
Vandotena t e San Stephano. Plufieurs îlots s'élè-
vent eritre ces îles. Plies font fituées dans la mer
Méditerranée, fur la côte d’Italie, à l’entrée du
golfe de Gaëte , par 40 degrés j8 minutes de latitude
feptentrionale, & 10 degrés 40 minutes de
longitude orientale du méridien de Paris. La plus
confidérable, dont elles portent le nom, eftl’île de
Ponza ; elle eft longue t e étroite. Son étendue du
nord au fud eft d’environ trois lieues ; ta largeur
eft d'une demi-lieue ; on lui en donne cinq de
circonférence.
Cette île volcanique comme toutes celles qui
l’entourent , eft compofée de roches trachiti-
ques; fês côtes font comme rongées par la mer.
L’anfe la plus confidérable a fervi à la conf-
truêtion d’un très-bon port. Il paroît que I’île a
été plus large qu’elle ne l’eft maintenant > de
petits promontoires femblent faire croire que fa
partie feptentrionale fe joignoit à l’ile Zannone
t e à l’ïlot de la Gabia. Des maffes de roches volcaniques
a fiez dures, qui s’élèvent fur le rivage,
& qui ont probablement refifté à l’effort des eaux,
ont du être les témoins de la rupture dont il
s’agit. Les parties moimieufes de i’ile font formées
de trachytes prifmatiques de diverlès couleurs
placées dans differentes directions ; cts
roches alternent avec un trachyte demi-vitreux ,
compofé d’une matière pulvérulente qui renferme
d'autres fragmens plus durs de la même
roche. Le minéralogifte anglais M. Scrope , qui
a étudié le fol de ces îles avec plus de detail que
ne l’a fait Dolomieu ,, prétend qu’à Ponza le tra-
chyte prifmatique paroît avoir été injecté à travers
la matière pulvérulente dont nous venons de
parler, t e que partout où il la touche, fa bafe
terreufê eft convertie en un rrachyte vitreux, t e
quelquefois émaillé. Cette roche renferme au fil le
verre volcanique connu fous le nom d‘ ob fia ien n e
L’un des points les plus élevés de l’îie, eft
la montagne délia Guardia; fa bafe eft formée
d’un trachyte demi-vitreux , fur lequel repofe
une roche de trois cents #pieds d’épaifleur, qui
diffère un peu du trachyte commun, t e à laquelle
l'auteur donne le nom de pierre grijc, à caufe de
la couleur qui la diftingue.
Dansl’île deZannone, la roche trachitique repofe
vifiblement fur un calcaire que le mineialo-
gifte Brochi confidère comme appartenant à la
formation'intermediaire ; au point de contait, ce
calcaire paflè à la roche connue fous le nom de
Dolomie, il eft probable que la même fucceftion
de dépôts exifte dans V i le de Ponza, quoiqu'elle
n’y foit point apparente, ce qui donne»oit à cette
île t e à ceiles qui l’entourent, une origine beaucoup
plus ancienne que celle des volcans d’Auvergne,
donc les' lave? repofent fur un calcaire d’eau
douce. (J. H-0 ‘
PONTS NATURELS. On comprend fous
cette dénomination les arcades plus ou moins ré* j
gulières qui traverfent certains rochers, S e qui ont
fouvent une grande reflemblance avec les arches
des ponts faits par la main de l'homme. Lorf-
que ces arcades naturelles s’élèvent au-deffus
d’une rivière, elles ont tout-à-fait l’apparence d’un
pont. Long temps on a cru que l’origine de ces
arcades , qui fe trouvent ordinairement dans des
vallées garnies de rochers, âvoienfété creuféés
par les cours d’eau qui paffent deftous ; cependant
il eft probable que les eaux fe dëtournerôient plutôt
que de renverfer un fragment de rocher,
ou plutft elles s’éleveroient le long du rocher
comme devant un batardeau, . t e le dé-
truiroient par fa partie fupérieure , plutôt que
de l’entamer par fa partie inférieure. Jl eft donc
plus vraifernblable que‘ lés ponts naturels ont la
même origine que certaines cavernes , t e remarquons
que celles-ci nè font dues aux efforts ï
d’aucun cours d’eau. Cavernes.
Nous pourrions citer un grand nombre de
ponts naturels dont la régularité eft un fujet d’admiration
pour le voyageur. Tel eft celui d’Ico-
nonzo en Amérique, aux environs de Bogota; tel
eft, en France, celui d’Arc, fous lequel coule l’Ardèche.
