
trato, dont l’embouchure eft dans le golfe de »
Darien. Le Naipi fe dirige de l’oueft à 1-eft & a
fa fource près du golfe de Panama. Cette rivière
eft navigable; elle traverfe une plaine affez con-
fidérable, quoiqu’on ait cru long-temps que la
cordillère gu Mexique fe joignoit à celle des
Andes par l’ifthme de Panama.
« Les montagnes de l’ifthme de Panama, dit
M. de Humboldt, peuvent, par leur direction &
*» parleur pofition géographique, être confidérées
« comme une continuation aes montagnes d’An-
*» tioquia & du Choco; mais on trouve dans les
» plaines à l’oueft du bas Atrato, à peine un feuil
» ou une foible arête. 11 n’exifte entre l’ifthme &
» la cordillère d’Antioquia pas un groupe de
*> montagnes interpofé femblable à celui qui lie
» indubitablement (entre Barquefîmeto, Nirgüa
=» & Valencia) le chaînon oriental de la Nouvellç.-
»0 Grenade ( la Sierra de la Suma Paz & la Sierra
Nevada de Merida) à la cordillère du littoral
» de Venezuela. «
Ainfi il feroit donc facile de creufer un canal
depuis le golfe de Darien jufqu’à l’embouchure
du Naipi. L’embouchure de l’Atrato pourroit
fervir à l’établiffement du plus vafte port de l’Univers
; la diFrance à faire parcourir à ce canal
ne feroit que d’une quarantaine de lieues jufqu’à
la baie de Cupica , dont le port eft afifez fpacieux.
Les avantages qu’on retireroit de cette communication
de la mer des Antilles avec l'Océan pacifique
feroient affez grands pour que les gouver-
nemens américains s’entendiffent fur les moyens
d’exécution.
Le climat de l’ifthme de Panama eft très-chaud,
furtout pendant les mois d’août, de feptembre &
d’oélobrè ; mais il eft généralement humide &
malfain. Lé voifinage dès deux mers contribue à y
entretenir des pluies très-abondantes , qui forment
dans toutes les vallées des marais fangeux.
Les montagnes font plus rapprochées du rivage
au nord qu’au midi : de là vient que leur pente eft
plus rapide du côté de la mer des Antilles que
de celui du grand Océan. Les forêts qui ombragent
ces montagnes font remarquables par la
beauté des aibres & par la diverfité de leur feuillage;
c’eft furtout dans les vallées qui fe dirigent
vers la mer que la végétation eft: la plus riche. Ces
forêts font remplies de finges & d’une foule
d’autres animaux, ainfi que d’ oifeaux de toutes
efpèces. On y eft fans ceffe incommodé par une
grande quantité d'infeétes. Parmi les reptiles qui
vivent fur les rivages que baigne la mer des Antilles
, on doit citer la tortue franche, dont l’écaille
forme une des branches du commerce de
ce pays.
Suivant le capitaine anglais Hall, les forêts qui
couvrent l’ifthme de Panama offrent des tableaux
enchanteurs. La nuit y arrive, dit-il, avec une
célérité inconnue fous des latitudes plus élevées.
Mais la chaleur y eft tellement forte pendant lé
jour, qu’on a de la peine à la fupporter, & le
froid eft fi piquant le matin, que ce n’eft qu’après
le coucher du foleil que l’on peut jouir de la
douceur d’une température alors délicieufe.
Je n’ai pas befoin de faire remarquer que dans
cet article j’ai réuni, fous le nom Ü I f thm e de
P a n a m a , les deux parties occidentale & orientale
de cette langue de terre , qui, fur un grand
nombre de cartes , font confidérées comme deux
ifthmes, celui de Panama & celui de Dàrien.Sur
ces cartes l'ifthme de Panama commence au fond
du golfe de Parita & finit au point le plus étroit
de cette terre, c’eft-à-dire à la haie des îles de
la s M u l a t a s , & celui de Darien commence à cette
baie & fe termine au fond du go.lfe de ce nom.
