droite, eft le Pamenengo, q u i, par une confé-
quence des accidens du terrain, coule dans le fens- 1
oppofé. Les affluens de la rive, gauche font le
mêla 8c les divers bras du Chiefe. (J . H. )
OGNON. Cette rivière prend- fa fource aux
limites nord-eft du département de la Haute-
Saône , près de l’extrémité méridionale de lad;
chaîne des V o fg e s , au pied d’une montagne fituéè ;
fur le verfant occidental de cette chaîne , à peu •
de diftance de Château-Lambert, & non- loin de
l’ une des fources de la Mofelle. Divifée à fa naif-
fance en trois principaux cours d’ eau qui fe réunifient
au-deffous du vidage de Ser-vance-, elle . ■-
reçoit fuçceffivement plufieurs affluens, dont l’un- i
des plus. importais eft le Bachin, qui fe réunit à- |
elle au-deffous deGauhenans ; le R-agnon lui four- j
nit fes eaux près de V.ill'erfaxef; ces deux rivières ;
coulent fur,fa rive gauche j les autres affluens-fur
cette rive, font trop peu importans pour être j
nommés. Sur la rive oppofée, l’Ognon reçoit les ;
principales petites rivières ci-après : la-Linotte &, -
laQùenoche, qui fe réuniffent, avant de s’ y jeter, à une lieue au-defious. de Montbofon, & le Bu- i
thier, qui porte le nom du village près duquel elle ’
fe réunit à.l’Ognon. j ;
Cette rivière , qui n’eft qu’un torrent confidé- J
râble, coule du nord-eft au fud-ouéft-, depuis 1
les Vofges jufqu’au bourg de P eime, où elle i
traverfe la route de Gray à D o le , & d;o u , en i
fe dirigeant vere le nord-oueft, elle fe- jette dans j
la Saône ce mot)* Depuis fà'fource.jufqu’ à Villçrfaxel, fon badin, qui Varie fréquemment de |
largeur , eft coupé tranfverfalement par un grand- ;
nombre de petites vallées i mais à partir de ce i
bourg, elle-fèi pente, jufqu'à fon embouchure, I
dans une étroite vallée qui ne laiffe que la-place i
jufte de fon cours, & q u i, affez profonde 8c creu- ^
fée dans un plateau d’ une largeur qui dans quel- •
ques endroits n’ excède pas une lieue , lemble l’ a- :
voir été par les eaux même de FOgnon.. En effet, :
les renfoncemens 8c les faillies de cette vallée i
très pittorefque correfpondent partout fi intime-
mentj la rivière en fuitfiexadt'ement les détours,
qu'il paroît naturel de penfer qu’ils ont pu être
ïülonnés à une.époque où beaucoup, plus forte
elle s’y eft frayé un paffage qui eft maintenant
trop large pour la hauteur de fes eaux. Quoi
qu’il en fo it, fur une étendue d’environ trente
lieues , fes finuofités lui en donnent une de-près
de quarante-cinq.
Afin d’éviter des détails-géologiques qui ne fe-
roient pas d’un affez haut intérêt, nous nous contenterons
de dire que tout le terrain parcouru par
l’Ognon appartient à la formation fecondaire» mais
que depuis la fource jufqu’ à fon confluent avec le :
Bachin, la roche eft le grès rouge ancien qui appartient
à la formation fécond aire qui s’appuie finies
fchiftes de tranfition de la chaîne primitive des
Vofges, 5- que depuis ce- point jufqu'à la Saône,
fon cours eft creufé dans un terrain analogue» au
calcaire coquillier qui conftitue une partie de
la chaîne du Jura. (J . H .)
OHIO. C e tte rivière d e 1*Amérique fepten-
trionale prend fa fource vers le- 4a9 de latitude
feptentrionale. Elle eft d’abord formée de la réunion
dé plufieurs cours d’eaux-, qui defeendent
des verfans-de deux chaînes-de montagnes-fècon-
daires, dont l’une fe dirigeant- du nord1 au fûd,
part de celle qui borde-le côté orientai du-lac»
Erié# & vient s’appuier fur la> haute chaîne du*
mont Cumberland i çeflfe-ci s’ étendant vers le '
Tud-oueft-, remonte en tournant-vers le nord-
oueft, 8c, fe-termine au confluent de la rivière de*
i Cumberland & de l’Ohio i mais fur la rive oppon
| fée,de cette rivière commence une longue chaîne
'qui.forme la limite du,pays de l’Illinois,,'^: qui va,
fe rattacher.à celle, qui borde le lac Eïié > en forte:
que l’enfemble de toutes ces chaînes de monta-
Ignes. forme un baffin dont la longueur, du nord-eft»
au fud-oueft , eft de plus de deux cent cinquante.»
