
Les femmes fe parent en paffant ces fleurs dans
les lobes de leurs oreilles, percées pour cet ufage.
Animaux. — Le chien , qu’on eft habitué à
trouver partout où l’ homme vit en fociété, n’exifté
pas dans Tîle d'Oualan; mais le rat y eft très-
commun, il fe tient dans les' murailles, & le vampire
( vefpertilio vampyrus ) fe fait remarquer en
grand nombre aux branches des arbres morts.
Les oifeaux appartiennent à onze efpèces différentes,
dont trois ou quatre paroiflent être
propres à l 'île. Les efpèces le« plus communes
font l’hirondelle blancne de mer, le phaè'ton, le
pluvier d o r é , deux efpècès de chevaliers, le
héron bfanc & le héron gris, un échaflier voifih
de la grue, un ramier, un merle, un petit grimpereau
rouge , une petite hirondelle & un figuier
de la taille du roitelet.
Les quadrupèdes ovipares font deux efpèces
de lézards, dont l’un reffemble à notre lézard
v e r t , mais qui jouit de la faculté de pafler de la
teinte verte claire à celle de l’acier'bruni terne;
une efpèce de feinque à raies dorées fur le dos &
à queue azurée; un ferpent dont les caractères
n’ ont pu être examinés ; enfin, la tortue franche.
Les poilîons appartiennent à des efpèces nom-
breufes & variées ; plufieurs font ornés des plus
vives couleurs. M. Lefion y a reconnu des ba-
liftes, des acanthures, le coffre jaune-doré, le
nafon licornet, le blennie fauteur, une greffe anguille,
une murenophis tigrée, dont la morfure eft
vénéneufe , & enfin une raie { raya aquila).
Les mollufques à coquilles paroiflent peu nombreux
; ils confiftent principalement dans les
genres ci-après : le cône, la vis tig re , la mitre
épifeopale, l ’huître, le tridacne, l’ovule, la porcelaine
, & c . Les teftacés terreftres & fluviatiles
font le bulime, l’hélice & la néritine.
Parmi les mollufques fans coquilles , on doit
citer Y holothurie, dont l’ efpèce appelée H. priapus
eft un des mets les plus eftimés des Orientaux.
Les crultacés font la lango.ufte, le crabe, le
cancre honteux, la crevette & l’écreviffe.
On y a obfervé plufieurs efpèces de polypiers
& d’.ourfins.
Enfin, les infeCtes n’ ont offert que trois papillons
& deux petites cigales..
Habitons. Les Oualaniens n’ appartiennent point
à la même efpèce que celle qui peuple les îles de
l’Océan pacifique ; ils paroiflent d’une race plus
avancée en civilifation. M. Leftbn penfe quejeur
établiflement dans l’île eft le, réfultat de l’émigration
de quelques Mongols ou infulaires japonais,
qui font tous navigateurs. Leur extérieur, leurs
traits, leur teint, femblênt ccmfirmer cette opinion.
Leurs moeurs font douces & hofpitalières; ils
ne fe livrent jamais au vol. Ils ignorent les querelles
& les combats. Sans pallions violentes, fans
appétit preffant, leur nourriture ne confifte qu’en
produits végétaux; ils vivent dans cette innocence
que les poëces défignent fous le nom à’âge
d’or. Us offrent enfin le phénomène fi rare que la
poflibilité en a été niée par quelques philofophes,
de conftituer une fociété fans vices1 & fans religion
, car on ne leur vit pratiquer aucun a6te qui
pût faire foupçonner qu'ils en aient une. *
Ils font cependant arrivés à un certain degré
de civilifation; ils pratiquent-l’agriculture avec
fuccès; ils poffèdent l’art de tiffer des toiles &
d’autres étoffes; ils.conftruifent des cabanes élégantes
& folides. Leur gouvernement eft oligarchique
& monarchique tout à la fois; leurs chefs
font des vieillards qui obéiflent à un chef fuprême,
qui prend le titre cl Uroffe-tone3 St qui eft a-ufli un
vieillard. Chez ce peuple întéreflant, les femmes
paroiflent jouir d’une liberté affez étendue.
