
& timides j ils ont jufqu’ à préfent paru dociles
aux prédications des millionnaires chrétiens.
Ckippa-ways, Ces peuples auxquels paroifTent
appartenir la plupart des fauvages du nord de
l'Amérique, font voifins des. hfquimaux ; il> s’é tendent
depuis les bords' de la rivière de Mac-
kenfie jufqu'au lac Athapeskow, dans un vafte bafîîn
formé par les monts Oregon & les monts Chip-
pa-ways. Leur teint eft nvo’ns cuivré que celui des
Efquimaux; leurs cheveux font auffi liffes, mais
moins noirs. Leur taille eft plus élevée que celle de
ces peuples auxquels ils font une guerre impitoya-,
ble. Mais entr’eux ils vivent dans le plus parfait
accord. La chair des daims de leurs troupeaux, &
les poiffons qui abondent dans les lacs de leurs
contrées, forment leur nourriture.
«« Qu’on demande à un Indien du nord, dit
98 Maitebrun, en quoi conlïfte la beauté, il ré-
» pondra qu'une figure large & plate, de petits
» yeux, des joues creufes, dont chacune offre
» trois ou quatre traits noirs, un front bas, un
» menton alongé, un nez gros & recourbé, un
99 teintbalané & une gorge pendante, la conftituent
30 véritablement.. Ces agremens augmentent beau-
99 coup de prix, torique celles qui les polfèdent
98 font capables de» préparer toutes fortes de péaux,
*» d’en former des habits, de .porter un poids de
» cent à cent quarante livres en é té , & d’en tirer
99 un plus lourd en hiver. L’ulàge de la polygamie
99 leur procure un plus grand nombre de ces fer-
« vantes foumiles, fidèles & même affeêtion-
99 nées. »
Ces peuples ont confervé la tradition d'un dé-:
luge j ils fe croient iffus de l'union de la première
femme avec un chien. Ils fe repréfencent le créateur
du monde fous la figure d'un oileau, dont les
yeux lancent les éclairs & dont la voix produit le
tonnerre.
Leur population, répandue fur pîufieurs contrées
de 1 Amérique feptentrionale , s’élève en
totalité à environ u .pco individus.
Kniftenaux. Ces fauvages habitent entre le lac
Athapeskow ik ie lac Ouinipeck- Ils font d’un
phyfique tout différent de celui des peuples, plus
feptentrionaux. Leur taille n’eft pas très-élevée,
mais ils font remarquables par leur agilité. Leurs
yeux noirs font vifs ôrfpirituels, leur phyfionomie
eft agréable. Ils font doux &r hofpitaliers. Leurs
femmes, qu'ils offrent volontiers aux étrangers,
pafiènt pour être les plus jolies & les plus propres
de toutes les femmes des peuplades fauvages. •
Peuples indigents de la partie occidentale du nord
de l ’Amérique. Les peuplades qui habitent la terre
comprime entre .le lac Valafco & le golfe Tlchu-
gatsküa, conftituent pîufieurs tribus connues fous
les noms de Ko ni a , de Tchougatches, de Kou-
■ lovgis , de IPukushs 3 de Solkouks &r de Saumons.
Ces peuples font généralement fauvages & féroces.
Les plus voifins des côtes ont beaucoup de
reffemblance avec iesAieoutes; mais lesWakashs
font grands & forts; ils ont les os des joues fail-
lans, le nez aplati à fa bafe, élargi aux .narines
& arrondi à fon extrémité ; leurs fournils ‘ont peu
fournis; leurs yeux font petits & noirs; leur front
eft bas; leurs cheveux font noirs, durs & forts;
leurs lèvres font larges & ép ailles,; leur menton,
peu fourni de.barbe, eft ordinairement épilé. La
pêche eft leur principale occupation.
Les Solkouks qui habitent le verfant occidental
des montagnes rocheujcs, aplatiflent la tête de
leurs entans de manière qué leur front &r.leur ne.z
font fur la même ligne- Les autres tribus qui
habitent ce verfant n’ont pas la tête aplatie, mais
routv.s ont le teint d'un brun cuivré, moins foncé
que celui des Efquimaux & des Ghippaways.
