
io deg. de longitude occidentale. Sa longueur
eft de 1 30 lieues 6c fa largeur de 3S dans les
parties où elle eft la plus large. Ses fommets ne
font pas aflez élevés pour conferver de la neige
pendant neuf mois de l'année. Voici ce qu en dit
M. Bory de Saint-Vincent : « On ne peut pas
dire exactement qu’elle fépare les eaux du Gua-
diana de celles du Guadalquivir, plufieurs affluens
de ce fleuve la coupant en différens fens & venant
prendre leurs fources dans des plateaux que
d’ abord on pourroit croire être tributaires du
premier. Les Sierras d’Alcaraz, de Ségura & de
Sagra en font à l’eft les premières montagnes,
& peut-être celles de Cazorla en devroient faire
partie. Ici les cours d’eaux traverfent fl fouvent ■
à pic ce qu’on nomme ordinairement des chaînes,
ou ces chaînes femblent fe plaire à couper des
cours d’eaux, qu’ on ne fait trop fouvent à quel
fyftème de monts, féparés par un grand fleuve,
rapporter tel ou tel contrefort anomal.
m La grande route de Madrid en Andaloufîe,
à travers les plateaux de la Nouvelle-Caftille &
de la Manche, coupe la Sierra-Moréna, qui eft
la partie centrale du fyftème, dans 1 une de fes
parties les plus étroites & en même temps des
plus élevées. On a profité de l’embrafure naturelle,
formée par un précipice nommé Defpena-
Perros (Précipite-Chien), pour établir une communication
des plus fûres , mais' en même temps
où il feroit facile d’arrêter de nombreux aflail-
lans. Les cols de l’Almudiel 6c deïRey (du Roi),
qui en font voifins, ont de huit à neuf cents mè-
rres d'élévation au deffus du niveau de la mer. »
N
N A TRO N (Lacs d e ) . L e fous-carbonate dè
foude des chimiftes eft ce qu’ on nomme vulgairement
nation. C ’eft une fubftance minérale dont
l-’ analyfe faite par Klaproth a donné :
tous ces lacs font quelquefois à fec. La vallée
qu’ ils occupent s’étend du nord-oueft au fud-eft
l ’efpace de 25 lieues & en a 2 de largeur. Elle
eft féparée du Nil par un plateau calcaire de iû
lieues d’étendue.
Pendant trois mois chaque année de nom-
breufes fources portent leurs eaux dans la vallée
S o u d e .......... ................................. 37
Acide carbonique....................... 3° 0
E a u ................................. ** |
Sulfate de foude.. . . . . r . . . . . • 2. 5
Cette fubftance fe trouve formée par la nature
dans différentes contrées de la terre. Elle eft due
à la décompofition journalière 6c fimultanée de
l’hydro-chlorate de foude 6c du carbonate de
chaux qui exiftent dans certaines eaux faumâtres.
Elle abonde en E gyp te, particulièrement dans la
vallée occupée par les lacs de natron, ficués dans
le défert de Thaïet. Ces lacs, au nombre de fix ,
font à 21 lieues à l’oueft nord-oueft du Caire 5
leur étendue eft de 3,000 pas fur 1,500. Birket-el-
Douàrah eft le nom des deux plus confiiérables,
qui n’en forment qu’ un feul lorfque l’eau atteint la
plus grande hauteur. Dans les grandes chaleurs
des lacs par fa pente orientale, qui eft du côté
du Nil : ce qui a fait préfumer que ces eaux font
fournies par le fleuve & fuintent à travers le plateau.
Ces eaux s’évaporent enfuite 6c laiffent les
lacs prefqu’entièrement à fec : ce qui fe conçoit,
parce qu’ils ont généralement peu de profondeur 5
ceux qu’on a obfervés avec foin n’ ont qu’environ
un pied & demi d’ eau vers le milieu.
Ces lacs contiennent trois efpèces de fe l,
qui y font même quelquefois féparés : la partiè
orientale fourni du natron ou fous-carbonate de
foudei le centre, du fe l de glauber oufulfate de
foude ; la partie orientale, du fe l marin ou hydrochlorate
de foude. On a remarqué que lorfque ces
trois fels fe trouvent dilfous dans les mêmes
eaux, c’eft le fel marin qui criftallife le premier,
enfuite le natron ou le fei de glauber, de forte
qu’au bout de quelques années il doit y avoir
plufieurs alternances de couches.
