
Nepos, parlen t de l’infal abrité de la Sardaigne : les
mêmes caufes qui exiftoient alors font encore inhérentes
au fol. Lesmiafmes qui s’ exhalent des marais
, fur tout après les premières pluies, donnent
lieu à des üèvres intermittentes fort dangereules,
& qui doivent être un des principaux obftacles à
l'augmentation de la population.
Les autres maladies, communes à toutes les
parties de l’ Europe , ne dépendent ni de l’atmof-
phère, ni de la nature des localités. ( J. H. )
SARNEN (Vallée de). Cette magnifique vallée
du canton d’Unterwald en SuilTe, e'ft formée par
deux chaînes, dont l'une fe termine au nord par
le mont Pilate, à peu de diftance du lac de
Lucerne, & dont l'autre porte le nom de Storreck.
Ces montagnes calcaires renferment de beaux
marbres. La partie méridionale de la vallée eft occupée
par un lac qui porte le nom du village de
Lungern; il a une lieue de long : il eft fitué
à 2300 pieds de hauteur. Le riiilfeau de l ’A a , qui
fort de ce la c , forme deux belles cafcades fituées
à une lieues l’ une de l’ autre ; il va fe jeter dans
le lac de Sarnen, qui a une lieue & demie de longueur
& une demie de largeur. C e lac eft très-poif-
lonneux, fes bords fontcouverts de behes prairies ;
la verdure des montagnes qui l’ entourent donne à j
à cette belle vallée une agréable fraîcheur & un i
afpect vraimentpaftoral. (J. H .)
SASSENAGE. Montagne du département de I
l ’I fere, qui donne Con nom à un bq.ur.g fitué à j
deux lieues à l ’oueft de Grenoble, & qui eft re-1
nommé par le com nerce des excellens fromages |
qui fe fabriquent dans les montagnes environ-j
nantes. Cette montagnè., au pied de laquelle .coule ;
le Furon, ruiifeau dont le cours rapide forme une j
jolie cafcade, eft célèbre par deux grottes fituées i
vers fa b afe, & dont l’ouverture a 2 5 pieds de ;
h uit fur autant de large ; un fentier efcarpé y con- j
diiit : on y voit d'abord un veftibule , large de 74!
pieds, haut de 48 & profond de 43. De ce v e fti-:
bule on arrive à d’autres grottes dont les ouver- :
tares font inégales. La plus confidérable eft celle
que l’on voit à gauche, & d'où fort avec fracas
le torrent de Germe qui ferpente dans l’ intérieur
de ces grottes, & fo rm e l Fa fortie une très-belle
cafcade. Les eaux qui circulent dans .ces g ilcries
fouterraines empêcnent d’y pénétrer, mais Voeil
peut diftinguer l’étendue confidérable du chemin
qu’on pourroit y parcourir,fi la prudence ^obligeait
les curieux à fe contenter d’admirer la prodigieufe
hauteur de leurs voûtes. L’ une des plus petites
grottes intérieures, renferme deux pierres creu-
fées, de forme cylindrique , & qui, fous le nom
de cuves de Sajfenage, tenoient jadis un rang parmi
les merveilles du Dauphinée. (J. H .)
SAUT. Voye\ Pentes des cours d ’e a u .
SA V AN N AH . C e tte rivière des États-Unis a
deux four ces dans les montagnes Apa lâches, à
peu de diftance du 35 e. deg„ de latitude, ou aux
limites du nord de la Géorgie. Elle va dans une
direction fud-eft fe jeter dans l’ océan Atlantique*
au-deflous du 32e. deg. Elle eft naviguablejufqu’ à
la ville d'Augufta pour les bateaux qui n ’excèdent
pas 70 tonneaux i mais les grands bâttrrvens ne
peuvent remonter que jufqu’ à la ville même .de
Savannah, fituée à 17 milles de la mer, tandis que
la ville d’Augufta.en eft éloignée de 3.57 milles.
Les branches fupérieures de la Savannah, nommées
le T-ugolo "& le Kéovre, ont chacune plus
de 100 verges de largeur à quelque diftance de fon
confluent.
