longueur du nord au fud eft de 46 lieues, fa plus
grande., largeur de 30 & fa fuperficie de 800.
11 reçoit les eaux du lac Onega & de plus de 60
cours d’eau, dont les plus confîdérables font le
Volkhof & le Siafi. 11 s’ écoule dans la Baltique
par la Né va, qui fort de fon extrémité vers le
lud-oueft. Il renferme plufîeurs île s , dont les plus
remarquables font Valamo dans fa partie fepten-
trionale & K o n o v i t s à l’ occident. Ses bords, très-
découpés , font tellement remplis d’écueils que la
navigation en eft fort dangereufe.. Vers le nord
fes rives font garnies de roches calcaires renfermant
de beaux marbres; fes autres rives font
baffe s & fablonneufes; le fond eft en général
compofé de fable & de gravier.
LAQUEDIVES ou LAKEDIVES. A 30 ou 40
lieues à l'oueft de la côte de Malabar, la mer eft
couverte d’ une trentaine de petites îles formant
une quinzaine de petits amas liés entr’eux par des
îlots de corail, qui font de toutes ces îles un
groupe occupant une longueur de 70 lieues. Elles
font connues depuis long-temps fous le nom de
Laquedives ; les plus remarquables font : Kalpény,
Seuhêli-par 3 Ancutta, Bingaro 3 Ameni , Kittan &
Chittac..Quoique rocailleufes, la plupart ont des
fources vives. Kalpény a même une rivière dont
l ’embouchure peut recevoir des navires de io o
tonneaux. Cette île , ainfi que 18 autres, par leur
végétation compofée de figuiers, de palmiers &
de bétel, ainfi que par la p êche, qui fournit en
abondance du poiflon, du corail & une grande
quantité de cauris (cypr&a monda) deftinées à fer-
vir de monnaie, nourriffent une population de 10
à 1 2,cqo individus, que leurs cara&ères phyfi-
ques & leur religion rapprochent des Arabes,
tandis que leur langue dérive du malais.
LIEOU-KHIEOU. Baigné à l’oueft par la mer
Bleue & à l’eft par le grand Océan boréal, le
groupe des îles Liéou-Khieou forme un royaume
tributaire de l’empire chinois. Elles font au nombre
de 36 : la grande Liéou-Khieou, longue de 24
lieues & large de 4 , mérite feule notre attention.
Elle eft entourée comme toutes celles du
même groupe, de bancs & d’îlots, de coraux &
de madrépores très-dangereux. Les rochers efear-
pés qui bordent fes côtes Iailfent place à plufîeurs
baies & à des anfes qui forment d’ cxcellens,
ports. Une chaîne de montagnes parcourt l’île
dans toute fa longueur, & fes nombreufes ramifications
forment d e s . vallées où la richeffe de
la végétation, activée par un heureux climat, multiplie
les plus beaux payfages : tandis que le fapin
qui croît en Norvège couvre le flanc des montagnes,
l’oranger & le mûrier varient la verdure
des plaines. La culture fournit au commerce le
th é , le gingembre & le poivre.
LUM-EIORD ou L ymfiofiD. Les Danois
appellent fiords les baies qui pénètrent dans les
terres du Jutland ; la plus importante de ces biies
étoit autrefois le Liim-Fiord, qui eft aujourd’hui
un bras de mer qui divife en deux la partie fep-
tentrionale de cette portion du Danemark. 11
avoit fon entrée dans le Cattégat & fe terminoil
à une langue de terre baignée par la mer du
Nord; mais cet ifthme étroit n’ a pu réfifter à la
fureur des vagues, il s’eft rempu dans le courant
de février 1825 , & le Liim-Fiord, qui vers l’oueft
prend la forme d’un grand la c , au milieu duquel
s’élève l’ île de Mors, en fe changeant en un bras
de mer, a transformé l’extrémité feptentrionale
du Jutland en une île longue & irrégulière. L’ iffue
qu’il s’eft faite n’eft malheureufement d ’aucun
avantage pour le commerce : elle n’eft pas navigable,
& probablement elle ne le fera jamais parce
qu’ il faudroit faire une dépenfe trop confidérable
pour achever ce que la nature a commencé.
