
lages & des empreintes de plantes marines ne le
prouvoient de la manière la plus évidente >
4°. Enfin ces eaux font froides, ce qui prouve
encore plus , félon nous, qu'elles prennent réellement
naiffance dans le giffement indiqué, &
qu'elles n'ont pu s'échauffer ni par un frottement
long • temps continué, ni par les décompofiiions
chimiques, puifque les fels qu'elles contiennent
font tout formés dans leur giffement, ni par le
voifinage de foyers incandefcens.
Les eaux d'Aix-la-Chapelle font fulfureufes &
thermales , & fortent d’un giffement compofé de
calcaire compacte, noirâtre, & de pfammite micacé
appartenant au terrain houiller. Leur analyfe
donne :
i° . Du carbonate de chaux qui forme la bafe de
tous les calcaires ;
2°. Des carbonate, fulfate & hydro-chlorate de j
foude. Ces fels font tout formés dans les eaux de
la mer, les calcaires compactes font des dépôts
marins ; %
3°. De la filice qui provient évidemment du
pfammite micacé ;
4°. Du gaz acide carbonique dont la préfence
s'explique facilement par l’aétion de la chaleur fur
Je carbonate de chaux ;
y°. Des matières réfineufes (bitume) & gaz
hépatique (gaz hydrogène fuifuré) , réfultats évi-
dens de la combuition d'un dépôt houiller, com-
buftion qui explique en même temps la haute
température de ces eaux.
Les eaux de Pougues font gazeufes, froides ;
elles ont pour giffement le calcaire du Jura, ou
bien la craie tufau. Il réfulte de leur analyfe qu'elles
contiennent ;
i° . Du gaz acide carbonique, réfultat d’une
décompofition des carbonates, décompofîtion qui
doit être fpontanée puisqu'il n’y a pas développement
de chaleur j
2°. Des carbonates de foude & de magnéfie
& de l’hydro-chlorate de foude. Les calcaires
compactes, ou du Jura, sont des dépôts marins,
& ces fels fe trouvent tout formés dans les eaux
de la mer ;
3°. Du carbonate de chaux , de l’alumine & de
la filice mêlée à un peu d’oxyde de fer. L'analyfe
démontre que tous ces corps exiftent dans la craie
tufau.
Les eaux de Chaudes- Aigues font falines,
thermales, & jailliffent d'un terrain compofé de
gneifs feldfpathiques jaunâtres, de schiftes micacés,
de fehiftes argiieux grifâtres, & de quelques pi-
rytes.
Leur analyfe préfente ï
i° . De l’hydro-chlorate & du fous-carbonate
de foude, réfultat de la formation marine du giffement
y
2°. Des carbonates de chaux & de fer qui proviennent
évidemment des.fehiftes argileux & des
pyrites. La combuftion lente, ou la déçompofition
de ces dernières explique à la fois & la chaleur
des eaux & la formation de quelques-uns des prin-
çipes minéralifateurs.
D après les quatre exemples que nous venons
de c ite r , on voit qu'il eft affez facile de fe rendre
compte, par la nature des giffemens, de l'ori-
gine de la plupart des gaz ou des fels que les eaux
minérales contiennent en fufpenfîon ou en diffo-
lution.En retournant cette opération, on verra que
dans un grand nombre de cas aufli il eft poflîble,
d apres 1 examen des principes minéralifateurs ,
d arriver a une connoiffance approximative d .s
terrains | qui doivent former les giflemens des
fources.
M. le profeffeur Ahbert a dit dans fon Précis
rüfiorique des eaux minérales : « Les eaux minérales
*9 font des propriétés qui relient fouv.ent ftériles
» entre les mains de polfeffeurs inhabiles & inex-
» pér mentés : elles pourroient verfer dans nos
” départemens des produits confidérables fi elles
59 étoient convenablement exploitées. Ainfi les
99 fources de la fanté pourroient devenir celles
» de la richeffe. »»
Cette nouvelle manière d’envifager les eaux
minérales fous le point de vue de l ’économie politique,
a donné naiffance à un travail dont il
n a paru que quelques fragmens, & auquel nous
empruntons les détails fuivans.
