
Tappanoly on voit des grès fins de couleur Jaune
ou rouge de fe u , dont les couches font peu inclinées
& régulières. Le calcaire fe trouve à Hat*
t a l , mais il y eft mêlé de minerai de fer argileux :
il exifte des mines d’or dans la province de Mend-
heling, fituée dans l'intérieur, à la hauteur de
Naral.
Vers le milieu de la côte oued de Sumatra, il
exifte un groupe granitique qui s’abaiffe vers le
n o rd , où il eft recouvert par un calcaire qui paroît
être analogue au calcaire oolitique. Le revers
méridional de ces montagnes eft occupé par d’autres
montagnes dont on voit fortir de la fumée,
& près defquelles on voit des roches trappéennes,
des bafaltes, de l’obfidiène, des laves & des
ponces , ce qui indique qu’ il exifte plufieurs ordres
de terrains volcaniques. La partie oueft de
r île eft compofée de terrain d’alluvion , de grès
vert & de craie ; les terrains tertiaires forment
robablement les terres fertiles de cette partie de
î le , fi toutefois ces fortes de terrains s’y trouvent.
Dans les montagnes qui bordent la côte vers
Eyer-Bangv, on trouve l e granité fur une étendue
confidérable, où il forme des cimes très-éle-
véès ; le mont Ophir> prefqu’ au milieu de la
chaîne qui s’étend vers les côtes occidentales de
l ’ile fur toute fa longueur, a 13,000 pieds au-
deffus du niveau de la mer. Cette chaîne donne
naiffance à un grand nombre de rivières, dont
les plus confidérables font le Copang, le Jambeï,
Y Andragiri, le Siak & le Soumpour ou Bukan, !
qui forme une belle cafcade, & traverfe l’île dans
la direction nord-eft. Le mont Berapi, dont il :
fort continuellement de la fumée, eft ele vé ,
comme les quatre autres, de 12,200 pieds. Dans
la partie méridionale , les montagnes s’abaiffent
vers la mer & forment une grande quantité d’îles
& de baies, La plupart de ces montagnes font
compolées de roches de trapp fouvent amygda-
lo ïdes , & tellement dures, qu’elles raifonnent
fous le marteau.
L’île renferme encore d’autres montagnes, remarquables
par leur élévation.
Celle de Gounong-Kofumbra eft la plus çonfidérable.
Sa hauteur eft de............. .... 14,080 pieds.
Le volcan de Gounong-Dembo eft
élevé de........................... .. 11,260
Les montagnes de Souheylaman
élèvent leurs cimes jufqu’ à la hauteur
de........................................... 7*300
Le Gounong-Benko ne dépafle pas 2,400
Ces montagnes fe prolongent jufque dans l’île
de Java, dont la conllitution géognoftique eft tout-
à-fait analogue à celle de Sumatra, comme fi ces
deux îles n'en avoient jadis formé qu’ une.
Java y fur fon côté feptentrionaî, eft plate &
marécageufe ; mais le côté oppofé préfente des
roches efcarpées, dont les plus occidentales portent
le nom de montagnes Bleues, & le centre renferme
des fommets granitiques, dont 1*élévation
varie de 4,800 à 12,000 pieds. Le volcan de Semira
paroît être le point le plus éle vé , mais fa hauteur
n’a point été déterminée. Voici celle des
autres montagnes :
Le volcan de Gédé ou de Teyal} fous le 107*.
degré de longitude............................. 10,000 pieds.
Arjuna................ ................ . . . . . 9,980
Volcan de Patucka....................... 6,960
Volcan de Talchène, à l’extrémité
orientale de l ’î l e . __. . . . . 6,000
Gounong-Keram.................. 4,930
Mont-Brama.................................... 1,200
Il exifte des fources minérales au pied du mont
Géde , dans les montagnes Bleues, entre le mont
Guntour & le Chicoura, à la bafe du Chernai, de
l’Ungarang, du Wilis , du Klut, & entre les rivières
du Solo & du Kédiri.
Les terrains anciens de Java renferment des mines
d 'or, des roches granitiques contenant des
émeraudes, des terrains d’alluvion, dans lefquels
on trouve des rubis & des diamans.