La dignité dé chef ou d’ Urojfe paroît être ré-
fervée à une feule claffe, qui continue une forte
de nobleffe remarquable par fa beauté, tandis que
le peuple paroît être moins favorifé par la nature,
car la taille générale des hommes atteint rarement
cinq pieds. Les femmes font petites & très-graffes.
Les hommes, d itM. Leflon, ont généralement
le front découvert & étroit, les fourcils épais,
les yeux petits & obliques, le nez épaté, la
bouche grande, les dents blanches , les gencives
| vermeilles. Leur« cheveux très-noirs , longs &
plats, font noués fous l ’occiput; leur barbe, de
même couleur, eft longue & droite ; mais généralement
elle eft grêle & difpofée en une mèche
mince fous le menton, comme chez les peuples
mongols. Leur peau, d’ un jaune-orangé peu foncé,
eft très-douce ; leurs membres font arrondis St
bien proportionnés. Les femmes ne font pas fi bien
faites, mais leurs yeux noirs font remarquables
par leur beauté ; leur bouche eft garnie de très-
belles dents ; leurs mamelles font grofles", longues,
flafques, & terminées par deux mamelons noirs
très-alongés. leurs hanches font très-groffes ; leurs
bras font rejetés en avant. Les hommes & les
femmes fe font de larges trous dans le lobe de
l’oreille droite , & ils y paffoient tout ce quejeur
donnoient les perfonnes attachées à l’expédition
de la CoquilU: tantôt c’étoit une bouteille, tantôt
c ’étoit un clou. Les femmes placent ordinairement
dans ces trou s, ainfî que nous l’avons d it , des
fleurs de p a n e r a t i u m ,■ les hommes ornent leur te te
de divers bouquets. Les femmes biffent leurs cheveux
flotter; les hommes lès attachent.
Les chefs ne fe diftinguent du peuple que par le
tatouage. Les femmes difpofent en forme de cravate
un grand nombre de petits cordons, autour
de leur cou . Une fimple bande d’étoffe de trois
pieds de long ; fur huit pouces de large, fert de
vêtement aux deux fexes, mais elle voile a peine
les parties fexüelles.
Les filles fe marient de bonne heure ; mais les
chefs feuls paroiflent avoir le droit d’avoir plufieurs
femmes. Quoiqu’elles foient regardées par
les’ hommes commentant d’ un ordre inférieur y
elles font l’ objet de leurs égards. Les maris font
jaloux, mais les époufes font toutes tres-chaftes.
Les hommes du peuple ne pofledent rien en
propre; ils préparent & prennent leur nourriture
en commun, dans une vaftemaifon difpofée pour
cet ufage ; leurs perfonnes, & tout ce dont ils fe
fervent, appartiennent au chef de qui ils dépendent.
Aucun habitant ne paroît devant un Uroffe
fans fe profterner.
La population de l’île , quoique peu nom-
breufe, eft divifée en plufieurs caftes; favoir :
i°. cejle des Uroffes, qui gouverne ; i ° . celle des
Pennemé3 qui exerce des profe fiions eftimées,
telles que l’ art de conftruire des pirogues ; $°. celle
des Lifigaéy qui poffède dés terres & qui forme
une forte de bourgeoifie; 40. celle des Singué,
qui eft réfervée aux plus rudes emplois. M. Leflon
croit qu'il exifte encore d’autres caftes au-
deflous.
Nous avons dit que le$ Oualaniens n’ont point
de culte; mais ils ont une telle vénération pour
leurs chefs, qu’ on feroit tenté de croire que c ’eft
là toute leur religion ; & en ce fens, elle ireit
jufqu’à la fuperftition, puifqu’à la mort d’un chef
on lui facrifie > des enfans. Le cimetière où l’on
enterre les Uroffes eft entouré d.’ une muraille de
quinze à vingt piéds de haut, formée de blocs de
pierres remarquables par leur groffeur. Cette enceinte
paroît être l ’objet du plus grand refpeét.
Peut-être doit-on en conclure qu’ils admettent le
dogme d’une vie future.
Les maifons d’Oualan font vâftes, élevées de
quarante pieds, & furmontées de longues toitures
qui prouvent que les ouragans ne font pas fré-
quens dans l’île.