Les fources minérales font une richefle qui
appartient à nos départemens, que rien ne peut
leur enlever, & qui contre-balance un peu ce que
le fyftème de centralifation a de contraire aux
fages lois de l’économie politique.
L argent que les fources minérales font refluer
dans les provinces eft plus confidérable qu’ on ne
le penfe généralement. D’après des calculs affez
exaêts, la France poffède 240 fources minérales.
i y i font en état de recevoir des malades ; 79
feulement font vifitees par des buveurs éloignés >
les autres ne font fréquentées que par les malades,
des environs.
Si l’on s’en rapporte aux fommes indiquées par
les médecins-infpe&eurs, fommes q ui, pour le
dire en paffant, font toutes au-deffou$ de la vérité
, on trouvera que l’argent depenfé, pendant
une faifon, à fept fources qui jouiffent de la vogue
à des degrés très - différéns, forme un total de
fr-a ce qui donne une moyenne propor-t,
tionnelle de 6 6 , 8yi francs pour chacune, & pour
les 79 fources affez bien exploitées pour y attirer
les malades éloignés, un total de 5,281,229 f.
Mais ,il refte 72 autres fpurces
fréquentées aufli, quoique par un
moins grand nombre d'individus,
& dont on peut cependant évaluer
le revenu annuel à la moyenne de JQ
mille f r . , ce qui fait encore . . . 2,160,000
En tout . , . . 7,441^229 f.
Si l ’on ajoute à ce total l’argent dépenfé en lu-
perfluités
perfluités ou en frais de v o y a g e , ce ne fera pas 1
trop faire que de doubler cette fomme & de porter
à quinze millions l ’argent q u i, tous les ans,
refte dans nos départemens à la fuite de la faifon
des eaux.
D’après un pareil réfultat il eft à regretter que
l ’admiiiiftratton ne porte pas un oeil plus attentif
fur cette branche de ricneffe, & qu’un réfumé
impartial nous force encore à reconnoître que :
2? fources feulement font exploitées avec un
fuccès complet î
4 f font affez fréquentées, mais manquent ou
de bâtimens thermaux, ou de logemens & de
vivres pour les voyageurs j
12 qui jadis étoient en vogue font aujourd’hui
abandonnées par fuite d’une mauvaife adminiftra-
tion ou de l ’incurie des propriétaires >
72 ne font réellement vifitées que par quelques
malades des environs j
89 enfin font entièrement négligées & mentionnées
feulement par les auteurs comme pouv
an t, à leur tou r , contibuer à la fois à la guéri-
fon des maladies & au bien-être des habitans.
CD. )
SOURGOUTSKOI-KAMEN. Montagne de la
Sibérie. Elle eft firuée fur le bord de la Léna,
près du mont Tchébedal, fur la limite des plaines
de Yaroutsk. Elle forme l’extrémité de la chaîne
qui borne les plaines qui s'étendent le long de la
rivière. Sa pente eft très-rapide, mais fa hauteur
eft peu confidérable: Sauer, dans fa relation du
voyage du commodore Billings, dans !a Ruflie
afiatique, ne l’évalue qu’à environ 300 pieds.
Cette montagne mérite cependant quelque attention
par les fubftances minérales qui la com-
pofent, & furtout par le fer qu’elle renferrpe en
grande quantité. Les Yakouts fabriquent avec ce
métal des couteaux & des haches fans le mettre
en fufion : ils n'ont befoin que de le chauffer &
de le battre. Ces caractères, qui ne conviennent
qu'au fer natif, annoncent qu'il en exifte dans
cette montagne un dépôt confidérable ; fait d’autant
plus important que le fer malléable natif n’a
été trouvé que dans quelques localités au fein
de la terre, & toujours en petite quantité.
(J . H .)
