
La langue fuédôife eft lin dialeéle teutonibue.
La population de la Suède s’élève à envirôn
3,ooo,ôt>G d’ames.
Irlandais. L’île d’ifiatide eft habitée par un
peuple qüi , à l’exemple de ceux eue nous
venons de c ite r , fe rendit célèbre pendant le
moyen âge par fa barbarie, Ton intrépidité, foii
mépris de la vie , fon àrnoür pôiir la guerre '& le
pillage* Naturellement fier5 f a u v a g e p e u fait
pour la fervitüde, il fut long-tetnps ennérni' du
pouvoir abfolü. C e n’eft que vers le treiiième
lîècle qu'il confentit à le foumettré à la couronne
de Danemarck. Là pofition de l’iflande a longtemps
entretenu chez fes h.'bitans le plus profond
mépris pour l’ agriculture, le defir des conquêtes
& les difpofitions à la piraterie. Les Mandais font
de moyenne taille 8c peii vigoureux. Leur caractère
eft rempli de bienveillance 8c de probité ; ils
font graves, religieux 8c même un peu fuperfti-
tieux, quoiqu’ils foiént -proteftans. Leur population
s’élêvè à fo,cop âméS.
LeUr languè eft Un diâleéte téùtônique.
Danois. Le Ôàhémàrck , pays qui forme Une
JangUe de tèïré dirigée du fud ai^ nord, entrecoupée
dé lacs, de màràis , de petites rivières
oP dè golfés 5 ênfôùréë d’îles p'éU corifidérâ-
bleS, dont la plus importante renferme là capitale
dé cette contrée, eft peuplé d'hommes qui
ont les plus grands rapports de mcfeürs, A i dées
, de penthans 8c de conformités avec les
peuples que nous venons de citer. Céfcté terre
peu é le v é e , ou du moins dont lès éminences
n’ atteigrient généralement qu'une centaine de
pieds, 8c dont lé point culminant s’élève à peihe
à millë, étoit jadis le féjour d’ühe des natibhS
fcahdinaves. Leurs nombreux ports & leurs îles
influèrent heceffairement für leurs' mûeürs j aüffi
furent-ils toujours pilâtes habiles 8c guerriers intrépides.
Depuis qu’ils ont été civîlifés par la lumière de
l’Evangile , & furtotit depuis que la réforrhatiort
religieufe a étendu fon domaine fur ces peuples,
ils fe montrent aétifs & indüftrieux. fions marins,
pêcheurs hardis , àgticultèurs éclairés, & s'adonnant
avec zèle aux arts manufacturiers, ils joüif-
fent avéc avantage d’ ün commerce àffefc éténdu,
qu’entretient encore le produit de leur fol naturellement
fertile, car partout une couche d’humus
recouvre lés différéns terrains argileux, calcaires
ou d’ allüVion de cette coritrée.
Leur langue éft un dïalèéte teutoniqUe. Leur
population eft de i , f 00,000 âmes.
Lapons. La Laponie, cé vafte pays, fournis aux
Suédois 8c aux RufleS , s’ étend juiqu’âuprè's du
pôle. U occupe lès pentes des verfans fepten^
trional, oriental 8: méridional, des dernières Aiôfi-
tagnes de l’ Europe, au-delà du cercle polaire arctique
, & la rigueur du climat y a condamné lès
corps orgànifés à une taille 8c à uhé foiblefle qui
fe montrent en rapport avec la latitude. De même
que l ’influence des glaces pôlaiVesFotc'e la végétation
à ne s’étendre que fur des moufles, des lichens
, ou fur des fapîhs qui tt’atteignêtit qu'une
méaiocre élévation ; de même au fit l ’homme
femble y être arrêté dans fa ctoiftafice.
Un teint bafaiié * une chevelure courte, roi de
8c noirej une peaü jaunâtre, une tête groffé,
des yeùt enfoncés-, un nez court 8t p la t, une
taille qui ne s’élève guère au-delà de quatre pieds
8c demi, paroiffent f.dre des Lapons une population
particulière au tlimat qu’ ils habitent, 8c les
mettre en rapport avec la végétation qüi les entoure.
