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remarquable par les parties fablonneufes qu’elle
renferme , & les petits grains verdâtres qui fe détachent
fur fon fond d'un blanc fale. Elle renferme
fouvent des nodules verdâtres ou rougeâtres,
qui contiennent une grande quantité de
chaux phofphatée, & plus fouvent du fer. (Cap
delà Hève. — Environs du Hâvre.)
2°. Craie tufau. Cette variété eft grilatre ; fa
texture lâche a fouvent beaucoup de confiftance ;
dans la Normandie, on en fait des pierres de
taille très-folides. (Côte des Deux-Amans près de
l’embouchure de l* Andelle — Montagne de Sainte-
Catherine près Rouen.) Elle renferme des filex
blonds, bruns, gris-cendrés, &r des filex pyroma-
ques noirs. Les montagnes qu’elle forme ont quelquefois
une élévation confidérable ; fouvent elles
atteignent trois à quatre cents pieds de hauteur.
3°. Craie blanche. Cette craie diffère des deux
variétés précédentes par fa blancheur & par la
fineffe de fon grain. On y remarque , à différentes
hauteurs, des couches horizontales de filex noir.
C e s filex ainfi difpofés caraélérifent ordinairement
les dépôts fupérieurs de ce calcaire > le fer
fulfuré globuleux s’y rencontre aulfi très-fréquemment
j enfin, les filex qu’elle renferme offrent
fouvent dans leur intérieur des criftaux de ftron-
tiane fulfatée bleuâtre. (Bougival. — Meudon.)
Les relies organiques que l’ on trouve dans la
glauconie crayeufe & dans la craie tufau , appartiennent
principalement aux genres ammonite ,
nautile , inocérame, gryphée, peigne, plagiof-
tome, trigonie, térébvatule, & à quelques ef-
pèces d’ourfins. La craie- blanche ne renferme
point ordinairement d’ammonites, de nautiles ,
de gryphées, de trigonies ; mais plus fréquemment
des bélemnites , des peignes, des térébra-
tules , & c . , plufieurs zoophytes & des ourfins.
Nous n’avons pas befoin de rappeler que dans
certaines localités la craie contient des reftes de
vertébrés fofli’es.
Le dépôt crayeux ne fe compofe point feulement
des trois variétés de craie dont nous venons
de donner la defciiption ; il renferme au fli, lorf-
qu’il acquiert un certain développement, plufieurs
couches fubordonnées, fur lefquelles nous devons
de précieux détails aux travaux & aux recherches
de MM. Defnoyers & de Caumont. C ’eft dans la
partie de la baffe Normandie, connue fous le
nom de Cottentin, que ces couches ont' été le
mieux obfervées. Nous les donnerons ici dans
l’ ordre que nous avons adopté pour ce travail,
c’eft-à-dire en commençant par les plus anciennes
couches.
* Calcaire a baculites. Cette couche n’ a ordinairement
que quelques pieds d’épaiffeur > elle
eft caraétërifée par la préfence de ces corps or-
ganifes , droits, articulés, cylindriques & fouvent
comprimés, dont les articulations font remarquables
par leurs futures élégamment finueufes,
& qui font partie du groupe de fofliles que La-
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marck défigne fous le nom à'ammonées. Elle renferme
auffi des nautiles, des bélemnites, des
ammonites , des gryphées, des cranies, des téré-
bratules, des ourfins & des polypiers. Ce calcaire
eft blanc ou jaunâtre, & compacte. Il fe préfente
en bancs réguliers ou en maffes non ftratifiées.
(Freville. — Orglandes, & c .)
* Marne calcaire. C e calcaire eft tantôt friable
& tantôt à texture groffière. Il alterne fouvent
avec le calcaire compacte. On le défigne auffi
fous le nom de falun.
* Silex cornés. Ils fe préfentent ifolément, ou
bien ils pénètrent dans le calcaire compacte.
* Marne calcaire. Elle eft blanche &• crayeufe,
& contient des fragmens de polypiers. On lui
donne encore le nom de falun.
a . Glauconie compacte. Ce calcaire ainfi appelé
par M. Brongniart, peut être confédéré comme
faifant partie du dépôt crayeux. Ses principaux
caraétères font d’avoir une texture c om p a r e ,
une couleur brune ou noirâtre, & de contenir des
grains verts comme les autres glauconies. -
S É DIM ENS SUPÉRIEURS.
