
te point important ; cependant, 1! nous pouvons
hafarder une conjecture qui n’eft point fans quelque
vraifemblance, nous ferons remarquer que la
direction des golfes ou des échancrures des côtes,
étant généralement en France & en Angleterre
dans le fens de 1 eft à l'oueft, on pourroit en tirer
la conféqutnce que le courant agilloit dans cette
direction. Mais comme la rupture ne dut avoir
lieu qu'après de longs efforts, tv qu’avant qu’elle
i,e fût e ffe âu é e , la mer du Nord baignoit les côtes
orientales de l’Angleterre, les efforts de celle-ci,
joints à ceux du grand Océan, ont dû long-temps
à l’ avance préparer cette réparation. F.n effet, au
nord de Douvres, les golfes préfententgénéralement
leur ouverture dans la direction du nord-
eft : d'où il réfulte que les eaux qui agilToient au
nord-eft, pendant que d’au-tr=s minorent fans celle
l'ifthme dans le fens oppofé, durent, après un
temps confidérable , en déterminer la rupture.
(J. H .)
PATAGON S. Fbyep Peupues.
PATIA . Petit fleuve qui prend fa fource dans
une vallée de la cordillère des Andes, par le
deg. de latitude feptentrionale, 8c qui fe jette
dans le grand Océan. Son cours total eft d’environ
foixante-douze lieues, dont la moitié eft parcourue
du nord-ell au fud-oueft, puis du fud-eft
au nord-oueft. 11 reçoit dans fa courfe les eaux
du Guuchicon , qui parcourt vingt-cinq lieues de
terrain; YAlmagucr, qui n’ en arrofe qu’ une
vingtaine; le Mamendoy, qui n’eft pas plus considérable
; le Gaaytara , dont.le cours eft d’environ
vingt-cinq lieues, 8c le Yilcmbi, qui en a présidé
trente. Toutes ces rivières ont leur embouchure
fur la. riv-e droite du Patin. Sur fa ganche *il ne
reçoit que quelques rtiifleaux.
Le coûts de ce fleuve eft très-rapide. La vallée
dans laquelle il cou le, en parcourant un efpace
d’environ trente-cinq lieues, eftexpofée a un air
malfain 8c contagieux^; elle eft elevée de 350
toifes au-deffus du niveau de la mer. On peut
juger par-là de la pente confidérable du Patia.
(J. F I )
PATMOS. C ’ eft une des.îles de l’Afie mineure
ou des Sporades. Elle eft fituée encreSamos & Ica-
ria, dont elle, n’ eft, éloignée que de quinze lieues-,
par le 14e. deg. de longitude 8c le 37e. deg. tç
min. de latitude. Elle s;étend du, nord au midi
dans un efpace d environ.rrois à quatre lieues. Sa
forme , qui elt très-irrégulière , préfente une espèce
d’ovale échancré par le: côté du fud 8c déchiqueté
au nord. Sa-circonférence entière eft de
dix lieues.
C e rocher aride, qui eft un des plus mauvais
é tu e ilsd e la Méditerranée, eft femé; de'montagnes,.
dont la plus- élevée s’appelle le Mont
Samt-Héhc, Cependant l’eau eft encore une des
privations des habitans. Jean Caméniate, qui fai-
foit partie des prifonniers chrétiens que lès Sar-
razihs coriduifoient à Candie, après la prife de
Salonique fa patrie (904 ans après Jéfus-Ghrift ) ,
dit qu’ ils s’arrêtèrent à Patmos peftdant fix jours
& qu’ ils n’y trouvèrent point d’eau à boire. Ces
malheureux, ajoute-t-il dans fort récit pléin de
naïveté, ils auroient pu faire bonne chèrelï on
leur avoit permis de châfler. En effet, cette île ,
qui ne produit que peu de froment & d’orge } eft
abondante en perdrix, lapins, cailles, tourterelles
, pigeons & bec-figues. Le manqué de denrées
ne provient p'as tout-à-fait de la fterilité du
fol j les vallées , qiiifont aflez étendues y feroie/it
plus fertiles fi elles éfoieüt mieux cultivées.
