
ils femblent avoir ceffé tout-à-fait. Voye\ Ma-
ca lu b e . ( J . H . )
SA LU R E . Voyei S el.
S AM ARA. Rivière d’Europe, l’ un desaffluens
les plus considérables du Volga. Sa fource eft fur
le revers méridional des monts Ourals 3 entre
celles de l’Oufa & de TOural, mais plus près de la
dernière. Elle fe dirige d'abord au fud-oueft, &
enfuite à l’oueft , & après un cours de plus de 160
lieues , elle tombe dans le V o lg a, a 5 3A ^eS* S1
min. de latitude. Elle coule lentement, meme vers
fa fource; elle eft affez profonde, 8c pour la
rendre navigable dans toute fon etendue, il ne
faudroit que peu de travaux. Son lit, tres-finueux,
eft creufé dans une large vallée q u i, lors de la
fonte des neiges, devient un lac : lorfque les
eaux fe font écoulées, il refte fur les deux rives
des lagunes, des marais & des plaines d une admirable
fertilité. Aucune partie des poffeffions
rufles ne préfente une végétation aufli riche 8c
aufli variée que le baflin de la Samara 8c de fes
affluens ; lorfque les bords de cette rivière feront
alTainis par l’écoulement des lagunes & le deffé-
chement des marais, une population nombreiîfe y
trouvera l’aifance que peut procurer une culture
floriffante & un climat tempéré. Aujourd’hui, nul
établiffement permanent n’ a préparé cet heureux
changement, mais il ne peut être fort éloigné.
Les forêts de la Samara ont donné aux jardins de
l’Europe occidentale le poirier a feuille défaille,
.efpèce plus curieufe qu’intéreffante ; \ abricotier de
Sibérie, très-mal nommé, car il^ n’exifte point en
Sibérie, où il ne pourroit même fubfifter; &
Y érable deTartarie3 que l’ on regarde comme’propre
à nourrir le vers à foie, .lorfque Les .feuilles d.u
mûrier viennent à manquer.
Tiques la révèrent & lui donnent le nom de rivière
Sainte. ( F. )
SAMOlEDES. V oy e i Peuples.
SAMOS. Cette île de l’Archipel grec s'étend
de l’eft à l’oueft entre le 24e. & le 25e. degré de
longitude, & fous le 37e degré 40 minutes de latitude.
La haute Samara coule dans un terrain fehifteux
où les fulfures de fer abondent : quelques mines
de ce métal paroififent provenir de la décompofi-
tion de ces fulfures. La rivière coule enfuite dans
un terrain calcaire, & c ’eft alors que les coteaux
qui la bordent commencent à s’éloigner l’un de
l’autre, & forment la belle 8c large vallée de plus
de ic o lieues de longueur .qui fe termine au
Volga.
Une autre rivière du même nom eft un affluent
du Nepr ( Dniéper des géographes ), 8c vient le
groftir un peu au-deffous de l’une des cataractes
de ce fleuve. Celle-ci différé à tous les égards de
la Samara du V o lga : elle prend fa fource dans
l ’un des cantons les plus fertiles de l’ Ukraine ,&
coule enfuite dans une fteppe qu’ elle ne rend güère
plus féconde, en forte qu’ on ne voit fur fes bords
ni arbres, ni arbrifïeaux : de plus, fes eaux font
malfaines, quoique .très-poiffonneufes; ainfi ce
n’eft pas en raifon de l’afpeCt de fes rives & d au-
cune^onne qualité de cette rivière, que les Co-
Elle n’eft féparée de l’Afie que par un
canal d’ une lieue de largeur, connu fous le nom
de petit Bogaçe ,• les Turcs l’ appellent Sou^ame 8c
Adajft. Les Anciens l’ ont appelée Parthénie, Dri-
joujja 8c Mélanphyle. Sa longueur, de l’eft à l’oueft,
eft d’environ .10 lieues, depuis le cap de Prafo
jufqu’ à celui de Saint-Dominique ; 8c fa largeur*
du fud au nord, de 6 , depuis le cap Colonni jufqu’
à la pointe d’Ambelaki; fa circonférence eft
d’environ 30 lieues. Ses côtes, près de l’A fie , fe
terminent en pentes adoucies 5 la partie oppofée
eft formée de rochers efearpés. Elle eft traverfée
dans toute fa longueur par une haute chaîne de
montagnes appelée Ambelona. L’extrémité o c c identale
porte le nom de mont Kirki, & l’autre
celui de mont Tio. Ces montagnes paroiffent appartenir
toutes à la formation antérieure aux êtFes
organifés : on y exploite des carrières de marbre
blanc qui rivalilè ayec celui de Parcs. On y trouve
aufli des jafpes 8c quelques mines d’o r , d’argent,
de plomb, mais furtout de fer. On y voit partout
une ocre ferrugineufe 8c une argile q.ui fervoit
jadis aux Samiens à fabriquer une excellente poterie.
