées, fi tuée fur la ligne tracée
du nord au fud, depuis le pic du midi jufqu’au
Mont-Perdu. Elle eft à environ 6,000 mètres de
ce dernier : elle domine la vallée de H é a s , &
fa hauteur e ft, fuivant MM. Réboul & V id al,
de 1,642 toi fes au-deffus du niveau de la mer
Elle eft formée, fuivant M. de Charpentier,
d’un fchifie argileux , carburé, & d’une grauwacke
fchifteufc; ou , fuivant la nomenclature de M. Bfon-
gniart, d’un pfammite fchifloïde alternant avec des
couches fort épailfes de calcaire) roches qui
appartiennent toutes à la formation intermédiaire
ou à nos terrains méta\oiques inférieurs.
La naiffance de la vallée de Héas, au bas du
mont Troumoufe, porte le nom de Cirque de
Troumoufe. La roche qui compofe le fol de cette
vallée & les -montagnes jufqu’à la hauteur du
plateau d’Aguilla, qui fe joint au cirque de Troumoufe,
eft formée de granité; mais, dit M. de
Charpentier, la partie des montagnes qui fè
trouvent au - deflus du plateau, de chaque côté
de la vallée, appartient entièrement aux terrains
de tranfîtion, c ’eft-à-dire, qu’elle eft compofée
principalement de fchiüe argileux & de calcaire.
Lorfque les deux plateaux oppofés, ajoute le
même obfervateur, formoientle fol de la vallée,
c’eft-à-dire, avant que les torrens eulTent creute
l’efpa?e qui les tepare aujourd’hui, elle a dû
préfenter une vallée très-large & peu profonde.
Malgré fa profondeur actuelle, le cirque de
Troumoufe eft moins profond que 1 *Oule de
Gavarnie, que l ’on confïdère avec raifon comme
le plus beau cirque des Pyrénées.
Le calcaire de tranlition du cirque de Troumoufe
eft compacte & d’une couleur gris de
cendre ; il renferme fouveut de l’amphibole en
petits prifmes rhomboïdaux. Le fchifte argileux
en contient aulli1 de même que des criftaux de
macle, qui préfentent prefque toutes les variétés
de formes connues. (J. H. )
TROYES (V ille ) . Voye^ C raie (au Supplément).
T SA AD ou TCH AD . Grand lac du centre de
l’Afrique. Voye\ A frique ( au Supplément.)
TUB E . Voyei E au (au Supplément).
T U F . Voye\ Roches.
T U Q U E -R O U G E . Au-deflus de la vallée
d’Eftaubé, ouverte vis-à-vis de celle de Héas,
dans les Pyrénées (yoyeç T roumouse), s’élève
une montagne' que l’on nomme Tuque-Rouge. Sa
hauteur au-deflus du niveau de la mer e ft,
fuivant Ramond, de 1,490 ’ toifes, & de 270 au-
deflus du fond de la vallée .d'Eftaubé. Cette
montagne eft généralement calcaire 5 elle appartient
à la formation fecondaire, & M. de Charpentier
aflimile la roche qui y domine ail calcaire
alpin. On peut d’ailleurs en juger par les caractères
fuivans : félon lu i, ce calcaire eft fablon-
neux, d’ un rouge-brunâtre, ordinairement compacte
; cependant, ajoute-t il , on en trouve auffi
qui eft fchifteux, & q u i, lorfque fa couleur eft
noirâtre, a une reflemb'ançe parfaite avec certaines
variétés de grauwacke fcnifteufe, (J. H.)
, T YRO L . Voyei Adigb (au Supplément).
U C A
X J c A Y A L E . Rivière de l'Amérique méridio-
nale. Voye% A mazone.
URSEREN. C ’eft le nom d’une des vallées les
plus curieufes de la Suifle. Elle eft fituée ftans le canton
d’Uri ; fa longueur n’eft que de trois lieues dans
la direction du nord-eft au lud-oueft, & fa largeur
d’environ un quart de lieue. Elle commence au pied
de la roche percéeNappelée Teufelberg (en français
la montagne du Diable), & fe termine au bas du
mont Fnrca ( le mont de la Fourche); elle eft
arroféè par la Reufs & environnée de montagnes
granitiques d’une grande élévation. On entre dans
cette vallée par une galerie percée à travers les
rochers; ce paffage fouterrain eft connu dans le
pays folis le nom à? U rnerloch. : il a 200 pieds de
longueur fur 12 de largeur, & autant de hauteur.