C e qui donne une efpëee de célébrité à Patmos,
c’ eft la grotte de Saint-Jean, où ilcompofa fon Apo-
,calypfe Les habitans montrent encore dans cêtte
grotte un trou par lequel ils prétendent qué le
Saint-Efprit lui diéfca ce livre myftériéux. Le mb-
naftère de Saint-Jean, bâti fur cette grotte, èft
deflervi par des moines grecs, & fortifié comme
une citadelle. La population de cette î le , que l’on
peut évaluer à huit ou neuf cents âmes, eft prefque
toute renfermée dans un bourg qui environne le
monaftère de Saint-Jean , autour duquel elle eft ,
pour ainfî dire, toute groupée.
Quatre ports & une grande multitude de golfes
& d’anfes Offrent de nombreux réfuges aux navigateurs.
Les plus durs font ceux de Scala & de
M é lo é , qui , en- s’avançant fort avant dans lés*
terres de deux côtés oppofés , ne laiffent qu’une
chauffée fort étroite, fans laquelle Patmos feroic
coupée en deux portions. Du côté du fud on
trouve encore les ports de Gricon & de Diacopti.
Ces ports n’étant point protégés par dés fortifications
propres^ à empêcher des débarquemèhs,
favorifèrent les pirates de l’Archipel à la1 ravager
à plufieUrs reprifës. (G . A. de M. . . )
PATO-S (L ac des) ou Rio gtvande de Santo-
Pe-dèo'. En donnant le nom dè lac à ce vafte amas
d-eau qui occupe dans l’Amériqvie méridionale
un efpace d’environ foixantë-quinze lieues de longueur
du nord au fud , les géographes nontpas
remarqué que la communication diredte de ce
lac avec l’Océan étbir un caraftère qui fuffifoit
pour qu’ on ne lui donnât point ce nom.
Je penfe donc que , pour l'exactitude des défi-
nitionsv cette efpècéde lac doit être rangée parmi
les amas d’eau auxquels j’ai donné le nom de
Pénélacs. V o yez ce mot.
C e pénélac eft fitiié dans la partie la plusibafie
d’un baffin formé par une chaîne de montagnes
auxquelles je donnerai le nom de Patos, qui commence
a» fu d , près de l’embouchure de la Plata,
& qui finit au nord-eft à la pointe de Guarapâbi,
■ petit cap qui s’avance dans l’Océan atlantique
méridional.
1 II eft alîiïienté 3 à fon extrémité feptentrionale,
par toutes les rivières qui defcèndent des ver fans
de la chaîne que je viens de défignèr. Plufiéurs de
ces rivières font confidérables î telles font le fte-
vi.jüari, dont le cours a plus de cent vingt lieues ;
la grande rivière de Curucay, qui parcourt une
vallée de quatie-vingis lieues de long s les autres,
moins importantes., font le rio lgay » le rio Iucay,
le Guacaygüazu, . le Quaguaguai & le Pardo , qui
fe réunifie, t fous le nom de Guaybay enfin, le rio
Cal r i, le Garabatay , le Capivari $£ le Cavacuan.
D’autres rivières peu confidérables, qui affluent
fur le bord oriental de ce pénélac, lont le no
Santo-Antonio & le Çorientes. .
J’ai dit que le pénélac des Paios a, plus de
foixante-quinze lieues dans toute fa longueur j je
dois dire aufli qu’il en a environ quinze dans fa
moyenne largeur. A fon extrémité ieptentrionale
line île s’élève du fond de fes eaux ; au quart de
fa longueur une autre île le domine» enfin,
vers fon extrémité méridionale, trois îles fe
groupéiit a peu de diflance l’une de l’autre. Le
canal par lequel il dëvérfe fes éaux dans l’Océan
a deux lieues de large & un peu plus de deux
lieues de long.
Dans fa partie méridionale il communique par
un canal ou une rivière de plus ;dë vingt-deux
lieues dé longueur avec lé lac dcl Miniy Imeri, qui
a trente lieues de long & douze de large , & qui
communique lui-même avec lé lac de Samariimbti,
qui longe la côte du nord au fud , mais qui fe
réunit au précédent pour alimenter le pénélac des
Patos. (J. H .)
PATRIA. Le marais de Linterno, dans les environs
de Naples , a reçu dépuis long-temps le
nom à e l a c d e P d t r ia . Il eft fit'ué à l’ ouefti du mont
Marano , à une .demi-lieue de la Méditerranée.
