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•réuni par groupes , eu par petites mafles plus ou
moins volumineufes.
ldocrafe. Connue fous le nom d’hyacinthe du
Véfuve , cette pierre prend les teintes du vert
foncé , brunâtre ou jaunâtre, ou celle du brun &
de l’orangé. Comme elle n’ eft point très-dure &
qu’elle eft fort commune, il n'eft pas étonnant
qu’elle foit peu eftimée. C ’eft dans les déblais de
la Son ma, petit cône fitué au Commet du V é fu v e ,
qu’ on la trouve en abondance; cependant on au-
roit tort de croire qu’elle appartient exclufivement
aux terrains volcaniques ; elle forme des couches
granuleufes ou des veines dans les roches de mi-
çaUhiftè. C ’eft dans les dépôts de cette nature
qu’on la trouve , foit dans la vallée d’A la , foit
dans les monts Ourals , foit enfin dans les montagnes
de Raviva au Bannat.
Epidote. Cette pierre qui pourroit être uti-
lifée en. bijouterie aufli bien que l’idocrafe &r le
péridot, ell cependant peu employée. Sa couleur
eft le vert-olive foncé j elle elr pey tranfparente.
Elle eft très-répandue dans les dépôts appartenant
aux terrains primitifs, En Saxe, en Hongrie,
en Norwège, elle fe montre dans les dépôts de
gneifs & de granité; dans les Alpes & les Pyrénées
on la rencontre dary» les mêmes roches;,
en Ecofte , & principalement dans l’île d’Aran,
ou la trouve dans le l’chifte argileux; enfin, on
la trouve aufli dans les terrains de la férié intermédiaire,
ainfi qu'on en voit des exemples dans
les fîénites des V o fg e s , dans la variolite de Drac ,
on enfin dans les amygdalites -d‘Ecofte & de
Fafla en Hongrie.
Diftkhne. Cette pierre eft peut-être de toutes
celles que nous réunifions fous le nom de pierres
tendres, celle qui mérite le plus d’être fréquemment
employée dans la bijouterie. Sa couleur
bleue, quelquefois blanchâtre ou jaunâtre, mais
toujours plus ou moins nacrée , la* rend fort
■ agréable à l’oeil. Ajoutons encore qu’elle reçoit
un très-beau p o li, & qu’on en a faitcirculer quelquefois
dans le commtrce, tous la forme de cabochons
, que l’on vendoit pour des faphirs.
Le difthène fe trouve en France , en Eipagne ,
en Autriche, en Ecofte , en Saxe & au Bréfil ; la
roche qui le renferme eft ordinairement le mica-
fehifte ; on en a trouvé aufli dans quelques variétés
de gneifs & de roches amphiboliques.
Hypcrjih'ene. Cette fubftance n’ a peut-être en-
. core été employée en objets d’oinemens, qu’au
Labrador où on la trouve ; il eft vrai qu’elle
eft peu connue des lapidaires, fans cela il elt
à croire que le beau poli qu’elle reçoit, & qui la
rend fufceptible de répandre des reflets jaunâtres
& métalliques qui renemblent un peu à la teinte
du cuivre rouge ou du bronze, engageroit nos
bijoutiers à chercher l’occafioo de l’employer
avec fuccès.
Jufqu’ à préfent on n’a trouvé cette pierre que
dans des euphotides, roches qui appartiennent au \
mm.
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dernier échelon de la formation primitive, comme
on le voit au cap Lé zard, dans la province de
Cornwall en Amérique, ou dans les fiénites qui
appartiennent aux terrains intermédiaires de Labrador
au Groenland.
Axinite. Quoique ’cette pierre ne foit pas employée
en bijouterie , comme elle reflemble à
quelques variétés de fpinelîe lorfqu’elle eft
polie , nous croyons devoir la comprendre dans
cette nomenclature. L’axinite eft très commune
dans les montagnes du Dauphiné. Qn la trouve
dans des veines remplies de matières argileufes
ou talqueufes , qui divifent le granité graphique.
Elle fe trouve aufli dans les mêmes circonftances
aux Pyrénées On la rencontre, mais moins abondamment,
dans des roches de gneifs, en S axe, en
Hongrie, en Norvège.