;
lieues, & la plus grande, largeur, du .nord au fud ,
leftid’environ cent cinquante lieues..
L’O h io , qui coule,dans le.fens de laplusgrande»
dimenfiou de ce.?baffin, en occupe à peu près le»
milieu ;.les.nomb.reufes finuoEtés. qu’i l ,y décrit-,
jlui ^donnent iiacours d’un peu plus de quatre cents»
» lieues,, ainû que l’ont prouvé les qbferva.rions ré--
icentes du doèteur Beck , voyageur américain. Son,
i lit» eft profondément encaiffè , en forte que. fes
;
rivés, s’élèvent à environ cinquante pieds au-d.effu.s-,
■ du niveau,ordinaire de fes.;eaux.
Affluens. —- Les,moindres affluens de l’Ohio, ont,
igé.néralement plus, de, .dix, quinze lieues, de.
{cours. Nous ne citerons ici que les pl.us confidé-
irables; fur la.rive droite, ceux qui defeendent
ides verfans fitués à l’ oueft;& au nora-oueft de fon
cours, font depuis, fa fource jufqu’ à fon embouchure,
la rivière Alleghâny, celle de Môskingom,
icelle de Scioto, celle du Miami , la rivière Blan-
iche & le Wabash. Sur la rive oppofée, les rivières
qui defeendent des monts Cumberland, font l’Yp^-
;hogany, la Monogahela, l’ Elk , le. Keahavay,, le ,-
;Sandy, le Licking , le Kentucky, le Dixonfpoînt, ‘
•la rivière Ver te , le Cumberland & le Tenneflee
,qui eft alimenté par les cours d’ eaùx qui defeen-
;dènt à la fois des monts Cumberland & des monts
AlleghanySïToutesces rivières font profondément
encaifl'ées : en quelques endroits par exemple, le
Kentucky-coule entre deux rives.hautes de près-
de 400 pieds.
Comme ces montagnes font beaucoup plus élevées
que celles qui bordent la rive droite de l’Ohio
, plufieurs des rivières qui en defeendent font
très-confidérables i telles font le Cumberland,
dont le cours eft d’environ cent cinquante lieues *
8i le Tenneflee qui en a deux cent vingt.
Nature des terrains du baffln de L'Ohio (J des mon-*
tagnes qui l§ circonscrivent. — Confidéfé d’une ma-
’ nière
nière générale, ce baffin eft compofé de calcaire
féconda ire en couches horizontales & de roches
argileufes & ârénacées ; les vallées y font remplies
d ’alluvions qui dans certains endroits ont depuis
un mètre jufqu’à cinq d’épaiffeur : on remarque
çà & là des blocs de granité, de porphyre
& de poudingue. Lès monts Cumberland , les Alleghanys
8c les montagnes Bleues qui forment des
chaînes parallèles, appartiennent au baffin intermédiaire
ou de tranlition > enfin tout ce qui eft
au-delà de la partie orientale de ces chaînes, eft
généralement granitique ou primitif. La chaîné qui
s’étend fur la rive droite de l’O h io , eft trèsrpeu
importante par fa hauteur 5 les monts Cumberland
font plus élevés : de leurs pentes partent un grand
nombre de contre-forts & même de petites chaînes
qui ont jufqu’à quinze à vingt lieues de longueur,
& qui fe dirigent toutes y ers J ’Ohio. Derrière
les monts Cumberland & dans la même
direction, s’étendent les monts Alleghâny s , qui
ont généralement 800 à 1000 mètres d’élévation,
mais où l’on remarque le pic appelé Otter, qui
n’a pas moins de 1200 mètres. La plupart des
branches de cette chaîne (ont brufques & rapides
dans leur pente, & fi étroites, que dans quelques
endroits leur cime n’a pas plus d’une quinzaine de
pieds de largeur. Il y exifte plufieurs fources minérales
& des traces de formations volcaniques &
de cratères.
Le terrain d’alluvion des bords de l’Ohio a fixé
depuis long-temps l’attention des naturaliftes, par
la grande quantité d’offemens foffiles qu’ on y a
découverts & qu’on y découvre encore, principalement
dans î’ efpace compris entre le cours de
la rivière Miami & celui de la rivière Moskingom,
8c dans celui qui s’étend entre l’Ohio & le Kentucky.