Mais il eft facile de fa ire remarquer que la fcience
de la géographie phyfique ne peut point admettre
de dénominations inexactes. Un ifthme eft une
langue de terre qui réunit une péninfulè à un
continent ; celui de Panama doit donc comprendre
toute la portion la plps étroite de l’Amérique, qui
fert de point de jonction entre la partie méridionale
du nouveau continent, baignée au nord par
la mer des Antilles, & celle qui l’eft par le golfe
du Mexiquei Dans, la définition exaéte de ce
qu’on doit entendre par p é n in fu lè > la partie mé-
ridionale de l’Amérique forme un vafte continent
qui réunit toutes les.conditions pour pouvoir
j être confîdéré comme une grande prefqu’île.
(J. H.)
PANGÉENS. C’eft le nom de cette chaîne de
montagnes qui portent aujourd’hui le nom de M a -
la c a s & qui s’étendent en Macédoine , dont elles
forment la limite feptentrionale ,jdans la direction
du nord au fud. Elle donne naiffance à des vallées
profondes, qui font toutes terminées par d’étroits
défilés ou des gorges, pour la plupart impraticables;
& , à proprement parler, il n’y a d’accef-
fible dans toute cette ligne, qu’un feul point,
G’eft lé grand défilé qui fe trouve auprès du bourg
de la Cavale.
Une ramification finueufe des monts Pangéens
compofe toute la charpente de la prefqu’île chal-
cédique. Elle fe partage en*trois branches qui
forment chacune un grand promontoire, dontl’un
fe termine au fameux mont Athos. V~oye^ Or-
BELLUS.
Ce contrefort puiffant, qui avec les monts Rho-
dopes forme un angle très-aigu , dont la pointe
eft au noyau central du fyftème des montagnes
de toute la péninfulè hellénique y produit le baffm
méridional de la Thraçe, que traverfe le Strouma
( S t r y m o n ), grofli par les verfans des monts Rho-
dopes, & par le verfant oriental de la chaîne qui
nous occupe. Plufieurs géographes ont confondu
le Strouma avec leVardar (A x ï u s ), dont le baffm,
bien plus confidéràble, eft formé par les pentes
oppofées aux monts Pangéens. Ainfi Ces mon*
j tagnés féparent entièrement ces deux fleuves rivaux,
qui par leur cours font de cette partie une j
prefqu’ile triangulaire, dont l’entrée eft du côté
de l'Orbellus.
Les mines d’or 8c d’argent que , d’après le
rapport des hiftoriens, Cadmus y découvrit, fe
trouvent dans le canton de Caratova, fitué fur les
pentes feptentvionales de Ces monts, où l’on lait
qu’il exifte un grand nombre de villages habités
par des gens aguerris & indomptables.
Le féjour des neiges furies fommets des monts
Pangéens ne peut être attribué qu’à des caufes
particulières, de même que fur plufieurs montagnes
de l’Epire, ainfi qu’ôn le verra dans les articles
Parnasse & Pinde. Ces contreforts ne doivent
être cîaffésque parmi les montagnes du troisième
ordre, à l’exception du mont Athos qui
en eft un embranchement, & dont la hauteur a
été jufqu’à préfent l’objet de plufieurs favantes
diflèrtations.
I La roche qui leur fert de charpente eft volcanique;
mais on .n’a jamais remarqué de volcans
brûlans dans cette partie. Les campagnes environnantes
font très-fertiles en riz, & le mûrier
fait la richeffe particulière des habitans de ces
rians vallons. Nous aftimilerions facilement cette
région avec la partie feptentrionale du Pélopo-
nèfe,' fi l’olivier pouvoir également y fleurir.
(G. A. DE M...)
PANGESANA ou Pangasanne. Ile de cette
partie de la m.er du Sud que les géographes nomment
O c é a n iq u e . Elle eft a cinq lieues à l’eft de
l’ile Célèbes, & à la même diftance à l’oueft de
l’île Bouton. Sa longueur eft d’environ vingt lieues
du nord au fud ; fa plus grande largeur de l’eft à
l’oueft h’eft que de cinq lieues. La partie feptentrionale
de cette île eft balle, marécageufe Zk
malfaine; le relie eft couvert de forêts. Les ha-
bicans paroiffent appartenir à la race des Malais.
