
tails relatifs aux fuperpofitions , nous devons
donner un aperçu des diverfes variétés qui divi-
fenc, fuivant M. Brongniart , la roche compofée
principalement de pétroftlex & dt feldfpath.
1°. Porphyre antique. Roche à pâte d’un brun-
rouge vif & à criftaux de feldfpath.
2°. Porphyre brun-rouge. Pâte d’un brun-rouge
fombre, avec un peu de quartz.
z°. Porphyre rofàtre. Rouge pâle, avec beaucoup
de quartz.
4°. Porphyre verdâtre. Pâte d’un gris-verdâtre,
avec criftaux de feldfpath rougeâtre.
f°. Porphyre violâtre. Pâte violâtre, avec criftaux
blanchâtres, verdâtres ou rofâtres.
6°. Porphyre calcarifère. Pâte rougeâtre OU ro-
fâtre, avec des grains calcaires.
7°. Porphyre granitoide. Pâte contenant de
grands & de nombreux petits criftaux de feldfpath.
Il eft difficile d’affigner à quelles variétés fe rapportent
les porphyres que M. de Humboldt a
obfervés, furtout dans les Andes, au-deffus du
phyllade. Cependant il cite pofitivement, dans
cette pofiiion, un porphyre contenant des grenats
difféminés ; mais comme ce caraCtère ne fe
retrouve dans aucun des porphyres de M. Brongniart,
nous penfons que cette roche doit être
rapportée à une variété de diorite que nous mentionnerons
ci-après.
a . La plupart des porphyres ci-deffus mentionnés
renferment peu de gîtes métalliques, encore
ces métaux font-ils principalement le fer, le man-
ganèfe & le mercure. Toutefois M. de Humboldt
a reconnu dans l’Amérique équinoxiale un porphyre
argentifère , qui eft caraitérifé, dit-il, par
la préfence de l’ amphibole 3 du feldfpath vitreux , &
quelquefois du pyroxene, bc par l’abfence prefque
totale du q u a r t Le feldfpath y appartient à la
variété commune & à la variété vitreufe. Le quartz^,
quand il s’y montre , y eft en petits grains informes
j le mica ne s'y fait jamais remarquer. Ce
porphyre eft toujours régulièrement ftratifié. Il
eft recouvert, tantôt par des roches trachytiques,
quelquefois de calcaire gris-noirâtre, de grès
rouge ou de calcaire alpin.
Les porphyres mexicains^forment, dit-il, un
immenje terrain non interrompu par des bancs intercalés.
Nous devons ajouter à ces renfeignemens que
plufieurs porphyres, qui occupent la même pofi-
tion que ces porphyres argentifères, font totalement
dépourvus de métaux.
M. de Humboldt évalue à 817 toifes l’épaiffenr
du porphyre métallifère de la vallée de Mexico.
b. Le porphyre de Zumpago au Mexique, eft
rempli de feldfpath vitreux & dépourvu a amphibole.
Il eft régulièrement ftratifié ; il fupporte
(entre Mazatlan & Chilpazingo) unvafte plateau
compofé de calcaire, de grès & de gypfe. 11 s’élève
à environ .500 à 600 toifes.
c. Une autre variété, obfervée par M. de
Humboldt ( vers Sopilote, Nufcala & Tafco), re-
pofe furie granité. Ce porphyre offre, dit-il, des
caractères très- remarquables 5 il eft gris-bleuâtre,
un peu argileux par décompofition, & enchâjfe de
grands criftaux de feldfpath jaune-blanchâtre, plutôt
lamelleux que vitreux , du pyroxene prefque vert-poireau
, & un peu de quart7 non criftallifé. Cette roche
eft ftraiifiée & recouverte, vers le fud, du même
conglomérat calcaire que l’on obferve près de
Chilpazingo, & vers le nord , de calcaire compacte.
