
dentes, & le tout furmonté d'me couche de tuf
calcaire qui paroîc très-moderne.
Comme la formation qui la précède, cette
marne renferme plufieurs fources, qui toutes font
peu importantes.
Malgré les defcriptions qui en ont déjà été
faites, les terrains des environs d’ Aix n'ont pas
tous été décrits d une manière fatisfaifante 5 il
paroît même que l’auteur de la Staiiftique des
Bouches - du - Rhô :e a commis quelques erreurs
géognoftiques a (fez importantes , en leur donnant
une origine bien moins ancienne que celle à laquelle
ils paroi (Vent appartenir. Les renfeignemeus
que nous allons prendre à ce fujet dans un fécond
Mémoire inédit de M. Rofet, lu tout récemment
à l'Académie des fciences, éclaireront
fans doute la queftion & fatisferor.t, fous ce
rapport, les lecteurs qui attachent aux obfer-
vations géologiques l’importance qu’elles méritent
dans Ihitloire de notre planète.
i°. Au fud de l’Arc, rivière qui fe jette dans
l'étang de Berre, s’élèvent plufieurs montagnes
qui vont fervir à nous donner une idée de celles
de la contrée environnante , & qui complétera
les obfervations que nous devons à M. Bertrand-
Gefiin. Plulieurs vallées qui partent de la montagne
de Sainte-Vittoire, & qui viennent aboutir
aux environs du village de Tholonet, & particulièrement
celles du ruilfeau des Infernets, of
frent dans leurs pentes, coupées à pic des deux
côtés, des bancs d’un calcaire compacte, prenant
les différentes nuances du brun, du rougeâtre
& du juin âcre} fa cafTure efquilleufe préfente une
infinité de points brillans , & tous les caractères
d’une dolomie. Ces bancs ont deux mètres d’é-
paiffeur, & font féparés par des couches d’une
brèche à ciment ca/caréo-magnefien. Ces fi rates font
inclinées au nord-oueft de 20 degrés à l’horizon.
2°. Les couches qui les recouvrent font formées
d’une véritable brèche à ciment rouge, & donc
la plus grande épaiifeur eft d'un mètre > elles font
réparées par des couches plus minces de grès
rouge bigarré. Après douze ou quinze alternances,
le grès domine & la brèche ne paroîc
pius que par bines fubordonnés. La feule fubf-
tance que l ’on trouve dans ce groupe * qui ne
paroît pas renfermer de reftes organifés , eft le
gypfe. Cette formation conftitue des montagnes
qui offrent toujours des efearpemens 'd’un côté &
une pente douce de l'autre ; leur fommet atteint
la hauteur de 6co mètres au-deflùs du niveau de
la mer. Dans l’efc.trpement qu'offre la montagne ,
de Sainte-Victoire, la brèche & le grès réunis
ont une puilfance de foixante mètres an moins.
Aux environs de Tholonet, les parties inférieure s
de cette brèche font exploitées & fournifient un
marbre qui porte le nom de ce village.
Dans les lieux où le (ol elt occupé par la
brèche, on voit régner la plus- grande aridité ;
mais les vallées creufées dans le grès font fier* i
tftes; celle du Tholonet eft couverte de prairies,
de céréales, de vignes, d'oliviers, de noyers , de
peupliers, &c. Les fources fe préfentent en a (fez
grande abondance dans ce terrain.
50. Un fait affez remarquable dans la va’lée de
Tholonet, c’eft que du côté du nord on remarque
deux grandes formations qui man quent du côté du
fud. En examinant ces formations, on remarque
au-defius du grès bigarré un calcaire compacte ,
dont quelques parties contiennent des veines de
fpath calcaire, & des criftaux groupés de fer
oxide; Cette roche ne paroît point renfermer de
reftes de végétaux foffîlës , mais elle contient dés
débris du règne animal ; M. Rofet y a trouvé un
fragment d'une grande bivalve , qui fembîe appartenir
au genre Peigne. Ce calcaire acquiert une
puiffance de trente à trente-cinq mètres ; on le
retrouve, dit-il, furie verfant feptentrional de
la montagne de Sainte Vi&oire, dont il occupe
le fommet à une élévation de 965 mètres au-deffus
du niveau de la mer.
