
le s reftes de l'Hôpital des Pèlerins, bâti par faint
Louis ? Tous ces témoins d'une époque déjà loin
de nous n’atteftent-ils pas que le fol d’Aigues-
Morte s eft encore à la même diftance de la mer
que dans le 9®. fiécle? Mais, dira-t-on, qu’eft
devenu le port où s'embarqua le pieux monarque ?
Le port n’étoit que l’étang aétuel, dit de la ville.
Lés vaiffeaux arrivoient par le chenal appelé
G rau-de-Saint-Louis , Envoient le canal v ie il,
& la vieille Roubine; & , par une ouverture dont
les traces exifient, entroient dans le port & ve~
noient s'amarrer aux anneaux en fer que l’on
vo it à la bafe des remparts que mouillent les
eaux de l’étang, qui eft encore au niveau de la
mer aâuelle. Difons avec un favant obfervateur,
M . Delcrps, que fi, du temps de faint Louis , les
galères arrivoient dans le port de la v i lle , fi,
fous François Ier. , les frégates royales pouvoient
y mouiller, c ’eft que ces princes faifoient enlever
par le dragage les fables & la vafe q u i, en s’accumulant,
l’ ont encombré depuis cette époque.
11 ne faudroit pas une grande depenfe pour rendre
ce port à la navigation & au commerce maritime.
Déjà, depuis long-temps, le gouvernement a conçu
c e projet; efpérons qu’ il s’ exécutera : il auroit la
plus heureufe influence fur le commerce du département
du Gard; furtout fi, par un canal ou une
route en ; fe r , on établiffoit une communication
facile entre Aigues Mortes & Alais. »5
ASPROPOT AMO ou A s p r o p o t a m o s . Nom que
l’ on donne à VAckeloüs des Anciens.Ce petit fleuve
prend fa fource au montCodjaca, & fe jette dans
la mer Ionienne après un cours d’environ yo lieues.
Dans la faifon des pluies, il atteint une largeur
d’une demi-lieue, ce qui lui donne un afpe,6t im-
pofant. Ses eaux font blanchâtres, ce qui lui a valu
îon nom moderne , qui lignifie fleuve blanc. Il eft
très-poiffonneux, lurtout au printemps. Les principaux
poiffons qu’on y pèche font les muges.
B.
B AH AM A (Vieux canal de). Bras de mer fitué
entre l’îledeCuba, le grand banc de Bahama & celui
de los Roques, & par lequel l’Océan atlantique
* communique au golfe du Mexique. Sa longueur
eft de 12 j lieues & fa largeur de 7. Il eft bordé
de chaque côté de rochers & de petites îles.
BAHAMA ( Nouveau canal de). Bras de mer
fitué entre la côte orientale de la péninfule' de la
Floride orientale & les îles Galapagos, l’île de Bahama
& le grand & le petit banc de Bahama. Sa
longueur eft d'environ 100 lieues & fa largeur
de 1 s- C e canal eft traverfé par le courant appelé
Gulf-Stream. Ses eaux ont une température plus
élevée que celles de l’Océan. Eiles fe portent
vers, le nord fans le fe cours d’aucun vent 6c même
malgré le vent du nord, avec une rapidité de y
pieds par fécondé.
BAHAMA (Grand banc de). Banc de fable qui
s’étend fur une longueur de 14f lieues & une
largeur de 50, entre les îles Lucayes & celle de
Cuba.
BAHAMA (Petit banc de). Banc de fable fitué
à l’ eft de la côte orientale de la péninfule de la
Floride. Sa longueur eft de 60 lieues & fa largeur
de 21 environ.
BAHR-EL-ABIAD (Rivière Blanche). Voy. Nil.
BAHR-EL-AZRAK (Rivière Bleue). '1Voy. N il .
BAIKAL (Montagnes du). On donne ce nom
à une branche de l'Altaï qui borde des deux
côtés le lac Baïkal. La branche qui fuit le cours
de la Lena fe termine par un large-plateau à couches
horizontales. En général la furface de ces
monts èft irrégulière & préfente des traces de
grands bouleverfemens. Ils font fort élevés & ef-
carpés. Le mont Bourgoundou eft couvert de neiges
perpétuelles. Les roches qui compofent ces montagnes
font le granig, le fehifte, le calcaire & des
brèches filiceufes ;Wh y trouve le mica en grandes
lames; de la houille, du foufre, le lapis lazuli, le
pyroxène appelé bhïkalite3 des mines de cuivre,
de fer & de plomb ; on y remarque aufli des
fources fulfureuses. Une partie de ces montagnes
eft nue ; l'autre eft couverte de plus, de bouleaux
& de mêlés es.
