débâcle eau Ce fou vent des inondations qui ravagent
principalement les environs de Riga.
E
ÉBOULEMENS. Les éboulemens qui proviennent
des excavations faites par les eaux ont lieu
tous les ans dans les pays montagneux , le long
des rivières. C ’eft ainfi que le Rhône a formé la
voûte fous laquelle il femble fe perdre; c’ eft ainfli
que l’Adige, en 1767, engloutit le bourg de Neu-
markt & autres. Dans la Norwège méridionale, le
rapide Glommen defeend du fommet des monts
Dophrines vers la mer du Nord, & forme, un peu
au-deffus de fon embouchure, la belle cafcade de
Sarpen. Le remous des eaux de la cafcade avoir
creufé fous le rivage une mare fouterraine à 1,000
toifes de profondeur. Le y féviier 1702, le château
de Borge, avec toutes fes dépendances, s’enfonça
dans ce trou & y difparut totalement, de
forte qu’on ne vit à fa place qu'un lac de 8c.o pieds
de long fur 300 à 400 de large.
Le défaftre du bourg de Pleurs, dans le pays d e
Chiavenna, provint d'une caufe femblable. Des
ruifleaux & des fources fans nombre creufoient
les fragiles bàfes du mont Conto ; le 25 août
16 18 , les quartiers de roches dont cette montagne
étoit compofée fe détachèrent l’ un de l’autre & ,
roulèrent lur le bourg, qu'ils enftve'irent, ainfi
que celui de Sehilano; il y périt 2,430 individus*
un lac couvrit la place où s’élevoient 200 maifons
élégantes : tout l’or que le commerce y avoit
amaffé pendant un fiècte fut en un clin-d’oe il
rendu à la terre.
De grandes étendues de terre s’enfoncent quelquefois
tout-à-coup, & font place à de vaites cavités.
Dans ces dernières années, le Hanovre a préfenté
un exemple de ce genre : le 29 juillet 1825, vers
y heures du foir, un éclat de tonnerre effroyable
fe fit entendre aux environs du village deBarbis,
dans le bailliage de Schv/arzfelcl : le ciel étoit
ferein, tout-à-coup un nuage épais de pouflière
obfcurcit l’air, & la terre s’éboula avec un terrible
fracas fur une étendue de 120 pieds de circonférence,
en formant un gouffre tellement profond,
qu’ un caillou emploie une minute pour arriver au
fond. Le bruit de l’eau qu’on y entend a fait
préfumer que la Rhume, dont la fource eft à deux
lieues de là , a dans cet endroit un badin fouter-
rain : on a remarqué en effet, qu’ au moment même
de l’éboulement il s’éft opéré un grani changement
dans le cours de cette rivière. D autres prétendent
qu’il y a un la c , opinion fondée fur ce que plu-
jieurs petits éboulemens ont eu lieu dans les
environs.
Les plaines éprouvént d ’autres fortes d’éboule-
mens. Les terrains tourbeux fufpendus fur l’eau
s’ affaiffent fous le poids des forêts ,'des maifons &
des habitans. L’ Irlande voit tous les ans le nombre
de fes lacs s’accroître par l'enfoncement des tourbières.
C ’eft à ces enfoncemens que les forêts
souterraines, du moins en partie, doivent leur origine.
Il y en a , comme fur les côtes de Lincoln,
qui font formées conjointement par l’affaiffement
des côtes marécageufes & par d'anciennes in valions
de la mer. Mais pour la plupart elles fe rencontrent
dans des tourbières 3 ainfi dans l’île de
Man, il fe trouve, au milieu d’ un marais à 20 pieds
de profondeur, des fapins encore fur leurs racines,
au village d’Hatfield, dans le comté d’Y o rk , on
voit des arbres qui ont à côté d’eux leurs noix*
& leurs glands. La Hollande, laSuiffe, la France,
offrent d’autres faits femblables; mais c’eft la
Suède qui nous fournit l’exemple le plus curieux :
près d’Afarp en Weftrogorhie, il y a deux tom>
bières compofées d’ un limon épais & d’une tourbe
légère5 00 y voit une grande quantité de troncs
& de racines qu’on enlève tous les ans pour s’en
fervir en guife .de combuftible. L’année fuivante,
on en trouve encore la même quantité, ce qui
provient fans doute d’un immenfe amas d’arbres
enfeveis dans cette tourbière & que le dégtl
annuel fouléve.
