Les catara&es de la Tunguska, en Sibérie,
ont fucceffivem nt perdu de leur élévation par la
dégradation des rochers, & ne font plus que
des defcentes rapides.
Lorfque le terrain n*offre pas une falaife bruf-
q u e , mais feulement une pente très-rapide, &
lorfqtren même temps le lit de la rivière eft ref-
ferré par des rochers, elles forment ce qu'on ap*
pelle un rapide, c’ eft - à - dire un courant doué
d'une fi grande vite (Te qu’il eft impoffble aux bateaux
de le refouler. Les eaux y acquièrent même
par la compreflion une force étonnante. Winter-
botham rapporte que la rivière du Conneélicut,
d.-\ns les Etats-Unis, à quarante lieues de fon embouchure,
eft tellement comprimée entre des roche
» s qu'elle porte des morceaux de plomb comme
fi c ’étoit du liège, & q ue , malgré les plus grands
efforts, l ’on ne peut pas faire entrer une pointe
de fer d ans l’eau. Ceci paroït exagéré.
Les rapides ne s’oppofent pas toujours à la
navigation. S'il eft impoffible de les remonter,
on peut quelquefois les defeendre & les franchir.
Le fauvage dans fon canot d'éçorçe, le créole
dans une chaloupe élégante & lé g è re , le commerçant
dans fa barque chargées des produétions
agricoles ou de celles de l'indufttie, s’élancent
fans crainte fur cet efpèce de gouffre qui femble
prêt à I'eng’ouiir; ils regarde avec indifférence
les toui billons & la vélocité du fleuve fi terrible
pour le voyageur étranger à cette navigation.
Notis allons donner la hauteur perpendiculaire
des principales chutes d'eau ou cafcades de l'Europe
:
Pieds.
Chute de Gavarnie ou. du Gave (Pyré-?
n é e s v ........ 1,166
Cafcade de Fugloé (île d eFu gloé, Norvège)
. ...................... ...................... x.,ooo
Chute de Staubbach ( Alpes fuiffes). . . . . 900
Cafcade de Daby-Myllin. ( pays de Galles,
Grande-Bretagne)................ 900
Cafcade de Ginfael (comté de Merioneth,
; Angleterre ) ................. 900
Cat.'.rade de Riukan-Foften (N o r v è g e ) . . ’ 800
Cafcade de Holme (E co lïe ) . ................ .... .. 800
Cafcade de Nant-d'Arpenaz (vallée de
1’ Arve , Savoie)........................................ 800
Cafcade de Néomelfaskas, Saut du Lièvre
ou chute du Luléa ( Laponie fuedoife),.. 600
Chute du Sério ( baflin du P ô ) . . ............. . 500
Cafcade de la Tofa ( mont Griès, entre le
Piemont & le Valais)................ 400
Cafcade de Grey-Mairs-Tail) Ecoffe ) . . . . . 3 yo
Cafcade de Pille-Vache (Alpes fuiffe )... 300
Cafcade de l'Amiande (Alpes du Dau-.
phiné).. . . . . ........... .................................... 300
Cafcade de la Marmora (Etat-Romains) . . 270
Ca cade de Killin ou Fall o f Ackarn
( Eçoffe « . . . . . . . . . . . . . 24p
Pieds.
Cafcade de Reichenbach (Alpes de Suiffe). 200
Chute de la Cetina ou la Velika-Goubavi\\a
(D a lm a t ie ) ..... . . ..................................... i p
Cafcade de Tendon (V o fg e s ) .................... 120
Chute de l’Ardèche, appelée R a y -P ic
( France ) , . . . ' ......... ............................« • 110
Cafcade de la Kerka ( Dalmatie). . . . . . . . 100
Cafcade du Pont du Diable ou chute de la
Reufs (montSaint-Gothard).. . . . . . . . . 100
Chute du Rhin ou Laufen ( Suiffe). . . . . 7 f
Grande Cafcade (mont D o r ) ................. 60
Chute de Troîlhaetta (S u è d e ) , . . . . . . 60
Cafcade de Tivoli ou Cafcatelle (Etats-
Romains) ............................. y©
Cafcade de Maupas ( Alpes du Dau-.
p h i n é ) . . . . . . ......................... .........
