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marquer comme eux par leur bravoure , par leurs
lumières, par leur penchant aux idées religieufes
& par la culture des arts & des fciences.
Irlandais. Un auteur ( M. Sané ) dit en parlant
des Irlandais : « On les repréfente généralement
” comme des hommes ignorans , barbares eu^
*’ core & étourdis. Ils ne peuvent fupporter ni
»> les .injures ni les mauvais traitemenSj .v font,
" pour la plupart, implacables & violens dans
» toutes leurs affe étions ; mais ils font d’ailleurs
” prompts à concevoir, polis envers les étran,
” gers ta durs à la fatigue. Quoicjue fous ces rap-
» ports il y ait peut-être peu de diiférence entr’ eux
” & ceux de leurs voilins, qui n’ont poi t d’é-
» ducation, cependant les caufes qui ont retenu
» ces hommes dans l ’état de barbarie font plutôt
” accidentelles que naturelles. La plupart d’en-
>■ tr'eux, font papilles, & il e(l de l'intérêt de
» leurs prêtres de les entretenir dans la, plus
» profonde ignorance. »- 1
Français. Si nous nous renfermons dans les
généralités, nous dirons qugje Français eft d’ une
taille- moins élevée que celle de beaucoup de
peuples fes voilins ; mais qu'il eft bien f.iit, aèfif,
éclairé, paflionné pour la gloire & pour lcs'arts,
» & q ue, comme l'a fort bien obfervé Roulfeau,
les Françaifes font plutôt remarquables par leurs
grâces que par leur beauté, par la vivaçiré de
leur efprit que par leur inftruûion; que leur lé gèreté
, leur amabilité , |eur enjouement, que ie
charme qu'elles répandent dans la fociëté, leur
ont acquis l'influence qu'elles y exercent encore.
La population de la France s’élève à 51,000,900
d’individus.
Suijfes. Ces peuples, qui habitent les vallées
des Alpes , forment un lîngulier contrafte en
Europe, par la implicite te la pureté de leurs
moeurs, & par leur-attachement pour leur patrie,
autant que par leurs lumières te leur inftruâïon.
La principale langue que parle ce peuple eft un
diale été allemand, mais dans certaines parties de
la SuifTe on parle fiançais & italien.
Leur population s'élève à 1,500,000 habitans.
Viémoniais. Le Piémont, borné au nord & à
le ft par les Alpes , occupe l'extrémité occidentale
au baflün que parcourt le Pô. Le peuple y eft
moins porté à la gaîté te aux plaifirs bruyans que
celui des diverfes parties de l'Italie qui Tavoi-fine.
11 n’a pas non plus la même vivacité d’imagination,
qui donne à leurs voilins tant de fupériorité dans
les arts & la littérature.
La langue piémontailè eft un idiome italien
rempli de mots français,.
Le Piémonta une population d'envir-on 1,800,-000 j
habitans.
Génois. Ce peuple habite'Je verfant méridional
de la branche des Alpes qui va fe réunir aux
Apennins. Le Génoi-s eft F«fé, vindicatif, laborieux
, plein de courage & d’induftrie. Habitant
des montagnes te des vallées quj bordent la partie
feptentrionale d elà Méditerranée, il eft te doit
etre naturellement porté vers l’ agriculture, la marine
& le commerce, qui ont été pendant longtemps
les fources de fes richefles & de fa puif-
fance.
La langue de ce peuple eft Pitalien un peu corrompu.
Sa population eft évaluée à 400,000 âmes.
Tofcans La Tofcane occupe une partie du verfant
occidental des Apennins , qii'arrofent l’Om?
brone te l’Arno; Le peuple y eft doux te civi-
h|é ; les payfans y font fimples, obligeans Sc hospitaliers;
les hommes de la clafle éclairée y font
vifs , fpirituels & inftruits. Eh Tofcane , l'in*
duftrie, l’agriculture & les arts fleuriffent. partout.
Toutes les claftes y font palïîonnées pour
la poélîe & la mufiqiie.
La population tolcane ne s’élève qu’à 1,200,000
individus.