BALATON. Lac de la Hongrie que l’on nomme
aufli Platten. Il reçoit les eaux dé 9 rivières &
communique au Danube par la petite rivière du
Sio. Sa longueur de l’eft à l’oueft eft d’environ
17 lieues & fa largeur de 1 & demie, fa profon-
; deur eft dé 30 pieds.
î BA'LDO ou M o n t e - B aldo. Montagne qui
s’ étend fur une longueur de 8 lieues parallèlement
à la côte orientale du lac de Garda. Son point
culminant s’élève à 1,093 toifes au-deffus du
niveau de la mer & à 1,040 au-deffus du lac.
Elle eft formée d’une roche calcaire qui préfente
des profils prismatiques 8c pyramidaux. On y
trouve des mines de fer oxydés fa bafe eft com-
pofée de calcaire marbre. Le Monte-Baldo offre
au botanifte une nombreufe réunion de plantes
intéreffances»
BALEARES. Siîÿfcomme nous l'avons dit ailleurs,
l’Afrique &TEfpagne ont étëïéüniés, les
îles Baléares ont du taire partie de la péninfule ;
elles paroifferit être un prolongement de la chaîne
qui a formé le cap Saint-Martin s leur direétion
générale eft du fud-ouéft au nord-eft. Elles fe
" compofent
compofent de quatre îles principales : Ivice &
Fromentera , Majorque & Minorque; plufîeurs
îlots avoifinent leurs côtes. Autour d’ Ivice, on
voit Conejera-Grande (la grande île aux Lapins),
Efparto, Bebra, Efpalmador, Efpardell &Tagam.
Près des côtes ce Majorque s’élèvent Dragonera
=(1 île aux Dragons), Conejera ( l 'île aux Lapins)
6c Cabrera (i’île aux Chèvres). L/île d'Ayre eft à
peu de diftance des côtes méridionales de Mi-
norque. Nous ne nommerons point d'autres rochers
qui ne font d’aucune importance.
L'île de Fromentera compte 5 lieues dans fa
plus grande longueur & 4 dans fa plus grande
largeur; on croit qu’elle doit Ion nom moderne à
la quantité confidérable de céréales qu’elle prod
u it, relativement à fa fuperficie; c’étoit la petite
Pityusa ( Ptiyusa minor) des Anciens. Ivice ou
Ivisa, au nord de la précédente, a 22 lieues de
tour. Les Romains lui donnoient le nom d‘EbuJus.
Leur antique nom de Pityufes annonce que ces îles
étoient couvertes de forêts.
Majorque on Mallorca eft l’î'e Balearis major
de s Anciens; elle a 50 lieues d é to u r , & Strabon
dit que les lapins que les premiers habicans y
transportèrent s’ y multiplièrent tellement, que
l’on fut obligé d’implorer le fecours des Romains
pour les détruire.
L ’île Minorque ou Meno^ca eft l’ancienne Balearis
minor, ucuée à l’eft de la précédente; elle
a 58 lieues de circuit.
Le fol de ces îles eft montueux, leur confti u-
îion géognoftique elt partout la même ; les roches
calcaires y dominent, ce qui paroît confirmer leur
-réunion fous-marine avec le cap Saint-Martin.
