
» malle centrale éprouve dans le même temps ;
» de rautre > cette même enveloppe, par fuite
*» de l’accélération infenfible du mouvement de
» rotation, perd de fa capacité intérieure à me-
» fure qu’elle s’éloigne davantage de la forme
» fphérique. Les matières fluides intérieures font
» forcées de s’ épancher au-dehors fous forme de
» lave par les évens habituels qu’ on a nommés
» volcans, & avec les circonftances que l’accu-
» mutation préalable des matières gazeufes, qui
» font naturellement produites à l intérieur,
» donne aux éruptions.» M. Çordier cite plq-
lieurs faits à l’appui de fes raifonnemens : il a
cubé , à Ténériffe en 1803, les matières rejetées
par les éruptions de 170$ & de 179S ; il a fait la
même opération à l’égard des dejeétions du volcan
de Murol en Auvergne, & de celui de Cher-
chemus, auprès d’ Iffarlès, au Mézin 5 il a calculé
que le volume des matières rejetées eft fort inférieur
à celui d’un kilomètre cube. O r , comme il
le dit : «* Une telle maffe eft bien peu de chofe
» relativement à celle du globe 5 répartie à fa lur-
» face, elle formeroit une couche qui n’auroit
» pas 5^ de millimètre d’épaiffeur. En terme
» exact, lî l’on fuppofe à l’écorce de la terre une
» épaiffeur moyenne de 20 lieues de 5,000 mètres,
» ilfuffiroitdans cette enveloppe d’une contraction
» capable de raccourcir le rayon moyen de ta maffe
» centrale de —^ de mi.limètre pour produire la
» matière d’une éruption. » En fuppofant cinq
éruptions par an pour toute la terre, la différence
entre la contraction de l’écorce confolidée &
celle de fa maffe interne, ne raccourcit le rayon
terreftre que d’ un millimètre par fîècle j s’il n’y a
que deux éruptions par an, il faudra deux fiècles
8c demi pour produire le même réfultat ; ainfi l’on
peut évaluer la foible influence qu’exerce cette
contraction totale, pour accélérer la viteffe de
rotation.
On peut de même évaluer le degré d’incandef-
cence qui produit les phénomènes volcaniques:
fl les laves font rejetées d’ une profondeur de
20 lieues, il faut qu’elles foient preffées par une
force équivalente à celle d’environ 28,000 atmof-
phères.
Les faits relatifs à la température intérieure de
la terre peuvent encore fournir une explication de
la formation des fources minérales. On fait que les
fubftances qu’elles contiennent font analogues à
celles qui s’exhalent des cratères, des laves &
des folfatares, ce qui donne lieu de croire qu’elles
proviennent d’ un réfervoir commun 3 hypothèfe
qui explique leur température à peu près invariable
& qui s’accorde avec plufieurs faits géologiques
pour prouver que, dans les temps antérieurs
à l'époque géologique aCtuelle, elles étoient
beaucoup plus norobreufes.
M. Cordier faitobferver que fi l’ on prend les laves
pour point de comparaifon, on pourra juger d e la
fluidité du centre de la terre, & qu’il fera facile d’ admettre
que dans les régions éloignées du centre 3
par exemple à une diftance égale aux f e de fon
rayon, fa denfité feroit encore fort inférieure à la
denfîté moyenne du globe entier. 11 ajoute que les
laves aCluelles ont, après leur coagulation, une
pefanteur fpécifique moyenne plus grande que celle
des roches primordiales.prifes dans leur enfemble,
& que l’ exiftence de l’or & du platine prouve
qu’ il peut fe trouver au centre de la terre des matières
d’une extrême, denfité. Dès-lors,félon lui,
1 hypothèfe de Halley, qui attribuoit les aCtions
magnétiques à l’exiftence d’ une maffe compofée
en grande partie de fer métallique, jouiffant d’ un
mouvement de révolution particulier au centre de
la terre, acquierroit quelque vraifemblance, &
bien que le fer chauffé à bianc perde fa vertu magnétique,
il eft à remarquer que l’ exceffive conv
preflion à laquelle ffont fbumifes les fubftances
qui forment le centre de notre planète» doit
reculer confidérablement le terme où la vertu magnétique
eft anéantie.