Entre ces montagnes fe trouvent de riches
plaines & des vallées fertiles; les pentes font
boifées & donnent naiffance à plufîeurs cours
d’ eau, dont quatre font affez considérables. L’île
produit des vins rr.ufcats recherchés, peu d’huile,
beaucoup de fruits, du blé en abondance 8c
une foie eftimée; la laine de fes moutons fe-
roit d’un produit confidérable, fl les Grecs ,
rendus à la liberté, pouvoient fans entraves fe
livrer à l’agriculture. L’immenfe population dont
cette île jouifloit fe réduit maintenant à un peu
plus d e 20,000 âmes. (J.. H .)
SAMOTHRACE ou Samodraki. Ile de l’archipel
g re c , connue des Anciens fous le nom de
Leucofie & de Dardante, eft fituée fous le 23e. deg..
25 min. de longitude, 8c le 40e. deg. 25 min. de
latitude. Elle s’étend de l’eft à l’oueft, 8c s’alonge
en forme d’ovale; fa circonférence eft de 12 lieues;
une chaîne la .traverfe dans fa longueur, & fon
point central eft dominé par une haute montagne,
• ( J . H .)
SANDWICH ( I le s ) . Ces île s , au nombre de
dix, s’étendent du fud-eft au nord-oueft, depuis
le 56e. deg. de Longitude jufqu’au 162*. du méridien
de Paris ; elles font comprifes entre le 19e. &
le 22e. deg. de latitude feptentrionale, & appartiennent
à cette partie du monde que Ton appelle
Océanie
Océanie. La plupart font montagneufes, & les 1
fommets de quelques-unes de leurs montagnes J
atteignent une hauteur confidérable. Owhyhi ou
Hawaii, la plus importante de ces île s , renferme |
plufîeurs montagnes, dont la plus haute, celle de
Mounarao, n’ a pas moins de iy ,oo o pieds de
hauteur ; elle eft couverte de neiges éternelles.
Cette montagne 8c toutes celles des îles Sandwich
font volcaniques , & leurs déje&ions ont couvert
le fol de ces île s , 8c dans quelques-unes ont répandu
la fertilité; d’ autres n’ ont qu’une végétation
pauvre, il en eft même qui ne contiennent qu’ une
lave ftérile : la plus riche en végétaux eft O'ahu.
Les pentes qui descendent vers la mer font les
plus fufceptibles de culture, l’intérieur eft coupé
par des montagnes efearpées 8c de profonds
ravins.
Les principales produirions des Sandwich font :
la patate douce, le taro, &: dans quelques-unes
feulement, l’yam, le bananier, la canne à fucre,
le melon d’eau, le melon mufqué, les concombres
, les choux , les fèves, 8c la plante à toile ; on
y remarque auîfi quelques orangers 8: quelques
ananas.
Suivant les voyageurs anglais. la population
de ces îles eft eftimée à 130,000 ’nabitans : Owhyhi
en contient 85,000, O’ahu 20,000, & les 25,000
autres font répartis fur les huit autres îles , en raifon
de leur fuperficie..
Les îles Sandwich font foumifes à une gouvernement
compofé d ’un roi 8c d’un grand nombre
de chefs. Le roi, qui exerce un pouvoir héréditaire.