Diallage. Cette fubftance qui n’ eft pas plus employée
en bijouterie quel’ hyperfthène , eft cependant
affez agréable à la v u e , par le chatoiement
que fes lames produifent. Ses reflets métalliques
lui ont fait donner le nom de bronche. Il fe trouve
communément en nids difleminés irrégulièrement
dans des roches de ferpentine qui font très-voi-
fines des terrains intermédiaires, quoique plu-
fieurs appartiennent à la formation primitive.
Turquoife. Cette pierre que les minéralogiftes
appelent aufli calaïte, eft d’ un emploi très-fréquent
en bijouterie. Depuis long-temps les lapidaires
fe font aperçus que fous le nom de turquoife
on fai foit pafîer dans le commerce deux pierres
d’un bleu à peu près fèmblable, mais d’une dureté
bien, différente, l'une rayant le verre & inattaquable
par les acides, l’autre beaucoup moins dure
& facile à difloudre dans l’acide nitrique ; dès ce
moment ils ont diftingué la plus dure fous le nom
de turquoife de vieille roche, & la fécondé fous celui
de turquoife de nouvelle roche C ’eft à là plus
dure feule que le nom de calaïte convient. Elle
j forme, en effet, une fubftance particulière en minéralogie.
Quanta l’autre, il paroît certain qu’elle
n’eft due qu’à des parties ofteufes d'animaux fof-
files colorées par quelqu’oxide de fer ou de cui-,
vre. La première peut être avec raifon claflee
parmi les gemmes opaques, quoi qu’en aient dit
Haiiy & M. Brard, mais la leconde ne mérite
nullement de lui être aflociée.
11 exifte plufieurs variétés parmi celles qui font
confédérées comme étant de vieille roche; ces variétés
tiennent à leur nuance ; les unes font d’un
beau bleu de ciel très-intenfe, & les autres d’un
b!eu-verdâtre. On a prétendu que les turquoifes
de nouvelle roche perdent quelquefois leur couleur,
tandis que celles de vieille roche font inaltérables.
Haüy lui même étoit de cet avis; mais
il a attribué aux feuls offemens colorés en bleu
une altération qui attaque aufli la véritable calaïte.
C e n’eft point ici le lieu d’examiner cétte queftion,
il nous fuffira de dire que la véritable turquoife,
bien que fort connue dans le commerce, eft très-
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peu connue fous le rapport de fon giffement géologiques
on fait feulement qu’on la recueille dans
le Corazan en Perfe. Dès la plus haute antiquité,
il paroît qu’e lle a été connue des lapidaires , puiU
que plufieurs colliers égyptiens de la collection de
M. Paflalacqua font ornés de véritables turquoifes
qui depuis peut-être trois mille ans ont conferve
leur belle teinte bleue.*
Les offemens fofiîles colorés par un oxide rti-
tallique fe rencontrent dans un grand nombre de
contrees. On en trouve peut être aufli en Perfe s
mais ce qu’ il y a de certain, c’ eft qu’ on en a Couvent
recueilli en France, en Efpagne, en Sileiie,
en Bohême & en Suiffe.
L a p i s . Cette fubftance d’un beau bleu , fouvent
veinée de fulfure de fer, & plus eftimée quand
elle n'en renferme point, eft employée en bijoux 1
& en objets d'otnemens & de luxe. On la trouve
en Perfe, en Natolie, en Boucharie, en Chine &
dans les environs du lacBaikal en Sibérie. On croît
fon giffement dans une roche analogue au granité
graphique ou alpin.
Les feld-fpaths qui pat leur emploi peuvent
prendre rang parmi les pièrres précieufes , font :
le feld-fpath nacré, le feld-fpath opalin, le feld-
fpath vert & le feld-fpath bleu. J
F e ld - fp a th n a c r é . Cette fubftance connue lous
les noms de p ie r r e d e l u n e , d'a rg en tin e , d’c ed d e
p o i j f o n , & c . , fe taille quelquefois en cabochons
pour la bijouterie. On la trouve dans les terrains
granitiques du mont Saint-Gothard. ,
F e ld - f p a t h o p a lin . On donne a cette fubftance le
nom de p ie r r e de L a b r a d o r , parce que c e lt au
Groenland, fur la côte de Labrador, que les premiers
échantillons ont été trouvés. On en a recueilli
auffi dans l ’île ‘de Saint-Paul (w y< î ces
mots) . ainfi qu’en Finlande.& en Norvège. Li e
appartient aux terrains granitiques connus tous le
nom de f t i r .i t e . Ses reflets irifes fur un fond gns-
fombre, l’ont fait fouvent rechercher pour diver-
fes efpèces de bijoux.