A peine ce paflage eft-il franchi, que Ion aperçoit
une gorge affreufe glacée nommée les Schoel-
leneni & le pont du Diable dont l’ ouverture a 75
pieds & qui eft fufpendu au-defîus de la Reufs
dont les eaux forment une cafcade de plus de
100 pieds de hauteur verticale. Le fracas que produit
cette chute d’eau rend effrayant te paflage
du pont. Six vallons aboutîiïent à la vallée d’ Ur-
feren : on leur donne tes noms de Rudunt, de
Koefs , de Grofsthal, d’Eun , d’Ober-Alpe & d Unie/
Alpe.
On compte dans là vallée quatre villages,
& l’on peut la regarder comme une des plus
hautes parmi celles qui font habitées, puifque fa
parti© la plus baffe eft à 4,350 pieds au-deffus
du niveau de la mer, & que fa partie la plus
élevée eft à environ 6,200 pieds. Cette élévation
y entretient les rigueurs de l’ hiver pendant près de
huit mois, & pendant tes quatre autres une température
afîez baffe pour qu’il foit prefque toujours
néceffaire de chauffer les poêles dans tes habitations,
Par malheur le bois y eft rare : tes fapins
qui tapiffoient la région moyenne des montagnes
ont é té prefque-tous détruits pendant la guerre
entfeles Ruffes & tes Français en 1799.11 croît leu-'
lement beaucoup d’aunes fur les bords humides
de la Reufs, mais on trouve dans tes parties bafles
de la vallée une grande quantité de tourbe. Les
habitans profitent des excellens & nombreux
pâturages qui couvrent tes flancs des montagnes
pour entretenir une grande quantité de bêtes à
cornes dont 1e lait fert à faire un des meilleurs
fromages de la Suifle. (J. H .)
URU ÇUM AN ACU. Cette chaîne de montagnes,
fituée dans la partie occidentale du Bréfil,
unit la chaîne des Paréfn à celte que l ’on nomme
Cordiliera-Géral. Son étendue du fud-eft au nord-
oueft eft d’environ 80 lieues; fon verfant fepten-
trional^donne naiffance à plufieurs rivières : le
Juruéna } te Rio-Juin a , le Rio - Carana, affluens du
Tapayos qui va fe jeter au nord dans 1e fleuve
des Amazones, 1e Rio-Jeuparana & 1e Jumari qui
vont fe jeter dans te È.10- Modéra ; 1e verfant
oppofé ne donne naiffance qu’ à cinq ou fix petites
rivières qui vont groflir 1e Rio-Paragua. Cette
chaîne paroît être formée des mêmes roches que
celles que nous avons indiquées en décrivant tes
Parésis. Voye-^ce mot. (J . H.)
U R UM IA , URM1A , OURMIA. On donne
indifféremment ces trois noms à un lac fi tué fur
1e verfant oriental de la chaîne appelée monts
Elwendy qui fé parent la Perfe de la Turquie
d’Afie. Il a 2y lieues géographiques de longueur
du fud au nord, & 1 5 de largeur moyenne de
l’eft à l’ oueft. Son extrémité méridionale eft fituée
fous 1e 3 j e. de g. 30 min. de latitude feptentrio-
nale, & fes bords occidentaux fous le 45e. deg.
de longitude orientale du méridien de Paris. C e
lac eft remarquable en ce que, préfentant une
mafle d’eau d’environ 240 lieues de fuperficre, il
ne paroît avoir aucun écoulement , bien qu’il reçoive
plufieurs petites rivières. Lorfque celles ci
fe gro {liftent par l’ effet des pluies, elles font quelquefois
haufler fon niveau d’environ 30 pieds.
Elles font fortement chargées de fel qui fe montre
fur fes bords en efflorefcences. Les plaines environnantes
font formées de fable rempli de mol-
luîques marins : quelques voyageurs ont conclu
de ce fait & de la préfence du fel dont nous
venons de parler, que ce lac & plufieurs autres
fitués dans la même contrée étoient tes reftes
du féjour de la mer'Cafpienne. Cette fuppofition
a été regardée par quelques favans comme dénuée
de vraiftmblance ; on a prétendu que ce qui s’op-
pofoit à fon admiffion, c ’eft que les terrains qui
s’étendent à l’eft s’élèvent confidérablement, te
que l’on remarque auflî entre la mer Cafpienne
& la mer d’Aral. Malgré ces objections, nous
irons beaucoup plus loin en admettant que, lorfque
la mer Cafpienne occupoit un grand efpace
en s’étendant vers 1e nord -oueft, au-dela du
cours du D o n , elle pouvoit bien s’élever juf-
qu’aux monts Belour, & couvrir 1e territoire de
la Perfe, les fteppes des Kirghiz; de telle forte
que la mer d’ Aral .& tous les lacs de la Tartarie,
ainfique ceux de la Perfe , attefteroient l’ancienne
importance de la mer Cafpienne, qui occupoit, à
l’époque dont nous parlons, un baflin de plus de
500 lieues de diamètre. (J. H. )