LOFFODEN ( Ile s) . C e groupe, fitué entre
le 67e. & le 69e. parallèle au nord de l’équateur,
& entre le 8e.*& le 140. deg. de longitude orienta
le , occupe une longueur de 60 liëues; les plus
confîdérables font la langue Andoen, l’irrégulière
Langoeny Hindoen, la pjus importante de toutes,
Mageroë, où fe trouve le Cap-Nord, Seyland 3 où
l’on voit un pic d’ une grande élévation, Soroe,
profondément découpée par un grand nombre de
g o lfe s ,•& Ofi-Vaageny le point central de l’importante
expédition qui, chaque année, pendant
les mois de février & de mars, rafl’emble dans ces
parages plus de 20,000 pêcheurs. C ’eft entre
Voeroë & Mosken&foë que fe trouve le dangereux
goufre de Mal-Stroem, fi redouté des navigateurs.
LUROE. Ile fituée fur la côte occidentale de
la Norvège par 66 deg. 23 min. de latitude nord,
& 10 deg. 3y min. de longitude eft. Large d’une
demi-lieue, fa longueur eft de trois fois fa largeur.
Elle eft entrecoupée de petites vallées ar-
rofées par de nombreux ruiffeaux. Ses montagnes
préfentent de grands efearpemens : l’ une d’elles
a 2,000 pieds d’élévation au-deffus du niveau de
la mer. Elles font compofées de gneifs, de îchiftes,
de roches quartzeufes & feldfpathiques.
LUS A CE (Montagnes de). Petite chaîne que
les Allemands appellent Laufit\er- gebirge. Elle
forme la jonction entre le Riefen-gebirge & !’£>{-
gebirge; on peut même dire que c ’eft moins une
chaîne qu’ un groupe confus de montagnes qui
s’étend fur une longueur de 20 lieués environ
& fur une largeur de 10. Plufîeurs branches s’en
détachent au nord & au fud. C ’eft au lèin de ces
monts que 1 *îfer3 affluent de l’E lb e , prend fa
fource. Des granités, des grès, des arkofes, des
calcaires & des bafaltes compofent ces montagnes,
remarquables par leur forme conique &
par leurs flancs efearpés. Le Spitzberg ou le Lautf-
c'he, la plus élevée ae toutes, n’ a que 2,400 pieds
de hauteur; le Landskrone, qui n’ a que i , ; c o
pieds, s’élève au centre d’une plaine & fe fait
voir de tous les points de la Luface.
M
MACKENSIE. Fleuve de /’Amérique fepten-
trionaie. Il fort de l’extrémité occidentale du lac :
de l’Efclave & fe jette dans la mer polaire vers
le 69e. deg. de latitude nord, & le 129e. deg. de
longitude oueft, par une large embouchure ob-
Itruée par des îles nombreufes, dont les plus remarquables
font celle de la Baleine & celle de
Garry. Son cours eft d’environ 2jo lieues; il a
pour affluens, fur fa gauche, la rivière des Montagnes,
& fur fa droite, celle qui fert d’écoulement
au lac du Grand-Ours.
Les terrains du baflin de ce fleuve appartiennent
à la formation houillère & aux terrains de
criftallifation & d’épanchemens granitiques. Le capitaine
Mackenfie, en 1789, & le capitaine Franklin,
en 1825’, v ont remarqué d e là houille en
combuftion & des fources d’a/phalte. On y trouve
une fubftance onétueufe d ’un afpeét argileux &
ayant un goût de la it, que les indigènes mangent
dans les temps de famine. En 179.6, on trouva
près de ce fleuve un gros morceau d’argent natif.
A quelque diltance de fa rive gauche s’élèvent
des montagnes affez hautes, qui paroiffent être
la continuation des montagnes rocheufes ( rocky-
mountains) .
MAGDALENA. C ’eft le plus grand des fleuves
de l’Amérique méridionale qui fe jettent dans la
mer des Antilles. Son cours eft d’ environ 300
lieues. Il fort du petit lac Pampas, dans les Andes.