Cataradlç de Neide-Kur-Kio (Laponie). 40
CHYPRE. Une chaîne de montagnes hautes &
efearpées coupe tranfverfalement de l'ett à l’oueft
cette île , dont le climat eft agréablé, mais où il
règne près des côtes, au mois de février, un
brouillard blanc & malfain appelé malaria. Elle
eft fouvent expofée aux ravages de la pefte. Ses
montagnes, compofées de granité, renfermoient
autrefois beaucoup d’o r , d’argent & de cuivre,
ainfi que des émeraudes. Gn y trouve encore du
jaipe rouge, du criftal de roche & de Fasbefte.
COPPER-MINE-RIVER. Fleuve de l'Amérique
feptentrionale. Il fort du lac Providence &
Ya fe jeter dans la mer polaire, après un cour
d’environ 100 lieues. Dans fa marche il traverfe
un grand nombre de lacs,. dont les plus confidé-
rables font les lacs Point & Red-Rock-, & forme
une infinité de rapides & de cataractes qui entravent
fa navigation. Ses bords font hériffés de
col fines Sf de montagnes dont la hauteur moyenne
eft d’environ 333 toifes. Vers la partie fupérieure
de fon coùrs ce font des roches granitiques, des
gneifs, des quartzites, & dans la partie inférieure
des fables, des argiles & en général des
terrains d’alluvion. Une mine d« cuivre, fituée
près de fon embouchure, lui a donné fon nom..
CORFOU. F'ayei I les I oniennes.
CURISCHE - HAFF. Lac fitué au nord de
Koenigsberg, près des bords de la mer Baltique ,
avec laquelle il communique par un détroit de
y00 toifes de largeur fur 1 de profondeur. On
voit par là qu’il rentre dans, laclaffe de ceux que
nous avons propofé d'appeler pénélacs, Pourtant il
eft féparé de la mer par une étroite langue de terre
appelée Curifche-Hehrung. Pendant les tempêtes,
les vagues paffent quelquefois p^r deffus cette
langue de terre. Chaque année elle change d’af-
pedt, les parties plates deviennent des collines
& les col fines fe changent en plaints. Souvent
des tourbillons de fable entraînés & fbulevés
par les vents enfeveliffent les maifons bâties fur
les bords du Curifche-Haff. Dans le dix-feptième
fiècle, deux hameauxdifparurenc ainlï fous les
fobles.
D
DAKHEL. On défigne fous ce nom Y oafis appelé
e intérieure ou occidentale, fituée fur la limite du
défert de L ib y e , à l’ o.ueft de la Haute-F.gypte , &
de t'oafis de Khargeh, dont elle eft éloignée de
3 y heures de marche.
' Le climat de l’oafis de Dakhel eft très-variable
en hiver; pendant les mois de mai & de juin,
le Khamfin, vent du fud-oueft, qui porte dans l'air
de l’azote & que l'on a appelé le féau du défert,
étend fes ravages fur cette oafis. Cependant^ la
pefte ne règne pas fur cette contrée. Dans l’éte la
chaleur eft infupportable. Le fol de cette oafis
eft une terre légère & colorée par l’oxyde de
fér ; fa fertilité eft entretenue par des canaux d’ir-
tigation alimentés par des fources.
D ANUBE. C e grand fleuve naît fur les hauteurs
de la forêt Noire, de trois fources : la Brigach
& la Brége, qui font les plus fortes^ & le Donau
proprement d it, qui n'eft qu’ un foible ruiffeau
réuni en un baflin de pierre dans la cour du
château de Donau-Elchingen. Au fond, c eft la
réunion des deux premières qui forme le Danube.
Le jeune fleuve, coulant rapidement, mais fans
cafcades, à travers une vallée alfez ouverte,
■ reçoit au-deffus de la ville d Ulm l’ille r , & par
cette réunion devient navigable. Sa profondeur,
qui eft ici de 8 pieds, augmente fucceflïvement
•jufqu’à 42. Il entre en Hofrçpe à l’ inftant où il
reçoit à fa gauche la rivière de March ou Morave.
f î préfente au-deffous de Presbourg un grand
nombre d’îles & fe partage bientôt en trois bras
principaux, dont le plus confidérable fe dirige à
l’eft-fud-eft. Les deux autres, après avoir formé
deux grandes îles, fe réunifient au bras principal,
F un au de flous de Raab, après avoir reçu du fud
les rivières de Laita & de Raab ; l’autre à Koraorn,
aprè^avoir reçu la rivière de V a g , qui, dans un
cours de 36 milles, forme plus de 100 tourbillons.