4°. Au-deftus de la roche dont nous venons
de parler, on remarque près du ruilfeau des.Infernets
un fécond dépôt calcaire, qui s’étend de
l’eft à l’oueft depuis Vauvenargue jufqn’au bafiin
d’Aix j il eft compofé , furtout dans la partie inférieure
, de (liâtes réparées par des couches de
marne j vers le haut, fa caffure eft conchoïde} on
y remarque des parties filiceufes, qui font feu
fous le marteau. Les couches inférieures font
remplies de coquilles , parmi lefquelles on recon-
noît des peignes Si le gryphpa arcuara; on y remarque
auftî l’efpèce appelée dilatât a ; enfin, des
ammonites, des nautiles & des bélemnites. Les
montagnes qui appartiennent à ce calcaire font
terminées par des plateaux affez élevés; les vallées
creufées dans cette roche font étroites; mais
celle de Vauvenargue, creufée dans la marne, eft
fort large. En général, toute la partie marneufe
eft ravinée dans différens fens ; ce qui produit,
dans la vafte vallée de Vauvenargue, une grande
quantité de petits monticules. C ’eft à ce calcaire
qu’appartient le terrain recouvert par les dépôts»
tertiaires des environs d’ Aix.
Le fol qui repofe fur le calcaire ne produit que
du thym, de la lavande & de petits chênes-verts %
celui qui repofe fur la marne, quoique peu fertile
, l'eft davantage. Plufieurs fources fe font résina
rquer au(fi dans ce terrain.
50. Le flanc feptentrional de la vallée de Vauvenargue
laiffe voir à découvert les couches qui
la compofent ; elles (ont formées d'une marne
jaunâtre, contenant des lits calcaires qui alternent
quelquefois avec la-marne précédente; mais
cette dernière marne fe fait remarquer par la
quantité d'oxide de fer quelle renferme ; elle
Contient des bélemnites différentes de celles du
dépôt ci defliis, accompagnées d’ammonites, do
peignes & de térébratules liftes. A mefure que
l’ on monte, le calcaire devient plus abondant. La
jt ratification de ce dépôt concorde parfaitement
avec celle du groupe précédent; elle incline au
nord-oueft de 40 degrés à l’horizon ; les (fiâtes
qui le compofent, d’abord très - minces, acquièrent
plus d’un mètre d’épailïeur; la partie
marneufe paroît feule contenir des débris de mol-
lufques Ce terrain conftitue un grand plateau incliné
an nord & efearpe au fud. C'eft encore au-
de (fus de ce dépôt que font placés les terrains
tertiaires.
La vi gétation eft affez pauvre fur tout le fol
occupé par ce groupe ; en général, elle offre les
même'", plantes que celles que nous avons vutS
fur les terrains précédens.
6°. Dans certaines parties de ]a vallée de Vauve*
nargue, lés terrains qui conffitu nt le deuxième,
le troihème Sc le quatrième dépôts, moins elevés
que le cinquième, font recouverts par un grès
très-remarquable, qui forme un amas horizontal.
* Ce grès, que les ouvriers nomment pierre jaune,
» dit M. Hoiet, n elt point ftiatifié; on voit
*» dans h malle plulieurs fiffures, dont la plupart
a* font horizontales , mais ce ne font pas des
» lignes de ftratification ; il elt très-facile de s’en
» affiner. car il eft ex, loi té à ciel ouvert fur tout
»'le plateau dont il fait partie. Ce grès eft cal*
a» caite; fit caffure eft inégale &• prélente une in-
»> fini té de débris de coquilles; la couleur eft jau-
» nâtre , avec quelques petits points noirs dans
» certains endroits. Cette roche n’eft pas recou -
» verte, ÎV à fia kir face il exalte beaucoup de
» trous & de crevaffes. »
Suivant l’auteur de c ès obfiervarinns, c’eft (bus
le rappoit des coquilles qu'il renferme que le
grès mérite de fixer l’attention de s géognoftes.
Sur les llrates qu il reco livre . fie montre une
couche de fable très-mince, remplie de grandes
huîtres qui ont vécu en place, dont les inferieures
parodient encore être attachées à la roche.
