
verts de dépôts de calcaire marneux, il eft à
croire que ce calcaire, diflbus à l'aide des eaux,
a forme le ciment qui réunit les molécules fili-
ceufes de quelques grès qui font effervefcence
avec l’ acide nitrique. Les petits rhomboïdes de grès
que l’ on trouve dans quelques localités des enviions
de Fontainebleau font une preuve de cette
origine ; ce que confirme encore leur forme, qui
paroît s’être moulée dans des cavités qui rem-
fermoient des criftaux rhomboïdaux de carbonate
de chaux.
Les fables ne forment pas feulement le fol des
contrées que nous venons de nommer : les plaines
qui s’étendent au-delà de l’Euphrate, les environs
d’Hifpahan & de Kerman en Perfe, une grande
partie de l’Inde, toute le Boukharie, en font con-
verts.
L’Amérique, & même i’île de Terre-Neuve,
l ’Afrique & l’A sie, en font plus abondans que
l ’Europe; cependant, à l’Allemagne feptentrion-
naleque nous avons cité e , il faut ajouter prefque
tout le fol de la Hollande, l’ancienne Bretagne,
les landes de Bordeaux, & quelques parties de.
l ’Efpagne & de l’Italie. (J . H.)
SA CO . Rivière des États-Unis. Elle eft formée
par trois ruiflèaux, l’ELlis 3 le Cutler & la Rivière
Nouvelle, qui fortent de la partie élevée des collines
blanches, dans l’état de New-Hampshire >
& coulent dans la direction du fud jufqu’au point
où elles fe rencontrent dans les plaines de Sig-
wacket. De l à , la rivière fuit un cours tortueux
en paffant par le diftriêt de C o nw a y , prend
enfuite une dire&ion fud-aft & va fe jeter dans
l’Océan atlantique, au-deflous de la ville de
S a co , après avoir parcouru le diftriêl du.Maine
l’efpace de 45 milles. Les branches qu’elle reçoit
font le grand & le petit Oflapy. Elle eft navi-
guable jufqu’à 6 milles de fon embouchure.
(J. H .)
SAFFIEN (V allée de). Cette vallée de la
Suifle eft comprife dans le canton des Grilons;
elle eft formée de deux rameaux qui defcendent de
la chaîne de Weiflenftein, qui appartient au
groupe du Saint - Go thard ; le torrent du Saffien
l’arrofe, dans toute fa longueur, jufqu’ à fa réunion
avec l’une des principales branches du Rhin, appelée
le Rhin antérieur. Le Cheinzenberg forme le
côté droit de cette vallée fauvage, couverte de
pâturages excellens. Vis-à-vis l ’églife du petit
village de Salerna, on voit un gouffre épouvantable
dans lequel fe précipite , en forme de caf-
cad e , un petit ruifleau. A quelque diftance de ce
village fe trouve l’Alpe de Camana , l’un des plus
valtes plateaux de tout le canton. (J. H .)
S AGHALIEN, fleuve de l’Afie. V o y e i Amour.
S AGH A L IEN ,S AKH ALIEN. Cette île que l’on
nomme auffi Seghalien, eft connue des Japonnais
fous celui d’ Oku-Jejfo,*les naturels, appelés 4 mos,
lui donnent celui de Karato ou de Karaftou; mais
félon Krulenftern, le nom indigène feroit Saldan,
& félon Lapeyroufe, Tchoka.
Sur les cartes dreflees d'après le méridien de
Paris, le 140e. degré de longitude orientale la
partage dans toute fa longueur, que l ’on évalue
à 210 lieues de 15 au degré. Sa largeur varie félon
les points fur lefquels on la mefure. Sous le 50e.
degré de latitude feptentrionale elle eft de 30
lieues j vers le nord elle eft à peu près de moitié,
& fa moindre largeur, au lud, n’eft que de 10
lieues. On compte 14 caps importants fur les
bords de cette île qui fe bifurque en deux parties
à fon extrémité méridionale. Ces caps font : au
nord, celui d’Elifabeth & celui de Maria ; à l’oueft ,
le cap Golowatfcheff, la pointe Boutin & la pointe
de Lamannon; au fud, le cap Grillon, le cap
Aniwa, & fur le côté oriental, en remontant
vers le nord, les caps Patience, Bellinjegau\éna,
Rimnik , Ratmanoba, Untiefen, Clokatcheva &
Lowenflern. Les baies les plus importantes font :
celles de VAngle à l ’oueft, d’Aniva au fud, Ôt de
Patience à l’eft.
