
boldt, que fe trouvent les cimes volcaniques &
ifolées de Bombacho , de Grenade & du Pâpa-
gayo. La première ell fmiée par le il*., degré
7 min. de latitude, & les deux autres par le 10 .
aeg. jo min. .
Suivant les cartes anciennes , dit le meme voyageur,
l'ifthme feroit coupé par un cours d’eau qui
communiquer oit du lac Nicaragua à 1 Océan.
M. Martin de La Baftide, dans ion M ém o i r e f u r le
p a jfu g e de la m e r d u S u d a c e lle d u N o r d ( I791 ), &
la relation du Voyage de Marchand (tome I, pag.
56c), indiquent une rivière .appelée le R i o P a r t
i do ( la R iv i è r e p a r ta g é e ), qu* auroit un bras dans
l’Océan pacifique & l’autre dans le lac Nicaragua.
Mais il paroît que, fuivant les dernières obfer-
vations j ce fait eft loin d être avéré. . ^
Depuis le fond du golfe de Papagayo )ufqu a
l’extrémité orientale du lac de Léon ., l’ifthme eit
tellement hériffé de volcans , qu il nexifte aucun
endroit fur le Globe qui en contienne autant. Ces
montagnes volcaniques, qui vomiffent des flammes
& des laves, (ont formées d’une roche ignée appelée
t r a c h y te elles s’élancent du niveau de la
plaine en cônes élevés, qui, raflemblés en groupes
ifolés, font féparés par de nombreufes vallees. Près
de l’extrémite occidentale du iac de Léon, le terrain
eft peu élevé. Ce font des plaines couvertes
demangiiers, & des favannes au milieu deiquelles
s’élève la ville de Léon. A l’autre extrémité de
l’ifthme, le fol offre un afpeét femblable. On di-
roit que cette langue de terre eft le réfultat des
éruptions volcaniques qui fe font amoncelées au-
deffus des eaux, 6c que, fans ces éruptions, fespace
occupé par le lac N i c a r a g u a ne leroit qu un
golfe profond. . x
Quoi qu’il en foit, la facilite qu il y auroit a
couper Tifthme de Papagayo, donnèrent, au
moyen du lac de Nicaragua & de la riviere de
San Juan, qui defeend de ce lac à la mer des
Antilles, la poflibilité de faire communiquer cette
mer avec le grand Océan ; ce qui ne leroit pas
iuoins avantageux que d’établir cette communication
à l’eft de l’ifthme de Panama. V o y e \ ce
mot. , „ I
Les vallées de l’ifthme de P a p a g a y o font exportées
à une température fort élevées félon M. de
Humboldt, elles font peut être les plus chaudes
de toutes celles de la terre; L’air y eft brûlant,
autant qu’il eft malfain j il eft furtout pernicieux
pour les Européens. (J. H.)
PAPAGAYOS. Nom que l’on donne, à caufe
de l’ifthme de P a p a g a y o > à des vents dangereux
qui fe font périodiquement fentir fur les côtes du
lac de N i c a r a g u a . • | - ,
Suivant M. de Humboldt, les cotes de ce lac
font expofées, dans les mois d’août, de fep-
tembre 6c d’octobre, à des pluies & à des orages
affez fréquens s mais en janvier & en février , les
mêmes parages font tourmentés par des vents furieux
, qui foufflent du nord-eft & de l’eft-nord-
eft. Ce font ces vents que l’on nomme p a p a g a y o s .
Le contrafte qu’ils offrent avec la température
brûlante que l’on éprouve fur l’ifthmède P a p a g a y o ,
contribue fans doute à rendre très-malfaine cette
terre équinoxiale. (J. H.)
H PAQUES ou Easter. Ile fituée dans l’Océan
pacifique, par 27 degres 2 minutes de latitude
méridionale & 112 deg. 8 min. 30 fec. de longitude
occidentale du méridien de Paris. Elle fut
découverte par l1 amiral hollandais Roggeween, le
6 avril 171a » & comme c’étoit le lendemain de
la fête dé Pâques , il.la nomma P a a jf e n ey la n d . ou
î le d e P â q u e s .
Elle a environ quatre lieues de long, St onze
litues marints.de tour ; elle a été vifitée parCook
& Lapeyroufe; on croit même qu’elle leifut par
Davis en 1686. - , .