Dans fon favant Mémoire, M. Cordier fait encore
remarquer combien l’hypothèfe de la flujdité
centrale peut jeter de jour fur les quçftinns les pus
importantes de ta géologié. «« Il fera, dit-il, facile
» d’étendre ces indudtions & , par exemple, d'ex-
» pliquer d’ une manière également fatisfaifante
» la formation des terrains primordiaux non ftra-
» tifiés > celle des terrains dits, intermédiaires,
» celle des filons, celle des co'aches gypfeufes,
» fulfureufes, falines, calcaires & magnéfiennes
» du fol fecondaire. 33 On comprend combien
eft féconde cette hypothèfe-, tandis- qu’on eft
frappé de la ftérilité du fyftème neptunien dont
l’application rigotireufe, déduite de la comparaifon
de la maffe d’eau de tout notre globe avec
celle des matières terreufes & métalliques, force-
roit à admettre que 50,000 kilogrammes de ces
dernières ont pu fe dîffoudre dans un kilogramme
d'eau.
Aftion folaire fur Fatmofphére terreftre. Tout le
monde fait que fi la terre étoit fans atmofphére,
fa furface feroit partout eypofée à un froid rigoureux.
«C’eft à ta maffe d’air qui l’entoure qu’eft due
la bienfaifante influence des rayons folaires. Sans
e lle , ceux-ci continueroient à tomber à fa furface,
mais feroient promptement renvoyés dans l'ef-
pace; tandis q ue, retenus au milieu des vapeurs
aqueufes dont elle eft chargée dans fa région inférieure,
le calorique qu’ils y accumulent contribue,
avec la chaleur interne de la terre, aux différences
que l ’on remarque dans les climats du globe. On a
calculé que la quantité de rayons folaires que reçoit
notre planète eft moins confidérable en été qu’en
hiver, à peu près dans la proportion de 841. à 900.
Mais leur obliquité plus ou moins grande, qui
varie félon la marche de la terre & la réfraction
qu’ ils éprouvent en traverfant les couches atmof-
phériques, produifent les différences de chaleur
obfeivées dans les diyerfes régions du globe.
Bouguer a calculé que fur 103000^ rayons il en
parvient à un point donné, s’ il font dirigés perpendiculairement,
8, ( 234 mais que, fi l’angle de direction
eft de 50 degrés , il n’en arrive que 7,6243
que s’il eft de 7 degrés, leur nombre n’eft plus
que de 2,0315 & qu’enfin, dans la direction horizontale,
il n’en parvient plus que 5.
L’atmofphère peut être confuiérée comme un
affemblage de couches horizontales d’égales épaif-
feurs, dont la denfité, depuis la furface de la
terre jufque dans les régions les plus élevées,
décroît en progreflion géométrique. La nature de
ce décroiflfement e ft, ainli que le prouve la phy-
fique, la principale caufe de l’équilibre qui règne
dans notre atmofphére. C ’ eft a l’influence des
rayons folaires qu’elle doit fa plus grande perturbation.
L ’expérience prouve que l'augmentation de
chaleur produit augmentation d’élafticité des fluides
aériformes. La plupart des vents qui fe font fentir à
la furface de la terre, & qui ont tant d'influence
fur fa température, ne font que des courans dpir
occàfionnés par l’ augmentation ou la diminution
de chaleur dans quelques parties de l’atmofphère.
