
Mammifères. . Hauteur.
C e r v u s c a p r e o lu s , chevreuil.......... ...................... jufqii'aux limites du p in u s p u m i l i o .
C t r v u s e la p h u s t cerf commun........................... dans les régions inférieures,
L e p u s t im id u s (très-grand), lièvre commun................. .*.. avec le c c r v u s ca p r e o lu s .
M u s d e c um am u s (très-commun), furmulot...............................ndans toutes les parties habitées par les
M u s m u f c u lu s , fouris.. . . . ........................... Shommes.
H y p u d ü c u s a m p h i k iu s , rat d'eau................................ jufqu'à 4,000 pieds.
S o r e x (plufieuts efpèces), mufaraignes........................... 4,300 id em .
M u f i e la v u lg a r i s , belette.................................. n. ,
M u f t e la e rm in e a , ermine.............................]Jul<lue fllr tes cretes les plus elevées.
On prétend qu'on trouve des chauves-fouris jufqu'à la hauteur de 4.900 pieds.
Oifeaux. Hauteur.
A q u i la f u l v a , aigle royal.............................. régions inférieures.
Cor-vus c o r a x , corbeau noir.......................... au-delà de 4,300 pieds.
N u c if r a g a b r a c h y r h y n c k o s , caffenoix................................. régions inférieures.
L auteur a trouve dans 1 eftomac d’un individu de cette efpèce, des infeétes & des femences de
p in u s a b ie s .
S y l v i a t i t h y s ,
S . p h oe n i c u r u s ,
S . t r o c h i lu s ,
S . a t r i c a p i l la ,
S . ru b e cu la ,
M o t a c i l l a a lb a & fu l fu r e a 3
C in c lu s a q u a t i c u s ,
A c c in t o r m o d u la r i s 3
A . a lp in u s ,
A l a u d a a r v en f is ,
A . a rb o r ea 3
J F r in g illa c e le b s ,
L o x i a c u r v ir o f t r is 3
M o t a c i l la tr o g lo d y te s 3
P a r u s a t e r & c r ijla tu s 3
R e g u lu s f la v i c a p i l lu s 3
S e r th ia f a m i l ia r i s 3
S i t t a eu ropoea ,
H ir u n d o u rb ica 3
H . r u f i ic a 3
C y p f e lu s a p u s 3
C h a ra d r iu s m o r in e l lu s ,3
rouge queue t i t h y s ................. jufqu’aux régions fupérieures.
roffignol de muraille............. $,900 pieds.
pouillot....................................... jufqu’à .4.54.00 idem,
fauvette à tête noire............. “ 3,700 id .
rouge-gorge........................ 4,000 i d .
bergeronnette à collier jaune . 4,3.00 i d .
cincle plongeur............... .... 3,200/0?. *
fauvette d’hiver.....................- 4,600 i d .
fauvette des Alpes................. fommités les plus élevées.
alouette des champs....... . 4,400 pieds.
alouette lulu......................... y>3i o o i d .
pinfon...................................." 4,000 id .
bec croifé......................... . . 4,500 id »
troglodyte............................."\
méfange huppée & charbon™««* /
roitelet jaunâtre.....................\ 3,800 i d ,
grimpereau commun............(
fîttelle....................................)
hirondelle de fenêtre............. jufqu’au fommet des montagnes.
hirondelle de cheminée......... plus rare à cette hauteur.
martinet noir................... . quelquefois aux fommets les plus élevés.
pluvier guignard.................... à 4,800 pieds dans les monts Géans.
(J. H.)
SUEZ (Ifthme de}. Cet ifthme, qui joint l’Afrique
à l’Afie, & qui fépare la mer Rouge de la
Méditerranée, doit fort nom à la ville de Suez.