Leurs facultés intellectuelles femblént être
aufli exiguës que letirS dîmenflohs «corporelles
Généralement igfioranS 8c ftlperftiti'eûx, ils në
font cependant point dépourvus de bravoure ; enrôlés
dans les armées des nations auxquelles ils
font fournis, iis ne paflent point pour etre mauvais
foldats. Il ne faudrait pas croife que la pé-
titefle de ieut taille influé fut leur force phy-
fique 8c fur la durée dé leur exiftence. Les Lapons
atteignent fOuVent un âge fort avancé ; il h’èfl
pàs rare d'é trouver chez eux dès vieillards de
plus de cent ans. Cette longévité eft pêut-êtrè
due à leur vie nomade 8c attivé 8c à leur nourriture:
Celle-ci fe corüpofe de la chair crùe 8c fé-
chéè du cerf 8c dù renne, du fromage qu’ il font
avec lé lait de të t animal . quelquefois de la chair
de l’ours 8c du ceïviêr, ainfi que de céllè dê différons
poiflbns 8c de quelques oifeaux de ni'er.
Leur boiffon confifte principalement èn eau p'üfè
8c quelquefois en eau-de-vié , Qu’ils fè ptocUfëiVt
par un commerce d’échange. Leur idiome eft un
dialeéte finnois*
Leur population ne s’élève pas à plus dë éô,ot>o
ârtieS.
Finlandais. La contrée qu’ils habitent eft un
baflin ptefquè circulaire, eifeonfevit par des montagnes
dont lesvèrfans, occidental, méridional 8c
oriental, dirigent leurs eaux vers- le golfe dè
Bothnie, celui, de Finlande 8c le lâc Ladoga. Ce
baflin é ft, pour aihfi dire, Un ^rand lac à peiné
defféché, dont le foad éft couvert d’un grand
nombre de marais 8c dé lacsxônfidérables.
Le Finlandais eft férieuX, intrépide, infatigable
8c petfévérant ; il aime fa patrie 8c chérît*
l’indépendance. Hofpitalier, frahc 8c lbyal avec
l ’étranger,-on lui reproche fon penchant pour
là Vengeance. 11 paroît êttè apte à profiter des
lumières de la civilifafion; fa langue, douce 8c
fonore, eft parfaitement en rapport avec fon
goût pour la mufique.
« C ’feftu'iïe chofe bien remarquable, dit Malte-
» brun , que cette difpofitron innée que les Fin-
fe landais montrent pour la pôéfie 8c pour la
fe mufique/ Souvènt, dans l’intérieur de la Fin-
fe lande, un village mifétable, caché au fond dés
« bois & dès marais., voit naître dans fon fein un
» poète populaire, dont les chants ruftiques,
,» mais pleins de v e rv e , de fentiment 8c d’efprit,
» font autant de pl.iifir à fes auditeurs que nos
j? poètes académiques nous caufent d’ennui. Ces
»? ch>,titres s’accompagnent d’une efpèce de harpe
». nommée kqndela. La vçrfification des Finnois
»> a pour règle principale la répétition de la
»> meme lettre au commencement des mots d un
»> vers. C ’eft tine bizarrerie commune à beaucoup
»» de langues, entr’autres à la langue feandinave
»» ancienne 8c à celle des Romains. »?
Us profeftent la religion proteftançe.
Leur population s ’élève à 1,38.0,pop individus.
Lettons & K ourcs. \Ces peuples qui habitent la
Livonie, terre baffe 8c marécageufe, dont les limites
occidentales font baignées par les eaux de la (
Baltique , 8c les limites orientales par le lac Pey-
p u s , ne font généralement ni grands ni forts, fui-
vant M. de Storch; cependant ils réfiftent à la
fatigue, au fro id , à la chaleur, à l’humidité.
Leurs fhperftitions ridicules femblent annoncer
chez eux peu d’aptitude pour la çivilifation.
Us forment une population de d00,000 âmes.
