
meurei t , comme certains ouvrages l ’ont dit & répété.
La «température de cette mine eft d’environ
10 degrés au-deffus de zéro du thermomètre de
Réaumur.
Transylvanie. Les mines de fel gemme lituées
au fud-eft des monts Carpathes occupent une
grande érendue de terrain. C e qui les diftingue
des précédentes, c’eft qu’elles fontfituées pref-
qu'à la furface du fol. Cependant, leur maffe
eft tellement conlidérable qn’ on n’en a point
atteint le fon d , quoiqu’on ait pouffé les travaux
jufqu’ à la profondeur de 190 mètres. O11 connoît
à Paraïde, dans la même province, une vallée
naturelle creufée dans une maffe de lèl pur, ainfi
que le prouvent les bords & le fond de cette
vallée. Le dépôt de fel préfente une épaiffeur
de plus de 60 mètres. A Epéries, la malle faline
a près de 3co mètres de puiffance.
Ru ffîe (T E u r o p e . On connoît fur les bords du
Volga plufieurs riches falines, mais elles n’ont
rien qui mérite que nous en donnions la def-
cription.
Angleterre. Les parties les plus feptèntrionales
de l'Europe, telles quë la Suède & la Norwège,
ne paroiflent pas renfermer de fèl gemme, ou
du moins aucune exploitation n’elt connue dans
ces contrées. L’ile de la Grande-Bretagne en
poffède deux fur lefqueHes nous ne donnerons
que les détails les plus importans. C ’eft dans le
corrité de Chefter que fe trouvent ces exploitations
, principalement aux environs de North-
wich. Quarante mètres d’ argile rouge, de grèsgrof-
lier, d’argile bleue, de chaux fulfatée & d'argile endurcie,
formant différentes couches, & compo-
faut un enfemble qui parcît devoir être rapporté
aux marnes bigarrées inférieures, au lias ( voye^
au mot Roche, l’article troifième dépôt c a l -
c u i r e ) , recouvrent ce dépôt falifère dont l’épaif-
feur eft évaluée à 2ƒ métrés, non point d’une
feule maffe, mais en différentes couches ondulé
e s , variant d ’épaiffeur & alternant avec dts
couches d’argile analogues à celles qui forment
la partie fupérieure de tout Je dé^-ôt. Un lit
d’argile endurcie, & d’autres argiles, préfentant
une épailieur totale de 10 mètres, féparent des
différentes couches que nous venons de defigner,
la dernière couche dé fel. C e depot falin occupe
une étendue d’une demi •lieue, dans la direction
du nord-eft au fud-oueft; fa largeur eft d’environ
1,400 mètres. Sur un autre point du comté,
on a trouvé un dépôt compofé de t.ois couches
de fel i la p 11s fupérieure eft d'un peu plus d’un
mètre, la fécondé en a environ 4 , & la troi-
ftème parcît en avoir 2 y. Un géologue anglais,
M. Holland, s’elt affuré qu'il n'exiltè dans ces
localités aucuns corps organifés, ni dans le fel
gemme, ni dans les couches qui y font inteical-
lé e s, ni dans celles qui le recouvrent.
A l l em a g n e . Cette contrée eft l’ une des plus
riches en fel. gemme-, mais principalement en
fources que nous traiterons à part. ( Voyc^ au
mot Sources.) Le grand duché de Bade, le
royaume de Wurtemberg, & la petite contréè
montueufe appelée la Forêt-Noire, ont été explorés
pour trouver du fel gemme, 8f les recherches
n'ont point été infructueufes ; elles ont furtout,
ainfi que l’a fait obferver M. Brongniart, eu
l’avantage de confirmer les théories géognofti-
ues, puifqu’ elles ont montré partout le fel dans
es giffemens analogues, c ’eft-à-dire, qu’e.Ues
ont prouvé que partout où fe montre le terrain
falifère, il eft compofé d’une fuite de couchés
de marnes argileiifes & fableufes diverfement
colorées, de gypfes, deealcaire marneux fétide,
de calcaire magnéfien poreux, & c ., alternant enfemble
j de telle forte qu'il eft prouvé d’une
manière inconreftable que le terrain falifère eft
fitué au-deffous du calcaire juraffrque ou du lias,
& des marnes bigarrées, & conféqu-mment au-
deffus du calcaire conchydien de Brongniart, ou
du mufchelkalk des Allemands, mais quelquefois
cependant entre les couches de ce dernier calcaire.