Napolitains. La prefqu’île qui, baignée parles
eaux de la Méditerranée & par celles de l’ Adria-
tique, forme l’extrémité de l’Europe ^ a toujours
été habitée par des peuples fuperftitieux, fourbes,
querelleurs & vindicatifs : tel eft encore le caractère
diftinétif du Napolitain ; il fembleroit que les
tremblemens de terre te levoifinagé du Véfuve
exaltent en lui certaines difpofitions morales. « La
" probité, dit M. Sanè { Tableau hifi orique, to-
» p°graphiq ,e. & moral des peuples , tome 1 ) , pa-
** roît aux Napolitains line duperie d’efprit; la
*» frar.chîfe, une vivacité de tempérament ; l’ef-
« prît eft de tâcher de tromper j l’habileté de
” reufljrj lés vertus font imputantes, les vices
M naifient du climat. La vengeance eft de droit
M naturel ; e ’eft la feule paflion qu’on connoiffe.
» I a pat elle exclut l’ avarice. L’amour n’,eft qu’un
» befoin ; une femme n’eft qu’un meuble j un
»> amant m eft que l’homme qui l ’achète. »
C e peuple, fobre par tempérament, pareftenx
avec délices, débauché par oifîveté, luxueux par
vanité te fanatique par ignorance, fe compofe
d hommes agiie-s te bien laits te de femmes chez
lefquelles la beaucé eft une fleur qui ne peut longtemps
réfifter à l'influence d’un climat b.ulant il
aime avecpafhon les jeux, la danfe , le -‘pèdiacle,
& tous les plaifirs bruyans. La mufique te la
poéfie charment fon imagination exaltée.
La popuiation des Etats napolitains s’élève à
5,.060,000 d habirans.
Italiens. A fin.d'éviter des-ré péri rions , nous dirons
que k sltaliens, en général, font bien proportionnés
dans leur taille , qu'ils ont le regard yif te
ammé, qu’ils ont beaucoup .de-brillant dans leurs
faillies A' beaucoup d.intelligence. Participant des
avantages despeuplesméridionaux, la Cobriété eft
une.de leurs qualités. Mais tackimies plutôt que
réfléchis, plus vindicatifs que braves, plus fuperftitieux
que dévots, rufés , complimenteurs te
taux, ils par-oiflent avoir tous les défauts des
peuples corrompus, fans en a-voir Les principales
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vertus & les qualités. Ces différens traits caradté-
rifüques font plutôt le résultat dé leur fituation
politique que de . l’ influence du climat & des
autres agens phyfiques. Un peuple qui a perdu
fon indépendance & qui eft courbé fous le joug
de la fuperftition, peut-ildonner quelqu’eflbr aux
idées grandes te géïiéreufes, qui ne tarderoient
point à fe développer chez lui s'il recouvroit fon
indépendance te fa liberté ?
Portugais. Voici le portrait que fait de ce
f>euple, qui dcîfcend des Lufitaniens, notre col -
aborateur Bory de-Saint-Vincent {Guide du voyageur
en Efpagncg, pag. 5 5 1 ) 1 ec Le Portugais eft
w aventureux, entreprenant, prodigieufement at-
» taéhé au fol oui le vit*naître, irritable, témé-
H raire te cepenaant patient. L’adverfité ne fûuroit
l’abattre 5 la contradiction l’irrite. Laborieux
» comme par accè s, il eft fouvent léger te prefque
» toujours parefTeuXj du relie, effentiellement
» jaélantieux te fe plaifant à parler de lui ou de
fa gloire nationale. »
Les Portugais font grands & bien faits 5 leurs
femmes font d’une taille médiocre} elles oht la
peau un peu brune , les yeux noirs te expreffifs ,
les dents blanches te bien rangées*
La langue portugaife eft l’èfpagnoie corrompue,
l a population du Portugal s’élève à 5,685,060
habitans.
Espagnols, La péninfule efpagnole a été divifée ;
par Bory .de Saint-Vincent en quatre verfans : le
feptentrional, Yutiental, Y occidental te le méridional
, dont la pi.; ulation diffère par des nuancés
fenfiblés. I
Les habitans du verfant feptentrional, defeen-
dant des anciens Oantâbres, font, fuivant l’expref-
■ flon dé notre favant collaborateur, patitns, laborieux,
àftifs , indufiritux, & paflion né fnent attachés
au fo l qui les vit naître. Long-temps indépendans ,
•ils le regardent tous comme nobles, & font fort
fufceptiblés fur le point d’honneur.
