
la glauconie fablonneufe ou le g r e e n - s a n d des
Anglais, une couche d’argile qui paroït être leur
w e a ld - c la y , le fable ferrugineux ou leur ir o n -
f a n d qui repofe, au cap de la Hève, près le Havre,
fur quelques bancs calcaires qui alternent avec
une argile bleue qui leur fuccède en fuite- Cette
argile, à en juger par les foflîles qu'elle renferme,
paroït être analogue à celle de k im m e r id g e ou
au k im m e r id g e - c la y des Anglais. (J. H.)
SEL DE GLAUBER FOSSILE. V o y t \ Soude.
SELAQUE. Petite rivière de 5 lieues.de cours,
qui fe jette dans la Manche près d’Ambleteufe ,
dans le département du Pas-de-Calais. Le terrain
qu'elle parcourt appartient, près de fi Tource,
aux terrains de fédiment fupérieur, & vers les
bords de l'Océan, aux terrains de fédiment
moyen. (J. H)
SEPTIMER. Cette montagne , fituée en Suiffe,
dans le canton des Criions, forme, avec les monts
Julliers & Àbula* la con’inuation d'une chaîne qui,
avec le Splugen & le Bernardin, va fe rattacher
au Saint-Goth.ird. -Sa conftitution eft granitique ;
c’eft par cette montagne que les peuples du nord
fe répandirent en Italie. Le Septimer elt célèbre
par le phénomène qu’il préfenta en 1575, d’un
torrent de fange qui, tombant de les pentes mé-
ridionales , porta la défolation dans la belle vallée
de Cafaccia. Le même événement fe renouvela
en 1797, mais avec moins de violence : les villages
de S c h w e n d i 6 c de H o c h f te t te n perdirent cinquante-
fept maifons, des jardins & des prés confidérables,
qui relièrent enfevelis fous les dépôts du torrent
boueux.
Les glaciers du Septimer donnent, au nord,
nailfance à l'un des amuens de YAbula 3 qui va fe
réunir au Rhin , & de fes flancs méridionaux def-
cend la N i e r a , qui va fe jeter dans le lac de N o v a l e ,
ou C h ia v e n n a , qui communique , par un canal naturel
avec le lac de Corne. ( J. H. )
SERPENTEMENT DES RIVIÈRES. V o y n
Bassins, Vallées.
SERPHO, ou Séripiio , île de l'Archipel grec,
faifant partie du groupe des Cyclades , elt fituée
au nord-ouelt de Paros, par le 22e. deg. 10 min.
de longitude, & le 37e. deg. 20 min. de lat tade
feptentrionale. Sa figure elt prefque circulaire 5 fon
fol elt montueux 6c aride, & l’on elt tenté de
croire que c'eft à fa nudité qu’il faut attribuer la
tradition fabuleufe qui porte que Perfée changea
en pierres jufqu'aux habitans de l’île. Les mines
de fer y font abondantes 5, mais, quoiqu'on n’y
trouve point d'or, on feroit tenté de croire que
les anciens Grecs en trouvèrent fur fôn fol, 6c
que c’elt à ce métal qu’elt due la fable de Jupiter
changé en pluie d'er pour féduire Etanaé; car on
fait que cette île eft le lieu de cette fcène mythologique.
Elle a un peu plus de deux lieues du nord
au fud? 6c à peu près autant de.l'eft à l'oueft.
(J . H .)
SERRAT (Mont). Cette montagne, au pied
de laquelle coule le Rio Llobregat, à neuf lieues au
nord-oueft de Barcelone, eft remarquable par fa
forme fingulière. Elle eft ifo lé e , 6c furmontée de
fommets pyramidaux qui par leur enfemble lui
donnent, de lo in, le profil d'une feie. C'eft là
l'origine de fon nom, qui lignifie mont scié. Ces
fommets s’élèvent au-delfus leur bafe à y©,
100 & 150 pieds de hauteur- La maffe qui les fup-
porte eft compofée de roches fehifteufes 6c calcaires,
dont l’ intérieur eft miné par dts cavités
remplies de ftalaétires.