Sa largeur en ligne droite eft dej^^yo toifes, ou
d’environ 1 6 lieues. Les fableftjui le couvrent,
& dont il paroît être entièrement formé, ont fait
adopter par quelques favans l’opinion que cet ifthme
n’avoit point toujours exifté, & qu’il étoit dû à
l’accumulation feule de ces fables refoulés en fens
inverfe par les deux mers. Suivant la defcription
qu’en ont donnée les ingénieurs français qui fai-
foient partie de la mémorable expédition d’Egypte,
la pente du terrain de l’ifthme s’incline générale*
ment vers la Méditerranée , à tel point que le niveau
de celle-ci eft de 30 pieds plus bas que celui
du golfe de Suez. Une autre pente fe dirige des
bords du golfe vers le Nil & le Delta. A l’époque
où ces favans firent leurs obfervatiôns, le niveau
des baffes eaux du fleuve au C a ir e étôit de 9 pieds
au-deffous de celui des baffes eaux du golfe ; mais
pour peu que le Nil s’élève à 16 coudées du ni-
lomètre, il fe trouve fupérieur en niveau à la mer
Rouge de 9 pieds pendant la haute marée, & de
14 pendant la baffe. Ce 11e font point là les feules
inflexions de terrain que préfente l’ifthme de Suez i
vers le milieu de fa fuperficie il exifte un baffm
appelé l e s L a c s a m e r s , qui s’abaifïent de plus de
14 pieds au-deffous du niveau de la Mer Rouge,
& qui fe trouvoient remplis par les eaux de celle-
ci, pour peu qu’elles parvinffent à rompre un petit
ifthme fablonneux, élevé d’un à 3 pieds au-deffus
de fon niveau : ajoutons à cette difpofition que les
vallées d eSababkyarfk de Ouady-Toumylat ouvrent
aux plus hautes eaux du Nil l’entrée dans le baffm
des Lacs amers.
D’ après cet expofé> il eft difficile d’admettre,
avec les favans Français qui ont vificé les lieux ,
qu’ à aucune époque hiftorique l’Afrique ait pu -,
fur ce point, être féparée de l’Afie. Le fav.rnt
géographe Malte-Brun , dont l’ opinion eft d’ un
grand poids, furtour dans les quefiions qui tiennent
à la géographie hiftorique, a employé tout le luxe
de fon érudition à prouver , dans le Précis de la
Géographie univerfelle, l’impoffibilité de cette
réunion. Les preuves qu’il tire de la pofition de
certaines villes antiques, de leurs diftances & du
témoignage deStrabon, dePtolémé, d’Hérodote,
de Pline, ne font point du reffort de la géographie
phyfique ;_nous nous difpenferons donc de
rapporter, même (ommairement, fesraifonnemens
fur lefquels il fe fonde.
Les hypothèfes tirées de la nature même du
terrain né prouveroient nullement contre l’opinion
du favant géographe : les fables & les couches
de fe! que les Lacs amers laiffent à découvert
font d’une fi foible importance dans cette quef-
tion, que les vaftes déferts de l’Afrique préfen-
tent une difpofition tou t-à-fait ana'ogue. D'un
autre c ô té , comment admettre la formation de
l’ifthme de Suez par le refoulement des fables,
opéré au nord & au fud par les deux mers, lorf-
que l’on tient compte de la différence de leur
niveau ? N*eft-il pas naturel de penfer que fi les
deux mers avoient été en communication > elles
auroient pris un niveau commun, & qu’aucune
caufe phyfique n’auroit pu les fëparer par un
illhme d’une largeur aufïi confidérable , furtout
relativement à la maffe d’eau qu’offre la mer
Rouge ? En admettant même que cet ifthme dût
fa formation aux efforts inverfes des deux mers,
ne s'enfuivroit-il pas qu’ il devroit préfenter une
pente égale du côté de chacune d’elles de manière
à former une crête qui régneroit dans toute fa
longueur ? Ce qui fe pafle de nos jours fur quelques
points de nos cotes confirmeroit encore ce
que nous avançons. Qui n’ a remarqué fur les bords
de l’Océan certaines pointes ou caps baignés par
les flots, & couverts des fables ou des cailloux
qu’ ils y accumulent ? C es pointes ne font-elles pas
toujours beaucoup plus élevées au centre que fur
les bords ? C ’eft l’effet naturel du balancement des
eaux. L ’ifthme de Suez ne préfente rien de fem-
blable ; nous devons en conclure que depuis les
temps hiftoriques il exifte à peu près tel qu’on le
voit aujourd’hui.
