fi tuée au pied d’un volcan ; mais du côté oppofé I
de magnifiques plantations d’arbres odorifërans
charment l’oeil & l'odorat. L’ intérieur eft occupé
par une impénétrable forêt de bambous.
On trouve dans les îles du nord-oueft de l’Océanie
le bois de fandal, le melaleuca leucodendron
qui donne l ’huile de cajeput, le ealambac, le canari
qui fourni la gomme élépi, plufieurs arbres
gommeux, Yaunota^e cajfia 6c J’ébénier. Taïti
fournit du bois de fandal blanc très-eftimé. Ces
îles produifent une foule de plantes & d’arbuftes
de la plus grande beauté, inconnus parmi nous :
Yk'bifcus, l*aralia , Yixora , Yerythrina & le bauki-
mia font du nombre.
Dans toutes les îles du nord-oueft les poivres
long & rond profpèrent de même que le piper
methyfticum, avec lefquel on prépare le dangereux
ava ou kava, le canneilier, le caryophyllus
aromaticus couvert de fleurs dont le calice eft le
clou de girofley & le myriftica dont l’écorce intérieure
eft le macis 6c le fruit la noix mufeade.
A Bornéo on trouve aufli le mufeadier. Au milieu
de tant de productions précieufes, on voit croître
les poifons les plus redoutables : celui dont on
a le plus parlé eft le bohon upas (arbre à poifon);
mais on a beaucoup exagéré en difant que toutes
les plantes périffoient autour de lui, & qu’on
n’ ofoit en approcher. Le fuc laiteux qui découle
des branches, quand on les cafte, peut caufer
une mort très prompte, s’il eft mêlé au fang, mais
on s’eft afin ré que l’alcali volatil appliqué de fu te
peut en arrêter les effets.
Sumatra produit des cocotiéVs, la canne à fucre,
le r i z , le féfame dont on tire de l’ huile, le
palmier aaou qui donne un fuc noir nommé
jaggari, du fagou & une liqueur fpirituenfe^ plufieurs
efpèces de fruits, les ananas, les pommes
de goyave, les limons, citrons. oranges & grenades,
le fruit de l’arbre à pain, celui du jambo-
mura qui a la forme d’une poire, 1 edurion 6c le
mangouftan, qui pafle pour un remède univerfel.
Les fleurs y font innombrables: on y voit aufli
Y arbre trifte, nommé en malais founda maloune ou
belle de nuit, parce que fes fleurs ne s’ouvrent
que la nuit.
L’humidité qui règne conftamment dans les îles
Philippines concourt à leur fertilité. En tous temps
les arbres font couverts de feuilles, de fleurs 6c
de fruits ; le fol eft émaillé de mille fleurs, la
verdure eft toujours fraîche. La figue eft le feul
fruit d’Europe qui profpère ; le citronnier & l’oranger
y abondent : ce dernier s’élève à 30 pieds.
Les végétaux indigènes font le cotonnier, le bananier,
le caffier, le manguier, le poivrier, le
bambou 6c Yamome3 dont la racine eft le gingembre.
L de des Célèbes produit les plantes les plus
vénéneufes; les Macaflars trempent leurs poignards
dans le poifon qui découle du fameux
upas. Le r u 6c le coton abondent dans cette îie ,
où croiflent l’ arbre à pain, l’ébenier, le fandal,
le ealambac, le géroflier, le mufeadier & le
fagoyer.
Dans les îles Salayer on trouve le coton 8c
Y agave, de vaftes forêts donnent naiflance au
mufeadier uvif >rme & au rotang, q u i, s’ attachant
aux arbres 6 ' allant de l’un à l’autre, forme des
tiges de plufieurs centaines de mètres de longueur.
~ •
Dans la Nouvelle-Guinée, les rivières font,
fuivant M. Zippelius, ombragées de plufieurs
efpèces de figuiers & de plantes appartenant aux
genres Rhi^ophora, Bruguiera, Avicennia, Petà-
loma & Sonneratia. Les rivages font garnis de végétaux
identiques avec ceux de Java : cè font principalement
les rueUia difcolor, ftrobitantes virgata ,
melanthcfli rhamnoides, melaftoma fylvaticum 6i une
quarantaine d’autres efpèces. Mais les fougères
;n’ y font pas en aufli grand nombre qu’ à Java.