Voici deux exemples récens des bouleverfe-
mens qu’éprouvent les montagnes iorfqu’elles ne
repofent pas fur une bafe folide. Le 31 feptembre
1831, dans les environs de Brégenz en Suiffe,
une montagne s’eil partagée avec un fracas épouvantable
en ouvrant un gouffre d e y o pas de largeur.
Des forêts de fapins ont été renverfées, des
blocs-de rochers détachés; un ruiffeau a difparu
complètement.
On lit dans Y Afiatic journal (mars 1831) qu’au
mois de juin 1830 un bruir fourd, que l’ on entendit
pendant environ 4 y fécondés dans la ville
du Cap , en Afrique, & qui fut pris d’abord pour
l’ effet d’ un tremblement de terre, provenoit de
la chute de deux énormes maffes de rochers qui
s’étoit détachées du fommet de la montagne de
la T a b le , qui avoifine la ville. Ces rochers, dont
le poidsa étéeftimé être d’ environ 100,000 livres,
avoient roulé avec un fracas épouvantable dans
le précipice qui elfrau pied de cette montagne,
avoient tout pulvérifé fur leur palfage, & s’étant
rencontrés au fond du précipice, avoient volé en
éclats. On a attribué leur chute à un incendie qui,
ayant détruit les arbriffeaux & le gazon,.avoit
permis à l’eau des pluies d’entraïner le terrain
meuble & mis à découvert ces deux roches, qui
s’étoient éboulées , follicitées par leur maffe.
C e fu t, félon l’hiftoire de l’Académie des
fciences, au mois de juin 17 14 , mais félon Bour-
rit & autres écrivains du pays, le 23 feptembre
1 7 1 3 , que les fommets des Diabierets tombèrent
tout-à-coup & couvrirent une étendue d une
bonné lieue carrée deJeurs déoris, qui- forment
fouvent un lit de pierres épais de 50. verges &
davantage. Quoique plufieurs centaines de ca-
-banes euffent été enfevelies dans ces ruines; .il
n’y périt Jieurëu Cernent que dix-huit perfonnes.
Les boeufs, & furtout les chèvres & les moutons en
frirent les principales viétimes. La pouflière qui
s’ éleva lors de la chute de la montagne produifit
pendant quelques inftans une obfcurité femblable
à celle de la nuit, quoique l’événement eut lieu
à trois heures après-midi par un temps ferein.
Bourrit rapporte que la cataftrophe de 1714 fe
fè renouvela en 1749 & fit périq plufieurs perfonnes.
C e fut par fuite de ce dernier événement
que les eaux de la Lizerne, arrêtées par les débris,
formèrent le petit lac de Derborentzée. Les
glaciers des Diablerets, par leur poids & par les
eaux qui en découlent, font probablementJa
principale caufe de ces éboulemens, en agiffant
fans ceffe fur une roche calcaire facile à decom-
pofer.
EBRE. Voyei O gca, a*.ticle dans lequel l’on
décrit le cours de l’Èbre.
ÉCLAIRS SOUS-MARINS. Un fait obfervé
récemment femble à prouver que l’éleélrieité
peut pafïer de l’ air atmofphérique dans les eaux
de la mer. Le 10 juin 1830, le colonel Macerone
rapporte qu’étant à bord d’un vaiflfeau dans la
Méditerranée, à yo lieues au fud fud-oueft d’A-
ge r , il aperçut ve.rs 10 heures du foir, par un
temps chargé de nuages électriques, une fuite
d’éclairs très - vifs à l'horizon du côté^ d'Alger.
Des filions de lumières tomboient verticalement
dans la mer, à 1 mille environ du vaiflfeau. Lorf-
que tout à coup, à moins de yo mètres du batiment,
les filions lumineux s’enfoncèrent dans la
mer jufqu’à une profondeur qui les frufoient perdre
de vue. Ces éclairs fous-marins paroiffojent
occuper un efpace d'un mille carré, & fe répé-
toient de fécondé en fécondé. Ils durèrent encore
pendant quelques minut.s après que les éclairs
atmofphériques avoient ceffé de le montrer , de
manière qu’il eft impoflible de les attribuer à une
illufion d’optique. Le mouvement des nuages;
ayant amené, dit M. Macerone, quelques lambeaux
de ceux-ci au-deffus de l’éledricité fous-
marine , il fe fit auflitôt une fuite de violentes;
décharges qui précipitèrent des torrens de pluie
& mirent fin au phénomène.