A l’ eft de Durreim , dans le grand-duché de
Bade, le fel marin, placé à 126 mètres au-deffous
de la furface du fo l , paroît être recouvert par des.
mol/ajfes ou roches fableufes furmontées de dépôts
d’agrégation nommées gompholit&s par les
Français, & nagelflue par les Allemands.
Les formations faliferes font inconnues dans le
Hartz & dans le Thuringerwald, mais on les retrouve
en Bavière & dans le T y ro l, le Salzbourg
& la Haute-Autriche.
Suivant M. de Buch, le fel gemme, aux environs
d’ Infpruch, forme des amas irréguliers renfermant
des fragmens de fehiftes & de la marne
argileufe falifère qui conftitue la bafe de la montagne.
Le point le plus élevé de cette formation
falifère eft à r,toomètres au-deffus d’ Infpruch,
à 1,600 au-deffus de la mer.
Dans le pays de Salzbourg, près de Hallein ,
fur la Suiza, on voit une des plus riches mines
de fel de toute l’Allemagne. La montagne qui
la renferme eft compofée de fehifte marno-
argileux falifère.
La Styrie & la Haute-Autriche renferment aufli
des terrains falan? analogues aux précédens.
Savoie. Au pied du petit Saint-Bernard, non
loin du bourg de Saint-Maurice, exifte le roc
falé d’Arbonné, fitué à 2,188 mètres au-deffus du-
niveau de la mer. C e rocher n’eft qu’une maffe
de gypfe faccaro'ide pénétrée de fel marin.
Ejpagne. La mine de fel gemme la plus curieufe
de l’Efpagne, eft fans contredit celle, de Car-
dona en Catalogne. Elle fe compofé d’ une colline
de ce minéral , placée au milieu d’un'vafte
cirque, dont la crête eft élevée de 411 mètres
au-deffus de la Méditerranée, & qui eft formé
par les montagnes de San-Miguel-del-Fay & dé
Monferrat. ( Ko y e i Serrât.) Cetre maffe faline ,
remarquable par les déchirures qui la divifént &
îe"S Commets bizarrement découpés, Teft encore
plus, par l’affemblage des couleurs les plus variées.
La plus grande partie du fel eft d’une blancheur
éblouiffante, tandis que d’autres reflètent
le plus beau rouge & le violet le plus vif. L’ef-
pace cintré qu’elle occupe a trois kilomètres de
longueur fur un de large ; la maffe faline a 100
mètres de puiffance; elle n’eft point homogène,
des lits de gypfe la divifént en couches verticales
& parallèles, courant dans la direction de
l’ert nord eft à l’oueft fud-oueû , c eft-a-dire dans
le fens de la plus grande longueur du cirque. Les
bancs de calcaire de fédiment qui l’entourent, fe
relèvent de toutes parts comme pour s’appuyer
fur la maffe faline, mais fur quelques points
on voit cette dernière s’enfoncer fous le terrain
calcaire. M. Cordie r, qui a étudié & décrit la
mine de Cardona, a reconnu que le terrain de
fédiment fe compofé dé grès micacé à gros fragmens
de quartz & de roches granitiques, quelquefois
rougeâtres & à grain fin , de fehiftes argileux
micacés, de calcaire compacte gris fon cé ,
mêlé de fehifte vert & de mica ; enfin, de calcaire
argileux gris-verdâtre & micacé, renfermant
des débris végétaux charbonnés. L’enfemble de
ces roches paroît indiquerUê terrain de grès
bigarré & le calcaire analogue au mufchelkalk
ou au lias, quoiqu’ il ne renferme point de coquilles.
L’Efpagne poffède d’autres mines de fel gemme :
on cite celle de Cervato , dans les Pyrénées; c e lles
d’Almengranilla, dans la province de la Man-
che : elle a 70mètres de diamètre; des poudingues
filiceux & une couche calcaire la recouvrent. Entre
la Sierra-Morena & Madrid , près d’Aranjuez
& d’Occana, ainfi qu’ à Villa Rtibia, on trouve des
collines qui renferment également du fel. Mais un
fait dn plus haut intérêt, eft celui qu’ offre les environs
de Pofa, près de Burgos : le fel y eft dépofé
dans un immenfe cratère dont l’origine volcanique
eft prouvée par les pierres ponces,& les pouzzolanes
qu’on y a trouvées. C e fait fembleroit indiquer,
comme le do&eur Noeggerathen a eu l’idée, que
le fel & le gypfe, qui l’accompagne prefque toujours
, font d’une origine ignée, & le réfultat de
la fublimation.