Outre les trois variétés de porphyre que M. de
Humboldt a obfervées dans l’Amérique méridionale
, il en décrit plufieurs, qui fembient fe rapprocher
de quelques-unes de celles que M. Brongniart
a décrites de féparées d’après leurs caractères
minéralogiques. Nous allons les rappeler
ci-après :
Porphyre gris^verdâtre, que M. de Humboldt a
propofé d’appeler porphyre amphibolique. Cette
roche, qui n’eft probablement pas l’analogue du
porphyre verdâtre de la clarification minéralogique
de M. Brongniart, eft, félon M. de Humboldt,
la plus ancienne roche porphyrique des terrains de
tranfttion. Les dépôts qu’elle caraCtérife dans
l’Amérique méridionale, recouvrent les roches
primitives.
Ce porphyrey dit M. de Humboldt, renferme
peu d’amphibole , très-peu de quartç en petits criftaux
implantés dans la majfe , & un feldfpath qui pajfc du
commun au feldfpath vitreux. Il paroît être dépourvu
de pyroxène. Il paffe par plufieurs nuances
au trachyte , caraCtère qui fembleroit prouver une
forte d’analogie d’origine entre les plus anciennes
roches criftallines & les trachytes. La formation
qu’il conftitue eft encore caraCtérifée par l'at>-
fence de filons métallifères.
Cette roche eft régulièrement ftratifiée (environs
de Julumito dans les Andes de Popayan. —
d’ Ayavaca, dans les Andes du Pérou). Elle occupe
en Amérique un efpace confidérable au milieu
des maffes porphyriques qui, fur une étendue
de 2 yco lieues, condiment en partie la chaîne
qui traverfe ce continent dans toute fa longueur.
Le favant explorateur de la partie méridionale de
ce continent nous donne une idée dé l'importance
de ces porphyres, parle paffage fuivant,
tiré de fon Ejfai géognoftique.
« Les porphyres d’Ayavaca forment une partie
» de cet enchaînement général de roches fcld-
» fpathiques. Sur les fehiftes micacés de Loxa ,
■» où végètent les plus beaux arbres de quinquina
» que l’on connoiffe jufqu’ ici ( cinchona conda-
» min ea )y font placés des porphyres qui rern-
*> pliffent tout le terrain compris entre les vallées
» du Catamayo & du Cutaco. Près de Lucarque
I » & d’Ayavaca (hauteur 1407 toifes), ces por-
» phyres fe trouvent divifés en boules à couches
« concentriques, & des amas de ces boules rey
» pofent (vallée du Rio Cutaco j hauteur du fond
» de ce ravin, 756 toifes) fur un porphyre qui
» renferme du feldfpath commun & de l’amphi-
» bole, qui eft régulièrement ftratifiée, & dont
» lamaffe, très denfe, eft traverfée par une infi-
*> nité de petits filons de fpath calcaire, tout
» comme le thonfehiefer de tranfition en Europe
*» eft traverfé par des veines de quartz.' Les
=» mefures barométriques que j’ai faites aflignent
>» â ces porphyres d’Ayavaca, que J e ne crois
•• pas être des trachytes, 4800 pieds d’épail-
*» leur. »
II paroît encore, par les obfervations de M. de
Humboldt, que la formation que conftitue ce
premier dépôt porphyrique, ne renferme aucune
couche fubordonnée de fyénite, de grunftein , de
'calcaire de mandelftein , comme on en voit dans
les porphyres des dépôts plus récens. Mais il a
obfervé dans les Andes plufieurs dépôts qui pa-
roifient être parallèles au porphyre.
Porphyre verdâtre. Cette roche, que M. de
Humboldt a obfervée dans les Andes {alto de la
Moxonera ), diffère fenfibkment du porphyre précédent,
quoiqu’il paroifte fe rapprocher de la variété
minéralogique appelée porphyre verdâtre par
M. Brongniart.
Ce porphyre, qui offre une maffe de y toifes
d’épaiîfeur, eft affez régulièrement ftratifié, dit-il ;
quelquefois il eft divile en boules à couches concentriques.