Ces offemens ont été reconnus par M. Cuvier
comme ayant dû appartenir à une efpèce
d’éléphant qu’il a appelée Mafiodonte, particulière
au continent de l’ Amérique, & qui a totalement
difparu de ces contrées. On en trouve-journelle-
ment les débris non roulés, à une très-petite profondeur,
dans une vafe marécàgeufe noirâtre, &
mêlée d’un fable fin. Voye% Ossemens fossiles.
Au-deffous de ce terrain argileux repofe une
roche calcaire qui préfente une grande quantité
d’impreflions de coquilles marines, dont la plupart
appartiennent aü genre Térébratule. Cette
roche renferme de la baryte fulfatée & aes filons
plombifères. Vers les fources de l’Ohio on à ob-
iervé récemment des grès dont les couches horizontales
renferment des lits de houille, & que
recouvre fouvent un calcaire compacte. Les cavernes
que l’ on connoït le' long du cours de l’Oh
io , contiennent, fuivant quelques obfervateurs,
du nitre, de la magnéfie 8c du fulfute de foude.
En général, le baffin de cette rivière renferme
beaucoup de fources d’ eau falée & même de marais
falans, comme dans prefque toute l’Amérique
feptentrionale.
Géographie-Phyjtque. Tome V.
Nous avons dit que le terrain fitue-hors du
baffin de l’O h io , fur les bords de l’ .Oçéan 1 eft
généralement compofé, de roches granitiques : on
en trouve en effet tout le long de cette c o te , depuis
l’embouchure de la rivière d’Hudfon jufqu à
celle de la Roanoke,.c’eft-à.-dire, fur un efpace.de
plus de quarante lieues > elles forment le noyau &
les rochers de l’ île appelée Long Ifland; au-deffus de
ce granité repofent les roches calcaires de tranfition
, qui alternent avec des grauwakes & des
-fchiftes argileux renfermant des débris de zoo-
phytes i vers la limite des montagnes qui bordent
la c ô te , on trouve un grès rouge qui contient de
l’ anthracite & des reftes de végétaux. On a ob-
fervé, en creu fan t des puits en différens endroits
de cette cô te , & principalement à l’embouchure
du fleuve Hudfon & des principales rivières qui
defeendent des ’ pentes des monts Alleghanys,
telles que la Delaware , l’Earton & Je Schuylkill
qui s’y jettent, le Sufquehannah, le Patapfco, le
Potomaô, le Bapahannôck, le James, la Roanoke,
le Pédée , l’Oatérie, le Savannah, l’Altamaha &
l’Apalaché, les fucceflîons de couches ci-après,
en les énumérant de bas en haut : 1®. argile j
i ° . vafe noire 8c Fétide, remplie de végétaux ;
3®. gravier & cailloux roulés, remplis d’huîtres
& d’ autres bivalves marines 5 40. du fable argileux,.
& enfin la terre végétale.
. D’après l’ opinion du profeffeur Finch, ces différentes
couches obfervées récemment en détail,
doivent faire rapporter le terrain compris entre les
Alleghanys & l’O céan, depuis l’île Longue { Long
Ifland) près Ne'»v-Yorck jufqu’au golfe du Mexique,
à la formation tertiaire des environs de Paris.
Ainfi, au-deffous de l’ argile il a reconnu un
fable ferrugineux' très - riche en veines & en rognons
de minerais, qu’il croit appartenir aux dépôts
placés entre le calcaire oolithique ( voye£
Oolithe) & la craie ; l’ argile dépofée au-defliis.,
dans laquelle il a trouvé des couches de lignite ,
feroit l’analogue de notre argile ptaflique ; le calcaire
filice.ux qu’il a obfervé entre la rivière Savannah
&- la F lint, 8c qui renferme desmollufques
marins, feroit contemporain de notre calcaire
groflier}. I argile qu’il a remarquée fur les bords
de la rivière James feroit, par les offemens & les
dents de fquâle qu’elle contient, l'analogue de
\*argile de Londrts ; le calcaire à coquilles d‘ huîtres
gi ganté fques > dont l’efpèce nouvelle n’ a été découverte
que dans cette contrée , & dont le banc
acquiert une élévation de près de trois cents
pieds, nepourroit que fe rapporter bien difficilement
à.nos amas d’huîtres foffiles, qui n’acquièrent
que quelques pieds de hauteur ; mais le
géologue américain rapporte à la formation marine
Supérieure le fable filicieux jaunâtre qui conftitue
le fol de la Virginie. D’après ces diverfes
données, le dépôt d’alluvions qui recouvre les
couches que nous venons d’énumérer, & qui
femble avoir été amené du nord au fud par des