France. On ne connoiffoit que des fources fa-
lées en France , lorfqu’en 1819, on reconnut le
point d’ où fortoient celles de Dieuze, de Moyen-
V ie & de Château-Salins, en découvrant le gîte
de fel mirin de V ie. Le banc de ce minéral, le plus
voifin de la furface du fo l, eft à environ mètres
de profondeur ; on eft defeendu jufqu’ à 210 mètres
fans arriver à la roche qui le fupporte : ainfi
fa puiffance dépafie i 6o mètres. On fa it , par
d’examen des couches qui s’enfoncent fous ce dép
ôt falin, qu’il repofe fur le mufchelkalk ou calcaire
conchydien. D ’après les fondages qui ont été
faits, ce fel occupe une étendue de 30 lieues car-?
rées ; il eft recouvert de marne bigarrée & de
grès coloré , mêlé de gypfe & de lits de marnes
falifère s ; ce fel eft traverfe par des veines de gypfe,
de karftenite ou chaux anhydro-fulfate, mêlés ça
& là de polyhalite.fll eft tantôt grilatre, tantôt
rougeâtre, ou d’un blanc limpide.
AJie. Cette partie du monde renferme aufli plu-
fieurs mines de fel gemme ; on en connoît une
près d’Aftracan, célèbre par la quantité qu’elle
en fournit, c’eft la mine d’Iletzki ; elle eft recouverte
de fable & d’argile.
En Sibérie, on connoît une mine de fel gemme
fur la rive droite du Kapdendei.
Dans les pays voifins de la mer Cafpienne îc
chez les Tatares mongols, le fol eft tellement
imprégné de fe l, que les brouillards & la roîee
couvrent les plantes d’efflorefcences falines. ( Voy.
\ St ; ppes. ) La même particularité fe remarque fur
tout le plateau de la grande Tartarie , au i ib e t,
dans l’ Inde & à la C h in e , vafte empire, où l’o a
exploite aufli plufieurs mines de fel gemme.
La Perfe paroît être fort riche en dépôts ialife-
res ; au nord d’ Ispahan , les montagnes en renferment
beaucoup , & 1 île d’Ormutz en eft tellement
remplie, qu’on là regarde comme un rocher
de calcaire & de lei. ( Voye\ O rmutz. )
En Géorgie, on connoît plufieurs mines falines,
& , fuivant Tournefort, celles de l’ Arménie pro-
duifent un fel que l’ on exploite comme la pierre
de taille. Chardin affure que dans la Caramanie ,
il eft fi di\r, qu’ on l’emploie dans la conftrudtion
des maifons. Le même fait s’ obferve en Arabie,
aux environs de Jerris : du moins cette particula-»
ricé nous a été tranfmife par Pline.
Afrique. Nous avons vu aux articles Oasis
Sahara, que les défères fablonneux de cette part e
du monde font très - abondans en fe l, mais il
n’exifte pas que dans ces vaftes plaines : les
montagnes fitüées au fud de l’Abyflinie, contiennent
ce minéral, en maffes folides. On fait
aufli que le fommet des montagnes qui bordent
le défert à l’ oueft du C aire , forme un vafte
plateau couvert d’amas de fel. A l’oueft du défert,
les Mau rés exploitent les falines de T a -
gaza. Mungo Parck en a obfervé aufli fur les.frontières
méridionales du Sahara; dans le royaume
de Tunis, le mont Had Delfa eft entièrement
compofé d’un fel rouge ou violet. On connoît
aufli des mines femblables dans le pays de Barnba,
au royaume de Congo 5 chez les Cafrès & les Hottentots
; enfin dans les îles du C ap -V e r t, & particulièrement
dans celle de Bonavifta.
Amérique. Les explorations géognoftiques ont
fignalé fur ce continent prefque tous les terrains
obfervés en Europe- 11 n’eft donc point étonnant
que les formations faliferes y foient développées.
Dans le nord de l’Amérique, les fources falées
font plus répandues, ou du moins mieux connues
que les mines de fel. Jufqu’ à préfent on ne connoît,
par la relation du major Long, que les montagnes
rocheufes qui renferment des mafiès de fel gemme^