Lîle de Saghalien baignée, à l ’oueft: parle détroit
appelé Manche delà Tartarie, au nord & à
l ’eft par la mer d'Okhotsk, & au fud par celle
d’ iejjo, n’eft féparée du continent afiatique que
par un petit détroit de 3 à 4 lieues de largeur
, & de l’île d’Ieffo, au fud, par le détroit de
Lapeyroufe, large d’environ 16 lieues. Les eaux
qui baignent fes côtes font très-poiflonneufes, fes
rivières & principalement celle dè Salomon, fes
ruiflèaux même, nourriflent de beaux faumons &
d’excellentes truites. Le fol de l’île eft montagneux;
c’eft dans fa partie méridionale, depuis la
rivière de Salomon, que l ’on trouve les plus
! hautes montagnes, dont les plus confidérables
font le pic Tiara r le pic Lamannon & le pic
| Bernqet : ces deux derniers s’élèvent fur le côté
occidental de l’île , le troifième eft placé pref-
qu’au centre d’ une chaîne qui furmonte Les côtes
orientales. Ces pics font conftamment couverts de
neige; les montagnes qu’ ils dominent font boifées ;
on y trouve des pins, des chênes, des hêtres, des
bouleaux, & dans les lieux bas, des faules; fur
les collines, croiflent le rofier, l’angélique & le
faranna ou lis du Kamtfchatka. Les vallées qui les
partagent offrent un fol favorable à la culture.
On trouve dans l’île différentes roches granitiques
& calcaires ; mais à partir du y i e. deg. de latitude
jufqu’ à fon extrémité feptentrionale ,1e fol s’abaiffe,
on ne voit plus que quelques collines calcaires,
des fables et des dunes.
Suivânr le témoignage de Lapeyroufe qui a
vifité la côte occidentale, & de Krufenftern qui
a parcouru la côte oppofée/la population de l’ile
Saghalien eft miférable & abrutie. A l’occident 3
ces infulaires ont à lutter contre un climat âpre ;
ils fe nourriflent de la pêche & de la chaffe, fe
tatouent le corps & fe vêtiflent d’étoffes laites en
écorces de fiules. Leur langage renferme des mots
germaniques &r des mots mantchoux. Le midi de
l ’île eft habité par les A ïnos , la côte nord-eft par
une colonie de Tartares Mantchoux, & le centre
eft prefque défert. (J. H .)
SAGNE (Vallée de la ) . Cette vallée du Jura
eft comprife entre deux branches de ces montagnes
; elle s’étend du fud-oueft au nord e ft, fur
une longueur de quatre lieues; elles fe divife en
deux parties, dont l’une conferve le nom de la
Sagne, & dont l’autre porte celui des Ponts :
celle-ci contient beaucoup de tourbe & une fource
d’eau minérale ; l’ autre eft fermée vers le fud
par la montagne de Tourne, qui renferme plu-
fieurs grottes remplies de ftalaêtites. (J. H .)
SAHARA ou Zahara. C ’eft le nom qu’on donne
à un immenfe défert fitué dans la partie fepten-
trionale de l’Afrique. On eftime fa fuperficie
à 130,000 lieues carrées; il occupe depuis l’extrémité
occidentale de cette partie du monde juf-
qu’aux montagnes qui s’élèvent à 1’011 eft de la
grande Oafis, près de yo degrés ou environ 1,250
lieues de>l’occident à l’orient, & du nord au fud,
15 degrés ,depuis le territoire de Tomboudtou
■ jufqu’aux premières pentes des ramifications de
l’Atlas, c ’est-à-dire 3 60 lieues. Il eft divife en douze
déferts limités par des monticules de fables ferri-
blables à celui du fol : fouvent les vents les fou-
lèvent & en forment des mafles onduleufes qui
changent de place comme les flots de l’Océan, &
enfevelifîent quelquefois des tribus entières. Des
rivières fe perdent dans ces fables'; des marais
fangeux s’y forment & deviennent le repaire de
reptiles & d’animaux venimeux, particuliers au
climat brûlant de-1*Afrique. Cependant les collines
difleminées au milieu de ce défert, fuffifent
pour arrêter les nuages; les eaux pluviales s’y
précipitent; des ruiflèaux y prennent naiflance;
les labiés qu’elles arrofent deviennent fertiles;
quelques plantes s’y accumulent; la terre végétale
s’y forme & donne naiflance à ces Oafis qui, par
la fécondité de-leur fo l, forment le plus fin-
gulier contvafte au milieu de cette plaine de fables.
yoye\ Oasis.