Sa forme eft triangulaire ; un volcan éteint en
occupe . l’extrémité méridionale. Cette partie
principalement eft entourée de rochers, cûe
baigne la mer. A fept ou huit cents toifes danslin-
térieur s’élèvent des montagnes volcaniques peu
importantes. Cependant on les aperçoit de quinze
à feize lieues en met. Elle n’eft arrofee par aucun
cours d’eau, ou du moins ils s’y perdent dansdes
cavités des rocher?. Les feules fources que 1 on
y trouve font fales, puantes, jaunâtres ou fulfu-
reufes ; le fol eft tellement ftérile, que les arbres
n’y atteignent pas au-delà de dix-huit pieds de
hauteur; mais fa ftérilité paroît être l’effet de
l’ignorance des habitans, qui les a portés a détruire
les arbres à une époque reculée , car les
coteaux & les vallons offrent de riches tapis de
verdure. . „ ,
Suivant le capitaine Cook , le terrain le plus lte-
rile eft fermé d’une argile noirâtre. Mais, comme
je.le penfe, cette argile eft due à la décompofition
des roches volcaniques qui y fontéparfes ; elle de-
vroit, au contraire, être favorable à la végétation
, fi- les infulaires favoient en tirèr parti.
1.1 paroît que cette île n’ell point entièrement
volcanique, ou du moins que ces roches ignées y
font fur quelques points recouvertes d’un terrain
d’alluvion. Cook dit en effet que vers lapavtie(Ia
plus élevée de l’extrémité méridionale de Lite,
le fol eft formé d’une argile rolige qui ne renferme
point de débris de roches, & qui paroît être naturellement
fertile, puilque la végétation y ett
plus belle qu’ailleuts. ,Ce caraâère de fertilité
convient, d’après ce que j’ai Couvent obfervé, au
terrain d’alluvion rougeâtre que l’on retrouve fur
les terrains les plus différens.
A fon extrémité méridionale on voit des’îlots
ou rochers placés en. travers près du rivage. Les
pointes feptentrionales & orientales de l’île s’élèvent
à une hauteur, oonfidérable.
Les principaux végétaux de .l’île Pâques font:
Yh ib iJ 'cu s p o p u tn eu s ( Linn.), plante qui appartient
aUX
aux m a lv a c é e s 'S t que les infulaires emploient pour i
leurs teintures ; un p a fp a lu m ; des m im o f a , qui I
leur fervent à faire des maffues & à conftruire ou
réparer leurs pirogues; l’igname ailée ( d io fe o r ea
alata~) dont iis fe Terrifient, ainfi que la racine
du liferon patate . ( c o n v o lv u lu s e d u l i s ) ; enfin le
bananier & la canne à fucre.
A l’exception d’un grand nombre de rats, l’îfe
ne paroîr renfermer aucun quadrupède. Cook y
trouva des poules & 'des coqs apprivoifés , qui
provenoient peut-être de quelques-uns de ces
animaux que Roggeveen y avoit laiffés. Parmi les
roifeaux qui y opt été obfervés, j e dois citer les
hirondelles', les frégates, les noddies. Quant aux
poiflons, la côte ne paroît pas en êtretrès-foürnie.
Forfter pçnfe que l’île P â q u e s avoit pu faire
partie d’un ancien continent qui auroit difparu
fous les eaux comme l’Atlantide. Ce qui pourroit
fervir à confirmer cette opinion, ce font les mo-
numens que l’on y a obfervés 6c qui n’appartien-
hent point à la population adtuelle. Us conliftent
en ftatues coloffales ou plutôt en buftesqui s’élèvent
de terre à douze ou quatorze pieds, 8c qui
portent un car.adtère analogue à, celui de certains
coloffes égyptiens. A u-deffus de plates-formes affez
élevées fe remarque le plus grand de ces buftës ;
il a , fuivant Lapeyroufe , quatorze pieds fix
pouces de hauteur, fept pieds fix pouces de largeur
aux épaules, trois d’épaifleur au ventre , fix
de largeur 6c cinq d’épaiffeur à fa bafe.-Cepen-
dantCôok dit qu’il mefura iine de ces ftatues ren-
verfée fur la terre, & qu’elle avoit vingt-fept
pieds de long : ce qui fait près de vingt-cinq de
notre mefuré. Ces monumens que l’on remarque
fur plufîeurs points de l’île, mais qui occupent
principalement les côtes & les bords de la mer,
iontfculptés en une lave poreufe affez légère. Ils
font pofés fur des plates -formes d’une grande di-
menfion. Lapeyroufe & Cook ont penfe que. ces
finguliers buftes , que quelques-uns ont pris pour
des idoles 6c d’autres pour des pierres tumu! aires, ■
& qui ont été faciles à tailler & à élever, pour-
roiént bien ne pas être d’une grande antiquité.