1 es habitans des bords de la rivière du Saumon
font vigoureux, quoique d’unè taille moyenne ; ils
ont le vifage rond, les os des joues ffillans, les
yeux petits, le teint olivâtre & les theveux d'un
brun foncé. Mais au lieu d’aplatir la tête, de leurs
enfans, comme chez les Solkouks, ils la compriment
de manière à lui donner une forme conique.
Toutes ces peuplades, ain.fi que d’autres que
nous nous difpenferons de.nommer, &r qui leur
refièmblent par leurs moeurs & par leurs .caractères
phyfiques-, s’ adonnent à la pêche des phoques
& de la baleine , & fe nourriffent principalement
de poiffons. Leur langage eft incompjet
comme leurs facultés intellectuelles, & leur religion
un tiffu de fuperftitions abfurdes.
Iroquois, Hurons 3 Algonquins. Les terrains
compris entre la rivière de l’Ottawa & les lacs
Erié & Ontario . (ont encore le lejour de quelques
tribus de ces peuples fauvages. Faute de moyens
d exiftence fuffifans, leur nornbrè diminue chaque
jours, tandis que celui des colons européens
auginente dans line proportion très-rémarq.able.
Sous l’influence d’agens phyfiques femblabtès,
tels qu'un climat très fioid pendant l’hiver & très-
chaud pendant l’é té , -une'nourriture compofée du
produit de.la chaffe & de là pêche, leurs différentes
peuplades fauvages doivent préfenter, à de
grandes diftânees, des caraftères analogues. Auffi
les Iroquois, les Hurons > les Algonquins, diffèrent
ils très -peu des Chi. pawaÿs que nous
avons dépeints. D’ailleurs, réduits par la diminution
de leur population à un état peu redoutable,
ils font peu à peu engagés par leur voifinage des;
peuples çivilifés, à renoncer à leurs habitudes vagabondes
& guerrières, pour la vie paifible &
agricole, à leurs pratiques fupeftithufes pour un
chriftinanifme plus ou moins éclairé, félon letirs
rapports avec les habitans des Etats-Unis ou
avec les Canadiens. & •
Illinois, Chaftas, Creeks. Ces trois peuples
fitués à des diftances confidérables, puifque les
Illinois habitent les plaines fituées fur la gauche
du haut Miffjflîpi, les ChaCtas vers l’embouchure
du même fleuve, & les Creeks vers les rives de
TOhio 5 ces 'peuples, dilons-nous, ne diffèrent
point fenfiblement par leurs caractères phyfiques,
encore moins par leurs moeurs. Quoiqu’ils habitent
de belles & fertiles contrées, ils ont la vie fe-
dentaire en . horreur. Mais il femble que parce
que leur climat eft préférable à celui des iroquois,
des ..Hurons &r d'autres peuplades du Nord leur
intelligence foie plus developpé;§, leur morale
chevaux & s'en fervent à la guerre. Ils ont des
égards pour les étrangers ; ils écrivent au moyen
d'hiéroglyphes comme les anciens Mexicains ;
mais leurs phyfionomies, leurs pommettes Taillantes,
la couleur de leur peau , femblenr prouver
qu’ ils- descendent de la partie nord-oueft de
moins corrompue.
Les..Illinois ont fouvent prouve qu’ ils étoient
fufceptibles de fentimens généreux : on les a vus
auffi le réunir à la voix d'un chef qui, à,1a faveur
d’une doctrine religieule allez elevee <k de maximes
philofophiques d’un ordre lupérieur, les radia
autour de lui <k livra de fanglans combats aux
Américains, qu’ il, regardoic comme les ulurpateuts
de leur patrie. ;
Leur population peut être évaluée à 8 ou 10,000
individus. . -
Les ChaCtas, plus méridionaux encore que les
Illinois, ont une grande tendance pour la vie
Sédentaire .* quoique guerriers, pîufieurs d'entr’eux
mènent une exfftence paiiible dans leurs habitations
agteltes, entourées dé pruniers, de cerifiers
&' d orangers ; leur civiüfatiôn va même jufqu’ à
cultiver la pôefie & certains.genres dindufirie. Ils
-parodient être polythéiftes.
heur population eft eftimee à 12.,000 individus.
Les Creeks, q .i fe. pa t ragent en pîufieurs t ribus,
font,généralement braves, généreux & hofpitaliers
; quelques-unes de leurs peuplades font
gouvernées par un monarque électif; d'autres cultivent
lé riz , le mais. & divères autres plartés.