SO UWANDO. Ce la c, fitué dans le gouvernement
ruffe de W ib o rg , à l’oueft du h c Ladoga ,
a neuf lieues de long, fur environ une de large j
fa forme eft à peu près celle d’ un gamma ( r ) .
Malgré cette étendue, c’eft le plus petit lac delà
Finlande j il ne mérité de trouver place ici que par
le phénomène qu’il préfenta tout-à-coup, il y a
quelques années. Avant 1818 il étoit féparé du
lac Ladoga par un efpace d’un quart de lieue de
largeur fur lequel s’élevoit une colline de fables j
fes eaux flirabondantes fe déchargoient dans le
Wu oxa , petite rivière qui unit le lacSayma avec le
Géographie phyjique, Tome V.
Ladoga. Les journaux feiehtifiques ruffes ont relaté
le changement qu’ il éprouva le 14 mai 1818 : fes
eaux, gonflées par le dégel & par les vents > fe
précipitèrent fur la colline qui lui fervoitde barrière,
& après l’avoir détruite & avoir entraîné
les terres environnantes, il fut à jamais réuni au
lac Ladoga. Son niveau s'abaiffa de 29 pieds j fa
longueur n'eft plus que de trois lieues. Il ne porte
plus fes eaux à la W u oxa, mais elles tombent par
cafcades dans un canal qu’ il s’eft creufé jufqu'au
Ladoga : le terrain qu'il a abandonné eft maintenant
livré à l’agriculture. C e t événement récent
eft un indice des changemens que durent fubir,
dans l'origine, les lacs qui couvroient la furface de
la terre, & qu’éprouvèrent fans doute à diverfes
époques ceux qui couvrent encore le fol de la
Finlande. (J. H.)
SPESSART. La chaîne du Spejfart eft fituée
entre le Sinn, la Kinzig & le Mein; elle commence
fur la rive droite de cette rivière, qui la
fépare des montagnes d’Odenwald, & va fe rattacher
vers le nord à la chaîne du Rhoene-Ge-
birge. (Poyeç ce mot.)Son extrémité la plus rapprochée
du Mein porte le nom d ‘Engelsberg. Plu-
fîeurs ruiffeaux, la plupart tributaires du Mein, y
prennent leur fource. Sa hauteur moyenne eft
d’environ 400 mètres. On a dit & publié que fa
cime la plus élevée en avoit 907, mais nous
croyons cette mefure exagérée. Le Hohewart s’é lève
à 600 mètres, & le Geyersberg, qui paroît
être le géant de ce groupe, n'en a pas $0 de plus.
On troifve dans le Speffan quelques roches volcaniques
5 mais celles qui s'y montrent le plus
fréquemment font le granité , le gneifs, la fîénire
& le porphyre, fur lefquelles s’appuient des grès
& quelques collines calcaires renfermant des bancs
argileux. Les roches primordiales, & principalement
les fecondaires, contiennent des filons de
cuivre, de cobalt, de plomb & de fer. Ces montagnes
offrent des formes arrondies, & prolongent
au loin leurs pentes adoucies j ce n’eft que
près d ’Afchaffenbourg qu’elles préfentent des ro chers
efearpés & des fommités pyramidales.
La chaîne du Spejfart eft couverte de forêts,
dont l’étendue a plus de 130,000 arpens.
Les trois dernières crêtes du Speffart, du côté
de l'ou e ft, font celles de Dirftein, AIzenau &
Michelbach. La première eft formée de gneifs, &
les deux autres de micafchifte. Dans cette roche
on remarque des filons de granité ; le micafchifte
repofe fur le gneifs que l’on remarque à Somborn,
& le gneifs de Klein-Oftheim eft placé fur du granité
graphique. Dans la plaine qui s’étend depuis
Deftingen jufqu’ à Klein-Oftheim, on voit du ba-
falte entouré de grès bigarré calcédonienx. Le
Tindberg, le fommet le plus élevé de la chaîne,
eft formé d'un granité paffant à la fiénite, & re-
pofant fur le gneifs ; fa cime eft couverte de grès.
Le B ingère eft compofé de granke porphyrique.