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•* chiens & mis le fiége devant Maeftricht, le
» fort Saint Pierre fut bombardé î la maifon du
*> chanoine s'en trouvoit voifine : il fut expreffé-
» ment enjoint auxcanonniers de la refpeéter.........
» Après la prife de la v ille, on fut jufte avec le
» chanoine, en lui prenant une pierre qui pour
» lui ne pouvoit avoir qu’un prix idéal, & il fut
» exempté de toute contribution de guerre; il
*• fut en outre convenu que la valeur que lui
»s eflimeroient les favans de Paris lui feroit
a» payée..........C'eft envers le pauvre Hoffmann
y> qu'il eût été à defîrer qu'on eût exercé cet
»» aéte de générofiré, ou plutôt de juftice; mais
a» il étoitmort, & l'on ne fe donna pas la peine
»» de rechercher des héritiers fans proteétion, &
» qui fe trouvoient peut-être dans le befoin. »
La tête du MofaJauras, que Faujas regardoit
comme ayant appartenu à un Crocodile , opinion
réfutée avec raifon par M. C u v ie r , a été trouvée
dans la maffe calcaire, que l’on évalue à près de
quatre cent cinquante pieds d’épaiffeur. Cette
maffe, qui augmente de dureté à mefure que l’on
defcend vers fa bafe , eft furmontée ,fuivant Faujas,
dont les obfervations ont été vérifiées par Bory
de Saint-Vincent, qui a publié une defcription
de cette montagne intéreffante, i° . d'une couche
de cailloux roulés, de la groffeur d'une noix à
celle du poing; ils fon t, dit ce dernier, quartzeux,
opaques, tantôtgrifâtres, tantôt d'un blanc plus
ou moins terne> tantôt couverts d’un oxide ferrugineux
; quelques-uns font de jafpe groffier,
foit rougeâtre, foit d'un violet obfcur. Cette
couche a , dans les endroits oû on a pu la mefurer,
environ 8 mètres d'épaiffeur.
2°. D'une couche de fable quartzeux, friable,
d’ une couleur jaunâtre plus ou moins intenfe. Sa
puiffance eft d'environ 7 mètres & demi.
30. D’une autre couche de fable femblable au
précédent, mais plus compare, d'un gris-verdâtre
& comme lié par un ciment calcaire qui lui don-
neroit la faculté de fe biffer tailler en blocs. C e
fable a paru à Bory de Saint-Vincent avoir une
odeur particulière défagréable. Son épaiffeur eft
d'environ 3 mètres.
La mâchoire de cet animal a trois pieds neuf
pouces de long; elle approchoit, dit M. Cuvier,
du fixième de la longueur to ta le , comme dans
les Crocodiles, mais ilavoit la queue plus courte,
à en juger par la brièveté du corps de fes vertèbres.
Cette partie du corps de l'animal devoir
être robufte & lui fervir de rame très-puiffante,
ainfi que l’a remarqué Adrien Camper, car il eft
indubitable qu’il habitoit les eaux de l ’Océan,
quoiqu'aucun Saurien ne paroiffe vivre maintenant
dans les eaux falées. Sa longueur totale de-
voit être d’environ vingt-quatre pieds 5 ce qui eft
une taille monftrueufe pour un Lézard.
Le Mofafaurus, animal inconnu dans nos créations
modernes, devoir, félon M. Cuvier, fervir
d’intermédiaire entre la tribu des Sauriens' fans
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dents au palais, c*eft-à-dire , les Monitors, les
Sauvegardes , les Ameiva & les Sauriens à dents
palatines, tels que les Lézards ordinaires , les
Iguanes , les Marbrés & les Anolis. Il tenoit aux
Crocodiles par quelques caraâères partiels & par les
liens généraux qui unijfent toute la grande famille des
quadrupèdes ovipares.
Il feroit poffible que cet animal eût vécu jadis
fur le continent de l’ Amérique. Dans une carrière
de New-Jerfey aux Etats-Unis, on a trouvé une
dent minéralifée , longue d’environ deux pouces ,
& qui reffemble beaucoup à celles du Mofafaurus
de Maeftricht.