Plus haut, le grès renterme une grande quantité
de coquilles marines , telles que des bucardes &
des peignes ; mais ce qu elles offrent, félon nous,
d'intéreffant , c’elt qu’elles font accompagnées
d'un grand nombre d’hélices & de cycloftornes
parfaitement coirfervésf. Ce mélange de coquitk s
marines & teiretirés nous fiemble annoncer l’txif-
tence d’ un ancien lac, dont les bords éroknt
garnis de végétaux fur lefquels vécurent ces moulu
fqu:e s ter relire s , dont les d pouiiles ont été
probablement entraînées par les eaux pluvial«, s
ou torrtntueufes dans ce lac originairement lalé.
Ce qu’il y a cependant de remarquable, c’eft
que ces dépouilles ne font accompagnées d'aucuns
relies de végétaux ou de coquilles d’eau
douce.
M. Rofet à remarqué que les dépars de ce
grès font fréquemment interrompus , comme s’il
a-voit été entraîné bt détruit par quelque courant.
Rrefque toutes les mail'ons d’Aix ont'été conf-
traires eh pieroesde taille formées de ce grès , 1
que l’on exploite pour cet ufage ; plufieurs carrières
ont jufqu'à quinze mètres de profondeur.
Quelquefois on a pris dans la ma (Te de belles
colonnes d’un feul morceau, ainfi qu’on en remarque
aux portes de plufieurs maiions d’Aix.
L e fol qui recouvre ce terrain ne paroît point
renferme*- de fources, & fon aridité égale, fi elle
! ne furpaffe, celle des terrains que nous venons
I d’examiner.
| 70. Si nous paffbns au fud de la vallée de Tholonet,
nous remarquerons que le grès du deuxième
dépôt y eft extrêmement développé; mais comme
dans cette partie de la vallée ce font les couches
fupérieures de la roche qui fe montrent, les
marnes y paroilTent plus abondantes Ce grès eft
recou veit par une marne jaunâtre analogue à celle
du n°. y, qui paffè à un ca’caire compacte,
dont la couleur varie du gris-iaunâtie au gris-
noirâtre. il eft (Iratifié , & contient des oolithes
& du carbonate de chaux. C ’eft fur le verfant
méridional de la vallée de l’Arc que ce calcaire
eft le nv’eux caraôtérifé. Son développement eft
très-confidérable, comme on peut le voir depuis
Aix jufqu’à la coupure de l’Arc, (u-r la route de
Toulon , où la fuperpofition au grès bigarré eft
évidente. M. Roftt fait obferver que ce ca’caire
ne doit pas être confondu avec celui du n°. 3, St
qu'il d l rempli de trous, de fiffures & de cavernes,
comme celui du Jura. Sur les bords de
l’Arc, on le voit recouvert par des lambeaux de
terrain tertiaire & par des alluviow.
Les minéraux que l’on y remarque font-: des
veines de fpath calcaire & quelques petits filons
de cuivre carbonate vert; du -rdie, il ne paroîc
pas renfermer de corps organifés.
Le fol qui recouvre ce terrain eft fiîlonné par
plufieurs fources , néanmoins il eft fort aride ; 011
n'y remarque que de petits chênes-verts & quelques
labiées.
8°. Si nous traverfons le pont de l’Arc, fur la
route de Toulon , la vallee dans laquelle elt iitué
le village de Gardanne mérite de fixer l'attention
du géologue. Cette vallee eft la p us vafte de
celles que nous venons de parcomir. C’eft aux
environs de Gardanne cv du Euvc-a 1 que (è trauvent
les exploitations de dignités .fi connues dans
ce canton. Le grès bigarre (e l.iilfe voir fur l'ef-
carpement feptentrional ; dans plufieurs endroits
j on le voit recouvert par les lig vites. Près du village
de Miimt, fitué à une üt mi -lieue au fud de
Gardanne , & au pied d’une montagne qui appartient
aux monts de 1*Etoile , ce grès renterme
cinq bancs d’un grès quart/:eux rempli de pifo-
lithes, dont quelques grains font gros comme
une noix; Ces pilolithes fe trouvent aufti dans
des -mêmes que furmonté le calcaire à lignâtes.
Ce terrain à lignites contient des couches de
peu d’épaifleur, qui alternent avec des marnes
;khifto-bitumi 1 jcules remplies de coquilles. Ces
ç-marnes ce calcaire font fétides $s c'eft dans >Ia