volcaniques, qui portent les traces de l’éruption
du Pont-Euxin dans l'Egée. Les pentes fepten-
trioriales de ces montagnes, ombragées de hêtres,
font aflez. douces ; elles font formées dé lits de
loches calcaires. Sur les hauteurs on trouve du
marbre bleuâtre. Les pentes méridionales font
abruptes & offrent du ichilfe argileux.
Un autre contre-fort allez puiffant s’élève au
point où le fyftème cimmérien rencontre lé noeud
central Orbellus. Dans fon cours finueux il fe dirige
d’abord vers le nord-oueft, pour féparer lé
baflin de la Morava de celui du Danube inférieur,
qui par fa retraite a laiffé à fec la Bulgarie & la
Valachie. Dans l’arc que décrit c e : contre fort, il !
va joindre les monts Orfova, qui fe tiennent aux
monts Carpaths, à l’extrémité où ce grand fleuve
s’eft frayé un cours à travers ces énormes maflès
de montagnes.
Des routes nombreufes coupent ce fyflème dans
tous les feus s elles partent de Conftantinople.,
d’ Andrinople & de Phiùppopole, & font prefque
toutes impraticables pour l’artillerie & même
pour la cavalerie.
En confidérantcêt expofé desdifférens'fyftèmes
montagneux de la Grece , on fe convaincra combien
la défenfe du pays eft (impie dès qu’une fois
on en eft maître. Les chaînes hautes efcarpéeS
dont tout le fol eft couvert, & leur direction principale
dans la T h ra c e , la Romélie, la Macédoine
& l’Albanie, préfentent de vaftes barrières qui
fiiffifent pour arrêter un ennemi nombreux. D’un
autre côté , lés efcarpemens, les igorges & les
grandes forêts eritraveroient les opérations militaires,
& laiflerOiénr peu de chances pour le
fuccès. Les côtés de l’eft & de l’oueft font les
points les plus acceflibles pour Une attaque! ou
pour un débarquement. D ’ailleurs,la facilité des
communications avec la mer, allure a une àrmee
offenfiVè 'désynoyens de fubfittançé, qu'elle n'en
trouveroit pas-dans l’es pays arides St montueux
qui couvrent les1 deux autres points. La Macédoine
, pays plat & Ouvert, pâfoît plus propre à
être le centre’ des opérations , & Sâionique étant
fortifiée , poùrroit devenir une place d'armes. Le
Vârdàr, fleuve latgê & profond, qui coule dans
de vafles marais, oppofe nn'obftacle réel. Les hà-
bitans du mant-Olympe connoiffent l'avantage de
cétte pofîtion. La route qui traverfela belle vallée
Piéride eft cOupé'e par pUifieufS torrens guéables
en été, & le Penée , très-profond en cet'endroit,
fe préfente avec un poift long Sr très-éeroir, au
bout duquel fe-trouve le défilé de Tempée, qui
tègne entre l'Olympe & TOfla, & qui paroît plus
fort que celui desThermopylès, ( Voye{ ce mot. )
-Une antre route qui pafiê fur les hauteurs du
Pindè, en traverfant les défilés terribles & rocailleux
de Metzovo pour l'é rendre à Januina,
donne aux habitans d’ Agrapha les moyens de
couper la grande communication de l’Epire avec
le côté dé l'eft.
La chaîne efcarpée de l’Orthryx , qui borne la
plaine de Pharfale, eft une pofîtion importante
pour toute la contrée.- L*(Eta , qui s’élève de
[’ autre côté comme une muraille en s’unififant avec
les montagnes d eT E to lie , prolonge fa barrière
depuis une mer jufqu’ à l’autre. Indépendamment
de fon;fol rocailleux & boifé , deux routes qui la
traverferit font une- fuite de défilés, où le terrain
peut être difputé pas à pas. Des efcarpemens
élevés & des précipices profonds vers laTheffalie,
des pentes adoucies du côté de la Phocide > rendent
toutes ces montagnes très-favorables pour la
défenfe de la Grèce. Le palfage près de Salone
fufflt à peine potir un homme à cheval, Les hauteurs
des monts Kérata & Macriplai, qui fe trouvent
en face de Mégares, font encore des po-
fitions trés-avantàgenfes pour défendre le Pélo-
ponèfe de toute invafion. La mer & le Pfndè
protègent l’Etolie & l’Acarnanie.
K (G . A. de M .)