La craie proprement dite ne paroît point renfermer
d'offemens de Crocodiles; cependant on y
a trouvé des dents de cèt animal ; tel eft entre
autres l'exemple d’ une dent, haute de quatre
centimètres, & d'un diamètre de vingt-fept centimètres
à fa b a fe , qui a été recueillie par
M. Brongniart dans la craie de Meudon. Elle
doit avoir appartenu à un individu de près de
| vingt pieds de long.
| Reptiles de genres totalement inconnus. — Il eft
difficile de ranger l’Icktyofaurus & le Plefofaurus
parmi les Cétacés, ou parmi les Sauriens , puif-
qu'ils femblenttenir à la fois des uns & des autres.
Ulchtyofaurus a le mufeau du Dauphin, les dents
du Crocodile, la tête & le fternum du Lézard,
des vertèbres de poiffon & les pattes d’un cétacé.
Le Plefofaurus a auffi les pattes d’un cétacé , la
tête du Lézard, mais il a le cou femblable, par
fa longueur, âu corps d’un ferpent.
Les dépouilles de ces animaux fi finguliers ont
été trouvées en Angleterre dans un calcaire fecon-
daire ancien d’une formation contemporaine de
celle de la chaîne du Jura, ainfi que dans le calcaire
a polypiers appartenant à la formation ooli-
thique moyenne, où ils font rarement accompagnés
d’autres offemens. Les débris offeux
trouvés dans ce calcaire font rares, dit M. Cony-
beare; cependant, ajoute-t-il, on y a recueilli
des morceaux de vertèbres d'Icktyofaurus.
Icktyofaurus. C e que nous venons de dire de la
forme de cet animal foffile; fa reffemblance avec
les poiffons , expliquent affez leynom qui lui a été
donné par le naturalifte anglais Koenig. La première
defcription qui en fut faite a été publiée en
1814. Plufieurs ofiemens de cet antique animal
ont été découverts dans le Northumberland, dans
les comtés de Sommerfet, de Glocefter & de
Leicefter, ainfi que dans les falaifes de Lyme &
de Charmouth, à trente ou quarante pieds au-
deffus du niveau de la mer, au milieu d’une roche
calcaire ou marbre gris-bleuâtre marneux & p y -
riteux, auquel les Anglais donnent le nom de
lias. ( Voyeç Roches.) On en trouve même eu
remontant, depuis le nouveau grès rouge jufqu’au
fable vert qui repofe fous la craie.
Depuis que l’Ichtyofaurus a étq déterminé, on
a reconnu qu’il falloit y rapporter divers offemens
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trouvés dans beaucoup de localités hors de l^An- ,s4 envirAons de Coudmât dans le fdepafrtemgent de
U t^ G a r o n n e , ceux de Renguy | | * C e * ,g n y ,
dans le département de la Nievre, en ont offert
dans des terrains appartenant a la formation ooli
'^ A l l e m a g n e , les marbres gris des environs
d'Altorf en ont préfenté auffi i ce font meme
des vertèbres de cet animal queScheuchwr, &
d'autres naturaliftes, ont regardées Çmnme de
vertèbres d'hommes fo l ie s . Dans les fch.ites
calcaires des environs de g g » . dans le royaume
de Wirtemb'erg, on en a découvert en i:8*4 un
fquelette prefqu'entier, accompagne de pluneu.s
autres débris. H B W m
C et animal, dont les dents, au nombre de
foixante ou quatre-vingt-dix pour chaque mâchoire,
font coniques & (triées longitudinalement
comme dans les Crocodiles; dont le mufeau eft
pointu comme dans les Lézards ; dont le nombre
des vertèbres s'élève à environ foixante-quinze
& quelquefois à quatre-vingt-quinze; dont les
côtes font grêles & minces ; dont les nageoires
font formées d’oflelets rapproches, comme dans
les Dauphins, a été divifé par M. Cuvier en plu-
fleurs efpèces, favoir : VI- commuais, 1 -M' platyo-
don , 17. tenuiroflris & I L intermedius, qui ne diffèrent
que par des variations legeres- dans leurs
proportions. . A
Suivant M. C uv ie r , l’Ichtyofaurus devoit etre
pourvu de deux yeux énormes, qui lui facili-
toient la vifion pendant la nuit » il ne devoit
point avoir d'oreille-extérieure, la peau devoit
pafler fur le tympanique comme dans la Salamandre
& le Caméléon ; fa queue étoit d'une
longueur médiocre. Il devoit être forcé de ref-
pirer l'air en nature, & conféquemment de revenir
fouvent à la furface de l’eau. Cependant fes membres
courts, plats & non divifés, l'obligeoient à
nager ; il devoit ramper avec peine fur le rivage,
à la manière des Phoques, mais plus difficilement ;
& lorfqu'il échouoit, l’ampleur de fon ventre
annonce qu'il devoit y demeurer immobile comme
les Dauphins. Enfin, il devoit habiter les mers,
ainfi que le prouvent les débris de mollufques
avec lefquels on le trouve.