& abfolu, eft regardé comme propriétaire de toutes
les terres ; les chefs les tiennent de lui &r lui paient
un tribut, & les autres habitans, qui les tiennent
de ceux -ci, leur paient une redevance. Au rapport
des miflionnaiies américains , ces peuples font j
dans un état de corruption déplorable : le v o l ,
l ’ ivrognerie, le meurtre & l ’impudicité y font répandus
dans toutes les claffes ; cependant les prédications
des miniftres chrétiens font parvenues à
diminuercetétatde dégradation. Dè sl’année 1819,
le,roi Rhio-Rhio ou Taméha-Méha I I , le même
qui vifîta l’Angleterre en. 1824, avoit aboli l’ido-
làcriè dans fes états; une partie de fes fujets le
révoltèrent à cette occafîon, mais il les réprima
par la force des armes. En 1820, les miflionnaiies
américains, qui entteprirent de convertir au chrif-
tianifme les îles Sandwich, y trouvèrent l’écriture
inconnue ; ils fe hâtèrent de créer un alphabet h ,
dans lequel c haque fon a un Signe propre , & deux
ans après, ils mirent en activité les prefles qu’ils
avoient apportées d’Amérique, & imprimèrent la
grammaire awaiienne : maintenant il exifte aux
liés Sandwich, flx ftations de millionnaires. Les
chefs ont fait conftruire une églife dans chacune
de ces ftations; les habitans y afliftent tous les
dimanches au fervice divin. Plufîeurs écoles ont
été fondées, & l’on comptoir, au commencement
de 1826, plus de .1,000 écoljers. L’art de lire
Géographie phyjique. Tome y .
& d écrire s’eft même tellement répandu , qu aujourd’hui
les chefs entretiennent une correfpon-
dance entr’eux d’une île à l’autre. Les chefs fe font
empreffés de féconder les efforts des miflionnaires,
foit pour répandre l’ inftrudiion , foit pour adopter
un code de lois , foit enfin pour civilifev la nation.
Un édit du roi défend aujourd’hui l’infanticide; il
donne, ainfi que les autorités conftituées, l’exemple
de l’obfervance de tout ce qui tient au culte ; la
cérémonie religieufe du mariage eft maintenant en
ufage, ainfi que le mode d ’enterrement répandu
chez les peuples chrétiens ; & l ’influence de cette
civilifation à peine ébauchée eft te lle , q ue , dans
une guerre récente, les Owaiiens ne maffacrèrent
point les prifonniers, fuivant leur ancien ufage ;
ils furent envoyés vers le roi qui les fit reconduire
dans leurs pays refpe&if, avec injonêtion d’aflifter
au palapala, nom que l’ on donne dans les îles Sandwich,
au mode d’enfeignement introduit par les
miflionnaires.
Nous empruntons ces détails aux Tran factions
de la Société des Maßionnaires des États-Unis,
perfuadés qu’ ils ne font pas, autant qu’ils le paroiffent,
étrangers à la géographie phyfique, puif-
qu’ils prouvent l'influence que peuvent avoir les
idées de morale 8c de religion, fur une race
d'hommes que l’on regardoic comme nat ureliemenc
- féroce & fanguinaire.
Nous terminerons en donnant, d’après le journal
que nous venons de citer , les dimenfîons des
diverfes îles Sandwich, en milles géographiques
anglais.
Longueur. Largeur. Superficie.
Hawaii. . . . . 27 . . . . . . . 78 . . ......... 4 oco
Maui____ • • 48 ............ . 29 . . ......... 600
Tuhuruwa. . . II . . . . . . . 8 . . . . . . . . . 60
Ranai. . . . . • • > 7 ............ • 9 ■ ■ ......... 100
Morokai. . f i 4° ............ . 7 . . ......... >7°
O ’ahu. . . . •• 46 ............ . 2! . . .......... JiO
T an a i. . . . •• 33 ............ . 2 0 . . ......... f io
Nühau.. . . , 7 . . ......... 80
Taura
Maurokini
^ rochers à peu près fté iles. (J. H.)
SANSOUIRE. Voyei S e l .
SAN TA -C RU X ( I le s ) . L’île de Santa-Crux
& les petites îles qui l’entourent, & qui forment
avec elle un archipel, font volcaniques comme le s
îles Salomon dont elles ne font éloignées que
de 60 lieues à l’eft ; mais les volcans paroiffent re-
poferfur la roche calcaire dont l’île Santa-Crux eft
principalement compofée. Les montagnes de celle-
ci font peu élevées. Ses habitans diffèrent de ceux
des îles Salomon : ils font d’ une couleur olivâtre &
leurs phyfîonomies offrent beaucoup de rappoits
avec celles des Moluquois. Ils ont les lèvres
grofles, le nez large 8c aplati, c ’eft du moms le
caractère du plus grand nombre, car on y re