Déc ôt et argile, de grés & de fable.
§ . 3_y. A rgile plastique. Cette argile, qui
eft douce au toucher, onétueufe & tenace , fe
préfente en couches très-irrégulières. Ses couleurs
varient entre le gris, le jaune & le rougeâtre ; les
mêmes dépôts préfentent fouvent toutes ces variétés.
Ordinairement l’ argile _pîafiique eft fur-
montée d'un lit de fable, que recouvre un dépôt
noirâtre d’ argile mêlée de fable fin. C e dépôt argileux
& fablenx renferme , dans quelques localités,
du fer fulfuré en affez grande abondance.
(Vaugirard.) On y trouve àufli des criftaux de
chaux fulfatée ; mais on y remarque fürtout une
grande quantité de débris organiques^ Nous venons
de dire qu’ordinairemenf ce dépôt eft recouvert
d’ un fable furmonté d’ un dépôt noirâtre :
il y a très-fouvent des exceptions à cette règle ;
nous avons eu occafion de remarquer dans quelques
localités des environs de Paris, une dif-
pofition toute contraire. ( Le pied de la montagne
de C hapet, près Ecquevilly-) Les débris organiques
que renferme cette argile, confiftent en
végétaux & en débris de coquilles, tantôt marines,
tantôt d’eau d ou c e , & quelquefois des
unes & des autres mêlées. Les coquilles foffiles
de ce dépôt font des planorbes, des lymnées, des
paludines, des mêlantes , des nérites, des fyrénes ,
des cêrites, &c. (dans différentes localités), &
quelquefois des huîtres, parmi lefquelles on cité
Yofirea bellovaca de Lamarck & l’ofirea incerta de
Feruffac. ( Quelques localités de la Champagne. )
Cependant nous devons dire que nous avons
aufli trouvé dans l’ argile plaftique de Vanvres,
Yoftrça fpatulata de Lamarck. Les débris de végé-
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taux appartiennent à quelques efpèces décrites par
M. Adolphe Brongniart fous le nom dephylhtes
& àlenctogénites, & c . M. Bequerel a reconnu dans
l’ argile plaftique des environs de Paris, quelques
offemens d’animaux vertébrés. Au milieu de ces
débris, on trouve quelquefois des reftes de végétaux
ligneux connus fous le nom de lignites, &
renfermant des parcelles de fuccin i on y a auffi
trouvé de la chaux phofphatée & du fer également
phofphaté.
D'après les obfervations de M. Al. Brongniart,
le'dépôt d’argile plaftique ne fe remarque point
feulement dans les terrains de fédimens fupérieurs
des environs de Paris, mais encore dans différentes
parties de la France, vers les bords du Rhin en
Angleterre, en Suillè , en Allemagne, & même
dans l’Amérique feptentrionale. Le but de ce ta bleau
ne nous permet point d’entrer dans de plus
grands détails.
Premier dépôt calcaire.
§ . 36. A. G lauconie grossière. Cette roche
calcaire, à texture lâche & renfermant des grains
verts , (fer filicaté), contient beaucoup de fable
quartzeux. Les foffiles qui la çara<fténfent font
principalement les nummulites.
La glauconie groffière occupe fouvent des fur-
faces cbnfidérables. ; les environs de Baffano & de
Conegüano , jufqu'au lac de Garde, en lont pref-
qu'entièrement formés. On affure même qu'elle
compofe la maffe entière du mont .Benci. C ’eft
probablement à cette roche qu’il faut rapporter
l'efpèce de poudingue formé de grains quartzeux ,
de nummulites & de fer chloriteux, que 1 on voit
quelquefois au-deffous du calcaire groffier. (E n virons
de Ponf-Sainte-Maxence près Pans.)
a. Calcaire groffier. Les aififes inférieures de ce
calcaire repofënt ordinairement fur une couche
plus ou moins épaiflè. de fable renfermant des
grès, auxquels Succèdent des couches de calcaire
de marne; d'autres fois ces mêmes aififes font
tellement fablônneufes, que les parties calcaires y .