Le verfant oriental eft peuplé par les defeendans
■ des anciens Lufitaniens} ils font graves, fiers,
parefleux, remplis de morgue te d’ oftentation}
cependant quelques Caftillans de certains cantons
montagneux font adonnés aux occupations induf-
trielles.
Le Catalan, peuple du verfant occidental, def-
cend des Ibériens & du mélange de ces peuples
avec les Grecs, les Carthaginois, les Romains,
les Juifs & les Arabes, ce II a , dit Bory de
é Saint-Vincent, confèrvé quelque chofe de tant
» d’aïeux, te fon caractère, cômpofé des qua-
!» lités & des défauts qui fembloient propres à
>3 chacun d ’eux, eft le plus fingulier mélange
» qu’on puiffe imaginer, d’entêtement te de lé-
» gèreté, d’ audace & de foiblefte , d’infouciance
« & d’àélivitë, de pétulance & de calme, de
*> groffièreté te d’efprit, d’ ignorance 8c de defir
»9 d’apprendre, de fuperftition te d’impiété. »
Le verfant méridional eft peuplé par les An-
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daîotvs. C e peuple qui defeend des G recs, des
Carthaginois, des Romains, des Vandales, des
Goths & des Maures, a une phvfior.omie & un
caraêlère analogues à ceux de l’Africain. C e font
les mêmes traits, le même teint} ce font aufli le
mente accent, une partie des mêmes moeurs, te
jufqu’à certaines vertus hospitalières. « A u re fte ,
» ait Bory de Saint-Vincent, foit par un effet de
» cette infouciancô qui paroït propre aux peuples
» des pays chauds, (oit par une facilité d’numeur
*» qui tient à la douceur du climat te à la riante
» expofttion du fol qu’ils habitent, les habirans de
>» la Bétique, légers, inconftans, rians te fpiri-
» fue ls , s’embarraffent peu de l’ avenir & n’ont
»3 jamais réfiflé à perfonne} ils fe font fort bien ac-
» commodés de toutes les dominations,*& n’ont
33 joué qu’ un rôle fort;fubalterne dans l’hiftoire. »•
La population de l’Efpagne a été évaluée, en
1822 , à n ,248,000 individus.
Croates. C e peuple habite les régions qui s’é tendent
fur le verfant oriental de la chaîne qui
forme le prolongement des Alp es , c ’eft-à-dire,
les vallées te les plaines que parcourent la Drave,
la Save te la Kulpa. Les Croates forment une des
branches de l’ancienne nation flavone , dont ils
parlent un diaîeéte. Jadis adonnés aux hafards des
combats, ils conferventencore , fous le gouvernement
autrichien , leur tudefle lauvage te leurs
moeurs incivilifées. Quoique les Croates s’appliquent
à l’ agriculture, ils préfèrent les travaux
militaires -à la vie agricole. Plu« de la moitié de
leur population eft partagée en diftri&s militaires.
Leur nombre total s’élève à environ 600,000.
Dalïnates. Les Dalmates fe compofent de la réunion
de plufieurs tribus qui occupent le verfant
oppofé à celui des Croates. Ils font, comme ceux-
c i, d'origine flavone. Généralement peu industrieux,
iis s'adonnent à l’agriculture.
La population des Daimates du continent &
des îles s’élève à environ 500,000 âmes.
Bofrtidqaes. Ces peuples habitent une contrée
montagnetëfe, bornée au nord te à l’oueft par le
cours de la Save te celui de l’Ounna } au fud-oueft
par les monts Prologh ; au fud par les monts
Piefliori} à l’eft par la Sidnitza, jufqu’à fon
confluent avec la Morava orientale. Le climat de
la Bofnie eft froid dans certaines parties Limées
près des montagnes. Le peuple y eft fupèrftitieux,
fdnatique, ignorant, barbare & très-difpofé au
métier des armes} mais il n’eft point vénal comme
l'Albanais.
La langue répandu^en Bofnie eft un diaîeéte
fervien. La population s'y élève à plus de8oo,co®
âmes.
Serviens. La Servie eft bornée au nord par le
Danube} à l’oueft par la Drina te par une chaîne
de montagnes qui fe joint aux monts Gluboun}
au fud par le mont Argontiro, & à l’eft par la
Morava te le Timok. Cette contrée moins mon-
tuenfe que la Rofnie, eft partagée par des plaines