
-co'itie'quenCe n’ eft point exaête : les Cibles du de-
lert ne préfentent 'aucune trace de formation vol,
canique; touty offre, au contraire, la preuve du
fejour des eaux de la mer.
On fait d’ailleurs que, dans les terrains fecon-
:drires, le gypfe eft toujours accompagné-de fiel,
gemme & de Coude. C-eft ce qui a üeu dans les
‘Steppes de l'A ire , .comme dans lés dëlerts dé;
l ’Afrique. .Le favant géologue Bfeiilak explique;
ces faits d’une manière fort ingénieufe, 11 fuppofe:
nue IctCque les roches fecondaires Ce co'nfoli
dolent, il y eut , dans quelques localités, de nom-
jbreufes émanations d’nydropène fulfuré ; que là
.où cette fubftance Ce 'fera décompofée fans le recours
de l’oxigène, il fe fera formé du foutre;
mais que lorfqué l’oxigène y aura concouru, il y
aura eu production d’acide fiiïfurique, dont la
combinàifon avec la roche calcaire aura produit
.du gypfe ou.du fulfate de chaux.
. D'après ce qu’en ont dit les voyageurs qui ont
yifité les oalis de l’Egypte, on eft porté àlescon-
ïidérer comme d’anciens fonds de lacs , qui ont
dû, avec le temps, être deffechés, ou même en
partie comblés .par les Cibles du défert. Cette.hy-
potlièfe acquerra un. grand degré de vraifem-
blance par l’ infp.eâion détaillée de l'oafis de
Syouah. La vallée peu profonde dans laquelle elle
fe trouve, eft formée par de vaftes plateaux fa-
blonlîe'ux quï-la bornent au nord, au nord-éft 8c |
au .fud. Elle a , du nord-oueft au fud-eft, envi- j
ton quarante lieues de longueur, 8c plus.de dix ’
lieues dans fa plus grande largeur du nord au Cad.
'Dans filonguéur on compte, neuf lacs falés 8c
pluûeurs petits tours d’eau-douce qui défendent
des pentes qui circonferivent l’oafis,.-A l'ex-
ttéimté. nord.oiiett de la vallée, fe trouve un lac
d’une.lieue 8c demie .de long, fur une lieue de
large, dont le milieu eft occupé p a r .l’île Ara-
çbyeii, que les .habitans du village ,de Syouah regardent
pomme 'Cadrée,.
L'extrémité, orientale de la vallée eft occupée
par deux1 lacs d’une djïnft-lieue de large, dont le
plus grand a à peu près une lieue de long; mais
les deux principaux fé trouvent prefqu’au cen;
tte de la vallée. L’intervalle fitué enn’eux eft
la partie la plus, fertile de l’oafis-, & c’eft à une
lieue des, ruines du templede Jupiter Amman que
l’on remarque le lac le plus confidérable : i l a
près, de quatre ligues de longueur-, fur.rin peu
plus de deux deJ.ajgejrr.fin général, cesfaçs.s’.é-i
têndent dans le fens de la longueur de la vallée y
Jeu*s.eau5ç font fortement ftturèe^-deXeà, -,
j L'efpace, compris, entre les deux lacs dont,nous
t enons de parier, eft; le feul aujourd’hui qui méT
lite , dans cette:vallee,le nom a.oafis. l l ;as félon
JV!.;Ptovetti, cinq il,eues dq long , fut quatre de
large, dont.la partie fertile n g que deux lieues de
J,'tft à l’ôneft, fur'n.no; largeur de-cinq quarts de
Jiqpe. ,C’ eft là que-i’ceil,.fatigué de. l’afiditédu
défëït'j fe fepole luv des. champs.remp.li5 dé pl.anj
tes potagères, de paftèques 8c de blé ; c’eft là
ope s'élèvent le palmier-dattier, le bananier,
rolrVier, le grenadier, le figuier, la vigne, ainfi
que le pommier, le prunier Sc l’abricotier. Le
village de Syouah s’étend au milieu de ces champs :
il eft fitué,.d’après les .obfervati,ons de Mc GaiV
laud, par 29 degrés’ 12 min. loj.jec, de ljtftudp
feptentrionale, & vers le 24e. à l’ orient de Paris.