Quoique les hommes du peuple ne fe montrent
jamais difpofés aii v o l, les chefs, probablement
corrompus par les hommages dont ils font entourés,
ne fe montrèrent point auflî fcrupuleux
envers les perfonnes qui formoient l’équipage de
la Coquille ; il fallut fouvent employer les menaces
pour empêcher qu’ ils ne s’emparaffent de tout ce
qui attiroit leur attention : tant il eft vrai que l’adulation
& le pouvoir enfantent plfts de vices
chez les grands, que l’ignorance chez le peuple !
(J . H .)
OUBA & SCHOULBA. Ces deux rivières de
Sibérie ont leurs fources dans l’A lta ï, & font réparées
l’une de l'autre par un contre-fort de cette
chaîne, où l’on trouve des mines de cuivre &
quelque péu d’o r , outre d’abondantes mines de
fer. Ces deux rivières ont peu de pente, & leurs
bords font encore plus marécageux & plus mal-
fains que la plupart des plaines au pied de l’Altaï.
Voye[ l’article Sibérie. ( F. )
OUFA. L’ un des affluens du V o lg a , dont le
baffin eft limité vers le nord par celui de la Chouf-
fovaija & de la Kama > au fud par celui de la Samara,
&: à l’eft par la chaîne de l’Oural, où font
les fources de cette rivière. C e baffin plus étendu
que celui de la Loire n’ a que peu de pente, en
forte que l’écoulement des eaux y eft lent , & que
des marais couvrent une grande partie du fol. C e pendant
ces mauvaifes qualités du pays pourront
difparoître au moyen de travaux bien dirigés, à
mefure que la population & la culture y feront
des progrès. Les productions végétales y font déjà
plus variées que dans le baffin de laChouflbvaija,
mais beaucoup moins que fur les bords de la
Samara. Voyei^V olga. (F..)
O U FO U . Nom <d’un petit archipel fitué par
le 127e. degré de longitude orientaie & le 30*.
degré, de latitude, entre la pointe méridionale de
Kiuftu & les îles Leonkion, & formant le côté'fud
du détroit de Qiemen. Les deux feules îles importantes
de cet archipel font Tanao & Tanega-
Sima. VoytT^ ces mots. (D .)
OUINNIPEC ou W innipek. Deux lacs partent
ce nom dans l ’Amérique feptentrionale , à peu de
diftance des fources du Miflîflipi : on les ditiingue
par la dénomination -de petit & de grand- Ouinni-
pec. Le fleuve les traverfe tous les deux. A une
douzaine de lieues de la rivière de la Safigfue, on
entre dans le petit Ouinnipec: il a environ une lieue
& demie de long fur une de large ; fes bords font
bas & marécageux, mais fon eau eft claire & limpide.
Le canal que forme le Miflîflipi en defeen-
dantdu petit'au grand Ouinnipec eft d’un peu plus
de trois lieues. C e dernier en a cinq de longueur
fur environ trois de largeur. Il eft alimenté
par les eaux de trois rivières, celles du
Portage de là tortue, celles du Lac rond & celles
des Epinettes. ( J. H . )
OU-KIANG. Rivière de la Chine. Elle prend
fa fource fur le verfant feptentrional de la chaîne
des monts de Koei-Tchou, à dix lieues à l’eft de
la ville de Teou-Hoei-Ho. Elle coule vers l’eft,
puis versle nord, reçoit un grand nombre de riïif-
feaux & de petites rivières qui viennent des montagnes,
& fe jette dans le fleuve Bleu , un peu au*
deffous de la ville de Pei-Tcheou. Son cours eft
d’environ deux cents lieues à caufe de fes nombreux
détours. Elle eft'navigable dans prefque
toute fon étendue. ( D. )
O ULE . Hayei V allée.
O U L E T T U . Lac que l ’on trouve au milieu de
la chaîne des monts Changaï, qui réparent la Mongolie
de la Kalmoukie, dans l’ Empire chinois. C e ’
la c , d’où fort la rivière appelée Tckilotu, a environ
quatorze lieues de long de l’eft à l’ bueft ,
fur une largeur du nord au fud de cinq lieues
feulement. Sa forme eft celle d’un ovale irrégulier.
(D . ).