font à peine vifibles. C'elt cette partie du calcaire
groffier qui renferme Us', nombreux grains verts
WË&ÊMm à ceux que l’on remarque dans le MjBM
fond, qué .M. Benhier a reconnu pour du protoxide
de fer. f ) ; rr y ; . ,
I es corps organifés dont on trouve des débris
dans ce calcaire, diffèrent ienfiblement de ceux
du calcaire qui lui eft fuperpofé; quelques-uns
même deviennent tellement rares dans les c a ches
fupérieures, qu ils fervent à diftinguer celles
où on les trouve, des couches moyennes & lupe-
rieures. Ces corps organifés font principalement
des nummulitesj des madrépores, des turritelles, des
bucardes y & c . Parmi les nombreufes -localités ou
l’ on remarque ces foffiles, on peut citer aux environs
de Paris la partie la plus bafle de la vallee
du Terrain , à peu de diftance de Montaterre. Ils
ROC 343
font très-vifibîes au bas de la colline connue fous
le nom de Taureau blanc, près de Tiverny. Dans
la localité que nous venons de defigner, on remarque
au-deflV.s du dépôt de nummulites un amas
puiffant de fables calcaires , contenant de nom-
bi eu Tes géodes de quartz hyalin criftallifé, & a
la partie fupérieure des empreintes de coquilles
bivalves qui paroiffent être des Lucines. Dans la
partie inférieure du calcaire groffier de Meudon,
nous avons trouvé un grand nombre d ourfins
b. Les couches moyennes du calcaire groffier
font compofées de bancs quelquefois tendres &
d'autres fois d urs , quelquefois gris-verdatre,
& d’autres fois gris-jaunâtre. Les coquilles qu'il
renferme diffèient de celles des couches fupérieures
• ce font des miiiolites, des ovuhtes, des
cythérées, des pétoncles , des turritelles , & c . Dans
plufieurs localités des environs de Paris, elles renferment
. des empreintes de plantes de differentes
efpèces , telles que des phyllites, comme nous en
avons trouvé nous-même à Bougival. Ces lits
moyens renferment fouvent des couches de grès
ou' des . filex cornés. .
C ’ eft à ce groupe qu’appartient le célébré banc
çoquillier de Grignon , fi riche en nombreufes efpèces.
c . Le calcaire groffier fupérieur contient en
généra! moins de coquilles que les deux précé-
dçns; cependant plufieurs bancs en préientent
d'innombrables empreintes. -L'efpèce de lucine
appelée , pour cette raifon, lucina faxorum, y eft
fuitout abondante, ainfi que les cêrites, parmi lef-
quels le ceruhum iapidum caraèteii e certains bancs
de ce calcaire, qui a reçu pour cette railon le nom
dë calcaire à cêrites.
Les différens lits de ce groupe fe difimguent
par plufieurs nuances, qui varient du blanc-gri-
iâtreau blanc-jaunâtre, & par différens degrés de
dureté. Le calcaire à cêrites eft ordinairement le
plus dur. .
! e calcaire groffier fupeneur elt recouvert de
différens lits de marne, dont plufieurs font calcaires
& durs , & dont d'autres font argileux &
tendres; on y remarque auffi des lits de fable,
que l'on peut appeler calcaréo-filiceux. C ’eft dans
ce fable que l’on trouve fouvent des filex cornés,
des géodes de chaux carbonatee, de quartz , &
quelquefois même des criftaux de chaux fluateè.
(N euilly.) C e dépôt calcaire eft fouvent terminé
par un dépôt de fable marneux très-fin & jaunâtre
qui ne renferme point de coquilles.
Les reftes foffiles que l’ on trouve dans le calcaire
fupérieur font : des lucines , des cêrites, des
amoullatres, quelques bucardes , & c. Les miiiolites
y font beaucoup moins abondans que dans les
couches moyennes. Les végétaux foffiles appartiennent
aux genres cutmiies , phylLitcs , jlabel-
lite s, & c . , de M. Ad. Brongniart.
Les differentes fubftances que nous avons rappelées
dans cette defeription rapide du calcaise