C ’eft, le ,lieu habite le. plus confidérable de
l’oafis; il eft probablement fitué fur l ’emplacemeqr
de l’ancienne ville d’Oafis, dont parle Hérodote,.
Mais ce qui fait croire que cette ôafis a jété jadis
bien plus, confidérable qu’elle ne l’eft-aujourd’h
u i, ce font les nombreufes ruines de temples
antiques, fituës’aùx environs de Syouah ,
ce font celles qu’on remarque jufqu’à. huit 8c
quinze lieues de ce village. Les .ruilfeaux.d'eaq
douce, qui'descendent des pentes qui 'l’envirqm
nent, ont fans doute été plus nombreux, 8c
quelle qu’ ait été l'influence d.e la civilifation .de
l ’ancienne Egypte fur l’agriculture de l’ oafis,, .ce
n’eft pas à la barbarie 8c à l’ignorance feules qu’on
doit attribuer l’infertilité du terrain ; les fablej
du défert ont dû , avec le temps, envahit wrq
partie de la vallée,.tarir beaucoup de cours tl’eaq
8c .contribuer même à la diminution de plufieurs
lacs, dont la faillie ne paroît pas être un obftaçle
à ta végétation, autant qu'on en peut juger pat
les environs dè Syouah , qui s’élève fur un rocher1
calcaire, mais dont les environs, font ..tellement
humides, que, faute de foins; 8ç de, précaution?,
les eaux.ftqgnantes y produifent, pendant- l’é té ,
une fièvre üangereufe., ,
Ainfi donc, les oafis de l ’ Afrique font dues à
l ’humidité -répandue dans quelques vallées fituées
çà 8c là au milieu des défères toutes préfentent
des carailères de ppfition analogues à celle quq
nous venons, de-décrire. Mais k plus importante
eft .celle de îhèbes : elle eft connue fous le nom
de grande oafis ; l’étendue de fon terrain fertile
eft de vingt à vingt-quatre lieues, fur une largeur
de trois à quatre. On peut juger par là des djmen.
fions de la vailée dans laquelle elle eft fit née „ 8c
qui, par la nature du certain , ,8c fa coniliturion
géologiqpe, eft femblable à ;celle de -Syçjuajy.jç
l ’exception qué le défert qui l’-eptiSure., .aftpari
femé de petites montagnes calcaires ifoiées- •
. ( J . H .) ,
OB. Fleuve.de il’Afie feptentrionale dont le lac
Teleskoi.(ïac dX>r), dans la grande Tatarie;.eft
regardé comme la fource,„.8c qui porte l’es-equs
à la* rnér Glaciale. Son’ cours.fuit la direôi-ion,
N- N. 4) , ; fa‘fo,urceeft-a 5.00 de latitude j -8ç iq 8<’
15' de longitudes fon.emboqçfturè ierou au <>7C,
degré dq. latitude , fi-qn erjiretraRchoit ungolfe
allez étroit que-l’on regarde-comme,qpe pattiq
de ion-cours,,8c qui portele.Qomddrctlecç/iuro de
j L'Ois. Cette opiniondes,géographes tuiles- ne pan
' îokra point dépo urvue de piqbàbil'ité, fi V s jtà is
%tteûtlo.n.q;j,e .^autres grands, fiâuves.des, deux
continens lont auffi prolongés par de profondes
deçoupures de là coté qui portent les. eaux de la
«11er tres-avànt dans l’intérieur des„térres.