La Savannah, ati-deflbus du 34e. deg. de latitude.,
reçoit deux autres rivières venant de l’ou e ft,
la Salurgée & la Rivière large. Le fort anglais
Charlotte exiftoit autrefois au confluent de cette
branche.
La Savannah forme la ligne de limite entre la
Géorgie &c 1a Caroline du fud. (J . JJ.)
SAYANSK (Montagnes d e ) . Quelques géographes
donnent ce nom à une partie du .petit
Altaï qu’ils ont érigée en chaîne diûinfte : mais
ni l ’afpeét du fol , ni la minéralogie de cette
contrée, ne juftifient cette opinion.f C.ecte prétendue
chaîne s'étendrait entre TEiiifleï & le
lac Baïkal,. & ne fe pxéfenterok que comme un
appendice du petit A lta ï, dont elle ,n'eft réellement
pas détachée. Quoi qu’ il en foii, la vafte région
montagneufe comprife entre le lac & le
fleuve, eft habitablepreique partout : aucun fom-
met ne s'y élève jufqu’ à la hauteur des neiges
éternelles, St on ne voit point de .glaciers dans
les vallées les plus élevées. Larfque ,les montagnes
ne font pas entièrement b o ifé e , c ’ eft parce
que la roche eft dépouillée de terre végétale-
L ’ abondance & la variété du gibier qui peuple
toute cette contrée, témoignent aifez qu'ellefour-
nit des alimens à cette .foule immenfe de quadrupèdes
& d'oifeaux ., & qu'elle en fourniroit encore
plus à Fhomme qui la cultiveroit. Comme
dans tous le nord de l’Afie, le froid y eft beaucoup
plus grand qu’en Europe,, à la même latitude :
fur le 54e. parallèle, le.thermomètre defcend allez
fréquemment au-delfous de la congélation du
mercure.
Jufqu’à prêtent .aucune mine n’eû exploitée
' dans cette contrée ou les indices de richeiTes
! minérales ne manquent point. Les exploitations y
j feroient d’autant plus faciles, que le charbon de
terre y viendroit au fecours des forêts j plufieurs
affleurement de houillères font déjà reconnus.
Mais il eft évident que ces fourc-es de profpéricé
future ne couleront que lorfque la population fera
confidérablement accrue, non feulement dans la
Sibérie., mais dans l'Afie centrale, :& que les relations
commerciales entre la Chine & l'E uro p e,
par la Mongolie & la Tartarie, feront beaucoup
plus aâives qu'elles ne le font aujourd'hui. ( F. )
SCANDINAVIE. Voyeç Système de montagne.
SCHAF.FILK ( Vallée de >. Cette vallée de la
Suiffe, comprife dans le canton des Grîfons, eft
formée pat deux chaînes de montagnes, dont les
plus confîdérables font te mont Stréta & le Péren-
delta. Les Commets de celle-c i, couverts de glaces,
donnent naiffance à la PUJfure, l’ un des torrens
les plus furieux des Alpes rhétîermes, qui parcourt
la vallée dans toute fa longueur, c ’eft-à-
dire pendant près de fix lieues, après avoir
raffemblé les eaux de plufïeurs torrens, parmi
lefquels VArafckca, le plus impétueux, va fe réu- j
nir au Rhin au-deflous de Coire. Cette vallée,
bordée de rochers efcarpés, furcout fur la droite
de la Plëflùre, eft fort peuplée. La ville de Schal-
filk eft fituée de la manière la plus pittorefque au
milieu de roches perpendiculaires. (J . H. )
SCHEIDECK. On donne ce nom, en Suiffe, à
deux montagnes fituées dans le canton de Berne.
La première, qui domine la va.lée de Grindelv'ald,
8c qui forme une arête appelée U Dos d’Anc (Efelf-
ruken), eft élevée de 6,coo pieds au-deffus du niveau
ue la mer. C ’eft en paffantfur cette montagne
de la vallée s’étend du nord au fud un vallon latéral
que l'on eft témoin du phénomène des lavanges
d’été, fortes d’ avalanches de neige qui font un bruit
épouvantable, mais qui ne font d'aucun danger
pour les voyageurs, parce qu’elles ne tombent que
fur les parties les plus élevées des montagnes, où
les neiges féjouraent pendant l’été.