Bornéo. Cette île comprend des terrains fecon-
d^ires abondans en fe r ; on croit qu’ il exifte de
l’étain dans les terrains anciens; l ’or s’y trouve
dans une argile rougeâtre provenant d’alluvions
anciennes : on y exploite des diamans dans un
terrain d’alluvion compofé d’argile jaunâtre. & de
filex noirs.
Bali, Son fol eft volcanique ; une chaîne de
montagnes la traverfe de l’orient à l’occident.
C ’eft vers l’extrémité orientale que fe trouve le
Kavangaffen, volcan qui paroît être éteint depuis
quelques années, & dont la hauteur eft conndé-
rable.^ Il exifte dans fes montagnes plufieurs four»
ces minérales , & fur leurs bafes des terrains d’alluvion
aurifères.
Banca eft hériflee de montagnes &: de collines
élevées ; l’ une des plus confidérables s’élève à yoo
toifes au*deffus de la mer. On la nomme le Gou-
nong-Maras. Le Manopin ou le Manum-Bling,
fitué à l’extrémité orientale de l’ île , fert de guide
aux voyageurs. Il y exifte des terrains anciens riches
en métaux, & furtout en étain, qui jouit d’une
grande réputation dans le commerce. ( J. JH. )
SORLINGUES ou ( I le s ) . CeN groupe
d’îles eft éloigné) d’environ 9 lieues de Landes-
End , dans le comté de Cornouailles, dont il dépend
; il n’y en a que cinq à fix d'habitées. La
principale eft Sainte-Marie, qui a un bon port ôf
environ 1,500 habitans; fa plus grande longueur eft
à peine d’une lieue , & fa largeur d’une demie. Les
collines y font rocheufes & quelques-unes s’élèvent
à une allez grande hauteur 5 elles font riches en
minéraux; les vallées font fertiles. Newtovpn ou
Heugton eft la principale ville. | |
L’île de Sainte-?Agnes n’eft éloignée de Sainte-
Marie que d’une demi-lieue. Un phare très-élevé
éclaire les vgiffeaux qui ont à éviter les rochers
plus nombreux auprès de cette île que de toutes
les autres.
A environ une lieue de Sainte-Agnès, eft l’île
de Trefcoy dont la capitale fe nomme Dolphin
(probablement de Godolphin).
A un quart de lieue à l ’eft de cette dernière,
eft l’île de Saint-Martin. Sa population a
beaucoup augmenté depuis peu.
A peu de diftance de Trefco eft l’île de Bryor,
qui n’a rien d'important.
Annev, île inhabitée, paroît avoir été plus
grande qu’ elle ne l'eft aujourd’hui, car à marée
baffe on aperçoit des ruines d’habitations.
Le climat de ces îles eft doux & fàlubre; elles
produifent du b lé , nourriffent du bétail, & abondent
en lapins. Les hérons, les cygnes & d’autres
oiféaux aquatiques y font très-communs. Leur
population eft de 2,600habitans. (J . H .)
SOSV A Rivière qui defeend des monts Pogas
& fe jette dans Y Obi. ( J . H. )
SOUDE. L'oxyde de fodium, par fes com-
binaifons avec différens acides , joue dans la
nature un rôle trop important pour qu’ il l’oit
poflîble de ne point en parler dans un dictionnaire
de géographie phyfique. Nous nous propofons
donc de traiter dans cet article tout ce qui le
rapporte aux differens giffemens des fubftances
minérales connues fous les noms de fonde boratèe ,
foude carbonatée, fonde hydrochloratêey foude nitratée
Qc foude fulfatée
La fonde boratée, que les Indiens appellent
tinkaly & les Arabes baurachy ce qui lui a fait
donner le nom vulgaire de borax, eft employée
dans les laboratoires et dans plufieurs arts en
affez grande quantité pour qu’ il foit fuperflu de
rappeler fon utilité. On a été long-temps fans
çonnoître l’origine de cette fubftance : autrefois,
on la tiroit de l ’A fie , maintenant on la
connoît dans différentes contrées de l’ancien &
du nouveau continent. On lui fait fans doute fubir
quelques préparations avant de la livrer au commerce
, mais on fait qu’elle fe dépofe du fond de
certains lacs. Nous allons énumérer les .principales
localités où on la recueille.