Le mont Serrât eft prefque toujours entouré de
nuage qui cachent fon fommet ou s'abaiftènt vers
fa bafe. La chaîne dont il forme l’extrémité, fe rattache,
par plufieurs montagnes ifolé e s , au mont
Cadis & au mont Canigou, qui'dépendent du
fyftème pyrénaïque.
Avant d’arriver aux diffère ns fommets pyramidaux
du mont Serrât, on voit un couvent, une
chapelle confacrée à la Vierge 6c plufieurs ermitages.
Cette chapelle fe trouve à 3,804 pieds
au-deffus du niveau de la Méditerranée.
( J .H . )
SÈVRES. Voye\ Terrains.
SHAMO; autrement Cobi ou Gobi. V o y e \
Désert, au Supplément.
SHANNON. On défigne fous ce nom le plus
grand cours d ’eau de l’ Irlande : nous l’appellerons
f l e u v e , parce qu’il reçoit fur fes deux rives plufieurs
rivières. 11 fort du lac Allen, dans le comté
de Leitrim, coule du nord au fu d , 6c traverfe
plufieurs grands lacs; il répare les provinces de
Leinffer & de Connaught, traverfe Limerick 6c
fe jette dans l ’océan Atlantique, entre les comtés
de Clare 6c de Wicklow. Une bande de rochers
qui le traverfe au fud de Kiilaloe en interrom-
proit la navigation fi l’on n’ y avoit creufé un
, c-anal. On pêche dans ce petit fleuve une grande
quantité de faumons 6c d’anguilles. L’heure de la
pleine mer eft à fon embouchure les jours de la
nouvelle 6c de la pleine lune, trois heures qua-,
rante-cinq minutes. (J. H .)
SHÉROUAHRAY. Montagnes fituées à quac e
lieues au nord de la ville de Salem, dans l’ Inde,
fous le 11e. degré de latitude. Elles s’étendent de
l’eit à l ’oueft où elles vont fe rattacher aux Gates
orientales. Elles tirent leur nom d’un faquir hindou
qui y vivoit il y a dix fiècles. Leurs penres ne font
point rapides 5 elles confident en trois branches :
Je Salem j le Muochou 6c le Mouio. Cette dernière
eft
eft la plus élevée. Le climat de ces montagnes eft
doux & agréable : leurs vallées offrent pendant les
grandes chaleurs de délicieufes retraites aux Européens
On donne à leurs habitans le nom de Vellalen,
peuple qui émigra de Coujeverana il y a 600 ans.
Ils fontpafteurs »hofpitaliers & de moeurs douces :
chez eux l'homicide eft inconnu, & leurs difputes
font toujours apaiféespar leurs chefs, pour lefquels
ils ont un grand refpeét. Leurs femmes font très-
fécondes 6c vivent dans la retraite. La plus dangereuse
de leurs maladies eft la petite-vérole;
mais ils ne font jamais atteintstle difformités corporelles.
Ils cultivent le b lé , l ’orge & le millet, &
leurs terres font tellement fertiles qu’ ils n'ont que ;
la peine de les enfemencer.
Les animaux domeftiques font des boeufs, des
vaches & des buffles ; la volaille , les perdreaux
& les cailles abondent dans ces montagnes. Les
animaux qui peuplent les forêts font, l’élan le
fanglier, l'ours, le b ifon, des chacals, des hyènes
& quelques tigres. ( J . H . )
SHETLAND (Nouveau-). Le Shetland méridional,
découvert en 18 19, fe compofe d'un
grand nombre d’îles peu confidérables , fituées
entre le 61e. 6c le 63 e. degré de latitude méridionale,
6c depuis le ^5*. &: le 64^. de longitude
occidentale. %
De 1821 à 1822, le capitaine anglais Powell
découvrit un nouveau groupe d’îles appartenant
au nouveau Shetland. L’île principale a reçu
celui d’île du Couronnement ( Coronation Ifland) ,
parce que c'eft la première découverte qui ait été
faite depuis le couronnement du roi Georges IV.
Un grand nombre d’îles 6c de rochers s’élèvent à
l'eft de cette île principale. Tout le groupe eft
fitué entre le 60e. &c le 61e. degré de latitude méridionale,
6c les 44e. 6c 47e. de longitude occidentale.