L’autre Scheideck eft fitué à l’oueft du premier;
il eft de 4,Joo pieds au-deffus du lac de
Thun, & de 6,280 au-deffus de la mer. Quoique
plus important que l’autre, il ne préfente point de
phénomènes plus intéreffans, ni de beaucés plus
remarquables. _ (J. H.)
SCHISTE. Voyei Roche.
SCHMIZZA, Rivière du Monténégro qui fe
forme près de Bichifi des eaux deplufieurs torrens 3c
ruiffeaux venus des monts fupérieurs- Son cours
devient affez confidérable près du monaltère de
Saint-Bafile, & elle va fe jeter dans la Moraka a
un mille au-deffus de l’embouchure du Simi.
(J . H .)
SCHflECHENTH AL (Vallée de). Cette vallée,
fituée dans le canton d ’Uri en Suiffe, eft formée
par deux chaînes qui viennent fe terminer près de
l'extrémité méridionale du lac des Quatre-Can-
tons : elle a quatre lieues de long. Le Schoechen-
bach, qui la traverfe, eft un torrent fougueux dont
les eaux yont fe jeter dans le lac. Vers le milieu
qui s’enfonce entre d’épouvantables montagnes
furmontées de glaciers, & qui appartiennent
au mont Dodi : le plus rapproche ae ces.
glaciers eft celui du Scheerhorn, montagne haute
de 10,000 pieds , qui doit fon nom à fes deux
cimes fourchues que les Suiffes appellent/« Cifeaux
(Seheere). Le Schoechen prend fa fource au-deL-
fous des glaciers de cette montagne» aux environs,
l’eau tombe en cafcades du haut de plufieurs
i cimes » la plus belle eft celle du Staubi. Cette
; vallée eft riche en pâturages St peuplee par une
; belle race d’hommes. (J. H .)
S CH O H H A V A , montagne de l’Yemen. Voyeà
Asie. •
SCHOUMAGIN. Ces îles, qui forment un
groupe ou petit archipel fitué à peu de diftance de
la côte méridionale de la pointe d Ahaska, par
le 55e. deg. de latitude feptentrionale, ont été
découvertes, en 1790, par Schoumagin, matelot
rufte qui fervoit dans l’expédition faite par le
commodore Billings, d’après les ordres de l’impératrice
Catherine II. -
Ces îles font nombreufes & très-rapprochées
les unes des autres j elles occupent de 1 eft à
l’oueft une étendue d’environ 60 lieues, & dn
fud au nord plus de 15.
Les voyageurs qui les ont vues ne difent point
de quelle nature eft le terrain de ces îles; mais
leur élévation, leur fertilité, font foupçonner
qu’elles font compofées de roches volcaniques.
Elles ne font point boifées, mais les lieux bas,
les vallées font affez riches en herbages & en
lichens. Elles renferment des montagnes très-
élevées : celles-ci font conftamment couvertes de
neiges, les autres font d’ une couleur brunâtre qui
confirme l’opinion que nous avons de leur origine
volcanique.
Les rochers qui entourent les îles Schoumagui
en rendent l’abord dangereux ; les intervalles qui
les réparent ne font même pas navigables.
On fait, par la relation du commodore Billings,
que dans le mois de juin même, l’air eft ii épais
fur ces îles & dans les parages dont elles dépendent,
que, bien qu’elles ne foient éloignées que de
quelques lieues du continent américains, on ne
peut pas l’apercevoir.
Les îles Schoumagin font fréquentées par les
chafleurs rufles qui vont à la recherche des phoques
& des oifeaux ; ces animaux font très-nombreux,
& l’on trouve, dans les environs de ces îles, ua
grand nombre de baleines. (J. H .)
SCHRECKHORN. Montagne du canton de
Berne en Suiffe, élevée de 12,550 pieds au-defius
du niveau de la mer. Elle domine les fameux
glaciers du Grindelwald, qui s’étendent entre cette
montagne & le Wetterhorn, en formant une fu