Europe. Dans cette contrée, la foude boratée
native fe rencontre près d’Haberftadt en Pruffe ;
dans la Transylvanie; dans les Lagoni des environs
de Sienne, en Tofcane.
Afie. C ’eft cette contrée qui en fournit le plus,
& cependant les lieux où on l ’exploite font les
tpoinsconnus; on fait feulement que celle duTibet
ie retire principalement d'un lacïïtué à quinze journées
de marche au nord deTefchou-Loumbou, que
ce lac, de vingt milles de circonférence, entouré
de rochers & de collines, eft fitué à une fi
grande élévation, qu’ il gèle la plus grande
partie de l ’année. On fait encore que ce lac ne
reçoit ni rivières ni ruiffeaux 5 on croit néanmoins
que c’eft au bord de ces eaux falées ou dans
les endroits peu profonds que l’on recueille la
foude boratée en gros b locs; que fouvent elle y
forme de s couches épaiffes, tandis qu’au milieu
ou dans les grandes profondeurs, on ne trouve
que de la foude hydrochloratée ou du fel commun.
Malgré la gran le quantité de foude boratée
que ce lac fournit depuis très-long-temps, on
ne s’ aperçoit point qu’elle diminue : d’où l ’on
doit conclure qu’elle s’y dépofe journellement.
Plufieurs voyageurs défignent le lac de Néchal,
fitué dans le canton de Saint-Bul, comme beaucoup
plus riche que le précédent. Nous devons
encore faire obferver qu’on recueille aufli le
borax dans-différens endroits du Tib et qui pa-
roiffent avoir été des fonds d’anciens lacs; il fuffit
de fouiller à la profondeur d’une toife pour le
découvrir, & prefque toujours il s’y préfente
fous forme criftalftne.
On l’exploite encore, & probablement dans
des circonftances analogues, en Chine, dans la
province de Yun-Nan; en Perfe, dans l’île de
Geylan, principalement dans la province de
Purbeth ; enfin, on le trouve aufli au Bengale.
Amérique. Quelques portions méridionales de
ce continent fourniffent de la foude boratée en
abondance; mais fon giffement diffère totalement
de celui du Tibet : ainfi, dans la province de
Potofi, où on le nomme quemafon, c’ eft dar.s
les mines de Viquintipa & d’Efcapa qu’on l’exploite.
La foude carbonatée, vulgairement appelée na-
tron , du mot latin, nitrum ou natrum, employé
par Pline, eft une combinaifon de foude, d’acide
carbonique & d'eau, qui forme dans le
langage des cnimiftes un fous-carbonate de foude.
Cette fubftance eft très-répandue dans la nature :
tantôt en maffes compactes; tantôt en malles
fibreufes ou granulaires; quelquefois en tfflo-
refcences à la furface du fol ou de certaines
roches ; enfin, en diffolution au fond de quelques
fources ou de certains lacs : on en retire une grande
quantité dans ceux que les chaleurs de l'été mettent
à fec en Afie & en Afrique. Ces la c s ,
ordinairement peu profonds, occupent les plaines
fablonneufes ou les vallées Itériles dans ces deux
parties du monde.
Comme cette foude exifte dans les eaux de plufieurs
fources (vo y e i Sources minérales) , il
n’eft point étonnant qu’ elle fe montre dans
les produits volcaniques, & qu’elle forme des
efflorefcences à la furface ou dans les fiffures
de certaines laves. Le favant chimifte Berthol-
let attribue la foude carbonatée à la décom-
pofition de l'hydrochlorate de foude par le carbonate
calcaire; & en effet, les dépôts fablonneux
de l'Afie & de l’Afrique repofent fur des terrains
abondans en chaux carbonatée & en fel marin.
Mais on trouve aufli le natron dans des lacs bitumineux
qui contiennent de la foude fulfatée,