Les rochers qui bordent la mer font couverts de
portlandia tetrandra 6c d’autres petits arbuftes, parmi
Jefquels on diftingue deux taxinées, le podocarpus
thêv eût folia , ainfi que le melanium rupeftre.
La Nouvelle-Hollande produit deux arbres à
gomme: le xantorhea 6C Y eucalyptusirefinifera ; on
y trouve aufli l ’acajou.
La terre de Van~Diémen a fourni beaucoup de
nouvelles découvertes à la botanique. On y voit
une nouvelle efpèce de ficoïde dont le fruit eft bon
à manger; plufieurs efpèces de limodo>um & de glycine,
le riche a glauca , le plantago tricufpidata , les
eucalyptus refini fer 6c globufus, le thefium, Yexo-
carpos cuprejjiformis & les lepiofpermum, qui ,
ordinairement arbrifleaux, deviennent ici des
arbres.
La terre de Nuits a préfenté les plantes fuivantes :
des thymelées, diverfes efpèces de papilionacées,
Y anigo^anthos rufa , le fpinifex fquarrofus 6c le lep-
tofpermum.
Les îles Salomon paroiflent fertiles ; elles font
ombragées de beaux arbres jufqu’aux fommités
les plus élevées. On diftingue parmi eux le
palmier éventail & l’arbre à pain; le caféier, \e
giroflier3 un citronnier, 6c plufieurs arbres réfineux
y croiflent aufli.
L3île des Cocos produit beaucoup de figuiers,
le palmier-areca, élevé de 140 pieds, un grand
arbre du genre Solanum , la barringtonia fpecidfa,
Y heritier a , le pandanus , & un très-grand nombre
de gommiers. Le fagoyer croît dans les bas-
fonds, & le myriftica mas, efpèce de mufeadier,
dans la partie orientale.
Tonga<abou, dans l’archipel ~des Amis, produit
le poivrier, le bois de fandal, une forte noix
de mulcade, des cotonniers. L'hibifçus tiliaceus,
le tacca pinnatifida 6c le muffaenda frondofa croif-
fent à l’ombre des bois.
A Taïti on voit tous les végétaux de l’Océanie.
Le fpondias dulcis3j plufieurs efpèces de bois de
charpente 8c de fandal y profpèrent; l’écorce
du morus papynfera fournit un fil dont on fabrique
des étoffes.
En A frique le dattier eft d’une aufli grande
utilité que l’arbre à pain & le cocotier de l’Océanie.
On admire les forêts du mont Atlas : celles
du Cap pofledet t la protêe aux feuilles argentées
& la bruyère en arbre. Celles du C on g o , de la
Guinée, de la Sénégambie, de la Nigritiè.^appellent
les belles forêts de l’Amérique. Mais dans
la moitié de l’Afrique la végétation diffère entièrement
: de grandes plaines nues font hérif-
fées de plantes falines ; les cadtus, les euphorbes
6c les arum n’ont aucune grâce dans les formes,
de même que le dragonnier & l'énorme baobad;
enfin, le fruit du théobroma, qui fort à travers
l ’écorce noircie du tronc, a peu de charmes
pour les yeux du voyageur.
Dans'la région de Y Atlas s les côtes arides fe
couvrent de plantes falines & grades, telles que
la falfola & la falicornie3 le peinerais maritime &
la fci/la maritima, & d’herbes à racines longues;
le faccharum cylindricum, le panide humide, Xagróf-
tis pùngens, le lygeum fpartum, auxquelles fe jo ignent
l’héliotrope & la foldanella. Les pipeaux
fecs & rocailleux abondent en aibre$§à liège
6c en chênes toujours verts ; les fauges, lavandes
& autres plantes aromatiques s’élèveht à une
'hauteur extraordinaire ; le genêt à hante tige ,
les ci fies 3 la mignonetre, le fumac, la bruyère,
l'aloës, l’agave, les caôtus & les euphorbes ornent
les rochers. Les forêts fe compofent de plufieurs
efpèces de chênes, telles que le quercus
ilîx y la cocci fera & la ballota j le piftachier atlantique,
l’arbre à maftic , le thuya a r ticu lé le rhus
pentaphyllum V y trouvent aufli avec le grand cyprès.