On lui donne envirqh 150Ô mètres de l’eft à
l’oueft dam fa m'oÿénhë largeur, & 4000^dé longueur
du fud au nord. Nous n’eiv parlerions pas
dans cet ouvragé fi le lavant naturalifie Scipion
Breiflak n’ avoit publié il y a environ trente ans
quelques réflexions fur une fingulièrè mortalité
de poiffons, qui eut lieu dans ce lac en 1795. Ses
réflexions ayant été relatées dans fés ln f t i t u i io n s
g é o lo g iq u e s , dans le but de donner une explication
du phénomène dé la confervation des poiffons
fofliles du calcaire dé M o n t e -B o l c a ( voyq Osse-
mens fosSti.es ) , nous croyons devoir rapporter
ici le fait de cêtte mortalité, & les conféquences
que Breiflak' a cru#dèvôir en tirer.
Suivant le bruit qui en fut répandu, on évaluoit
la quantité de poiflbn.s'qui périrent dans le lac de
Patria , pendant l’été très-chaud de 1795:, à environ
800,ggo 'livres pefant. Les phyficiéns cherchèrent
à expliquer cet événement. Les uns imaginèrent
que c’étoit l’effet d’une tempête accompagnée
du tonnerre » d’autres eurent recours à un
tremblement de terre ; d’autres enfin prétendirent
que c ’étoit l’effet d’une mofette qui V é to it dégagée
du fond du lac. Breiflak cependant le vf-
flta deux fois j il én examina lés eaux, le fond ,
comparant les récits des témoins les plus
dignes de fo i, il fut porté à croire que le, poids *
des poiffons morts nè s elevoit pas à plus de
46,006 livrés. •
cc La caüfe la plus Ample & la plus probable
» de cètté 'mortalité , dit-il, Temple avoir été
*>' l’adtion des rayons fol aires furie fond fangeux
»3 du lac, qui, dans quelques endroits, â à peine
33 deux pieds de profondeur. Il devoir réfulter de
33 cette action un développement très-corifidé-
» râblé de gaz hydrogène des marajs, & une
33 forte caléfaétîon, tant de l'eau que du fond,
33 & qui de voit être d'autant plus funefte aux poif-
33 Tons, qu’on avoir néglige de tenir ouverte la
33 communication du lac avec la mer, & pendant
33 une faifôn qui avoit été encore plus chaude
33 qu’elle ne l’eft ordinairement, dans un climat
33 dont la température eft naturellement très-
»3 élevée. »3
Breiflak, appliquant l’aétiorî ci-defîiis aux phénomènes
des poiffons fofliles, fait obferver que,
comme les cadavres de ces animaux fe décompp-
fetit promptement à l’air, il a fallu que lés poif-
fons fofliles aient été fürpris par line mort inflan-
tanée, & que leurs dépouilles aient é.té enfuite
enveloppées par unë houe aflez tendre pour
prendre leurs empreintes, & cëpëndant aflez
denfe pour empêcher l'aétion du contade l'air.
Ces raifons noiià femblént aflez juftes pour que
l’un dés plus intërc'ffans phénomènes de géologie,
la f o f f ü i f a û o n dés animaux aquatiques , n’ait pas
généralement béfoin dé plus amples explications.
( t H.)
PAUL (Saint). Cette petite île , fituée dans le
golfe'de Sâint,-Laure'ntentré l’Acadie & 1 île de
Terre-Neuve, a une lieue de longueur du fud-
oueft au nord-eft, & environ une demi-lieue de
largeur.
Suivant les obfervations de Chabert, envoyé
j dans l’Amérique fèptéhtriohalë en 1750 pour rectifier
les cartes de quelques-unes des côtes de
cette partie du Monde, l'iîe Saint:Paul eft généralement
haute j elle" s ’élève" même prefqu’à pic du
côté du fud-oueft, d’où fon terrain défeend en
pente jufqu’aux deux tiers dé fa longueur. Vers ce
point elle dévient aflez baffe j " ce qui engage les
pêcheurs à y chercher quelquefois un abri ; mais
elle fe relève vers fon extrémité du côté du nord-
eft, ou elle fé termine par une colline, moins
élevée: qué celles que l’on remarque au fud-oueft.
C’çft à Saint-Paul que l’ on a d’ab* rd trouvé la
fubftance minéralogique appelée h y p e r f iém par
Klaprbth, & P a u i i c h , du nom dè^ cette î;e , par
Werner. Ce minéral eft ordinairement renfermé
dans une roche de porphyre fyériitè, carde terrain
primitif y abonde.
La latitude de l’île eft de 47 degrés 11 min.’