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11 y acquiert la hauteur de fix à fept pieds. Souvent
il forme des maffifs impénétrables. M. Bory
de Saint-Vincent penfe qu'on pourroit naturalifer
dans les vaftes Parameras de la province d’Avila,
la Vigogne & le Lama, animaux précieux par
leurtoifon. (J . H .)
PARAMO. On défigne fous ce nom, dans l’ A-
mérique efpagnole, un plateau aride formé par
une ou plulïeurs chaînes de montagnes plus ou
moins conlidérables. Ori en compte un grand
nombre dans les Andes.
Les Paramos les plus importans du nouveau
continent font ceux d’ALpachaca, de Saraguras ,
de Savonilla , de Gueringa, de Chulucands, de
Guamani , d‘ Yacoma, d'Albaracin , de las Rofas ,
de Porqueros , de la Pitabumba, du Paraguay , de
las Papas , de la Summa Pa[ , de Chinga\a , de
Guachaneque, de Zoraca , d4£rv.*, de Toquillo ,
de Chita , àî Almorfadero , de Laura , de Çacota ,
de Zumbador3 ceux de Timotes, de Niquitao &
de Bocano.
Les Paramos d’A/packaca , de Saraguras 3 de Sa-
rouilla , de Gueringa, de Chulucanas , de Guamani
& d ‘ Yacoma 3 qui s'élèvent entre le $e. & le
ye. degré de latitude, o n t, fuivant M. de Hum-
b o ld t, 1600 à 1700 toifes.de hauteur.
Le plateau qu'occupent les villes de Mamen-
doy & d’ Almaguer eft en partie rempli par les
Paramos de Pitatumba & du PUruguay, par I deg.
min. de latitude feprentrionale , & 79 degrés
1 c minutes de longitude orientale.
Les Paramos d’Albaracin, de la Summa Pa^y
de Chiugufa, de G.uchaneque & de Zoraca, qui
appartiennent à la cordillère la plus orientale,
s'élèvent à plus de 1900 toiles. Cette chaîne de
montagnes fe prolonge au nord-eft par les Paramos
de Chiugafa , de Guachaneque , de Zoraca ,
dë Toquillo, de Chita , d‘ AlmOrfadero , de Laura,
de Cocata y de Zumbador & de Porqueros vers la
Sierra de Merida. Ils forment dix exhauffemens
fuccelfifs de la chaîne. L* Almorfadero 3 le plus
élevé de tous, a 20iotoifes. Au-delà de la Sierra
Merida, la chaîne fe continue par les quatre
Paramos de Timotes , Niquitao , Bocano & de las
Rofas. Les trois premiers atteignent environ 1400
toifes, & le dernier 1600, (J . H. )
PARANNAGUA ( Serra). Chaîne de montagnes
fituée au Brélil dans la province de Saint-
Paul. Elle s’étend de l'oueft à l’eft fous le 26e.
degré 20 minutes de latitude méridionale , depuis
la Serra do Mar, donc elle eft comme le contre-
for t, jufqtie fur le rivage de l’Océan atlantique.
Son étendue eft d’environ vingt lieues } elle eft
généralement couverte de forêts ; vers la mer elle
eft très-efcarpée, mais à fon extrémité oppofée
elle s’abaiffe par degrés jufqu’à la naiffance de la
Serra Santa^Catharina, qui s’étend au fud le long
de la côte.
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La Serra Parannagua’ s’élève à une hauteur qui
paffe pour être prefqu’inacceffible, furtout celle
du pic qui la termine du côté de la mer. Cette
chaîne eft granitique. Les rivières qui coulent au
bas de fes deux verfans fe dirigent vers l’Océan.
La plus confidérable eft le rio San Joao , dont le
cours* eft d’environ vingt lieues. (J. H. )
P A RESIS ou Parexis. Chaîne de montagnes
du Bréfil, qiii forment la continuation de la Serra
Urucumanacu. ( Poyeç ce mot ) Elles commencent
vers le 14e. degré de latitude méridionale, en fe
dirigeant du fud-oueft au nord-eft} elles fe terminent
à la Serra de Pary. ( Voye% ce mot.) Elles
occupent une étendue d’environ quatre-vingt-dix
lieues; leur hautèur n’eft pas très-confidérable ;
leurs points cuîminans ne paroiffent atteindre au
plus que 6co à 700 mètres. Les roches dont elles
fe compofent font en grande partie granitiques.