Si l’on doutoit que ce vafte défert fût jadis le
féjour del’Océan, il fuffiroit, pours’ en convaincre,
de s’affurer comme on l’ a fait, que les coquilles
que l ’on y trouve font les reftes de mollufques
marins, & que le fel, dont le fable eft imprégné,
y eft tellement abondant, que,les eaux en font
prefque toujours faturées à tel point, que les habitants
des Oafis font obligés d’aller chercher
l’eau à fa fortie des couches d’argiles fituées
fous ce fable, car elle perd fa douceur en le tra-
verfant.
Le défert de Sahara eft une plaine & pour ainfi
dire un plateau peu élevé au-deflus du niveau de
la mer; les collines qui en rompent l’ uniformité
font ordinairement rocailleufes; le fable du loi
n’eft pas toujours fin, on y trouve beaucoup de
cailloux quartzeux, blancs & aigus. Le fel gemme
y eft de la plus grande blancheur, c ’eft à peu près
le feul minéral que l'on y remarque ; cependant
on y découvre quelquefois des mafles ferrugi-
neufes. L’air fec & échauffé par la réflexion des
rayons folaires fur le fol, conferve, pendant la
plus grande partie de l’année, une^vapeur rougeâtre
qui produit à l’horizon le même effet que
les feux volcaniques. La pluie n’y tombe que
depuis le mois de juillet jufqu’ au mois d’oêtobre.
Dans les points inhabités ; la végétation ne fe
compofe que de quelques plantes : ce font des
acacias, des mimofa, des fougères, des orties,
des ronces, une efpèce d’apocyn & une plante
aromatique qui reflemble au thym ; les palmiers
y font rares, fi ce n’eft dans les Oafis de quel-
qu’étendue.
Les animaux que l’on rencontre dans le défait
font des finges, des gazelles, des lions & des
panthères, l ’autruche, le corbeau, des lézards &
des ferpèns d’une énorme grandeur. (J. H.)
SAHUN (Gorge de). C e tte 'g o rg e , que l’on
appelle auffi le port de Sahun, eft fîtuée dans les
Pyrénées, entre les vallées de Giftain & de YEf-
fera. Les montagnes qui forment fes limites font
compofées de calcaire amygdalin, autrement appelé
marbre de Campan , appartenant a la formation
intermédiaire, ou, pour nous fervir de la dénomination
que nous avons adoptée au mot roches,
appartenant aux plus anciens terrains méta{oiques,
' degrés rouge & dophite3 roche que l’on connoit aufli
fous le nom de diorite. Cet ophiie, dit M. Charpentier
dans fon Ejfaifurles Pyrénées, eft accompagné
de gypfe.
Le même obfervateur a remarqué près de la
vallée de Sahun, dans celle de Giftain, le calcaire
alpin, c’ eft-à-dire le premier dépôt calcaire de la
formation de fédiment moyen, fuperpofé au grés
rouge, en ftrates ou couches parallèles.
(J . H .)
SAILLIE. V o y e i Sel.
SAIN T-LAUR EN T (F leuv e ). Ce fleuve de
l’ Amérique feptentrionale fort du lac Ontario,
coule du fud-oueft au nord-eft, & va fe jeter dans
un golfe qui porte fon nom, formé au nord par
la terre de Labrador, au midi par le nouveau
Brunfwick & là Nouvelle-Ecofle, & à l’eft par
1île de Terre-Neuve. Plufieurs autres îles fortent
des eaux de ce golfe : celle d’Anticofti, longue
de 50 lieues, large de 1 2 , eft fituée entre le
Labrador & le nouveau Brunfwicn; celle de Saint-
Jean, longue de 48 lieues, large de 8,&r dont les
bords présentent un grand nombre d t baies, s’ élève