Sa taille, qui varie un peu félon les efpèces ,
n’atteignoit guère que cinq à neuf pieds de long
dans l'L commuais. Dans le platyodon9 elle pouvoit
être de vingt pieds. Le tenuiroflris n’avoit
que trois pieds & demi de long. L 'intermedius
avoit à peu près cette taille.
Une efpèce d*Icktyofaurus, qui fe diftingue
des autres par des dents plus droites, plus coniques,
a été découverte en Angleterre & décrite
par M. Harlan, qui lui a donné le nom de
I . coniformis.
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taies de l'Amérique du Nord des offemens d’un
Icktyofaurus inconnu . auquel on n’a point encoro
affigné de nom fpécifique. .
Plefofaurus. Son nom, qui fignifie voifln des
Lézards, lui a été donné par le géologifte anglais
Conybeare. Les falaifes de Lyme en Angleterre
ont fourni aux recherches des favans un fquelette
prefqu’entier, qui annonce un animal d’environ
trois mètres de long, depuis le bout du mufeau
jufqu'à l’extrémité de la queue; mais quelques
fragmens annoncent une longueur trois rots plus
confidérable. Les terrains de Honfleur, de Boulogne
& des environs d’Auxonne, en recèlent
auffi des. offemens.
La tête du Plefiofaurus eft petite : on peut l'é valuer
à une longueur d'environ 23 centimètres
pour le plus petit, & 75 à 80 centimètres pour le
plus grand; elle reffemble à celle du Lézard;
mais fous certains rapports, elle offre quelques-
uns dès caractères du Crocodile. Ses dents font
inégales, grêles, pointues, un peu arquées &
cannelées longitudinalement : on n’a point encore
été à portée d’ en fixer pofitivement le nombre.
Son long cou, compofé de trente-cinq vertèbres,
comme un cou de ferpent, a , d'après la figure
qu'en donne M. Conybeare, cinq fois lalongueur
de la tête ; le corps, formé de trente vertèbres, a
un peu plus de quatre fois la tête ; enfin la queue ,
comprenant trente-fix vertèbres, a un peu plus
de deux fois la tête : ce qui donne à celle-ci à
peu près le treizième de la longueur totale. Le
ventre de cet animal étoit très-peu bombé, ce
qui devoit donner à l'enfemble de fon corps une
forme très-alongée.
Le Plefiofaurus eft jufqu'à préfent divifé en -
cinq efpèces; M. Conybeare en a reconnu deux,
d’abord celle dont on vient de voir la defcription
, qu’ il appelle P. dolickoderus ou a long couy
& le P. recentior. De fon côté, M. Cuvier en a
reconnu trois, par l’ infpe&ion de quelques offemens
recueillis dans quelques localités de France.
Il les a appelées proviloiremenr P. carinatus,
P. pentagonus & P. trigonus.
Des terrains qui paroiffent appartenir à la formation
fecondaire, en Amérique, recèlent auffi
des débris de Plefiofaurus. Aux environs de New-
Jerfey, aux Etats-Unis, on a découvert à !a fin
de 1824 trois vertèbres foffiles d’une efpèce différente
de toutes celles qui ont été décrites.
Saurocepkalus. C e nouveau genre de Saurien
foffile a été découvert aux Etats-Unis, dans une
caverne fituée près du Soldier's River, ruiffeau
qui fe jette dans le Miffouri, au milieu d’un terrain
qui paroît être fecondaire. La forme angulaire
des dents de ce foffile, dont les débris annoncent
une taille de fîx à huit pieds de longueur, lui a
fait donner par le naturalifte américain Harlan,
à qui l'on doit ce nouveau genre, le nom fpécifique
de S. lanciformis.
Le fable ferrugineux de la forêt de Tilgate en