A partir de Raab, le fleuve coule directement à
l’eft & fon cours femble fe refferer à l'approche
des montagnes entre lefquelles il paffe au-deffous
de Gran, après avoir reçu à fa gauche les eaux
des rivières de Gran & d Ypoly. Après quelques
finuofités entre les rochers, il atteint la petite
ville de Wartz, où tout à-coup il fe détourne au
fud en longeant le pied des co.lines de Saint-
André & m Bude, Sa pente, depuis Ingolftadt
jtifqu'à Bude, eft de 8 pieds : fon changement
brui que .de dire.èlion paroït déterminé par les
collines dépendantes du mont Czerath & par le
niveau de la grande plaine, incliné davantage à
l'oueft. A peine le Danube eft-il entre dans les
plaines d e là Hongrie, qu'il commence de nouveau
à s’ étendre & à former des îles confidérables »
fes eaux paifibles n'ont pas un dem’ mètre de
pente par lieue ; fes bords deviennent marécageux,
furtout dans la partie méridionale du comitat de
Peft & dans les comitats de Bacs & de Tolna,
vers l'embouchure de la Drave, qu'il reçoit à fa
droite. Sa dire61 ion au fud fe continue julqu aux
limites de l'Efclavonie, où les premières collines
de la Fruska-Gora fufEfent pour retarder fa réunion
avec la Save. Le fleuve reprend fon cours vers
l'orient, & , longeant ce petit groupe de montagnes,
il fe détourne encore au fud-eft pen iant
quelque temps, reçoit la Thei'.s, puis la Save à
Belgrade, la Têmis à Pantfova, & roule alors fes
eaux p’us rapides au pied des mont ignés de la
Servie. Bientôt fon lit fe réfferre & fes flots impétueux
fe preffent; il s ’échappe entre les montagnes
du Bannat & celles de la Servie par des gorg s
très-profondes qu’il fembleroic lui-même avoir
creufé s. Enfin, à Neu-Orfova, il fort des Et ts
hongrois, & plus tard, ayant franchi les digues
qui fembloient s’oppofer à fon paffa’g e , il s étend
de nouveau dans les vaftes plaines de la Vahchie
& de la Moldavie, où fes eaux fe jettent enfin
dans la mer Noire.
A Ulm la largeur du fleuve n’eft encore que
de 100 pieds; au-deffous de l’embouchure du
Lech elle en atteint 400.; de ce point au confluent
de l’ Akmuhl il a, dans quelques endroits, jufqu’ à
i,ooo pieds de largeur ; près de Presbourg, il en
a 1,200 j en deçà de Bude, 1,000 ; au- delà, 3 ,oco j
près de Belgrade, plus de 4,000 ; & dans le relie de
la Turquie, de 4 000 à 6,000. Sa profondeur eft
de 7 pieds à Ulm, de 9 à Ncubourg, de 12 à
Ingolftadt & de 17 à Paffau.
La pente n’eft pas exa&ement connue. A U lm ,
le terrain qui borde le fleuve eft à 1,0*4 pieds au-
deffus du niveau de l’Océan; à Domuwoerth, de
948; à Ingolftadt, de 900; à Ratisbonne, de 875;
à Paiîau, de- 710.; & à Vienne, de 4,80. La rapidité
de fon cours eft d'environ 18,000 pied^>ar
heure.
DÉ CEPTION ( I le de la ). Cette î le , qui appartient
au groupe du Nouvaau Shetl-nd, & que
nous avons comprif- dans notre lifte des volcans,
eft fituée, d’après de nouveaux renfeignemens ,
fous 62 deg. 3y min. de latitude fud, & 60 deg.
28 min. de longitude oueft. Son intérieur eft o c cupé
par un lac de forme circulaire qui communique
avec la mer. Des laves, des cendres, des
pierres ponces compo'ent la furface du fol. L’action
volcanique y continue encore, à en juger par
la vapeur qui s'échappe avec bruit d s fiffures.
Parmi les nombreu:es fources chaudes qu'elle ren-
î ferme, il en eft dont la température eft de 8y
degrés du thermomètre centrigrade. Une de ces