‘ A •ëp°'4o' !de< latiiudè^’ r p b reçoit l’ Irticbev
rivièré qui a eft' point inférieure au courant principal,
il même eue ne le furpalife par le volume de
fes.eaux. La fource de l’I.rtic|ié eft plusjiu fud que
.-celle de l’O b , vers le. LP4C. degfé de longitude.
L’ immenfe baflîn de ces deux rivières comprend
plus que le tiers de la Sibérie, il'eft borneau fud
par les monts Altaïs , à l’eft'par une chaîne de
monticules’'entre LOb & 1-E.nifteï, à l’oueft par
l^a chaîne d.e l’ Olural, Nou$ le décrirons avec quel--
qu’étendue, parce que c ’eft: la partie la mieux con-
mie au norddé.l’Aliéi celle dont les relations avec
C Europe ont le' plqs d’importance > 8ç fur tout,
parce1 que. tout l’efpacé compris entre les deux
l^â ilè res.qùî lui'férvént,àe"limite^.., pr^feptentà
peu.pieS j daiis. ce Continent., la nVêipq qrganifa -
ï i o n l e s mêmes animaux' pTant.es-
* Nous dîvTf^rons çétba.lftq èi| ^ ï | .v e r i4iif dé-
n ppup és d ’ ap ièjs j a d i i r .é .% e n 4r'4 ÿ '3t?f c 0
Quf.s.^lfpitnie'i^t ; lé gr^rniêî; éiL.ce^ii du’ap^a ,
CQn.tiejit l,e.s’ fô,u,rçè,s,.der,f0.^ flfriche > Te £e.-,
4ond ëft le yéffànî p r i ê i x t a r p a r t ijpjs/- Ccmiyiets
des m°uts Oucals » le troiftèniq ,eft le.yer fa ut.occidental,
k .Retend jufqu aux" du b.aiïin"de
EEniflfeiiç: . , i . ,
"Verjani cl^ aar&ÏQn nVpas itiefute la hauteur
des’fources de f'O b âu-deiTus. de là mer, non plus ,
e e llf :(Q a jX fe^ d è ; raais ft l'on en
üfge.par .qnelques points nivelés le long de ces ri-,
>aèjèsr, leur À plu$
d.ç^pp.'tjeu^s4ie-fen.q^ôuchÿré?Tà. fiurfaçe. ; de
C^b i» ïvsint 4a>iqri5o4 è5 inonts Afcüs >‘n3efi; pas à'
S U d ® des-iners. A
fa même ciiftance\).']lrriéh.â çft un pèuqftuséJevéer
niais .feujernèn.t d’uné dj'tày.ie 4e mètres, i l p'e.ft;
ças furprenant queeé*-f^èi;e.s .coulent trésriente-
ffient’., & qu’à. l ’époque’ dè fonte des ne,ig.e,sA.
ç.Ues couvrent une vafte étendue dej>.a.ys:, & pré^
féntëhtfafpeéï d5urie'mermtërièure. *
>Eour avoir une idée.jufte* non-feulement' de la
Contrée dont nous parlons, mais du, fpl. dè la
Tatariè'jnfqu’ à.ra chaîne du Taurus, il fuffira de.
compare^ ies chaînes des Alpes & dèSf Pyrénées à
celles de'. l’Oural & d e rA lta ïs . Quant à la première
3 nous renvoyons à U defeription fpéciale
,q.ue nous.en donnerons (voye^ Qukal) :1a fécondé,
eft plus élevée, quoiqu'elle ri’atteigne pas la hauteur
dés montagnes fecondaires dans.les Alpes, &
cependant fa largeur eft de plus de ioo lieues.