(J. H.)
PANTALCO ( S ie r r a d e S a n t o ) . Cette chaîne
peu importante eft fîtuée au Pérou fous le. 61e.
deg. de longitude, & commence au 2.0e. parallèle
près du cours du Rio.Paraguay ; puis fe dirigeant
vers le nord elle occupe dans cette di-
re&ion la longueur d’environ trente lieues. Elle
revient alors fur *elle-même vers le fud-eft, en
formant un angle dont le fommet, jufqu’à la-
moitié de l’ouverture, eft un plareau qui a près
de vingt lieues de long du fud-eft au nord-oueft,
& quinze de l’eft à l’oueft dans fa plus grande
largeur. (J. H.)
PANUMANA. Ile fituée au-delà de l’embouchure
du Rio Parueni dans l’Orenoque. Relativement
à l’aridité de fon terrain, elle eft très-riche
en végétaux. Selon M. de Humboldt, fon fol eft
prëfqu entièrement recouvert de bancs de roches
de granbe unis, qui ont jufqu’à huit cents pieds
de circonférence, &r à peine quelques pouces de
hauteur. Leur furface eft dépourvue de végétation;
il n’y croît que des lichens, furtout
dans les fentes de ces roches. Quelques herbes
croifiènt cependant fur de petites portions de
fable quartzeux. Des couches de terre noire dé-
pofées dans les creux des rochers, & dues fans
doute au détritus de racines & de feuilles, fervent
à la végétation de quelques touffes d’ar-
buftes toujours verts à cette latitude. (J. H.)
PÀPAGALLO. Nom que l’on donne fur la
côte occidentale du Mexique à un vent violent
qui fe manifefte régulièrement, & principalement
dans une étendue de cinquante lieues environ,
c’eft-à-dire depuis le Cap Blanc, fitué à l’entrée
du golfe de Nicoya, jufqu’à la pointe de Sainte-
Catherine.
Les p a p a g a l lo s fuivent conftammentla direction
du nord-eft & celle du nord-nord-eft. Ils ne fouf-
flent que pendant la belle faifon ; depuis le mois
d’octobre jufqu’au mois de mai. Leur impétuofîté
e.ftfouvent funefte aux navigateurs. Mais ce qu’ils
ont de particulier, c’eft que les tempêtes qu’ils
font naître ne font jamais accompagnées de
nuages, d’éclairs & de tonnerre. La férénité de
l’atmofphère, l’azur d’un ciel pur, forment le
contraire le plus fingulier avec la fureur qui les
diftingue.
Quelques navigateurs ont prétendu que ces
vents font caufés par la proximité des volcans ;
d’autres penfent, au contraire, qu’ils font dus au
peu de largeur de l’ifthme de Nicaragua. Mais les
vents connus fous le nom de te h u a n tep e c s , & qui,
à d’autres époques, femanifeftent principalement
dans les parages du golfe de Tehuantepec (v o y e%
ce mot), ne pourroient point être attribués à la
même caufe , puifque la largeur des terres eft en
cet endroit beaucoup plus confidérable que celle
de la langue de terre de Nicaragua.
Nous examinerons les caufes générales de ces
vents à l’article Phénomènes atmosphériques1^
(J. H.)
PAPAGAYO. Ifthme américain, qui fait communiquer
la province de Nicaragua avec celle de
Coftarica. Baigné à l’ oueft & au fud-oueft par la
mer du Sud, au nord par le lac de Léon & au
nord-eft par celui de Nicaragua, il commence à
l'extrémité occidentale du premier & finit à l’extrémité
orientale du fécond. Sa longueur eft d’environ
foixante-quinze lieues; fa largeur moyenne
eft de cinq lieues. Les deux points de cet ifthme
les plus avancés dans la mer font vis-à-vis l’extrémité
occidentale du lac de Léon, le cap Defolado ;
& vis à-vis celle du lac Nicaragua, la pointe de
Santa-Catharina. L’efpace fitué entre ces deux
caps forme , en s’arrondiffant, le golfe de Papa-
gayo.
C’eft fur cet ifthme étroit, dit M. de Hum