Sans doute il fut un temps où la plus grande
partie de l’Afrique & de l’Afie fut couverte par
les eaux de la mer ; le fol des fteppes afiatiques &
des déferts africains couvert d’argile, de fel marin
, de fable & de débris de coquilles , en four-
niffènt encore la preuve : mais depuis que nos
continens 'ont été abandonnés par les eaux on
trouveroit plutôt, à l’exception des attérifTcmens
formés par les fleuves, la preuve de quelques ruptures
des terres , opérées par les eaux, que celle
de l’envahiftement des parties fèches fur les parties
liquides. ( V o y . Mér Rouge au Supplément. )
( J. H. )
SUPÉRIEUR (Lac). Ce lac, connu d'abord
fous le nom de lac T r a c y ou la c d e C o n d é , eft
fitué dans l’Amérique feptentrionale, au 46e. deg.
& demi de latitude nord, & entre le 84*. & le 92e.
deg. 10 min. de longitude. C’eft la plus immenfe
érendue d’eau douce qui exifte fur la terre entières
fa plus grande largeur du nord au fud eft de 120
milles, & fa plus grande longueur de l'eft à l’oueft
eft de 410 milles. Selon Mac-Kenzie, fa circonférence,
en fuivant tous les détours, eft de 1,200
milles; mais les calculs de.Faden la portent à 1,525
milles.
L’eau eft très-profonde au nord, elle eft de 600
pieds près de l’ile Pâté; mais la navigation devient
très-dangereufe lorfque le vent fouffle avec
violence, à raifon d’une grande quantité de rochers
qui s’élèvent de 300 à 1,500 pieds. On peut
cependant trouver facilement un abri dans les
paflages & les baies des nombreufes îles qui fe
trouvent près l’entrée du lac. La partie du fud
fe compofe d’une plage de fable coupée par des
roches de pierre calcaire, dont l’élévation eft
de 100 pieds au-deflfus de l’eau, ou par une argile
forte, mêlée de pierres. Cette difpofition de la
.côte rend la navigation d’autant plus difficile,
qu’il n’exifte pas de baie dans toute cette étendue.
La péninfule, nommée par les Français K i o n e o u a n ,
_eft fituée à 30 lieues de l’entrée du lac; elle
s’avance confidérablement dans les eaux & fon
portage eft d’environ 2,600 verges.
Le lac Supérieur reçoit un grand nombre de
rivières différentes, dont les plus importantes font
celle de S a in t - L o u i s , celle de N i p i g o n , celle de P io
& celle de M i c h ip i c o t o n . 11 traverfeenfuite le détroit
de Sainte-Marie & va fe décharger danslelac Huron;
mais on penfe en général qu’il n’y a que la dixième
partie des eaux qui paffe par ce canal, tant l’évaporation
eft confidérable.
Le lac eft fujet affez fouvent à une efpèce de flux
& reflux irréguliers, occafionnés par le fouffle du
vent d’eft qui pouffe violemment les eaux Contre
les rochers des bords au nord & à l’oueft, où elles
forment une vapeur épaifle qui reflemble à la
pluie. Ces flux & reflux n’excèdent guère io à 12
pouces; mais les rochers confervent des traces
fortement imprimées & qui prouvent qu’à une
époque peu reculée, les eaux s'élevèrent à 6
pieds au-deflus du niveau aêtuel. Mac-Kenzie rapporte
qu’il y a quelques années les eaux fe retirèrent
fubitement vers le grand portage, s’enfoncèrent
avec rapidité, & s’élevant & retombant
enfuite pendant plufieurs heures, elles fe remirent
à leur niveau habituel.