Ses principaux affluens fon t, à droite, la ' Fufa*
gafuga, la Bogota, le Sogamofo & le Cerare; & à
gauche, le Cauca. Ce dernier parcourt une étendue
de plus de 200 lieues. La pente de la Magdalena eft
de y pieds par lieue, & fon lit s’élève fucceflïve-
ment de 180 à 1,800 pieds au-deffus du niveau de
l’Océan. Depuis fa fource jufqu’à fon embouchure,
il arrole fucceflivement d’immenfes favanes
où paillent de nombreux troupeaux de boeufs &
de chevaux, des déferts & des plaines dépourvues
de végétation & expofés à des vents impétueux;
plus bas, de vaftes forêts dont l ’air eft humide
& malfain, & dont la température moyenne eft
de 25 deg. du thermomètre de Réaumur. Ses
eaux font peuplées de caïmans & fes bords font
infeftés de coufins, de moucherons & d’autres
infeétes incommodes.
MAGELLANIQLTES (T e r re s ) . On défigne
fous ce nom la Patagonie, vafte contrée qui forme
l’extrémité méridionale de l’Amérique.
Cetté contrée, qui porte le nom de Magellan,
qui la découvrit en 1519, eft arrofée au nord par
lé; Rio-Négroy au fud par le Rio-Gallegos 3 & au
centre par le Rio-Camarones. C ’eft une fuite de
plaines falines couvertes d'herbages & de bruyères
où l’on voit paître des troupeaux de chevaux,
de vigognes & de guanaques, efpèces de lamas.
Sa fuperficie , en y ajoutant celle de l’archip
e l, qui comprend la Terre-de-Feu, la Terre-des-
Etats & les îles Malouincs, eft d'environ 66,600
lieues, & fa population, que l’on a fort exagérée,
ne paroît pas être de plus de 100,000 individus.
Climat des terres Magellaniques. Le capitaine
King, qui a vifité dans fes dernières années la
Patagonie & la Terre-de-Feu, a conftaté plu-
fieurs faits fur la géographie-phyfique de ces régions.
Les montagnes qui avoifinent le détroit
de Magellan ont généralement 914 mètres de
hauteur; quelques-unes atteignent 1,200 mètres.
La ligne de neiges perpétuelles eft entre 900 &
1,200 mètres. Celles qui n’atteignent que 900
mètres ne font pas couvertes de neige en é té , excepté
dans leurs anfra&ucfités. A cette époque, le
thermomètre, pendant la nuit, fe tient au point de
congélation au fommet de ces montagnes, mais on
n’eft nullement incommodé par le froid. En hiver,
le thermomètre y defeend à 4 degrés y centièmes
fans qu’on en éprouve la moindre incommodité,
par fuite du calme extrême de l’air. Un autre
fait affez curieux, c’ eft que la mer, à fa furface,
eft d ’une température beaucoup plus élevée que
l’ air qui l’environne. Dans le mois-de juin, cette
différence va jufqu’à 16 centièmes, ce qui fait
que la mer eft continuellement couverte de nuages
de vapeurs femblables à un brouillard. C e
que ce climat offre de plus curieux, ce font des
perroquets & des colibris, qu’on fait être des
habitans des régions tropicales, & qu'on rencontre
en grand nombre dans les parties orientales &
occidentales du détroit ; fouvent on les voit le
jour dans l’air au milieu des flocons d’une neige
épaifîe.
M A L A C C A ouMALAYA. La prefqu’ île de Ma-
Iacca, longue de 260 lieues fur 66 dans fa plus grande
largeur, préfente une montrée encore peu connue,
dont l’intérieur eft.occupé par de vaftes forêts vierges
remplies de bêtes féroces & de reptiles venimeux
, & dont les parties qui bordent la côte font
fertiles & offrent tout Je luxe de la végétation
tropicale. Mais ce qui conftitueroit une richeffe
importante, fi le pays étoit habité par un peuple
induftrieux, ce font les terrains d’alluvions aurifères
& ftannifères : l'or fe ramaffe dans le fable
des rivières, & l'étain eft difféminé jufqu’à la fur-
face du fol dans un fable très-fin.
MALOUINES. Ces îles forment un groupe auquel
on donne le nom d’lies nouvelles ou Üarchipel
Falkland. Elles font: fituées encre y 1 & r2