Suivant le rapport du capitainePowell, la partie
feptentrionale du Shetland méridional eft précédée
d’une multitude d île s , de rochers 6c de brifans/
tandis que la côte méridionale en eft totalement
dépourvue ; mais au printemps celle-ci eft entièrement
cernée de glaces. Cette côte eft garnie de
plufieurs ports : celui qui fe trouve au fud-oueft
de l'île du Roi Georges eft bon & peut contenir
plufieurs navires; on le nomme PottePs Cove.
Hôpital Cove, fur la côte occidentale de l’île de
Greenwich, eft appelé Jankée Harbour : il eft affez
grand, mais lorfqu’il vente, les rafales tombent
des montagnes avec tant de violence, que l'on
y court le rifque de chavirer ; les navires à'
i ancre y dérivent dans toutes les direélions.
Le fond de ce port reffemble à un entonnoir ;
fa forme pourroit s'expliquer facilement par la
nature volcanique de ces îles. Le port deJonhfon-
dock, dans la baie méridionale de l’île Livingflon,
eft affez bon ; mais les glaces qui fe détachent des
Géographie-P hyflque, J'orne V,
montagnes n'y laiffent pas les navires en fureté.
Le meilleur de tous ces ports eft celui que forme
l’île de la Déception. Le bafïin a douze milles anglais
de largeur, & le milieu a plus de 200 braffes de
profondeur; l’ entrée en a environ trois à fept,
puis dix , jufqu'à trente-deux, 6c enfin on trouve
tout-à-coup la profondeur de plus de foixante
braffes. Sur la côte nord-oueft de ce baflin, on
remarque une fort belle crique, de quatre à cinq
braffes de profondeur, dans laquelle plusieurs
navires peuvent fe mettre en fûreté.
L’île de la Déception porte les caractères les
plus frappans d’ une origine volcanique : le fol en
eft élevé & inégal ; dans la partie du fud-eft , on
rencontre un paffage de cent vingt braffes de largeur,
par lequel on entre dans le baffm le plus
fpacieux du monde : de tous cotes on eft domine
par des roches volcaniques, & l’on trouve à
chaque pas des laves & des ponces. On y voit
aufll des fources chaudes, dont quelques-unes font
d'une température affez élevée pour pouvoir y faire
cuire des oeufs. ( J. H. )
SHE T LAN D, ou Jgtland, eft le nom que l’on
donne à des îles du royaume britannique fituées
au nord de l’Écoffe, entre les 59e- deg. 56 min. 6c
61e. h min. de’ latitude feptentrionale, à quinze
lieues marines des îles Orcades, à quarante-quatre
de la Norwège. Elles font au nombre de quatre-
vingt-fix, dont quarante-quatre font habitées ; les
autres font des îlots qui fervent feulement à faire
paître les moutons. Les principales îles habitées
font : la Grande-Terre, Yell, Unft3 JVhalfay, BreJfjy,
Burray, Houfe, TrondrayyFetlar, Papa-S tour, Mickle,
Littleerhoe, Skeries, Nojf, 6cc., avec les petites îles
de Foula 6c de Fair qui font dans le détroit qui fé-
pare ces îles des Orcades.
On ne peut pas dire que le climat de ces îles
foit agréable ; les plus longs jours font de dix-neut
heures quinze minutes, 6c les plus courts de quatre
heures quarante-cinq minutes : le printemps ett
tardif, l’été fort court, l'automne humide 6c brumeux
; l'hiver commence à la fin d’oClobre 6c dure
jufqu’en avril. Pendant cette faifon les tempêtes
font fréquentes, la pluie tombe presque conftam-
ment, mais la gelée & la neige y font affez rares ; la
mer à cette époque fe fouleve avectant de violence
que les ports font inacceflibles 6c que ces îles ne
peuvent plus communiquer avec le refte du monde.
Les habitans jouiffent alors des avantages de 1 aurore
boréale, qui leur procure une lumière égale
à celle de la pleine-lune.
Prefque toutes les côtes font hautes 6c ro-
cailleufes, mais plufieurs baies profondes 6c fa-
blonneufes offrent de fur s abris aux bâtimens em-
' ployés à la pêche. Ces parages abondent en coquillages,
en loutres de mer, en veaux marins, en
ambre gris 6c en éponges. Le fuccin fe trouve fréquemment
fur les côtes 3 ce qui nous fait croire que