Divers peuples rujfes. Dans cette rapide énumération
nous ne pallons que dés peuples qui,
par des, caractères tranchés , annoncent avoir
confervé leur type national 8c pour ainfi dire
primitif. Aipfi, nous n’avons pas parlé des Mof-
covites , qui fe font remarquer par leur taille élevée
8ç robufte ; des Lithuaniens, abrutis par la rrulêre
8c l’efclavage , plus ^encore que par l’influence
d’un climat humide 8c m.alfain, qui fu t naître
chez eux une foule de maladies affreufes-; des
peuples de Y Ukraine, qui paflent pour être gais,
francs , hofpitaliers , 8c pour aimer la danfe 4' la
mufique j de? induftrieux habitais des gouverne-
mens de Toula 8c de Tambof. Ces peuples , plus
ou moins mélangés, offrent cependant des différences
fenfibles, comme le fait remarquer Malte-
brun : les habitans de la petite Rulïie ont généralement
les yeux noirs 8c châtains, ’ l.e.s cheveux
variés de nuance? & de couleurs , les traits beaux,
la taille élevée Leur tara6fère fe diftingue par
une forte d’indolence 8c de géné^fité , qui tient
peut être à la douceur ffe leur climat 8c à la ferconftamment
un corps de iy ,o o o hommes toujours
prêts à marcher aux ordres du gouvernement
rufle. Les vaftes plaines fablonneuies 8c
peu fertiles qu’ils habitent, contribuent à les
rendre vagabonds 8c errans ; cependant les régions
couvertes d ’un fol propre à l’ agriculture
font utilisées ; mais quand le cofaque ne trouve
pas à affermer ces terrains à quelques payfans
ruffes., les femmes cofaques les cultivent avec
affez de profit, car la pareffe naturelle à ce
peuple le porte à foigner fes troupeaux 8c fes
chevaux. Son bétail 8c le produit de la pêche
fervent principalement à le nourrir.
Leur nombre eft évalué à 200,000..
Cofaques de COural. Ce peuple habite les terrains
fablonneux 8c marécageux qui bordent le
cours du fleuve de l’O ura l, dont les eaux font
tellement $oiffonneufes que la pêche forme une
fourcè de richeffe pour les habitans de ces rives.
Cependant ces Cofaques-tirent auffi un grand
profit de la laine de leurs troupeaux. C e peuple
jadis guerrier , vagabond 8c vivant de brigandage,
eft aujourd?hui paifmlement fournis au gouvernement
ruife. Riche 8c adonne au commerce ?
il exerce envers les étrangers une bienveilianre
hofpitalité.
Sa population ne s’élève pas à plus de 30,000
individus.
Cofaques de la mer Noire. Ce$ peuples connus
autrefois fous le nom de Cofaques de l'Ukraine,
parce qu’ ils habitoient ce pays, où il en relie encore
, font les mêmes que les Cofaq. es {aporogues
qui réfident maintenant dans la prefqu’ île de
T aman 8c dans la contrée ficuée entre le Kuban 8c
la mer d’ Azof, jufqu’aux rives de la Féia 8c de la
Laba.
La fertilité du fol, qui produit toutes les chofes
néeeffàires à la vie , la richeffe des pâturages , les
ont fait renoncer à leurs habitudes guèrriéres
| vagabondes 5 ils y font devenus fédentaires
! agriculteurs. Ils fourniflènt feülein.nt au gouvei-
\ nenvent ruffe un corps de 3-,000 hommes de cava-
j lerie.
î X S f
' eut population peut être évaluée à 80,000
tijité ffe leur ifol, qui leur procure facilement 8c | individus
avac abondance tout ce qui peut Catis.fai.re leurs T arc ares. Ces peuple?, que M. Klaprotn rebefoins.
L’habitant delà grande Ruflie a unephy- garde comme des Turcs, 8c qui paroi (lent oellionomie
fauyage, les cheveux roux ou jaune:
bruns. Rufé 3 intéreffé
cendre des Finnois, habitent le gouvernement de
ui uu». 11 uiv jjpijw»v-j»*«. , aftuciè.ux , trompeur 1 Cafan, fur l une des pentes occidentales du vermême,
il a tous les vices des peuples ignorans 8c { fant des monts Oural*, 8c dans une partie du baflin
corrompus.. du 'Volga. « Induftrmi* , riche,rompus tbbre & p.le.n de
La population de toute la Rulïie, fans y comprendre
,1e royaume aituel de Foiogne, s’élève à
envirom 55,9^0.000 d’ individus.
£.u/jçjrj. Ces Tartares fe divifent géographi-
.quement ,en [rUifieurs peuples ; ce.ux d.u Don .
.ceux de LOwitl 8î ceux de la mer Noir*. |
Çofyues du Pan. Ils font généralement d'un
caractère indolent & fier. Cependant leur or.ga- j :
nifation toute militaire leur permet d’entretenir !
rtus domeftiques, dit Maltebrun, ce peuple
vaincu nous femble prefente fopérieur aux
Ruffes fes vainqueurs. Und'phylionomie noble
& fine , des yeux noirs & perçans, une longue
barbe, leur donnent un air impofant, quoiqu'ils
foie lit généralement d'une taille peu
élevée. Leur exadtitude aux cérémonies & aux
abftinences religieufes n'exclut pas les fenti-
mens d’une tolérance hofpitalière envers les