Il eft d’une couleur verdâtre j fa pâte eft argi-
leufes il contient du feldfpath vitreux & des
pyroxènes décompofés , qui par leur couleur re(-
femblent un peu à l'divine i mais il ne renferme
ni quartz, ni feldfpath lamelleux, ni mica \ enfin,
de grandes maffes d’argile blanc-rougeâtre y font
intercalées. ■
Un autre porphyre verdâtre à bafe de feldfpath
compacte , obfervé entre Eft ola& Tepecuacuilco,
fe diftingue du précédent par fa nuance vert d’af-
perge , par la petite quantité de criftaux qu’ il ren
ferme, & par les ftrates minces qu’il préfente. '
Sur le plateau Central du Mexique , M. de Humboldt
a reconnu une mafte'porphyrique, qui, par
fes différentes nuances, forme les variétés ci-
après :
i°. Gris rougeâtre. Elle paroîtroit fe rapprocher
de la variété brun-rouge de M. Brongniart, car
celle-ci paffe quelquefois au grilatré. Elle eft un
peu argileufe, & contient en égale quantité des
criftaux d’amphibole & de feldfpath commun.
Elle n’offre point-de ftratificarion diftinCte.
2°. Rouge terreux. Cette variété contient de
nombreux criftaux de feldfpath commun décom-
pofé.
50. Noir ou gris-noirâtre. Cette variété ne fe
rapprocheroit-elle pas de quelques mélaphyres ?
Cependant fa pâte eft le feldfpath compacte» fa
canure eft mate , unie & conchoïde ; elle contient
de petits criftaux de feldfpath vitreux & de pyroxène
vert d’ olive , & très-peu d amphibole.
Elle eft ftratifiée en couches de trois à quatre
pouces d’épaiffeur. Cette roche eft argentifère
dans quelques localités. ( Pachuca. — Real del
Monte. — Mçran. )
La plupart des porphyres que nous venons d é-
riùmerer ic i, d’apres les obfervations de M. de
Humboldt, offrent des caractères qui les éloignent
tellement des véritables porphyres . & qui fem-
bleroient les rapprocher plutôt des doléritet &
quelquefois des diorites, que nous avons hefité de
les placer fous la dénomination qu'il leur donne.
Cependant, comme le fentiment de ce favant
peut être regardé comme une autorité , que d aille
u-rs il a vu ces roches en place , nous avons cru
devoir céder à ce motif, en adoptant fa dénomination
, fauf deux exceptions que nous relaterons
plus bas.
Porphyre brun-rouge. C’eft a cette variété que fe
rapportent généralement les porphyres de Chrif-
tianiafiord en Norwège. Ils pré (entent la même
couleur j ils contiennent peu de quartz, peu d am-
; phibole , & offrent des crillaux de feldfpath la-
melleux, & des-infiltrations fpathiques.
Cette roche , par l’addition de plufieurs fubf-
tancés, & parla préfence de l’amphibole, pâlie
à la fy é n i t e .
Nous ne poufferons pas plus loin l’énumération
des divers porphyres , qui tantôt fe préfentent au-
deffous & tantôt au-deffus du premier-dépôt cal-
: caire que l'on voit paroitre après le phyllade.
Nous ferons feulement obferver que plufieurs de
ces porphyres, & probablement la plupart de
ceux que M. de Humboldt a obfervés en Amérique,
offrent tant de caractères qui les rapprochent
des roches des terrains d’épanchement,
qu’on conçoit que plufieurs favans obfervateurs
aient affigné aux porphyres une origine volcanique,
* VarioLite. ( Amygdaloide. ) Cette roche , fubordonnée
à certains porphyres, a été divifée par
' M. Brongniart en trois variétés, qui toutes ont
pour caraCtère d'être compofées d’une pâte de
pétrofilex renfermant des noyaux fphéroïdaux de
la même fubftance. Elles ne diffèrent donc que par
la couleur,
1°. ariolite verdâtre,
2°. Variolite grifâtre.
30. Variolite rougeâtre.
B. Syénite {granitelle deSauffure). Cette roche
voifîne par fa ftruCture de plufieurs autres , telles
que les porphyres , les granités, les diorites &
les eurites, a été divifée par M. Brongniart en fix
variétés qui comprennent la fyénite diallagique
dont nous avons parlé à l’article des ophiolites.
i°. Syénite granitoide. Compofée d’amphibole ,
de feldfpath êé d'un peu de mica.
20. Syénite fehifioide. Roche feuilletée, contenant
de l'amphibole & du feldfpath.
3°. Syénite porphyroïde. C*eft-à-dire formée de