Les Commets les plus élevés fo,n,t entré l’Ob &
l ’irtiche. Quelques-uns font toujours couverts de
neige, mais la limite inférieure dé ces neiges
éternelles n’eft pas à plus de 15c mètres au-deflous
au lommet, & par conféquent, ces pU,s hautes
cimes n’atteignenrpas même fa moitié de la hauteur
des montagnes de la prefqulle fçandiuave
0 B 3
fous Ta même latitude. Aulfi des forêts d’arbres
d’unehelle venue, les plantes alpines, des infeétes
dés régions que l ’on ne regarde pas comme
ftoidés, font immédiatement au-défions des cimes
-n.èigées..D-ans ces régions montagneufes, la nature
vivante & la matière inorganique a’ttefient également
le peu..d’élévation du foL Ce. Veft. pas dans
ces contrées qu’il faut chercher des ç.afcades ,r
mêpae des ruijieaux : les payfages fu b limés des
Alpes n’y font pas même en miniature. Les. fouvees
des rivières font des lacs ou des. marais, les eaux
en fôrtent prefqiie toujours noirâtres & chargées
de- matières. t.our:beqfesr D’autres, çaufes que nous
indiquerons plus Ipin, Viennent accroître encore
les mauvaifes qualités du fol.
Les plus hautes cimes de rAltaïs font entre
TOb & l’ irtiche, D.ans cette partie du verfant du
nord 3 les vallées étroites & les flancs efearpes des
naontagnes ont plus de traits caraélériftiques des
i régions alpe.ft.res... A ,l’ou eft de cette contrée, le T o-
boj .j principal affluent de l ’irtiche, reçoitles eaux
i d’une multitude de petites’ rivières qui defç.èndent
; de' l’Altafs vers la rive d ro i te .d é rOural vers la
rive gaiich.9-Quelques-uns de çejs çoufans du 4e.
Ordre' n’ ônt pas. moins/ de 8p. lieues de cours ^
& 'reçoiyent le tribut de rivières fubalte.rnes qui
dans des pays moins déferts. ne ferpient point
fans' importance. On peut dire que le baflîn du
Tobol/épare lés deux chaînes de montagnes.. Eq
effet, foni cours fe prolonge jufque dans les
fieppès deV Kirguis Kaifaks, & la largeur de fa
vàiléé’riè' permet ‘point d a^mettre aucune-conti]
nui té. enfre l.ç.s. mpn.tagn,e.s qufe l’on cefie d’apercevoir
l.orfque 1/on navigue fur la- rivière,* Il faut
donç regarder l ’Alfais <fe/l’Qqral comme deux
chaînés indépendantes ffeip de T’autre , quoique
plus rapprochées que ne le font; pari ont ailleurs
lés.chaîné s principales & d’une grande étendue.
Entre Tp Tobol & l ’irtiche,( au pigd de I A!-*
| tiïs., le, fpl foqne un plateau d'une élévarip0 mé-
I djoçre.qui paxo/it. ftiï;er fon origine des" ajtérifiè'T
mens fucc,e.fiifs formés par les "débi'is des mon-r
; tagries- entraînées pàf les ehux pluviale^ On peut
i comparéjr„çè terrain , quant à, fa ftruétine & aux
i fubttârices‘qui la cômpo'fènt, au plateau qui s’é-
’ tend- aufiîdu pied des.Pyréuées- entre 'la Garonne
& l’Àdour , & qui fe prolonge.,en s’inclinant de
plus"en plus, jufqu’aux landes de Bordeaux. Dans
l’un & dans l'autre, des blocs, trop pèfahs pour
être chariés par les eaux font entàffés confute-r
ment fur les fommets, fyr les contre-pent.es & au
pied des montagnes : viennent en fuite des atté-
fifiemens a:rgilo-ca!caires, & plus bas, d^s plaines
fablonneufes avec quelques formations de grès ;
Sc enfin, des fables mouvans. Ceux-ci. occupent
moins de place fur le. verfant feptentrional de l’Ob
que fur le terrain que nous lui comparons , parcq
que. vers les régions polaires l'aétion des vents}
principale caufe du tranfbort & de l’accumulation
des fables mouvans, eft foible & de peu de durée»
A 2