ORCADES ( île s ) . Les Anglais les nomment
Ofkueys. C e t archipel eft au nord de l’ Ecoffe , &
s’étend autour de la plus grande île nommée
Mainiand, à près d’un demi-degré en latitude &
un peu plus en longitude; il eft compris entre
lé 6 f c. aegré 49 min. & le 66e. deg. 67 min. de
latitude, & 4 degrés 80min, & 6 deg. 45 min. de
longitude, fuivant la divifion centigrade. On y
compte un très-grand nombre d’îles , dont quelques
unes ne /ont que des rochers 5 il y en a
vingt-fix qui font habitées.
Quoique le climat des Orcades foit à peu près
lé même que celui du nord de l'Ecoffe, dont elles
ne font féparées que par un canal d’environ fix
lieues dé largeur, elles font cependant dépourvues
d’ arbres ; ce que l’on attribue à l’aétion des
vents de mer. On penfe qu’elles furent boifées à
une époque très-ancienne1, & dont l’hiftoire ni
la tradition ne parlent point : cette opinion eft
fondée fur la découverte de grands arbres enfouis
dan§ lès marais dé l’île de Mainiand. De plus ,
des frênes, des bouleaux 6c même- des pruniers
réuflîlfent dans les jardins de l’évêque. .
Le grès eft la roche dominante ; les brèches
filiceules y font autfi aflfez communes: Des bafal-
tes attefteht que ces îles ont été foumifes aux
mêmes ‘agens qui ont formé ou bouieverfe une
■ grande partie des îles Scheilands. On y trouve
aufli du fer & du plomb, mais ces métaux n’y
font point exploités.
: Le terrain y- eft fort inégal, quoiqu’ il n’y ait
point de hautes montagnes : le fommec le plus
élevé eft celui de la montagne de la Garde
( Ward-hill) dans Tîle de Hoy > fa hauteur eft
d’environ 500 mètres. Le terrain y eft affez fe r tile
j 'excepté fur les hauteurs , où l’on ne trouve
plus guère que les plantes du nord de l’Europe.
Les coteaux ont quelques brouffailles de bouleau
& de frêne. Les animaux domeftiques s’y maintiennent
par les foins de l’homme. Les chevaux y
font petits, mais vifsj les vaches* de petite taille ,
donnent d’excellent laitage j les moutons y
font en très-grand nombre i la race de cochons
que l’on y élève eft d’un blanc-fale, & très-ro-
bufte. Les ani.naux fauvages, les oifeaux féden-
taires & de paflage, & les poiffons que, l'on
pêche fur les côtes , font les mêmes que ceux
des îles Schetlands (yoye\ ce mot). A la rigueur ,
les géographes auroient pu ne faire qu’un feul archipel
des Orcades 8c des Schetlands ^ tant il y a
de conformités, de caractères communs entre ces
deux groupes d’îles qui ne font guère qu’ à un
demi-degré l’un de l’autre. (F )
Le capitaine Wed d e l, de la marine royale an-
glaifey a donné le nom d3Orcades aufiralts à un
groupe d’îles qu’ il vifîta en 182.1. Elles font fi-
tuées dans l’Océan auftral par 60 degrés 4^ min.
de latitude méridionale & par 4 ƒ degrés de longitude
occidentale du méridien de Greenwich.
Suivant le rapport du capitaine W ed d e l, ces
îles ftériles font de toutes celles des terres auf-,
traies, celles qui ont l’ afpeét le plus trifte & le
plus repouffant. Elles font hériffées de montagnes
iourcilleufes entièrement nues , dont les fom-
mets forment des pics aigus & inacceflibles. Une
mer orageufe 8c couverte déglaçons vient s’ y
brifer avec fureur. Le point le plus élevé de ces
îles a été appelé le Pic Noble, du nom d’un célèbre
orientalifte écoffais > il fe voit à plus de
quinze, milles nautiques.