L’olivier fauvage donne d’excellens fruits ;
Y arbutus une do, dont le fruit refiemble à la fraife,
la bruyère en arbre, embelliflent cette contrée.
Dans les plaines 6c fur les côtes l ’oranger, le
myrte, les lupins, la vigne-vierge & les narcifles
fe couvrent de fleurs au mois de janvier ; le lau-
rier-rofe étale les fiennes long ternps après que
les autres font deflèchées.
Le favant botanifle Viviani de Pavie a reconnu
trois régions végétales dans l’Afrique fepten-
trionale.
La première eft celle de Tripoli* ; près de cette
ville, elle n’ offie que des plantes cultivées; à
l’occident, la iiérilité des fables & des rochers
la réduit à quelques plantes rares; mais vers l ’o rient
, des chaînes de collines calcaires font ombragées
de forêts d'oliviers 6c couvertes de
prairies.
La fécondé région, que l’auteur appelle Jyr-
tique y s’étend depuis le cap Tiero jufqu’ au pied
des montagnes de la Cyrénaïque : aucun végétal
ne s’y élève à la hauteur d’ un atbre; les plantes
y ont toutes un afpeét cotonneux & fauvage.
La troifième région s’étend depuis la grande
Syrte jufqu’ au Catabathmos. Des montagnes calcaires
s'y élèvent à 8co toi fes de hauteur , &
verfent dans les plaines des cours d’eau qui les
féconde. Cette région eft fi riche que les Anciens
la regardoient comme l’emplacement du jardin
des Hefpérides : elle eft couverte de prairies ou
les Arabes mènent paître de nombreux troupeaux.
Sa végétation eft analogue à celle du littoral de
lTtalie , de la France & de l’ Efpagne.
L*Egypte produit le bananier, le fycomore ou
figuier de Pharaon, le caroubier, le jujubier, le
tamarinier & furtout le palmier-dattier. Une de
fes productions lés plus célèbres chez les Anciens
étoit le lotus blanc & bleu. Le papyrus,
connu aufli dans l’antiquité, a été retrouvé dans
le cyper us-papy rus 'y la coloccffe donne une grofle
racine nourriflante. C e pays manque de forêts;
quelques bofquets & taillis bordent les fleuves
& font formés de lauriers rofes, de fautes kaleft
de cafliers, d’acacias, de mimofas du Nil & de
quelques autres arbrifleaux. Dans le Fagoum, le
caCtus forme des haies impénétrables.
Dans la Nubie, la canne à fucre croît fur les
bords du Nil ; l’ébène domine dans les forêts,
où l'on trouve aufli des palmiers. On tire de la
gomme du mimofa nilotica.
La côte A’Abefck ou d' Abex voit quelques île«
&, les côtes baffes fe couvrir de palmiers, de lauriers,
d’oliviers, deftyrax & d’ autres arbres aromatiques.
Aux environs de Suaquem on trouve des fyco-
mores ; les forêts fe compofent d’ébéniers, de
gommiers, d’acacias 6c de plufieurs variétés de
palmiers. •
Dans le royaume de Maroc, le citronnier,
l ’olivier, l’oranger & le cotonnier couvrent les
collines ; les forêts font formées de chênes à glands
doux, de chênes-lièges, de cèdres, de gommiers
&r d’arboufiers.
Le défère de Sahara voit dans quelques vallons
des arbrifleaux épineux, des fougères & de
l’ herbe. A l’extrême lifière du defert on trouve
des forêts de gommiers.
La Sénégambie 6c là Guinée produifent le baobab,
Yafianfonia digitata. Le fruit de cet arbre
coloffâl, appelé pain de ftnge, nourrit les nègres ;
fes fleurs fe ferment pendant la nuit. On en a
vu de 324pieds de hauteur fur 34 de diamètre,
6c 104 de circonférence. Son tronc creufé fert
fouvent de lieu d’aflemblée à une peuplade entière.
Les forêts, aufli épaifles qu’à la Guiane,
font formées de bananiers, de cocotiers, de palmiers,
de mangliers, de tamarins, de papayers,
d’orangers, de fycomores, de grenadiers 6c de
citronniers. On y trouve aufli le caroubier,
un "arbre à pois, nouvelle efpèce de robiniat
Yelaïs guineenfis dont on tire de l’huile, un
nouveau genre d’Avicennia 6c le feneà ou ar-
M mmm 2.