Ce pont qui a été décrit avec exactitude
par M. Rofet, ingénieur-géographe, peut donner
une idée'de tous les aütres. il eft formé d’une
arche à plein cintre qui traverfe un rocher calcaire
de plus de feize mètres d’épaifleur ; re hau-
teuï-eft de 2 y à 30 mètres t e fa largeur d’environ
60. -
M. Rofet s’eft atta-ché à prouver que ce pont
n’é,toit point le rélultat des efforts du courant de
l'Ardèche, «c II luffit, dit-il dans un Mémoire
»> inféré dans le Recueil de la Société d’hiftoire
.» naturelle de Paris, d’avoir examiné lès lieux
« pour être convaincu du contraire : d’abord la
» lurface intérieure du cintre n étant point unie ,
» n’a pas été faite par un corps frottant ; ainfi ,
» non-feulement les eaux n’ont point percéTar-
»3 che, mais-, encore elles ne font pas même
» agrandie ; fi le rocher d’Arc s’étoit opppfé aii
33 pafiage de la rivière , pareille chofe feroit éga-
»3 iement arrivée 600 mètres plus bas. Vis-à-
33 vis le village de Chaînes, la vallée eft coupée
33 tranfverfalement par un rocher 'fembiable à ce-
33 lui d’Arc. Pendant un certain temps, les eaux
33 ont palTé par-defius, aiq£ que tout l’annonce;
33 mais enfin il èfi arrivé une cataftrophe fur la
33 gauche, qui a ouvert un pafiage à ia rivière ,
>3 laquelle fait-actuellement un grand détour "en
»3 cet èndroit; t e en examinant le rocher qu'elle
33 laifle à découvert, on ne voit aucun comme n-
3* cernent de perforation. >3
M. Rofet penfe avec raifon, félon nous, que
le pont d’Arc n’eft qu’une caverne; il en donne
pour preuve que le long du cours de l’Ardèche,
les rochers à pic font percés d’un grand nombre
de cavités qui n’or.t pu être creufées par les eaux,
puisqu'elles coulent dans un.fens parallèle à leur
ouverture ,
ouverture, & il en a même remarqué plufieurs
qui offrent des cintres tout-à-fait femblables au j
pont d’Arc ; il a de plus obfervé à droite t e à
gauche de celui-ci, de grandes cavités à plus de
vingt-cinq mètres au-deflus du niveau de la rivière,
t e taillées dans le roc > dans un fens op-
pofé à fon cours. Enfin, au fommet de la montagne
appelée la Dent de Re1 , à environ deux lieues
d’Arc, on remarque une arche de douze mètres
de longueur & de trois de hauteur, qui, par fa po-
fition , annonce qu’aucun cours d’eau n’a jamais
paffé defibus ; d’ailleurs le pont d'Arc eft formé
a une roche calcaire fècondaire & caverneufe,
c’eft-à-dire, remplie de cavités plus ou moins
confidérables, dans lefquelles il ne faut pas s’étonner
d’en trouver quelques-unes qui pénétrant
de part en part certains pans de roche, forment
de véritables arcades qui dans certaines localités
reçoivent le nom de ponts naturels.
Si l’on faifoit remarquer que le pont naturel
d’icononzo , près Bogota, n’eft pas formé d’une
roche analogue à celle du pont d’Arc, mais qu’il
eft formé d'un véritable grès, nous répondrions
que, d’après les obfervations deM. de Humboldt,
ce grès eft rempli aufli de cavernes comme le calcaire
de l’Ardèche, & qu’ainfi le pont d’Icononzo
eft dû à la même caufe que celui d’Arc.
Le même phénomène a lieu en Virginie : la ri
vière James traverfe les monts Alleghanys, en paf-
fant fous une arcade de. 60 mètres de hauteur, fur
1 j de largeur au-deffus du niveau de Teau, t e fur
20 dans fa partie la plus bafle, car l’arc fe rétrécit
près de fa bafe. Ce pont eft formé d'une roche
calcaire à couches horizontales fur le Stock-Çreek,
branche du Clinch-Rive, qui coule dans la vallée
iituée entre les monts Cumberland t e Alleghanys.