Ainli les vents alliés qui régnent fous l’équateur jusqu’aux
30e. parallèle & qui faufilent de 1 eltàl oneft,
font dus à une caufe analogue : la chaleur dilatant
la maffe d’air fituée à l’équateur, tandis que
le froid condenfe celle qui occupe les pôles, il
en réfulte un déplacement des couches d air à
Téquateur, & un courant d’ air frais venant des
pôles, & fe précipitant dans les efpaces laiffés
vacans par la dilatation en vertu de laquelle les
parties inférieures de l’armofphère équatoriale
s’élèvent dans les régions fupérieures. Les phyfi-
ciens font remarquer que l’atmofphere elt entraînée
avec la terre par fon mouvement de rotation,
& que, dans ce mouvement, la viteffe des
molécules d’air ^ft d’autant plus petite qu’elles
font'fituées plus près des pôles, parce que là elles
fe trouvent à l’ extrémité d’un plus petit rayon,
c* O r , dit M. Beudant, dans fon Effaide'phyfique ,
» lorfqu’une molécule eft tranfportée d un pa-
33 rallèle folaire à l ’équateur, elle n’a pas le temps
33 de prendre la viteffe du nouveau parallèle ou
» elle afflue , & elle fe trouve nécefiàirement en
3» retard 3 de forte qu’ elle oppofe aux autres
» corps qui poffèdent déjà toute la viteffe des pa-
30 rallèles, une réfiftance qui pardït venir d’orient;
33 c’eft ce qui fait q u e , (ous l’équateur, l’atmof-
» phère paroît avoir en général un mouvement de
33 l’eft à l’oueft. >3 De cette force qui détermine un
courant d’eft & de celle qui, produite par les
rayons folaires, occafionne le courant du nord a
l’équateur, il réfulte un courant du nord-eft pour
l’hemifphère boréal 3 & le Courant du fud t combiné
avec celui de l’ eft, détermine, pour l’hémif-
phère oppofé, un courant confiant du fud-eft.
Voilà donc deux caufes puiffantes qui modifient la
température à de grandes furfaces fur la terre,
& qui, par des caufes fecondaires, telles les
chaînes de montagnes, la direction des va.lées &
les grands cours d’ea u , produifent des effets fl
divers & Couvent fl importans. V o y e ^ Phénom
è n e s ATMOSPHÉRIQUES.
Effets de la nature des terrains. On ne peut nier
que la compofition du fol n’ait une grande influence
fur la température; tous les terrains ne
s’échauffent pas avec ta même promptitude. Ainfi,
toutes chofes égales d ’ailleurs , les contrées volcaniques
abforbent une plus grande quantité de
chaleur que les terrains calcaires. Les terrains
granitiques en^bforbent moins & par conféquent
en renvoient ^davantage 3 les terrains argileux,
appelés avec raifon par l’agriculteur terres froides,
& ceux qui font imprégnés de fe l, contribuent
puiffamment à diminuer l'influence des rayons
lotaires; mais un terrain calcaire s’échauffe facilement,
fa couleur blanche & fa nudité produifent
une réverbération qui augmente la chaleur,
& s’il eft recouvert d’une couche fablon-
neufe, il jouira du double avantage de fe tailler
pénétrer plus facilement par la chaleur & d’ en réfléchir
en même temps une affez grande quantité 3
mais fi les fables repofent fur une couche argi-
leufe, comme celle-ci retient facilement l’humidité
, ces fables ne participeront pas de l’avantage
qu’offrent les précéaens. Enfin, l’on fent les différences
que doivent préfenter fur la température
d’ un pays les terrains rocailleux exempts d’humidité,
& les terrains tourbeux & marcageux d’ où
s’exhalent les vapeurs & les brouillards. On attribue
avec raifon à l'humidité de la Hollande
le froid qu’on y éprouve pendant l’hivër fous
le 52e. parallèle, qui furpaffe celui qu’on éprouve,
trois degrés plus au nord, dans les îles danoifes.
Il eft facile ae voir, par cet aperçu, combien il
feroit utile que des obfervations exactes détermi-
naffent, d’une manière précise, le degré d'influence
que la nature du fol exerce fur la température.
Effets de Vélévation & de V expofttiôn du terrain.
C e que nous avons dit de l’ adtion des rayons
folaires fur les couches le s plus inférieures & les
plus denfes de l’atmofphère, explique facilement
la différence de température que l ’on remarque
depuis la bafe jufqu’aü fommet des hautes montagnes
3 mais une même hauteur n’eft pas foumife
par toute 1a rerre à une même température, ainfi,
fous la zone torride, la limite des neiges éternelles
commence à une plus grande élévation que
près des pôles, & dans ces deux parties de notre
globe, le féjour des neiges ne paroît pas fuivre,
d'après une marche exacte, les décroilîemens
que l’on feroit tenté d’admettre. Il faudra encore
aux phyficiens-naturaliftes un grand nombre d’ob-
fervations avant que l’on puiffe, à Cet égard, établir
une théorie pofiüve. L ’ un de nos obfervateurs
les plus intrépides, Kamond, guidé par le flambeau
de la phyfique & par des connofflances auîli
profondes que variées en hiftoire naturelle , a fait