Ils ont une idée allez grande de.la Divinité, &
parodient croire à l'immortalité de l ame; ils admettent
auIfi la croyance d'une autre v ie , où ils
doivent recevoir la punition oti la, récompenle de
leurs mauvaifes ou de leurs bonnes aCtiôns.
Leur population à e le v e 'à environ i8,coo individus.
Les Séminoles, les Miamis & quelques,autres
tribus du haut Miffouri, qui, par leurs moeurs &
leurs cafàdtèrës phyfiques, ferelfembient généralement,
donnent une population d’environ 30,000
âmes. . ' .
Peuples indigènes des rives du MiJJiJfîpi. Ces différentes
nations font les Saukis , les Renards ou
Ottogamis , les A jouas , les Winebatges ou t’uants,
les Sioux ou Narcotah.s3 les Ménomenes ou.Folle-
Avoine. Nous ne parerons que des Sioux, ce font
ceux qui m .ritentlt plus notre attention, d ’abord
parce qu’ils ion! plus nombreux, ôc parce que les
autres léur reilèmbient geiaeralemtnt.
Les Sioux iont braves ôc entreprenans; ils font
craints des autres hordes parce qu’ ils ont adopte
les armes à feu. Ils lemblent ne reipirer que pour
la guerre. Cependant ils font un commerce affez
confidérable en fourrures des divers animaux qu’fis
tuent à la chaffe; ils cultivent le maïs & quelques
graines ; ils conftruilent des cabanes & des
canots; ils pofledent de nombreux troupeaux de
1 Amérique-
Leur population eft évaluée à 12,000 âmes.
Les autres tribus que nous venons de nommer
s’élèvent à un nombre de 20,000 individus»
Peuples du verfunt méridional de la chaîne des
montagnes rocheujès & du bas MiJJiJfîpi. Ces peuplés
qui paroifTent appartenir à une Touche commune
, font les O Juges ou Wajashas , les Kan fus ,
les Panis , fes ■' Te ta ns ou Ca manche 1. Ils font,
comme les autres nations fauvages, guerriers tk
chàffeurs; leurs habitations parfemées ça &: là
forment pîufieurs villages; grands, f o r t s .v ig o u reux
, ils ont générale ment les cheveux blonds.
Quelques unes de leurs tribus, &r principalement
celle des Tetans, polfèdent de nombreux troupeaux
de chevaux, & forment pour leur guerre
des corps de cavalerie qui ont été quelquefois
redoutables aux Efpagnols.
La population de toutes ces tribus n’ eft pas
évaluée à plus de 20,000 âmes.
Ch.étoquées. Ce peuple habite quelques contrées
fituées fur le yeifant méridional des monts Al-
leghanis & des dernières ramifications des montagnes
rocheufes. Jadis redoutables aux autres nations
indigènes, les Chéroquées ont fini par apprécier
les avantages de la civiüfation. Induftrieux
j& actifs, ils ont établi dés_moulins à b lé , des
foieries, des poudreries, des faip-êtreries ; grâces
aux foins du gouvernement des Etats-Unis, qui a
tracé des routes fur leur territoire, ils ont élevé
des auberges ; leurs femmes s’occupent à filer & à
t filer de la toile; Lai fan ce a remplacé chez eux
la rnifere de la vie errante des fauvages. Ils ont
embraffé le chriftianifme, & leur population paifible
s’eft accrue fenfiblement. Onia porte maintenant
à I ;,ooo habitans.
D’après cet expofé l’on voit que , fans y comprendre
les Efquimaux, la population indigène
de toute.la partie de l’ Amérique qui fe termine au
golfe du Mexique, ne s ’élève qu’à enviion 156,000
individus. On fera peut-être étonné de ce réfuîtat
qui, jufqu’à préfent, ne peut être que le fruit
de quelques dénombremens fort incomplets fans
doute; mais il fera facile de concevoir que la
population fauvage ne peut pas être beaucoup plus
confidérable, fi l ’on remarque combien la vie nomade
& guerrière de toutes ces peuplades eft
défavorable à leur état phyfique & moral. Quelle
énorme différence n’y a-t-il pas entre la fituation
des peuples de la république des Etats-Unis,
jbuifiant de tous le^ bienfaits de la civi ii'ation,
des lumières & de la liberté, & voyant accroître
d’année en année leur nombre; leur puilfance,
leurs richelîes & leur profpérité, & celle des