F e ld - fp a th v e r t . Connu fous le nom de p ie r r e des
A m a t o n e s , ce feld-fpath eft allez recherche dans
la bijouterie , furrout lorfqu'fl eft d’une belle
nuance qui approche de la couleur de vert-de-
gris j quelquefois il eft parfemé de petits points
blancs qui lui donnent unlarillant aventurine. Les
premiers échantillons furent découverts dans 1 A-
mériqtie méridionale , fur les bords de la rivière
des Amazones, mais on en trouve beaucoup dans
les roches primitives des monts Durais.
F e l d f p a t h b l e u , appelé ainfi à caufe de la couleur
bleu-célefte, mélangée de reflets argentins.
C e feld fpath eft allez rate ; il eft fufceptibie de
faire de très-jolis bijoux. On le trouve dans les
montagnes primitives de Styrie.
Les quant ou criftaux de roche fufccpûbles
parleurs nuances & leurs diverfes couleurs detre
employés dans la bijouterie, font fréquemment
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utilités par le lapidaires mais de toutes:1es couleurs
, celle qui eft la plus, recherchée, eft la cou
leur violette ; c’ eft fous le nom d ar.uihyptr ques ce
quartz eft employé dans le commerce. 11 le
trop long de défigner ici- toutes les contrées q
en fou’rniffent; il faudroit citer plufieurs localités
de l’Efpagne, de la France, de la Hongrie , de
la S ax e , de la Siléfie, de l’ Afrique & du nou
v e a u continent; mais de toutes-ces contrées ,
celle qui fournit les améthyftes les plus eftimées,
c ’e ft la Sibérie. J . , • i .
Quant rofe. On a donné a ce criftal e nom de
prime de rubis. On le trouve principalement en
France, en Bavière, en Angleterre & en Hnbleu.
C'eft le faphir d’eau des lapidaires ;
il e« généralement plus dur que le quartz blanc,
& conféquemment lufceptible de prendreu n plus
beau poli. On le trouve en Efpagne, en France
en^uar^Jaune. On a donné à ce criftal le nom de
tapote Ote,dentale. On l'a quelquefois employé, en
effet , pour remplacer la véritable topaze, dont il
différé effentiellement pat fa Çmnpofition chimique.
Il nous vient quelquefois de la Bohême & de
l i Carinthie ? mais on en trouve aufli beaucoup en
France! . . , ÆS&à’ r ’,c
Quant enfumé. On a appelé long-temps ce crU-
t a diamantd'Alenfon. Les lapidaires le defignent
fous le nom de topaze enfumée; c eft dans les
granités des environs d'Alençon qu on la trouve ,
tous les granités en renferment : elle eft très-com
mune dans les monts Durais. - ,
Quant rouge. Ce criftal connu fous le nom
d e jacinthe de Compofielle, parce
cette ville que le premier s’eft trouve , exifte aufli
dans quelques parties de la F«nce. Sa belte couleur
rouge n'a d’autre mente que de le taire 1er
vir quelquefois à remplacer la cornaline.
Ouarq girafol. C ’eft l’aftene des lapidaires :; il
eft d’un blanc-bleuâtre légèrement laiteux, dun
afpeél un peu gras. Son nom lui vient des Kil. ts
oifil préfente lorfqu’on le £ut mouvoir aux rayons
Quant vert. C ’eft fous la fauffe dénomioa.tion
deprafe que cette pierre eft employée par les la-
pidaires ; elle eft d’une teinte vert-pomme.foncée,
& plus tranflucide que tranfparente; c eft principalement
en Bohême & aux environs du lac
Onéga en Finlande, que 1 on trouve l=s plus bel
les variétés de ce quartz. ,
Q u a n t chatoyant. Les reflets de c e quartz font
dus aux filamens-d’asbefte qu’il contient & q u t
lui donnent,lorfqu'il eft poli & taille en cabochon,
une certaine refferoblance avec un «d de chat
nom que lui donnent les lapidaires. Cette variété
fe tire de l’i-e de Ceyian, de 1 Egypte & de la
côte du Malabar. . , . .
Quant aventwriné. Cette pierre, connue fous le
nom &'aventurine , eft compofee de h.nellcS qui