Depuis le féjour que M. Cambessède, naturalifte
français, fit dans ces îles en 1825, on counoît aujourd'hui
d’une manière pofitive les hautems de leurs
montagnes, leurs roches & leurs végétaux. L’île
Majorque eft la plus intéreflanre fous ces divers rapports;
feis deux principales montagnes font le Puig-
«L-Torcella ( iq ô ;1*1-) & le Puig-Major
Les deux groupes de montagnes qui la divifent
font formés de calcaires appartenant aux terrains
de fédiment inférieur, c’éiî-à-dire de cette roche !
aopelée lias par les Anglais, & de calcaire ooli-
thique. On y trouve aufli des dolomies , des
porphyres 8sc quelques roches qui femblent avoir
une origine ignée. Des fources minérales & divers
échantillons de minerai de cuivre, indiquent dans
cette île des richeffes dont on ne tire point parti, j
Majorque, comme les autres Baléares, offre des
fommets arides & de vertes vallées ; le caroubier
l’olivier s’y montrent dans toute leur vigueur :
le premier occupé le niveau le plus bas & juîqu’ à '
la h uteur de 5.00 mètres; le fécond, ainfi que le
buis, s’élèvent lur les-montagnes, ils fe réunifient
au pin d ’Alep pour garnir leurs pentes; mais ce
dernier forme des forêts qui régnent jufqu’à' 200
mètres plus haut. Il fe mêle foûvènt au chêne vert
Géographie-Ph^fique. Tome. Y .
qui croît encore à 100 mètres au-deflus. Les cimes
1 s plus élevées ne fe cou ven t que d’une efpèce
de ft fié rie ( fefleria foerelna) ; fur les coteaux maritimes
le palmier nain protège de fon large feuillage
de jolies efpèces de cyclames, des ononides
à fleurs blanches ou purpurines & quelques élégantes
amhyllides. On voit fouvent fur les montagnes
les paylàns mettre le feu aux forêts de pins
& de chênes pour favorifer la végétation d’une
plante qu’ ils appellent carregt (donax tenax). Cette
plante, qui vit en fociété, fe répand fur tout le
terrain vacant & produit l’année fuivante une nourriture
abondante aux mulets des campagnards.
En vain les chênes 6c les pins pouffent-ils quelques
rejetons qui partout ailleurs ferviroient à
remplacer la forêt détruite; les carregts confervent
l’emplacement qu’ils ont ufurpé , & ce n’eft qu’a»-
prècs de longues années qu’ils cèdent aux efforts
de leurs gigantefqties avaux?"Sur les coteaux pierreux
qui avoifinent tes montagnes de Majorque,
le myrte, le piftachier lentifqu’e , le câprier épineux,
le cille & le romarin indiquent aux boca-
niftes la région méditerranéenne. Le cactier-ra-
qnette entoure les jardins ; fur les bords de la mer
le tamaris 6c la (adonne ligneufe croiffent au
milieu des marais falés; enfin la vigne s’élève
en amphithéâtre fur les flancs de plufîeurs c o llines
, 6c le cotonnier fe plaît dans les terrains bas
& hiimides. L’analOgie qui exifte fous le rapport
phyfique entre Majorque 6c les autres îles Baléares,
nous difpenfe de pourfuivre fur leur fol
nos obfervations relatives a Thiftoire naturelle.
BALICAN. Cette chaîne de montagne poitoit
chez les Anciens le nom d'Hcsmus & reçoit des
Turcs celui de Emineh dagh. Comprife dans le
fyftème alpique , elle fe joint aux Alpes proprement
dites par les monts Dinariques & va fe
terminer à la mer Noire par le cap Emineh. Sa longueur
eft d’environ 152 lieues; mais fes ramifications
couvrent l efpace compris entre le 17e. & le
36e. parallèle. Elle établit le partage des eaux
qui vont fe joindre au nord, au Danube ; à L’e ft,
dans la mer Noire ; au sud, dans celle de Marmara,
l’Archipel & la Méditerranée; à l'oueft,
dans cette mer & le golfe Adriatique.
Ces montagnes font granitiques; elles préfen-
tent des cimes coniques, des gorges étroites 6c
profondes 6c des pics couverts de neige jusqu'à
l’époque de l’é té , mais toujours dépourvues dr
végétation. Au-deffous de cette région aride fes
flancs fe couvrent deforêts.
BALTIQUE (Mer). Aux détails qui ont été
donnés fur cecie mer, nous ajouterons, ainfi que
nous favoris dit ailleurs, que la qüeftion de fo i
abaiHémenr a paru affez important pour que vers
l ’année 1820 les gouvernemers ftrédois 6z ruffe
aient cru devoir charger des- favans recomman-
d:-b es de verifiér les" obfetvations'de-leurs de-
T t t t t