Le natron eft fujet à tomber facilement en ef-
florefcence, effet que l’ on attribue à la perte de
fon eau de criftallifation j cependant en Egypte ,
où l’extrême féchereffe devroit évaporer prefque
entièrement cette eau, il conferve allez de fo-
lidité pour être employé comme pierre de conf-
truêtion. r 1 1
C e fel fe trouve aufli au fond de plufieurs lacs
en Sibérie S1 dans l’Afie centrale, en Amérique
6c dans quelques contrées de l’Europe, particulièrement
en Hongrie fur le territoire du co-
mitat d$ Bihar, dans les lacs appelés fejer-to ou
lacs-blancs, parce que pendant l’été .l’eau qui
^’évapore couvre leur fond fableux d’une efflo-
refcence blanche qui arau autre chofe que le
natron. Voye^ Soude.
NAVIGATEURS (Iles d es ). Ainfi que nous
l’avons fait obferver ailleurs, la dénomination de
cet archipel, bien qu’ elle lui ait été donnée par
Bougainville, eft aflez inexacte, puifque tous les
h. bitans de la Polynéfie mettent une adrefie plus
ou moins grande à diriger leurs pirogues. Ces
îles font fit-uées entre le 13e. 6c le 15e. deg. de
latitude fud, 6c entre le 170e. & le 175e. deg. de
longitude oueft. Elles font en général élevées 6c
bordées de récifs de corail. Les plaines s’ étendent
jufqu’aux rivages & des montagnes occupent leur
partie centrale. Leur fol paroît etre d’une grande
i fe r t i l i t é à en juger par la variété infinie de cocotiers,
d’ orangers*,. de bananiers & d’ autres arbres
fruitiers q*ii les couvrent. Les femmes y font
jolies, grandes & bien faites, mais ne comptent
point la pudeur parmi leurs vertus. La phyfiono-
mie des hommes porte l’exprefiion de la férocité.
La plus grande des ces île eft Pola 3 que le
capitaine Edwards nomma Chatam. 6c dans laquelle
il remarqua une rivière confîdérable dont l’embouchure
offre un aflez bon ancrage. Ooyolava
eft une des îles les plus belles, les plus fertiles
& les plus peuplées de la Polynéfie. La Péroufe
y vit un village fi important qu’il le prit pour une
ville. Maouna a mérité le furnom de' Majfacre,
que lui donna cet infortuné navigateur: le capitaine
Langle, le naturalise Lamanon & neuf
marins français furent victimes de la perfidie de
fes habitans.
NAXIE. lié de l’Archipel que les anciens
Grecs nommoient Naxos 6c que les modernes appellent
Naxia. Elle eft fituée par 37 deg. de latitude
nord 6c 23 deg. de longitude e f t , & eft
féparée de l’île de Paro par un canal de 2 lieues
de largeur. C ’eft la plus confidérable des Cycl^'-
des; fa forme eft à peu près ovale; fa longueur
eft de 7 lieues, fa largeur de 5 , fa circonférence
de 30 6c fa fuperficie de 14. Ses côtes font1 généralement
efearpées ; fes montagnes font corn-
pofées de fehiftes, de gneifs, de porphyre 6c de
calcaire faccaroïde. La grande quantité d’émeri
qu’elles fournilfent eft depuis long-temps devenue
une'branche de commerce. Leurs flancs font
couverts de lentifques, de caroubiers, de myrte
s , de fraifiers, de fariettes , de ciftes, de lauriers,
de platanes 6c d’agnus-caftus. Le fol de cette
île eft en général fertile mais mal cultivé.
NEAGH (L ough). Lac d’Irlande qui baigne
au fud 6c à l’eft le comté d’Antrim. Il a environ
■ 8 lieues de longueur, 4 de largeur & 32 de circonférence.