ÉCOSSE (Nouvelle-). Prefqu’île de l’Amérique
feptentrionale, fituée entre 43 degrés 30 minutes
& 4 y degrés y4 minutes de latitude nord,
& entre 63 degrés iominutes & 68 degrés 30 minutes
de longitude occidentale. Le navigateur
français Sébafiien Cabot vifita les côtes de cette
péninfule en 1497; & le Florentin Ver.izini, qui
y aborda en iy 2 4 , lui donna le nom à!Acadie.
Cette contrée , généralement âpre & monta-
gneufe, renfefme quelques coteaux rians & fertiles,
principalement autour de la baie.de Fundy & fur
»nt. Lorfqu’elie
comprenoit de
'éten.doient juf-
été rendus à la
les hauteurs fe
de fapins 8c de
:rce du goudron
les bords des rivières qui s’y jett<
commença à être colonifée, elle
vaftes terrains marécageux qui s’
que dans fon intérieur, & qui ont
cu'ture. Les forêts qui couronnent
compofent principalement de pins,
bouleaux, qui fourniffent au comme
& de la térébenthine.
EDKOU. C ’eft le nom d’ un lac de la Baffe-
Égypte, fitué près de la Méditerranée, dont il
n’eft féparé que par une langue de fable. Il a environ
7 lieues de longueur fur 3 dans fa moyenne
largeur, & doit fon origine à une forte inondation
du N il, qui eut lieu en 1801. Les eaux du fleuve
fe frayèrent un paffage à travers les dunes, &
furent remplacées par celles de la mer.
EDMONSTONE. Ile fituée à l’embouchure de
l’H ou g ly , fur la côte de l’Hindouftan, par 21 degrés
3 y minutes de latitude feptentrionale &
par 86 degrés de longitude orientale. Elle eft due
à des alluvions qui l’ont formée même affez rapidement.
Elle a deux tiers de lieue de longueur fur
un tiers de largeur. Son centre eft affez élevé :
de petits mamelons fe font remarquer à fon
extrémité occidentale ; fa côte méridionale eft
inégale, découpée, & fe compofe d’ un fable
fin ; fa côte oppofée eft dentelée & entrecoupée
de baies. D?s bancs de fable, découverts
à la marée baffe, y forment une chaîne
d’écueils au milieu du canal qui la fépare de
l’île de Sagor. Des arbuftes, des herbes & des
plantes rampantes q u iy ont pris racine, tendent
à élever graduellement le fol de l’ ile Edmonftone.
ÉCINE. Ile fituée à environ 2 lieues des côtes
de la Morée-, par 37 degrés 42 minutes 7 fécondés
de latitude feptentrionale, & par 21 degrés
9 minutes 2y fécondés de longitude orientale.
Sa longueur eft de 3 lieues & fa largeur
de 2. Au nord-oueft, elle eft entourée de rochers
inacceflîbles ; à l’oueft, la côte eft plate;
^intérieur eft montagneux & manque d’eau. Scs
vallées font fertiles en b lé , en oliviers & en
cotonniers. Elle renferme beaucoup de pigeons;
la pêche eft fort aftive fur fes côtes.
EIFEL ou E y f fe l . Petite chaîne de montagnes
qui fe détachent des Ardennes orientales,
vers les fources des premiers affluens de la Roè'r.
Elle fe dirige <à l’ eft & fe termine au bord du
Rhin. Sa longueur eft d’environ 20 lieues. Sur
fon verfant feptentrional, l’Ahr prend fa fource
pour aller fe jeter dans le Rhin ; fur le verfant
oppofé naiffent la K ill, la Liefer , l ’Alp,
l'E lz , affluent de la Meufe, & la[Nèthe, gui
va porter fes eaux dans le Rhin. Cette chaîne
e f t , en grande partie, formée de mamelons
volcaniques dont la -hauteur eft généralement
X x x x x 2