On connoît un autre pont naturel dont la hauteur
eft d’environ 100 mètres, t e dont la roche eft de
même nature que celle du précédent. Ces ponts
font tous dus à une caufe analogue à celle que nous
venons d’expofer. (J. H.)
PORTAGE. On appelle ainfi en Amérique un
efpace de terre peu confidérable . compris entre,
deux cours d’eau navigables, parce que lorfque
12s Américains voyagent dans l’intérieur des terres
, obligés fréquemment de remonter ou de def-
cendre les rivières, ils font quelquefois forcés,
pour abréger leur chemin , de porter leurs canots
d’une rivière à l’autre. (J. H.) ,
PORTO SANTO. Cette îl&qui fut découverte
en 1413, le jour de la Touflaint, par les Portugais,
reçut pour cette raifon le nom qu elle porte. Elle
eft fituée par 5 3 degrés de latitude leptentrionale
& 19 degrés fo minutes de longitude occidentale
du méridien de Paris, t e . à i j lieues au nord-eft
de Madère..
Cette île a environ fix ou fept lieues de circonférence.
Son fo) eft fertile. Elle produit furtout du
Géographie-Phy/ique. Tome K .
blé t e de l’avoine ; elle nourrit des boeufs, des
porcs t e une grande quantité de lapins.
Suivant les dernières obfervations faites par les
naturaliftes qui ont vifité Porto Santo, fes rochers
font formés d’un porphyre trapéen. (J. H.)
POTOMACK. Ce fleuve prend fa fource fur le
verfant de la crête la plus élevée des mont^ Alleghanys,
dans une des vallées qui s’étendent du
nord au fud, t e foimées par les ramifications des
montagnes Bleues. Cette vallée eft à peu près fituée
vers le 39e. degré de latitude feptentrionale,
& le 82e. de longitude occidentale du méridien de
Paris.
Le Potômack coule d’abord du fud-oueft au
nord-eft, fur une étendue de quarante lieues juf-
qu’à la principale chaîne des montagnes Bleues
qu’il traverfe, & d’oû il fe dirige enfuite èn fer-
pentant au milieu d’une vallée de quinze lieues de
large, formée par deux branches de ces montagnes
qu’il traverfe une fécondé fois, t e d’où les finuo-
fités de fon coûts fe dirigent pendant quarante
lieues jufque dans la baie de Chélapeak , où fon
embouchure a environ cinq lieues de large. Les
principales rivières qui l’alimentent, descendent
aufli des montagnes Bleues ; plufieurs font afiez
importantes, & fe joignent au fleuve en aboutif-
fant à fa rive droite. Ces rivières font : le Wappo-
como, qui a environ trente lieues de cours, t e le
Shannando , dont le cours eft d’environ cinquante
lieues. Sur fa rive gauche, le fleuve ne reçoit que
la rivière de Hag, dont l’étendue eft tout au plus
de dix lieues.
Le Potomack, dont les finuofîtés forment un
cours de plus de cent vingt lieues, eft navigab’e
depuis Cumberland jufqu’à la mer, c’eft-à-dire à
environ vingt lieues de fa fource ; on prétend que
la marée s’y fait fentir jufqu’à la ville de Les, cinquante
lieues au-defius de Ion embouchure.
Le favant Y'olney dit que ce qui l’a le plus
frappé dans fon voyage aux Etats-Unis, c’eft la
rupture que le Potomack a faite au milieu des
montagnes Bleues pour s'y frayer un pafiage. Selon
lui, -cette rupture eft plus gigantefque que
celles que fe font faites au travers des Alleghanys
& des montagnes Bleues , le James, la Sufquehan-
nah, la Delawate & autres grands cours d’eau.
C’eft furtout la fécondé rupture qui a le plus excité
fon admiration. Elle eft fituée environ deux lieues
au-deflous de l’embouchure du Shannando. Ce
qu’il dit à ce fujet pouvant donner iine idée du
pays que traverfe le Potomack, une citation de ce
célébré'auteur ne fera point déplacée ici.
« Je venois, dit-il, deFrédérik-Town, diftant
» d’environ vingt milles, & je marchois du fud-elt
»» vers le fud-oueft, par un pays boifé & ondulé;
>» après avoir traverfé un premier fillon alfez bien
»3 marque, quoique de pente ai fée, je commençai
33 à voir devant moi, à onze ou douze milles vers
« l’oueftj le chaînon de. Blue-Ridge, femblable à