Les principaux cours d’eau qu’il reçoit
font le Ballinderry, le Blackwatter & le
Bann, qui en fort par fon extrémité ieptentrionale
en formant plufieurs chutes pour aller fe jeter
dans l'Océan. La. quantité d’eau que ce lac fournit
à l’Atlantique eft fi peu confiderable, en com-
paraifon de celle qu’ il reçoit, qu’ on a cru qu’il
devoit avoir quelque écoulement fouterrain. On
allure qu’elles font fubir au bois une forte de
pétrification, mais il eft probable qu’elles font
Amplement incruftantes.
NEELGHERRY; Nom d’une petite chaîne de
montagne de l ’Inde, dont les points cuiminans
font à 2,438 6c 2,742 mètres au-défi us du niveau
des mers. Les villages y font fitués à des élévations
qui varient depuis 5 ,joo jufqu’ à 8,000
pieds. Le pays préfente une lucceflion d ’ondulations,
de pics 6c de cours d’eau qui lui donnent
un afpeét très-pittorefque. D’après les obfervations
qui ont été confignées dans les tranfaétions de la
Société médicale de Calcutta, le climat en eft
très-nngulier ; la température y eft remarquable
par ion uniformité. Le thermomètré, depuis les
mois les plus chauds jufqu’aux plus froids, y varie
moins qu’en Europe, il n'offre pas entre fes deux
extrêmes une différence de plus de 22 degrés
centigrades. La température moyenne de Jacka-
nary, fitué à 5,000 pieds anglais de hauteur, eft
de 15 degrés; celle du village d’Ootacamund, a
8,500 pieds, eft de 13 degrés. Le printemps commence
en février. r
La végétation y eft aétivée par par plus de
foixanre-quatre pouces d’eau qui y tombe annuellement,
furtout dans les mois les plus chauds.
L’air y eft pur 6c le ciel généralement ferein,
quoiqu’il foit continuellement brumeux dans les
plaines environnantes.
NÉGREPONT. Cette île , appelée Egripos ou
Egrikos, eft l’antique Eub&a. C ’eft la plus grande
de l’Archipel. Elle n’ eft féparée du continent que
par un canal étroit, qui n’ a pas plus de 200 pieds
de large dans quelques endroits. Sa longueur eft
de 38 lieues, fa largeur de 2 à 8 & fa circonférence
d’environ 120 lieues; on lui en donne
195 de fuperficie. Une chaîne de montagnes la
traverfe dans fa longueur : les principales d’ entre
elles font, à partir du nord-oueft, Lithada, Ploko-
V ouno, Dipfo, Kandili, Delphi, Vlacho-Vouni
& Saint-Elie. Leur conftitudon eft calcaire, mais
elles appartiennent aux fédimens inférieurs &
moyens ; on ^remarque aufli des roches volca niques.
JLa bafe du mont Saint-Elie eft formée de
marbres faccharoïdes & de roches anciennes renfermant
de l’asbefte. Les plus importans de fes cours
d’eau font- le Koumi & le Miftéfona. On y trouve
plufieurs fources thermales.
Le flux & le reflux que l’on obferve dans le
canal qui fépare l’île du continent font remarquables
par leur irrégularité. Ainfi du premier au
feptième jo u r , du quatorzième au vingtième &
pendant les trois derniers jours de la lune, les
flux & reflux font réguliers ; tandis que dans les
aunes jours les mouvemens deviennent tellement
irréguliers que le nombre des marées s’élève jufqu’à
onze, douze, treize & même quatorze dans
l’eipace de vingt-quatre heures.
NESS. Lac d’Ecoffe à 2 lieues d’ Invernefs. Il
a 8 lieues de longueur & un tiers de lieues de
largeur. Sa profondeur eft confidérable, puif-
qu’ elle varie de 60 à 13 5 brades. Après de-longues
pluies, fes eaux s’élèvent de 8 à 10 pieds.
Elles font falubres & ne gèlent jamais. Lors du
tremblement de terre de Lisbonne, elles fe foule-
vèvent fpontanément & débordèrent avec une im-
pétuofité extraordinaire , & pendant plufieurs
heures continuèrent à s’ élever 6c à s’abaiifer violemment.
E e e e e e 2