Les roches qui conftituent ces îles font primitives
8c volcaniques. (J. H. )
ORCHON. Rivière dé la Mongolie , dans l ’Empire
chinois. Elle prend fa fourçe fur le verfant
oriental de la chaîne des monts Changaï, qui
fepare la Mongolie de la Kalmoukie. Elle coule
d’abord vers l’eft jufqu’à Karakoum, puis vers le
nord, puis enfin vers le nord -dt .jufqu’ à fon embouchure
dans iaSelingoa.Son cours eft d’environ
cent foixante lieues ou onze cents lys chinois j
elle traverfe un pays prefqu’emièremcnt inhabité -,
elle reçoit dans fon trajet le Toimaratay & lé-
Tamir, rivières qui toutes deux fortent des monts
Changaï & l’ ilimaratay, qui vient d’ un lac auprès
de Karakoum. L’Urchon eft navigable prefqu’à
fa naiffance. ( D. )
ORÉNOQUE ou Rto-Paragua. Grand fleuve
de l ’Amérique méridionale f i l prend fa fource vers
le 6e. degré de latitude leptentrionale, fur le ver-
fant oriental de l’une des branches deZa chaîne
de la Parime } l’un des cours d’eau qui lui donnent
naiflance, fort du lac Ipava, qui occupe lé fond
d’ une gorge formée par les deux principales blanches
de cette chaîne, qui fe réunit à la Sierra-
M e i, près du lieu vafeux couvert d’eau dans la
faifon des pluies , & que des, voyageurs ont honoré
du nom de lue Parime. Deux rivières, le 3iparapu
& l’Ayaru , qui defeendent de la Parime ,
l’ alimentent près de fa fource.
L’Orénoque parcourt, en le fillonnant, le baf-
fin formé par la réunion des montagnes ci-deflus ;
coulant d’abord de l’oueft à l’e f t , il prend bientôt
la direction du fud-eft , qu’il conferve pendant
près de crenre lieues. Dans ce traje t, il reçoit
fur la rive droite l’Achirigoroj plus loin les eaux
du Rio-Mahé, & traverfant la Sierra-Mei, il i'e dirige
enfuite de l’eft à l’oueft en parcourant cent
lieues de terrain jufqu’à fa réûnion avec le Gua-
viare. Dans ce long efpace il fe groflït au nord
des eaux de l’Ocamo, du Padamo, du Cunu-
cuntino , du Purunamo , du Yao , du Ventuari &
de l’Ubua qui defeendent de quelques-unes des
ramifications de la Sierra de Parime > au fud il a
pour afflue ns, le Trupui, le Murima, qui defeen -
dent des monts Pacaraimo. A l’extrémité de cette
chaîne, il envoie un cours d ’eau fous le nom de
Çafguïare, dans le Rio-Negro j plus loin il reçoit
la Tabapo. Au confluent de cette rivière & viu
Guaviare, il continue fa courfe , mais en fe dirigeant
vers le nord, puis vers l’eft jufqu’à l’O céan,
de manière que dans l’enfemble de fon cours il
décrit une vafte fpirale.
A partir du point.de réunion avec le Guaviare,
l’Orénoque acquiert une largeur & une rapidité
confidérables, qui font dues principalement au
grand nombre de fes affluens. Les plus importans
ont leur embouchure fur la rive gauche : ils defeendent
d’une des ramifications des andes de
Quito. Les principaux font : le Sucurivapu , le
Mataveni, le Zamo , la Vichada , dont le cours
occupe une longueur de plus de cent vingt-
Icinq lieues, 8c le T 11 paro, non loin duquel
tombe la càtara&e de May pure. Plus loin, fes
autres affluens font : le Tamo, au delà duquel
font les cataractes des Atures , 1 Endava, la Métâ,
qui prend fa fource à plus de cent cinquante lieues
de fon embouchure j le Sinaraco, leCapanaparo ,
, l’Apuré , qui ne le cède pas en importance à la
Meta, le Guari,co, le Manapire, la Chivata, le
' Mauras , 1e Mamo, le Guarapo 6c quelques autres
1 peu confidérables.
Les affluens de la rive droite de l’Orénoque, à
! partir de fa jonêtion avec le Tabapo, font le Si-
papo, le Cataniapo , le Paruaci, le Suapure, le
Tortuga , leChuchivéro , leTacuragua, leCaura,
, l’Arui , le Carooni, i'Itamaque , l’ Aquiro , le
j Maratore, î’Amacure 6z la Barima. Ces rivières
j defeendent des verlans de la chaîne de la Parime
; & des petites chaînes qui lui fervent de contre-
j forts.
Les bouches de î’Orénoque, qui s’élèvent à
I plus de vingt, 8c qui par leurs diverfes ranufica-
j rions forment une quarantaine d ’ile s , occupent
j dans l’Océan un efpace de près de loixante-dix
lieues.
j Depuis fon point de réunion avec l’ A tabapo 5-
• le Guariari 8c l’ Ynirrita juiqu’ à fou embouchure,