Mais ce qu’il y a de certain , c’eft que les nabi-
tans n’en font plus de femblables & qu’ils paroif-
fent avoir une certaine vénération pour ces monumens,
quoiqu’ils foient loin de leur rendre ,
comme on l’a cru , les hommages rendus généralement
aux idoles, puifque Lapeyroufe n’a remarqué
chez les habita ns dé l'île aucune efpèce
de culte. Il évalue à environ deux mille le nombre
de ces infulaires; •
Leur taille, bien proportionnée , eft d’environ
cinq pieds quatre pouces; ils ont généralement
les cheveux noirs j d’autres les ont blonds; ils
font peu velus 6c barbus ; leur peau eft bafanée;
ils ont coutume de fe tatouer. (J. H.)
PARA. Voye\ Amazone.
G é o g r a p h ie -P h y f tq u e . T o m e V ,
PAR ADEISBERG. M o n ta g n e a 'u P a r a d is ; l’une
des principales des environs de Schemnitz en
Hongrie. Elle appartient au group e qui s’élève à
deux lieues au fud-oueft de cette ville, & au pied
duquel coule à l’oueft la rivière de Gran. Ce
groupe fe lie à d’autres montagnes <jui forment
un petit baflin autour de Schemnitz, -dont le terrain
eft fi intéreffant pour la géologie- 6c fi riche
en minéraux ou en métaux. Nous relaterons ici
les principaux fommets qui dominent ce baflin.
L e P a ra d e is& e rg n e ü pas le plus important par
fa hauteur, cependant c’eft lui que nous allons
prendre pour point de départ. Son fommet eft a
environ 931 mètres au-deffus du niveau de la mer,
& à 335 au-deffus de Schemnitz. Les roches qui
terminent les pentes de cette montagne appar-
tiennt, par leur ftruéture porphyrique, au g ru n fteirt
p o r p h y r de Werner, ou à la co rn é en n e tra p p de
Brongniart, fuivant M. Beudant, qui a parcouru
avec fruit la Hongrie. La pâte de ces roches eft
d’un vert plus ou moins foncé; elles font com-
pofées de f e ld f p a t h c om p a r e & à * am p h ib o le ; quelquefois
on y remarque du q u a r t^ r o fâ tr e 8c fouvent
du c a r b o n a te d e c h a u x , dont la quantité s éleve à
trois & à dix pour cent; on y trouve en affez
grande quantité de petits criftaux de f e r f u l f u r é &
J du feldfpath. lamelleux criftallifé. M. Beudant n’a
j remarqué dans ces roches aucune efpèce de ftra-
■ tification ; cependant il a cru y reconnoître des
couches qui plongent au nord-oueft.
En montant à travers ces montagnes dans la
direôlion de l’oueft, 6c en gardant la droite du
Pa ra d e isb e rg , on a à fa gauche le S ch o b o b n e rb e rg ,
qui s’élève à environ 91 y mètres au-deffus du
niveau de la mer, 8c dont la mafle eft compofée
d e g r u n f le in p o rp h y r iq u e ; devant foi s’étend la mafle
' de montagnes qui féparent la vallée de Glafshütte
de celle d’Eifenbach. Cet enfemble de montagnes
couvertes de végétation, préfente, dit M. Beudant
, un payfage pittoresque & fauvage. On def*
cend alors vers la vallée d’ Eifenbach, en côtoyant
des collines qui païoiffent formées de matières
terreufes, arénacées, rougeâtres, puis on marche
fur des roches de g ru n f le in p o r p h y r iq u e . Les pentes
: de la vallée fe couvrent de fapins, au milieu def-
quels fe développe un étang, & l’on remarque
bientôt des roches quartzeufes en gros blocs, po-
fées furde g ru n f le in 8c recouvertes par la même
roche. Dans certains endroits ce g ru n f le in renferme
du fer oxidulé en petits criftaux oêlaèdres.
Enfin , la vallée fe rétrécit & l’on arrive au ruif-
feau d 'E i f e n b a c h ( ruiffeau du fer).
Ses eaux bourbeufes coulent fur un limon de
couleur de rouille,.qui n’eft que le réfultat de la
décompofition des roches, & furtout des pyrites
qu’elles renferment. Dans cette partie de la
vallée, les roches préfentent une ftratification
bien prononcée. Les couches plongent au nord-
eft, dit M. Beudant, fous un angle de 60 degrés,
| 8c fe diftinguent les unes des autres par diverfes