.Sur leurs flancs s’adofîent un grand nombre de
collines calcaires. Au furplus , ces montagnes font
encore peu connues, & leur élévation n’ a point
encore été mefurée d’une manière précife. Leur
fommet eft nu & aride } leurs pentes font généralement
couvertes de bois & d’arbriffeaux. Ils portent
le nom de Campos Parefis. Des plaines im-
menfes adoflfées du côté du nord à ces montagnes
forment un paflage difficile. Elles font fablonneufes
& préfentent fouvent le phénomène connu fous
le nom de mirage , & qui fe manifefte fréquemment
dans les plaines de la baffe Egypte. Voye£
M irag e.
Les deux verfans de cette chaîne donnent naif-
fance à de nombreux cours d’eau. Ceux qui descendent
du fud au nord forment le Tapayos.,. rivière
confidérable qui va fe jeter dans le fleuve
des Amazones» ceux qui coulent du côté oppolé
forment le fleuve du Paraguay , dont nous parlerons
à l’article Pl a t a .
Dans les contrées qui s’étendent au bas des
deux verfans de cette chaîne, le climat eft tempéré
; mais l’hiver, ou la faifon des pluies, dure
depuis le mois d’o&obre jufqu’ au mois de mars.
Quoique la minéralogie des Parefis foit peu
connue , il paroît qu’ il n’exifle point de mines
d’argent dans cette chaîne} mais on y trouve
des tourmalines, des améthyftes, des topazes &
d'autres pierres précieufes. Les terrains d’allu-
vion que traverfent lés cours d’eau qui defcen-
dent de fes flancs renferment fouvent desdiamans.
(J. H .)
P A R I ME. Cette chaîne de montagnes de
l’Amérique méridionale mériteroit une place importante
dans la géographie phyfique, par celafeul
u’elle donne naiffance à i’ un des plus grands
euves de ce continent (voye\ O rén oq ue) , &
parce que le groupe de montagnes qui fe rattachent
à elle , forme l’ un des fyftèmes les plus
çonfidérables de la partie orientale de l’Amérique
P A R
du Sud} mais la defcription queM. de Humboldt
à faite des roches qui la» conftituent, lui donne
encore un nouvel intérêt aux yeux du géologifte.
La Sierra Parime, avec toutes les chaînes qui
en dépendent, occupe du fud au nord l’efpace
compris entre le 3e. & le 8e. parallèles au nord
de l’équateur, & de l’eft à l’oueft celui qui eft
compris depuis le 6 1e. degré jufqu’ au 7 1 e. de longitude
du méridien de Paris. Dans cette dire&ion
nous comprenons la Sierra Pacardina ( voye\ ce
mot), & fi nous y comprenions la Sierra Tumucu-
maque, qui part de l ’une de fes extrémités, elle
occuperoit l’efpace renfermé entre le 54e. degré
& le 7 1 e. , ce qui porteroit fon étendue à plus de
425 lieues} mais en prenant pour point de départ
les fources du Rio Paragua, où elle quitte fon '
nom de Parime pour celui de Pacardina , elle
n’occupe plus que l ’efpace compris entre le 66e.
deg. de longitude & l e ^ i e. , c’eft-à-dire » environ
125 lieues. • A ,
La hauteur moyenne de cette chaîne eft de
8co à 900 toifes} mais le point le plus élevé
eft le mont Duida, fitiié fous le 3e. degré 15 min.
au nord de l’équateur, & fous le 68e. deg. $0
min. de longitude occidentale. l i a 1300 toifes
d’élévation} l'Orénoque en baigne la pente méridionale.
Cette cime a ce!a de particulier, que
vers le commencement & la fin de la faifon des
pluies elle jette de petites flammes. Sur la rive
oppofée de l’Orénoque, c’eft-à-dire, fur la gauche
du fleuve, une montagne moins importante préfente
auffi le mêmé phénomène^ A quelle caufe
doit-on l’attribuer? Eft-ce à l’éleélricité, ainfi
que fembleroit le faire croire la faifon pluvieufe
dans laquelle il fe manifefte ? C ’eft ce que, faute
d'une férié complète d’obfervations, il eft difficile
de décider.
La partie occidentale du groupe de la Parime
la plus rapprochée de la chaîne des Andes, eft
f éparée de celle-ci par un efpace de plus de quatre-
vingts lieues. Ses pentes, que baigne de ce côté
l’Orénoque, font très - efearpées.
Nature des roches de-la Parime. — Cette chaîne
eft généralement granitique. M. de Humboldt y
a ob-i’e iv é , dans le granité , quelques couches qui
renferment des criftaux ifolés d’ amphibole, comme
on l'a aufli remarqué dans celui des Pyrénées &
dans celui delà haute Egypte.
11 regarde cette roche comme étant moins ancienne
que celle du haut Pérou. •
Le gneifs qui repolè fur le granité *de la Parime
eft généralement peu métallifère.
Sur le gneifs , s'appuie un granité ftra.tifié,
ceft-à-dire, difpofé régulièrement par lits , ainfi
qu’on le remarque dans la partie ieptentrionale
de cette chaîne. A fon extrémité occidentale, ce
granité paffe à une roche amphibolique. Au Pic de
Duida c’ eft une pegmatite. Poye\ R oches.
C e feroit en vain que le phénomène des flammes
que jette fréquemment cette montagne, feroit
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attribué à quelques feux fouterrains} il n’exifte
ni dans la Duida, ni dans tout le fyftème de la
Parime, aucun produit volcanique.
Laroche fehifteufe & micacée, appelée mica-
fchifiet fi fréquente dans la plupart des terrains
primitifs, manque dans cette chaîne} le fehifte
argileux paroît y manquer entièrement auffi, car
on n’en voit point de traces à l’endroit qui eft
coupé par le cours de l’Orénoque , dans la partie
méridionale de ces montagnes. M. de Humboldt n’y
i a non-feulement remarqué, ni le porphyre de tran-
fition, ni le porphyre du grès rouge, aucune roche
enfin poftérieure au granité, mais même, à l'exception
de quelqués maffes de grès, il n’y a point
reconnu de dépôts appartenant aux formations
appelées intermédiaires, fecondaires & tertiaires.
Prefque partout, au contraire, on voit le gneifs
primitif en quelque forte à découvert. Seulement,
dans les parties feptentrionale & occidentale que
longe le cours de l’Orénoque, on trouve çà & là
fur la roche primitive, des dépôts peu importans
d’un conglomérat ancien compofé de gneifs, de
quartz & quelquefois de feldfpath, réunis par un
ciment brun-olivâtre, argileux & compacte, à
caffiire conchoïde, qui prend en certains endroits
la texture du jafpe.
« Le granité, d itM . de Humboldt (EJfaigéo-
o> gnoftique furie gifement des roches dans les deux he-
»> mifph'eresyy & le gneifs qui le fupporte, forment
» là où de petites plaines féparent les montagnes
» entr'elles , au milieu des forêts & d’ une végé--
»» tation vigoureufe, des bancs de rochers nus
» dépourvus de terreau, ayant plus de 2fO,pco
! » toifes carrées, & s’élevant à peine de trois à
» quatre pouces àu-delfus du fol environnant. ”
Peuplades qui habitent le groupe de la Parime. —
Ces Indiens, prefque tous pauvres & errans dans
les montagnes , n’ont été fournis par aucun des
peuples civilifés de cette partie de l ’Amérique.
Ils font robuftes & d’un appétit déréglé, mais
cruels & vindicatifs} auffi , félon le rapport des
voyageurs, font-ils anthropophages : c’eft avec
une forte de joie qu’ ils fe repaiflent de la chair
de leurs ennemis. D’ autres peuplades, habitant
les bords des rivières , fe voient fi complètement
privées d’alimens lorfque la faifon .des pluies,
qui dure deux ou trois mois, vient inonder leurs
plaines, qu’elles font forcées, dit-on, d’appaifer le
befoin de manger, en avalant tous les jours des
quantités çonfidérables d’ une argile fine & onc-
tueufe, quelles mêlent probablement à quelques
débris de végétaux; car il eft difficile de croire
que cette terre feule puifle leur fervir de nourriture.
(J . H .)
PAR LE T TO . Montagne de la chaîne des Pyrénées
( voyei ce m ot), qui forme l’ un des côtés
de la vallée de la Cinca & s’élève fur la rive
gauche de cette.rivière. Elle forme, avec la Pena
j Montanefa, la vallée de Giftain.